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Situation financière des partis

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Situation financière des partis

Messagede Jean-Philippe » Lun 12 Juil 2010 18:36

Celle du PS vient d'être rendue publique : suite à ses succès électoraux, elle est très bonne.

La situation financière du Parti socialiste est "saine" en 2009 avec "un résultat positif de plus de deux millions d'euros", a affirmé aujourd'hui Régis Juanico, trésorier du PS, en pleine affaire Bettencourt.

"La situation du PS sur le plan financier est une situation saine. Nous avons dégagé pour l'année 2009 un résultat positif de plus de deux millions d'euros", a déclaré le député de la Loire lors du point presse du Parti, au côté du porte-parole Benoît Hamon.

Première source de financement : la dotation de l'Etat (23,2 millions d'euros en 2009, soit 48% des ressources financières consolidées). Une partie est déterminée en fonction du nombre de voix aux législatives (environ 10 MEUR), dont est déduite la pénalité pour non-respect de la parité hommes-femmes (512.000 euros). Pour l'UMP, elle est "beaucoup plus importante", avec "plus de deux millions d'euros chaque année", a assuré M. Juanico.
L'autre fraction (13 MEUR) est calculée en fonction du nombre de parlementaires rattachés au PS (185 députés et 99 sénateurs).

Deuxième ressource : les cotisations des parlementaires (15,2 MEUR pour 2009). Députés et sénateurs versent mensuellement 500 euros et les eurodéputés 610 euros. A l'UMP, les cotisations des parlementaires ont atteint 1,7 MEUR en 2008, selon le PS.

Troisième ressource : les cotisations des adhérents (10 MEUR en 2009).
Enfin, les dons de personnes physiques en 2009 ont représenté 440.000 euros, le plus important ayant été d'"un peu moins de 1.000 euros".

Avec des ressources financières, selon lui, "diversifiées et équilibrées", M. Juanico a estimé que le PS n'était "pas dépendant à 80% comme c'est le cas de l'UMP de la dotation de l'Etat et des dons aux personnes".
M. Juanico a lancé plusieurs "pistes" pour "améliorer la transparence et "éviter la suspicion". Alors que les dons de personnes physiques sont plafonnés à 7.500 euros par an, mais sans interdiction de donner à plusieurs partis, il a préconisé d'interdire par la loi de donner "à plus d'une formation politique", pour éviter la création de "partis satellites".

M. Juanico a suggéré aussi "d'interdire" à tout parlementaire ou à tout ministre, qui a été parlementaire "rattaché du fait de la dotation de l'Etat à tel parti, de pouvoir obtenir un financement en créant un autre parti politique".


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/ ... -saine.php

Quelques remarques :
les ressources venant des cotisations des parlementaires est de 1,7M. Les 15,2M sont plus probablement les cotisations des élus en général. Comme le montant des cotisations des adhérents dépend largement du bon vouloir de ces derniers, il est difficile de s'appuyer sur ce montant pour connaître le nombre d'adhérents.
Enfin, sur les propositions en fin d'article, qui me paraissent de bon sens, le PS est d'autant plus prompt à les soumettre qu'il a peu de sympathisants assez fortunés pour pouvoir donner 7500 euros plusieurs fois. Par contre, j'aimerais bien savoir combien de partis satellites sont dans l'orbite du PS et combien dans celui de l'UMP. Il y en en tout a plus de 200 reconnus (255 en 2004).
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Re: Situation financière des partis

Messagede Jean-Philippe » Lun 12 Juil 2010 19:04

Voici quelques exemples de partis qui sont visés par les propositions du PS :

Ce sont des partis politiques inconnus, souvent dédiés à une seule personne, ne comptant dans la plupart des cas qu’une poignée - voire pas du tout - d’adhérents. L’affaire Bettencourt a mis en lumière ces microformations, dont la désormais célèbre Association de soutien à l’action d’Eric Woerth, destinataire d’un chèque de 7 500 euros signé par l’héritière de l’Oréal.

Mais le parti du ministre du Travail, localisé dans l’Oise, est loin d’être un cas unique : nombre de ministres ou de députés ont leur propre structure. C’est le cas de Benoist Apparu, secrétaire d’Etat au Logement, qui vient de donner naissance à l’Association de soutien à l’action de Benoist Apparu, mais aussi de Valérie Pécresse (Changer, c’est possible), Rama Yade (Agir pour Colombes), Laurent Wauquiez (Nouvel Oxygène), Christian Estrosi (Alliance Alpes-Méditerranée) ou encore François Fillon (France 9). Chez les députés, Franck Riester, ex-directeur de la campagne UMP des régionales, ou Jean-François Lamour, ex-ministre des Sports, ont fait de même. Une inflation qui explique que la France compte désormais quelque 280 partis.

Satellites. Cette floraison de formations croupions qui remonte à quelques années s’accompagne de quelques suspicions. Dont celle de Daniel Lebègue, président de l’ONG Transparency : «Ces micropartis qui n’existent pas réellement, avec un nom différent du parti auquel ils appartiennent, sont contraires à la loi. C’est un moyen de contourner les règles du financement privé.» Explication : pour limiter le financement privé de la vie politique (et les risques de collusion afférents), la loi plafonne à 7 500 euros par an les dons des personnes physiques à une organisation. En revanche, rien n’empêche un donateur généreux de multiplier les dons en les adressant à plusieurs partis satellites. L’affaire Bettencourt en a donné une illustration. Les écoutes du majordome ont révélé que l’héritière de l’Oréal avait signé en mars quatre chèques en faveur de l’UMP : un pour l’association de financement du parti, deux pour Valérie Pécresse et un pour Eric Woerth. En 2007, dans le cadre de la présidentielle, l’UMP avait pu compter sur l’association de soutien de Nicolas Sarkozy, parti dont le seul objet était de recueillir des dons en «parallèle» avant de les faire remonter vers l’association de financement de la campagne (lire ci-dessus).

Pour autant, l’UMP dément que les micropartis s’inscrivent dans cette logique. «La réalité est que cela n’a rien à voir, assure Laurent Wauquiez, dont le parti, Nouvel Oxygène, sis au Puy-en-Velay (la mairie du secrétaire d’Etat à l’Emploi, en Haute-Loire) a récolté 34 000 euros de dons en 2008 pour 7 000 euros de dépenses. La vocation de ces structures est de promouvoir, le plus souvent au niveau local, l’action du ministre ou du parlementaire. Ça permet de louer des salles, d’organiser des réunions ou d’éditer un bulletin.»

Confidentielle. Même son de cloche chez Benoist Apparu, dont la jeune structure n’a encore servi «à rien» dans son département de la Marne (et ne dispose pour l’heure que de 2 300 euros) : «Pour soutenir leur action locale, nombre d’élus s’appuient sur des associations. Le parti politique est une autre option. C’est moins souple, on ne peut pas solliciter de dons des personnes morales, mais c’est plus carré et juridiquement moins casse-gueule.» A en croire les intéressés, les partis n’ont pas vocation à faire remonter l’argent vers la maison mère.

«Le but est au contraire d’avoir de l’autonomie», dit-on chez Pécresse, dont le parti, servira, à côté de la promotion son action francilienne, à financer le «Labo des idées», club de réflexion qu’elle vient de créer. «Quand il y a des flux financiers entre les petits partis et l’UMP… c’est plutôt dans le sens inverse», note Wauquiez. De fait, l’UMP subventionne les quelques - rares - partis satellites ayant une vocation nationale (France 9, le parti de Fillon, a ainsi reçu 60 000 euros de subvention en 2008). L’exception étant la très confidentielle association d’Eric Woerth, à qui le même Woerth, en qualité de trésorier de l’UMP, a accordé 66 000 euros en 2008. Un traitement que nombre de cadres du parti assurent avoir découvert dans la presse. La plupart s’en disant «surpris».


http://www.liberation.fr/politiques/010 ... ise-partis
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Re: Situation financière des partis

Messagede Jean-Philippe » Ven 16 Juil 2010 19:09

Encore un scandale ministériel, lié à ces micro-partis satellites.

Le secrétaire d'Etat (UMP) à l'Emploi Laurent Wauquiez a sollicité des dons d'hommes d'affaires français installés à Londres pour son parti, Nouvel Oxygène, à l'occasion d'un déplacement ministériel fin juin, en pleine affaire Bettencourt/Woerth, selon Le Point et Libération.

Contacté plusieurs fois par l'AFP aujourd'hui, le secrétaire d'Etat a fait savoir dans l'après-midi qu'il était "en visite d'entreprise" et qu'il n'était pas immédiatement en mesure de s'exprimer.

Le Point et Libération affirment que M. Wauquiez a profité d'un déplacement à Londres effectué le 28 juin, dans le cadre de ses fonctions ministérielles, pour rencontrer des banquiers d'affaires et des gérants de fonds spéculatifs (hedge funds), et a sollicité des dons pour son parti à l'occasion de ce voyage inscrit à son agenda officiel. Selon l'hebdomadaire et le quotidien, M. Wauqiez a rencontré ces hommes d'affaires lors d'un dîner-débat dans un club de Mayfair, un quartier très huppé de Londres.

Le secrétaire d'Etat, cité par Libération, a reconnu auprès du journal qui l'interrogeait, avoir collecté des fonds à cette occcasion. "Franchement ce n'était pas des grosses sommes", a-t-il dit sans préciser le montant des dons "parce que les donateurs ne souhaitent pas que ce soit public", selon le ministre.

De son côté, Le Point cite les noms de plusieurs participants au dîner de Mayfair notamment "Nathalie Rachou, administratice de la Société Générale", ou des "gérants de fonds" comme "Pierre-Henry Flamand (ex Goldman Sachs), Loïc Féry (Chenavari), Emmanuel Roman (GLG) et François de Mitry (ICG)", ou encore "quelques banquiers" comme "Franck Petitgas (Morgan Stanley)" et "Michaël Zaoui (Zaoui Capital).

Interrogé par Libération sur un éventuel conflit d'intérêts entre sa fonction ministérielle et une initiative personnelle et partisane, M. Wauquiez a répondu : "Il n'y a pas de sujet. Les gérants de fonds n'ont rien à voir avec ce dont je m'occupe dans mon ministère". "Ni la formation professionnelle. Ni Pôle Emploi. Il n'y a aucune interférence", a-t-il ajouté. Il assure par ailleurs qu'il n'a pas imputé de coût de cette initiative personnelle au budget du ministère. "La première partie de la visite étant officielle, le billet aller a été financé sur fonds publics. Mais j'ai payé ma nuit d'hôtel moi-même ainsi que le billet de retour", a-t-il précisé à Libération.

M. Wauquiez a créé Nouvel Oxygène en 2008 dans la ville de Puy-en-Velay (Haute-Loire) dont il a été élu maire en mars 2008. Conseiller politique de l'UMP, il a été nommé au gouvernement en juin 2007.


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/ ... terets.php
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Re: Situation financière des partis

Messagede Jean-Philippe » Ven 30 Juil 2010 22:01

Voici deux infographies du Monde très intéressantes montrant les budgets des partis et les flux financiers entre eux. Ce qui est intéressant, c'est que le PS a désormais (en 2008) un budget supérieur à celui de l'UMP (suite à ses progrès aux législatives 2007 et aux municipales et cantonales 2008). En 2010, l'écart entre les deux formations a dû s'accroître après les régionales.

A droite :
http://www.lemonde.fr/politique/infogra ... id=1392745

à gauche :
http://www.lemonde.fr/politique/infogra ... id=1392745

Les budgets sont les suivants pour les "grands" partis en 2008 :
UMP : 52,1M (2,5M sortants)
NC : 1,5M (1,2M entrant)
PRV : 1,4M (1M entrant)

A droite presque tout concerne l'UMP sauf DLR et le Chêne de MAM, alors qu'à gauche, l'hégémonie du PS est bien moindre.

PS : 59,2 (0,1 entrant, 0,5M sortants)
PCF: 31,6 (0,1 sortant)
Les Verts : 5,2 (0,1 sortant)
PRG : 2M (0,4 entrants)
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Re: Situation financière des partis

Messagede Jean-Philippe » Sam 31 Juil 2010 10:45

L'UMP, critiquée par l'opposition pour la myriade de micros-partis créés par certains de ses membres, a demandé samedi au Parti socialiste (PS) de faire preuve d'"un peu de pudeur" au regard de son budget total de fonctionnement. "Depuis plusieurs semaines, les partis de gauche alimentent la polémique sur les micro-partis et le financement des formations politiques, stigmatisant l'UMP et se drapant dans les atours vertueux de l'exemplarité", dénonce le porte-parole du parti présidentiel, Dominique Paillé, dans un communiqué.

Or, affirme M. Paillé, reprenant des chiffres parus, selon lui, dans la presse, le PS disposait en 2008 "d'un budget total de plus de 59 millions d'euros alors que l'UMP disposait pour sa part d'un budget de 52 millions d'euros". "Si au budget du PS on ajoute l'ensemble de ceux des autres partis de gauche, ce n'est pas moins de 95,4 millions d'euros que se partage l'ensemble de l'ancienne gauche plurielle ! Les plus riches sont donc loin d'être ceux qui sont attaqués depuis plusieurs semaines", analyse-t-il.

L'UMP "tient à rétablir la vérité et demande à cette occasion au Parti socialiste de retrouver un peu de pudeur. Ces chiffres incontestables et publics devraient à tout le moins conduire ses dirigeants sur ce sujet à éviter de jouer les chevaliers blancs", ajoute M. Paillé.

"Et encore cette réalité à gauche ne tient-elle pas compte du budget de l'association politique de Madame Royal, Désir d'avenir", dit-il aussi, concluant : "La vertu est rarement l'apanage de ceux qui s'en réclament".


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/ ... pudeur.php

Paillé fait son Lefebvre à cette occasion. Il mélange sciemment richesse des partis et exemplarité financière (tou ransparence si on veut). Or, en la matière, la taille ne veut rien dire. Le PS est plus riche (a un plus gros budget pour être exact) car il a remporté les derniers scrutins locaux, d'où des cotisations des élus plus importantes (étant plus nombreux et plus souvent à des postes de responsabilité). Je pense aussi que la cotisation des élus socialistes est plus importante que celle des élus UMP. Si quelqu'un peut me le confirmer avec des chiffres, je suis intéressé.
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Re: Situation financière des partis

Messagede Jean-Philippe » Mer 4 Aoû 2010 22:48

Les partis d'outre-mer bénéficient de règles de financement politique aménagées. Ils attirent la convoitise de partis métropolitains en quête de subventions publiques, Nouveau Centre en tête.

Fetia Api. Le nom de ce petit parti tahitien est inconnu du grand public. C'est pourtant l'étiquette sous laquelle les 33 parlementaires du Nouveau Centre sont inscrits à l'Assemblée et au Sénat. Depuis 2007, le parti d'Hervé Morin est associé par convention avec la microstructure polynésienne. Un mariage de raison : en 2008, Fetia Api a reversé près d'un million d'euros de subventions au parti centriste…

L'origine de cet étrange montage financier remonte aux élections législatives de 2007. Le Nouveau Centre obtient 17 sièges à l'Assemblée nationale mais ne remplit pas les conditions nécessaires pour bénéficier d'un financement public : depuis 2003, pour toucher les subsides de l'Etat - environ 45.000 euros par an et par député affilié au parti -, il faut non seulement présenter des candidats dans au moins 50 circonscriptions, mais aussi que ces candidats obtiennent au moins 1% des suffrages. Un seuil que le parti centriste ne parvient pas à atteindre. Dépourvu d'une cagnotte publique vitale pour sa survie, il tente alors de faire évoluer la loi sur le financement de la vie politique. En vain.

En quête désespérée de sources de financements, la formation naissante du ministre de la Défense se tourne alors astucieusement vers l'outre-mer. La loi qui encadre le versement de subventions y est en effet beaucoup plus souple : dans les TOM, il suffit d'obtenir 1% des voix dans une circonscription pour en profiter. Condition remplie par le fameux Fetia Api, basé à Papeete, en Polynésie française. Le Nouveau Centre va alors rapidement comprendre son intérêt à s'associer avec cette petite structure politique : en prenant sous son aile les 18 députés centristes, le Fetia Api a reçu en 2008 une enveloppe de 1.023.326 euros. La quasi-totalité de cette somme - 994.060 euros sera immédiatement reversé sur les comptes du parti centriste. Restent environ 30.000 euros, une aubaine pour le parti polynésien qui, seul, ne pouvait prétendre qu'à 1.664 euros de subventions.

Si ce petit arrangement entre amis est parfaitement légal, il n'en suscite pas moins des interrogations. François Logerot, président de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques y voit ainsi «une utilisation de la loi un peu bizarre. Qu'un petit parti polynésien qui a obtenu seulement un peu plus de 1000 voix recueille plus d'un million d'euros de subventions… c'est étrange». Il milite pour une révision de la loi afin qu'elle garantisse «l'étanchéité» des deux systèmes, sans pour autant revenir sur les avantages dont disposent les partis d'outre-mer.

Une réforme dont Jean-Louis Masson, sénateur ex-UMP de Moselle, pourrait être l'une des principales victimes. Le parlementaire est le premier à avoir tiré parti de ce vide juridique. En 1991, il crée son microparti, Metz pour Tous. Un nom trompeur puisque lors des élections législatives de 1997, le parti présente uniquement une candidate… en Guadeloupe. A l'époque, les partis ultra-marins n'étaient pas obligés de rassembler 1% des suffarges pour toucher des aides publiques. La candidate de Metz pour Tous, Viviane Mancip-Lapierre, n'a récolté que deux voix. Suffisant tout de même pour que le microparti auquel le sénateur Masson s'est rattaché, touche ses premiers deniers publics, soit 45.000 euros annuels. Le parlementaire réédite l'opération en 2002 à la Réunion : son candidat, Christophe Eula, n'obtient alors qu'une seule voix. A la clé, encore 45.000 euros par an jusqu'en 2007.

Aux législatives de 2007, le microparti Metz pour tous devenu entre temps Démocratie et République - une façade plus «passe-partout» -, présente cette fois-ci une candidate en Polynésie, l'ancienne députée locale Béatrice Vernaudon. Laquelle, rassemblant 22,53% des voix, n'est pas élue mais permet encore une fois au parti de Jean-Louis Masson de toucher de l'argent public. Le sénateur mosellan parvient alors à convaincre un député de le rejoindre : l'enveloppe double pour atteindre 88 789 euros. Masson ne s'arrête pas en si bon chemin : en 2008, il rallie deux autres sénateurs et obtient 148.109 euros. En 2009, quatre parlementaires sont rattachés à Démocratie et République et la subvention grimpe à 308.032. Enfin, en 2010, avec cinq députés et quatre sénateurs, le microparti touche le jackpot : 410.000 euros de subventions publiques. Une somme supérieure à celles qui ont été attribuées à des partis «réels», dotés d'adhérents, d'instances et de programmes, comme Lutte Ouvrière ou Chasse Pêche Nature et Tradition.


http://www.lefigaro.fr/politique/2010/0 ... re-mer.php
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Re: Situation financière des partis

Messagede Jean-Philippe » Dim 2 Jan 2011 12:02

Opacité et micropartis au cœur du financement politique
LEMONDE.FR | 30.12.10 | 15h08 • Mis à jour le 30.12.10 | 16h07


Comme chaque année, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a publié au Journal officiel son rapport sur le financement des partis. En 2009, ce sont pas moins de deux cent quatre-vingt-seize formations qui ont, comme la loi les y oblige, déposé leurs comptes auprès de la commission, et 92 % d'entre elles ont reçu son approbation sans restriction.


La Commission nationale a toutefois émis des réserves sur certains comptes, dont ceux du PS. En cause, la fédération du Morbihan, qui a touché de l'argent de la cession d'un local par l'association Cercle Jean-Jaurès. Or, en tant que personne morale, cette association n'avait pas le droit de financer la fédération, estime la commission.

Autre réserve, celle concernant le Mouvement national républicain (MNR) de Bruno Mégret, qui a bénéficié de très importants abandons de créances, pour plus d'un 1,8 million d'euros, sur lesquels la commission s'interroge.

La CNCCFP pointe également les relations financières entre MoDem et Alliance centriste, le premier ayant versé à la seconde pas moins de 130 000 euros. "Il s'est avéré que les fonds avaient transité sur le compte d'un tiers, à savoir celui du groupe Union centriste du Sénat [qui ne constitue pas un parti politique], avant la transformation de l'Alliance centriste en parti politique" déplore la commission, qui pointe également plusieurs autres petites formations qui n'ont tout simplement pas déposé leurs comptes.

71 MILLIONS D'EUROS DE FINANCEMENT D'ÉTAT


Le rapport (disponible ici en PDF http://www.wikipolitique.fr/fivipol/cnccfp2009.pdf) de la commission est riche d'enseignements. Les partis ont ainsi dépensé, au total, 181 404 321 euros, pour 198 568 775 euros de recettes, parmi lesquelles de 39 % d'aides de l'Etat, pour un total de 71 322 086 euros. Les chiffres sont en hausse par rapport en 2008, mais nettement moins élevés qu'en 2006 et 2007, années électorales.

Les grandes formations concentrent 90 % de ces sommes. Avec des différences structurelles importantes au niveau de leurs financements. Un peu mieux doté que l'UMP, avec 57 124 791 euros contre 54 019 008 euros pour le parti présidentiel, le PS tire ainsi une part importante de ses recettes (26,7 %) des cotisations qu'il impose à ses élus. Le record est celui du Parti communiste, qui tire 51,7 % de ses recettes de ses élus.

La plus grande source d'argent du PS, comme pour la plupart des partis, vient en fait du financement public (23 212 398 euros, soit 40,6 %). Les cotisations des adhérents sont également plus fortes au PS (9 762 941 euros) qu'à l'UMP (5 886 030 euros), sachant que cette dernière compte plus d'adhérents.

L'UMP est plus dépendante encore des aides de l'Etat, qui la financent à 61,9 % (soit 33 452 186 euros). Seuls le Mouvement démocrate et le Parti radical de gauche font mieux, avec 66,5 % et 71,3 %. Comme en 2008, l'UMP tire également une manne substantielle des dons de personnes physiques : 7 168 555 euros, soit 13,3 % du total de ses recettes. A titre de comparaison, ces dons ne représentent que 0,8 % des recettes du PS. Ils constituent en revanche 25,7 % de celles du FN ou 14,2 % de celles du PC.

LES MICROPARTIS TOUJOURS EN PLEINE FORME

Comme pour les années précédentes, les partis se sont livrés entre eux à des transferts de fonds correspondant à des meetings organisés en commun, mais aussi à un jeu de financement via les micropartis. Si la loi interdit en effet à un particulier de donner plus de 7 600 euros à une même formation politique, elle permet aux partis de se faire des dons entre eux sans limite, et à un même donateur de faire des dons à autant de partis qu'il le souhaite, avec la possibilité de déduire une partie de ces sommes de ses impôts.

Il suffit donc de multiplier les petites formations pour augmenter ses sources de financements. L'UMP, championne de la pratique des micropartis, comme l'avait montré notre enquête du mois d'août sur les comptes 2008, a ainsi touché 140 611 euros d'autres formations, le Parti socialiste, 14 080 euros. Et en parcourant le rapport de la CCNCFP, on découvre de multiples "associations de soutien à l'action" de tel ou tel ministre ou député, dont l'essentiel des recettes provient de dons de personnes physiques.

Pour ne prendre qu'un exemple, l'association de soutien à l'action d'Eric Woerth, dont il fut beaucoup question en marge de l'affaire Bettencourt, a ainsi touché, pour 2009, 21 649 euros de dons de personnes physiques et 6 750 euros de dons "d'autres formations politiques" (on peut supposer qu'il s'agit de l'UMP, dont Eric Woerth était alors trésorier), qui constituent ses deux seules sources de recettes. Il y a plus goumand : GénérationFrance.fr, le "club" de Jean-François Copé, a touché pas moins de 238 591 euros de dons de personnes physiques. C'est plus que ce qu'a obtenu le MoDem (232 463 euros).

Fin décembre, les députés ont repoussé "l'amendement Bettencourt" présenté par le parlementaire socialiste René Dosière, qui visait à interdire les dons à de multiples partis.

Le Monde.fr reviendra de manière plus exhaustive sur ce rapport dans la première semaine de janvier 2011.

http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/12/30/opacite-et-micropartis-au-coeur-du-financement-politique_1459057_823448.html
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Re: Situation financière des partis

Messagede Jean-Philippe » Sam 8 Jan 2011 18:51

Pour illustrer ces articles sur les finances des partis, je vous invite à regarder les graphiques réalisés par Laurent de Boissieu, très explicites. On voit que le MPF a plus d'argent que le FN par exemple surtout grâce à ses élus au Parlement.

http://www.ipolitique.fr/archive/2011/01/04/financement-des-partis-politiques.html

En cas de défaite, le choc sera plus rude financièrement parlant pour l'UMP, dont les élus ne reversent quasiment rien, que le PS. Politiquement parlant, c'est autre chose (malheur au vaincu).
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Re: Situation financière des partis

Messagede vudeloin » Mar 11 Jan 2011 19:48

Je vais tâcher de me rendre propriétaire du rapport de la CCNFP pour indiquer encore plus précisément les choses à chacun...
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Re: Situation financière des partis

Messagede Jean-Philippe » Mer 19 Jan 2011 16:06

Le Parti radical (PR) de Jean-Louis Borloo est-il capable de s'émanciper de l'UMP ? Quelques heures après avoir pris la porte du gouvernement, l'ex-ministre marquait ses distances avec Nicolas Sarkozy, en assurant qu'il retrouvait sa "liberté de parole et de proposition". Pour le porte-parole des radicaux, Laurent Hénart, le temps était venu de "s'émanciper de l'UMP".


Mais couper le cordon avec le parti présidentiel ne sera pas une mince affaire. Selon le dernier rapport de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), le Parti radical – associé à l'UMP depuis 2002 – reste sous perfusion financière de l'UMP. En 2009, date des derniers comptes publiés, le parti de Jean-Louis Borloo a reçu un million d'euros de l'UMP. Une somme considérable pour ce parti, dont le budget global est de 1,3 million d'euros. Le PR est donc sous perfusion financière de l'UMP à hauteur de 77 %.

UNE RÉTROCESSION FINANCIÈRE DES VOIX RADICALES


"Nous serons dans la même configuration en 2010, précise -t-on au Parti radical. Notre accord signé en 2007 avec l'UMP porte sur l'ensemble de la mandature, il correspond à une rétrocession des voix apportées par notre parti à la majorité." En cas de rupture de la "convention" passée avec le parti présidentiel, les mesures de rétorsion financières sont "possibles", reconnait-on chez les radicaux. Il n'est donc pas question, pour le Parti radical, de rompre cet accord, malgré l'hypothèse d'une candidature de Jean-Louis Borloo en 2012.

Comme le Parti radical, les autres formations associées à l'UMP dépendent très largement des subsides qu'ils reçoivent du parti présidentiel. Ainsi, l'UMP injecte 33 % (150 000 euros) des revenus nécessaires au fonctionnement du Parti chrétien-démocrate (PCD) de Christine Boutin. La Gauche moderne de Jean-Marie Bockel a reçu la même somme du parti présidentiel, ce qui représente plus de 38 % de son budget.

LE NOUVEAU CENTRE SE FINANCE À TAHITI


Depuis 2009, le Nouveau centre est le seul parti de la majorité à ne plus recevoir d'argent. Le parti d'Hervé Morin doit toutefois son financement à un montage biscornu qui lui permet d'obtenir un financement public indirect. En 2007, le Nouveau centre a échoué à dépasser le seuil de 1 % des voix dans au moins cinquante circonscriptions, condition pour avoir droit à une dotation de l'Etat. Mais dans les territoires d'outre-mer le règlement est différent : une association du Nouveau centre avec petit parti tahitien, Fetia Api, permet aux deux partis de recevoir de l'argent public.

Un dispositif particulièrement rentable pour les associés : il leur a assuré en 2008 un total de 1 024 181 euros, dont 994 060 ont été transférés au Nouveau centre. Selon le dernier rapport de la CNCCFP, le parti d'Hervé Morin a reçu près de 1,4 million d'euros de la part du parti polynésien, via les aides publiques que ce dernier a reçues. Un montage légal qui contourne l'esprit de la loi
http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/01/19/le-parti-de-borloo-reste-financierement-dependant-de-l-ump_1467359_823448.html
Jean-Philippe
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