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Bilan des élections partielles janvier - juillet 2010

Réagissez sur ce forum aux différentes élections partielles qui ont lieu ponctuellement un peu partout en France.

Bilan des élections partielles janvier - juillet 2010

Messagede VincentCharlot » Sam 17 Juil 2010 15:05

Elections du mois de juillet 2010
A la fin du mois de juin et au début du mois de juillet 2010 se sont déroulées une élection législative (10ème des Yvelines) et deux élections cantonales (Tourcoing Nord-Est et Chénérailles (23). Ces trois élections pouvaient nous renseigner sur l'abstention de masse et si le phénomène constaté en juin de baisse de la gauche et particulièrement du PS perdurait.

1) L'élection législative partielle des Yvelines était particulièrement intéressante et ce à plusieurs titres:
Circonscription orientée très à droite (en 2007, Christine Boutin y obtenait 49,23% au premier tour (l'ensemble de la droite atteignait 65%) et 58'42% au second tour devant le socialiste Didier Fischer (21,46% au premier tour)

En même temps, les scandales atteignant la droite y sont présents, ne serait-ce que par Christine Boutin et certaines personnalités locales).

Par ailleurs, la candidate écologiste avait créé la surprise lors de l'élection partielle de septembre 2009 (à la suite de la démission de Christine Boutin), en prenant la première place à gauche au premier tour, puis en terminant à 5voix (raméné à 1 voix par le conseil constitutionnel) au second tour). Fort logiquement, l'élection avait été annulée.
Pour cette élection et pour la première fois à ma connaissance, Europe-Ecologie et le PS avaient décidé de présenter un ticket commun avec Anny Poursinoff en titulaire et Didier Fischer en suppléant pour le PS.

Le premier tour du 4 Juillet 2010 voit une différence dans le nombre des candidatures avec 2009: la gauche avait 4 candidats en 2009 ( Verts, PS, DG et FG). Cette fois-ci, elle n'en a que deux (EEE/PS et FG) cette fois-ci, A droite, il y avait 3 candidats (UMP, ED et FN), cette fois-ci il y en 3 également (NC, UMP et FN) 4 si nous incorporons le "sans-étiquette". Enfin 1 "divers" complétait le tableau avec la présence en 2010 du "parti pirate"

La participation témoigne d'une très légère augmentation de 22,8% en 2009 à 26,75% soit près de 4 points, mais reste bien sûr le problème de l'abstention de masse.

Au premier tour de 2009, les 4 candidats de gauche obtenaient 46,9% et 10.665 voix (Verts 20,2%, PS 12,4%, DG 9,6%, FG 4,7%), les 3 candidats de droite 51% 11.510 voix (UMP 43,9%, Extrême Droite-FN 7,1%). Enfin le divers avait 2,1%

Le 4 juillet 2010, les deux candidats de gauche obtiennent 46,67% et 12.005 voix. Si le FG perd en pourcentage, il recueille 13 voix de plus, le bloc EEE/PS progresse en voix et en pourcentage.

A droite, les deux candidats de la droite gouvernementale atteignent 43,89% et 11.763 voix, c'est à dire le même pourcentage qu'en 2009, mais avec le désavantage psychologique important d'être en seconde position derrière le ticket EEE/PS. Quant à l'extrême-droite, le candidat FN réunit 7,48% et 2.004 voix contre 7,1% et 1.617 voix en 2009.

Quant aux "divers", ils atteignent 1,96% à deux en 2010 contre 2,1% à un seul en 2009.

Si sur le plan mathématique, il y a une situation assez identique à celle de 2009, sur le plan de la dynamique, la situation est très différente, le ticket EEE/PS est en tête avec 42,62% et additionne dès le premier tour les voix des verts, PS et divers gauche. Au contraire, le candidat UMP réalise 40,70% au lieu de 43,90% en septembre 2009 et se doit de rassembler l'ensemble des voix NC et FN et autres pour l'emporter.

Or, la tradition veut que la gauche sache mieux se mobiliser à un second tour qu'à un premier tour, alors que la droite a plus de peine à le faire.

Au second tour du 11 juillet 2010, la participation augmente un tout petit peu pour s'établir à 29,42% et 29.990 votants (contre 26.512
au second tour de 2009).

En 2009, Jean-Frédéric Poisson (UMP) avait été élu à 50,01% et 12.800 voix c'est à dire en terme de voix avec 1190 voix de plus que le total des voix de droite du premier tour, ce qui signifie bien que les voix d'extrême-droite s'étaient très majoritairement retrouvé sur le candidat UMP.
Mais dans le même temps à gauche, c'était 2.134 voix qui s'étaient retrouvées sur la candidate écologiste en plus du total de la gauche du 1er tour. C'était dire l'ampleur de la dynamique alors qu'une issue positive était peu problable.

Au deuxième tour de 2010, le candidat UMP ne gagne que 333 voix sur le total de la droite du 1er tour, alors que la candidate EEE/PS en gagne 2404! et obtient donc une victoire assez large à 51,72%.

Il semble évident que la situation nationale et la campagne ouverte de la gauche pour le second tour aient bien fonctionné alors que le candidat UMP ne pouvait pas se réclamer d'un appui national en cette période très difficile pour le pouvoir.

En tout cas, le pari d'unité entre EEE et le PS se conclue par un succès assez impressionnant. Passer en à peine deux ans de 42% à 51% est remarquable dans ce genre de circonscription, tout en soulignant cependant les éléments de fragilité de cette victoire de la gauche: énorme abstention, climat délétère de la période, décote "normale" en système majoritaire d'une succession d'une personnalité implantée. Cela dit, politiquement, la victoire est là et autre conséquence, Europe Ecologie commence à s'implanter sérieusement, même si les Verts souffrent de leur manque d'implantation sur le terrain, ce qui rend l'alliance assez alléchante aux socialistes.
Quant aux explications de l'UMP, elles sont assez traditionnelles. Rejeter la faute de la défaite sur un autre est toujours une spécialité de ceux qui ne veulent pas faire une analyse critique de leur propre politique.

2) Les élections cantonales du mois
Deux élections cantonales partielles se sont déroulées à Tourcoing Nord-Est (59) et à Chénérailles (23). Elles étaient intéressantes pour souligner certaines tendances fortes de la période politique.
D'abord celle de Tourcoing Nord-Est:
Détenue par le PS, le grand canton en 2004 est caractérisé par une abstention déjà importante (48%), mais aussi une implantation très forte du Front National.
Aux élections cantonales générales de 2004, la gauche obtenait au premier tour du 21 Mars 2004 54,52% des voix exprimées (PS 37,28%, Verts 8,27%, EG 5,30% et PCF 3,67%).
A droite, le candidat FN obtenait 23,34% et l'UMP 22,13%

Le 28 mars 2004 lors du second tour, la participation augmentait légèrement pour s'établir à 55,56%.
La triangulaire voyait la victoire très logique du candidat PS avec 50,68%, mais qui perdait 3,84% sur le total des voix de gauche avec une perte minime en voix de 37 voix. Vu le manque total de "suspense, cette perte était quelque peu prévisible.
Par contre à droite, le FN réalisait le même résultat en pourcentage à 23,34% et le candidat de l'UMP remontait à 25,98% et 954 voix en plus, ce qui témoignait d'une réaction importante de l'électorat de la droite gouvernementale.

Le 27 juin 2010, la participation s'effondre à 12,39% ce qui constitue peut-être un record d'abstention qui rend les leçons à tirer aléatoires, sauf sur la montée de l'abstention déjà comparable à Villeurbanne-Centre.

Par contre, cette abstention de masse ne remet pas en cause les rapports de force.
En effet la gauche recueille 52,60% (PS 37,22%, EEE 10,46%, FG 4,93%). Le PS obtient en pourcentage un résultat équivalent à celui de 2004, le FG ne récupère qu'une partie du pourcentage de l'extrême-gauche que les écologistes ont peut-être obtenu, à moins que ceux-ci aient été plus mobilisés.
La droite obtient 47,39% (UMP 26,27%, FN 16,40% ED 4,72%) . L'UMP recouvre la première place, tandis que l'électorat d'extrême-droite choisit la "légitimité" du FN mais bien sûr est affaibli par la candidature de l'autre candidature d'extrême-droite. Soulignons le score encore très important de l'extrême-droite avec encore 21,12%).

Du fait de l'abstention et vu la loi électorale, le second tour du 4 juillet 2010 voit un duel traditionnel PS/UMP. La participation s'établit à 12,75%, soit une augmentation minime de 0,36%!

Le candidat PS Vincent LANNOO obtient 55,72% et 2.372 voix (soit 143 voix en plus du total de la gauche), ce qui contraste avec le deuxième tour de 2004 et est bien mieux en pourcentage.
Le candidat UMP au contraire perd 123 voix sur le total des voix de droite du premier tour ce qui souligne à la fois le report massif des électeurs d'extrême-droite sur l'UMP, mais aussi sa difficulté à les convaincre tous.

La troisième élection cantonale partielle du mois a été celle de Chénérailles (23) qui s'est déroulée le 4 juillet 2010. Il s'agissait d'un petit canton rural qui a montré ce qu'il ne fallait pas faire à gauche.

En 2008, la participation était de 76,92% (2262 votants) . L'UMP l'emportait dès le premier tour avec 55,81% et 1.413 voix . Un "divers-gauche" suivait avec 970 voix et 38,31% et enfin il y avait un FN avec 149 voix et 5,88%.

Dans un canton de ce type, une simple réflexion primaire commandait l'unité de la gauche! D'autant plus que le candidat FN ne se présentait pas. Or, un candidat DG s'est présenté alors que le PS semblait chercher une candidature commune. La réponse semble s'être trouvée dans une prise de position postée sur le site elections-f18/election-cantonale-partielle-chenerailles-creuse-t346.html
par le candidat "divers-gauche, en fait proche du Front de gauche qui affirmait:
"...Moi, oui, j'envisageais de réunir toute la gauche, mais certainement pas le PS, vu son refus de dialogue,..."

Le rese était évidemment prévisible! La participation est tombée à 45%
Le candidat UMP obtient 68,36%
le candidat DG de 2008 passe de 38,31% à 18,63%! Quant au troisième candidat, il obtient 12,99%.


Bilan de janvier à juillet 2010 en sièges

Au plan législatif, Anny Poursinoff (EEE/PS) gagne le siège dans la 10-ème circonscription des Yvelines et le PS conserve son siège dans la 4ème circonscription de l'Isère .

La première évidence est la chute de la participation à 29,85% au premier tour de 2010 et 31,13% au second tour sur le total des 187.969 inscrits sur les deux circonscriptions.

Alors que la gauche détient maintenant les deux circonscriptions du fait du scrutin majoritaire, elle baisse paradoxalement en pourcentage.
Au 1er tour de la précédente élection, la gauche atteignait 54,95% (PS 36,20%, Verts 8,80%, 2,97% DG, 2,92% PCF et 1,79% Extrême gauche)
La droite était à 45,91% (UMP 35,62% , MoDem 4,14%, FN 3,59%, DD 2,22%, et ED 0,22%).
Enfin, les "divers" s'élevaient à 1,70%

En 2010, la gauche rassemble 52,55% (EEE 28,02%, PS 19,13% et FG 5,39%). La première place d'EEE n'est due qu'au fait que le PS n'était présent officiellement que sur une seule circonscription.
Quant à la droite, elle obtient 46,45% (UMP 36,92%, FN 7,44%, NC 1,64% et DD 0,45%).Le FN augmente de 2,85% et l'UMP de 1,30%, pendant que les centristes baissent de 2,50% et les DD de 1,77%.
Enfin, les "divers" passent de 1,70% à 1,01%

Sur les 23 cantonales:
Le deuxième tour devient la règle (17 sur 23 contre 12 sur 23 auparavant)

Le PCF perd un siège (au profit du PS) et en gagne un (au détriment du PS).
Le PS avait 6 sièges, il en retrouve 5. Il en conserve 3, en gagne 2 (au détriment d'un PCF et d'un Divers-gauche) et en perd 3 (au profit d'un PCF, d'un NC et d'un UMP).
Le RG perd son siège au profit d'un divers-gauche.
Quant aux divers-gauche, ils obtiennent 6 sièges comme auparavant. Ils conservent 4 sièges, en gagnent deux (au détriment d'un RG et d'un MoDem) et en perdent deux (au profit d'un PS et d'un Divers-droite)
A droite, le Modem obtient 1 siège au lieu de deux. Il perd ses deux sièges (1 au profit d'un Divers-gauche et un pour un Divers-Droite). Il gagne 1 siège au détriment d'un divers-droite.
Le Nouveau-Centre qui n'avait pas de siège en gagne un au détriment du PS.
L'UMP obtient 5 sièges aussi bien actuellement qu'auparavant. Elle conserve 4 sièges, en gagne 1 sur le PS et en perd un au profit d'un Divers droite.
Les divers droite passent de 2 à 4 sièges. Ils conservent 1 siège, en gagnent 3 (au détriment d'un UMP, d'un Divers-Gauche, et d'un MoDem) et en perdent pour un DG.

Au final, la gauche qui avait 14 sièges n'en a plus que 12 sur 23.

Voyons maintenant les résultats en voix.

Sur les 23 élections cantonales, la participation s'élevait auparavant à 60,40%. Cette fois-ci, elle chute à 29,45%! Dans certains cantons, elle chute à des profondeurs jamais atteintes auparavant ( notamment à Villeurbanne, Tourcoing, Amiens ou Troyes, etc...)

La gauche obtenait aux élections générales précédentes (2004 ou 2008) 48,06%, elle n'en obtient cette fois-ci que 47,59%, soit -0,47% tandis que la droite rassemblait 48,36% auparavant et cette fois-ci 49,28% soit +0,94%, les "divers" passant de 3,08% à 3,14%.

Si la perte ou le gain peut sembler modeste, il est nécessaire de s'y pencher avec attention puisque c'est la première depuis longtemps que cela arrive dans une période marquée juste auparavant par une victoire remarquable de la gauche aux élections régionales au moment où le gouvernement s'engage dans une période difficile pour lui.

Examinons les chiffres:
A gauche, le Front de Gauche et l'extrême-gauche réalise 7,31% (respectivement 6,88 % et 0,43%), soit un résultat moindre en pourcentage qu'auparavant avec 7,49% (respectivement 5,10% et 2,39%.

Le PS et les Radicaux de gauche chutent de 27,96% (26,66% pour le PS et 1,30% pour les RG) à 19,01%, soit -8,95%. uniquement causé par les élections partielles de juin.

La montée des Verts, logique après les régionales (de 3,59% à 6,33%) ainsi que des divers-gauche de 9,63% à 15,37% compense à peine cette perte importante.

A droite, les changements sont aussi importants.
L'ancienne UDF réalisait 6,46%, aujourd'hui l'ensemble centriste (MoDem et Nouveau Centre rassemble 6,71% (MoDem 5,30% et Nouveau Centre 1,41%)
l'UMP passe de 20,25% à 20,68% (soit +0,43%)
Les Divers-droite croissent de 10,23% à 16,48% (soit + 6,25%)
Enfin, l'extrême-droite (principalement le FN) qui était à 11,30% baisse à 5,41% (soit - 5,81%).
Il semble bien que la "droite plurielle" fasse mieux que résister à la gauche quand elle se présente sous sa forme locale que sur sa forme nationale au contraire de la gauche qui semble en avoir pâti.

Enfin, les "divers" (Régionalistes, écologistes indépendants et vrais divers) passent de 3,08% à 3,14%).

je n'ai pas changé mon commentaire du mois dernier sur les municipales puisqu'il y en pas eu au mois de juillet.
Les 8 élections municipales de ces villes de plus de 3500 habitants (Cesson, Royan, Pont à Mousson, Gargenville, Cannet en Roussillon, Plomeur-Bodou, Guise et Luisant) confirment cette tendance puisque la gauche obtient 27,03% au lieu de 32,01% dans ces municipalités très orientées à droite. Mais la gauche (menée presque toujours par des divers-gauche) trouve le moyen de perdre deux municipalités (1 divers-gauche et une verte) pour n'en conserver qu'une divers-gauche.
Pendant ce temps, la droite reste stable avec 65,67 au lieu de 65,59%
Elle garde facilement 3 villes (2 UMP, 1 DD),
L'UMP conquiert une ville sur un DD.
3 DD battent deux DG et une municipalité verte.
Il s'agit là de défaites de la gauche et non seulement du PS.

Pour les seconds tours, un élément supplémentaire aggrave de façon spectaculaire le mauvais score de la gauche. En effet, dans des cantons où l'abstention atteint des records historiques, dans plusieurs cantons, la gauche ne qualifie pas un de ses candidats et son électorat ne peut plus jouer qu'un rôle éventuel d'arbitre entre deux candidats de droite.

Tirer des conclusions définitives de l'incontestable échec de la gauche et notamment du PS dans ces élections partielles du mois de juin serait manquer de la plus élémentaire prudence.

3) Considérations générales
A l'issue de ce premier semestre commence à se mettre en place le décor des élections présidentielles de 2012, même si nombre d'éléments sont susceptibles d'évoluer fortement en fonction des aléas politiques, des élections cantonales et sénatoriales de 2011.

Il semble que nous nous dirigions vers un grand classique de la Vème République favorisé par le mode de scrutin majoritaire: l'affrontement Gauche/Droite; ce qui sera une césure avec l'attitude des leaders de la Droite depuis 1995 qui avaient gagné chacun à leur manière sur la négation de la pertinence de cette opposition.

A gauche, Martine Aubry a manifestement réussi à faire taire les querelles des égos au PS en imposant une ligne revenant aux grands fondamentaux de la gauche, tout en mettant en avant une stratégie d'alliance avec les écologistes basée sur une ligne réformiste "sérieuse" qui condamne à terme toute dérive gauchiste, à l'instar de ce que pratique la nouvelle opposition allemande.

Les principaux obstacles à cette ligne qui devrait aboutir à la désignation de Martine Aubry à la présidence de la République seront les appétits féroces des prétendants à cette place et notamment la campagne médiatique qui ne devrait pas manquer en faveur de DSK, dont la candidature ne pourrait pas incarner les valeurs de gauche qui ne cadre pas bien, c'est le moins qu'on puisse dire, avec les fonctions de directeur du FMI. Par ailleurs, l'alliance avec les écologistes doit compter avec les divisions internes de ceux-ci toujours imprévisibles et sensibles à des valeurs encore largement étrangères aux concepts traditionnels de la gauche. Enfin, la capacité de nuisance de l'extrême-gauche et du PCF en pleine déliquescence poussé au gauchisme par son union avec le PG, lui-même obsessionnellement fixé sur le conflit de Jean-Luc Mélenchon.
C'est dire toute la difficulté de cette opération qui, malgré un départ assez désastreux en 2009, semble bien plus simple aujourd'hui que les difficultés de la droite.

En effet, Nicolas Sarkozy semble avoir compris la nécessité de se recentrer sur les fondamentaux de la droite, sur la droite à la "Barre". Le problème est multiple:
- Promettre "de la sueur, du sang et des larmes!" ne marche bien que s'il n'y a pas trop d'injustices totales. Or pour cela il faut faire oublier le bling-bling, les scandales provoqués par la connivence complètes entre les fortunes et le pouvoir et surtout l'oubli complet de toutes les promesses de 2007!
- Le blocage pour deux ans de l'action gouvernementale autre que sur les retraites et éventuellement les collectivités territoriales bien que ce soit un terrain miné.
- L'existence d'adversaires résolus au sein de la droite (FN, de Villepin, les centristes (MoDem et NC).qui n'ont qu'une envie : tailler des croupières à l'UMP.
- La volonté des collectivités territoriales dominées par la gauche et le probable basculement du Sénat en 2011.

Compter sur le seul bouclage de l'appareil audio-visuel et d'une partie d'internet semble fort douteux.

Enfin, la droite semble incapable d'offrir du rêve, alors que la gauche de gouvernement peut s'appuyer sur la période de relative prospérité et d'excédents de l'ère Jospin et ses travaux actuels pour présenter une alternative crédible pour tracer des perpectives moins sombres.

La bataille de la rentrée va commencer à décanter la situation, sachant en même temps que les deux blocs semble d'égale importance.
VincentCharlot
 
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Re: Bilan des élections partielles janvier - juillet 2010

Messagede Jean-Philippe » Dim 18 Juil 2010 17:58

VincentCharlot a écrit:Le PS et les Radicaux de gauche chutent de 27,96% (26,66% pour le PS et 1,30% pour les RG) à 19,01%, soit -8,95%. uniquement causé par les élections partielles de juin.

La montée des Verts, logique après les régionales (de 3,59% à 6,33%) ainsi que des divers-gauche de 9,63% à 15,37% compense à peine cette perte importante.


On peut parler d'une large compensation puisque Verts et DVG progressent de 8,48 points : c'est un quasi statu quo pour la gauche modérée (-0,47). Personnellement, je classerais plutôt PRG et DVG ensemble (le cas d'Olmeto est révélateur), séparés du PS et des Verts.
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Re: Bilan des élections partielles janvier - juillet 2010

Messagede Zimmer » Ven 30 Juil 2010 10:29

A propos des élections partielles intervenues depuis les élections régionales de mars dernier, voici une (autre) analyse intéressante parue aujourd'hui sur Marianne2.fr.

Elections partielles: le PS doit se réinventer
Laureline Dupont - Marianne | Vendredi 30 Juillet 2010 à 05:01

L'Ifop et La lettre de l'opinion viennent de publier une note sur les résultats des vingt élections partielles depuis les dernières régionales. Si la droite perd du terrain, le PS laisse aux autres formations comme Europe éco, le Front de gauche ou le FN, le soin d'en tirer profit. Décryptage.

Comme s'ils anticipaient leur déroute, l'UMP et le PS ont veillé à relativiser, à raison, l'importance des élections partielles. Début juillet, Xavier Bertrand s'indignait :« Je ne vois pas pourquoi à chaque fois qu'il y a une élection partielle, ça devrait être un test pour nous ». De son côté, Martine Aubry affirmait que les résultats ne seraient pas « un thermomètre de la situation ». En voilà deux qui ont eu du flair. La note publiée par l'Ifop et la Lettre de l'opinion le 20 juillet révèle effectivement une absence de regain d'attractivité pour les deux principaux partis.

Le taux d'abstention énorme constitue une première explication. Avec 33,7% de votants pour les treize cantonales et 28,35% pour les deux législatives, il serait hasardeux d'en tirer de grandes conclusions sur la suite des événements. « Il ne faut pas chercher à lire une présidentielle à travers des cantonales. Il ne s'agit que d'une toute petite indication de l'évolution sociologique sur un certain nombre de territoires, souligne Gaël Brustier, auteur avec Jean-Pierre Huelin de "Recherche le peuple désespérément". Ceux qui vont voter aux élections partielles sont les plus riches, les plus éduqués. »

Deux phénomènes ressortent de ce constat :
1) La percée d'Europe Ecologie qui attire un électorat relativement aisé, concentré dans les villes- centres ; et affaiblit de fait le PS. Ainsi Anny Poursinoff, la candidate écolo des Yvelines, a-t-elle réalisé un score remarquable aux législatives de juillet 2010 avec 42,6 % des voix contre 3,8 % en 2007. Or de plus en plus de jeunes cadres se concentrent dans ce département. « Ces bac+5 au portefeuille bien garni sont autant d'électeurs qui hésitent entre la gauche et un parti libéral-libertaire, observe Gaël Brustier. On peut se demander si le vote écolo n'est pas un sas de sortie de l'électorat de gauche vers une certaine droite. Il ne faut pas schématiser Europe Eco comme un parti de gauche. » Les victoires écolos ont quand même le mérite de signifier au PS que son ancrage dans les villes n'est plus assuré.
Les scores réalisés par le Front de gauche reflètent malgré tout un regain d'intérêt pour la gauche, dans la droite ligne des élections régionales. Selon Brustier, la coalition « a bénéficié du maillage local du Parti communiste » puisqu'elle améliore sensiblement ses positions par rapport à 2007 et « prouve sa capacité de rassemblement à gauche de la gauche », comme le souligne la Lettre de l'opinion.

2) Malgré les faibles scores réalisés par l'UMP, difficile de les interpréter comme un désaveu de la politique menée par le chef de l'Etat. « L'électorat sarkozyste de 2007 qui a voté pour le volontarisme, l'ordre républicain, est largement absent de ces élections partielles », constate Gaël Brustier. Puisqu'ils n'ont pas voté, impossible de dire si ces ouvriers des zones péri-urbaines ré-accorderaient leur confiance aujourd'hui au président.
En revanche, reliée aux scores du FN, l'abstention populaire autorise cette affirmation : le FN se porte bien. En progrès lors des législatives des Yvelines et en baisse de 3,15 points entre les cantonales de 2004 et celles de 2010, le parti d'extrême-droite n'a pu compter sur son électorat traditionnel. De plus, comme le précise l'auteur de Recherche le peuple désespérément, « un parti qui n'a pas de cadre, pas de fédération locale ne peut pas percer ».

Ces vingt scrutins partiels placent « la gauche en situation de force, même si le Parti socialiste est maintenant concurrencé assez nettement pas deux autres formations politiques, Europe Ecologie et Front de gauche », conclut la note. Mais pour Gaël Brustier, « on assiste à une vague de droitisation en l'Europe ». La droite se révèle certes affaiblie, mais pour tirer son épingle du jeu au delà de 2012, le PS doit partir à l'assaut des zones péri-urbaines, renouer avec ces classes populaires de l'est de la France qui ne se reconnaissent plus dans l'angélisme prôné par le parti. Et contrairement à l'idée reçue, la victoire d'Europe Ecologie ne laisse rien présager de bon pour la gauche. Elle apparaît comme un point de passage libéral-libertaire vers la droite. Stopper l'hémorragie électorale à gauche nécessite une prise de conscience. Aura-t-elle lieu à temps ?

http://www.marianne2.fr/Elections-partielles-le-PS-doit-se-reinventer_a195798.html?com
Zimmer
 
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Re: Bilan des élections partielles janvier - juillet 2010

Messagede Hashemite » Mar 3 Aoû 2010 21:27

Merci Zimmer, c'est en effet une très bonne analyse qui se reporte bien sur des themes sociologiques ou démographiques, quelque chose plutôt rare dans les "analyses" politique des médias.

voici le document ifop cité par l'article: http://www.ifop.com/media/pressdocument ... t_file.pdf
Hashemite
 
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