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Vie interne du Front National/Rassemblement National

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Vie interne du Front National/Rassemblement National

Messagede Jean-Philippe » Mer 14 Avr 2010 23:25

Vendredi 9 avril, le leader historique du FN a annoncé qu'il ne se représenterait pas à la présidentielle de 2012, se réservant cependant la possibilité de concourir s'il devait y avoir une élection partielle.
Il abandonnera la présidence du parti qu'il détient depuis sa création en 1972 lors d'un congrès qui aura lieu les 15 et 16 janvier, soit entre l'automne 2010 (proposition de Marine Le Pen) et le printemps 2011 (idée défendue par Bruno Gollnisch). Cette date a été décidée à l'unanimité du bureau national, lundi 12.
Ces deux derniers ont affirmé en choeur que la compétition se déroulerait dans un cadre amical et respectueux. Cependant, leurs partisans respectifs s'opposent durement, notamment sur la ligne politique : face à la vision plus traditionnelle du FN que défend Gollnisch, Marine le Pen prône une dédiabolisation du FN, ce qui pourrait passer par un changement de nom du parti, même si les adhérents semblent attachés à celui-ci.

La question n'est pas de savoir si Marine le Pen gagnera, mais avec quelle avance (je mise sur un rapport 70/30) et avec quelles conséquences sur l'appareil. Une nouvelle scission est-elle possible ? Gollnisch quittera-t-il son poste de n°2. Louis Aliot devrait rapidement prendre encore du galon, ce qui ne peut se faire qu'à son détriment.
Le FN annonce pour les premiers mois de l'année 40% d'adhérents en plus par rapport à 2009 : existent-ils réellement et à qui profiteraient-ils ? Les ex-mégretistes vont-ils revenir pour aider Gollnisch (par haine des Le Pen) ou Marine Le Pen (par proximité idéologique).
Dernière édition par ploumploum le Mar 5 Juin 2018 10:22, édité 1 fois.
Raison: Titre modifié suite au changement de nom du parti
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Re: Vers un FN sans Jean-Marie Le Pen

Messagede tony73 » Lun 19 Avr 2010 15:02

Marine LE PEN devrait sans problème remporter le duel.... toutefois, je rejoins Jean Philippe quant il dit que les Mégretistes pourraient redevenir adhérents et apporter leur soutien à Bruno Gollnisch ; en effet celui ci n'a jamais coupé les ponts avec les dissidents de l'epoque, notamment en Région Rhone Alpes ou il a réussi a garder une cohésion de groupe dans la précédente mandature.

Gollnisch démissionnaire du FN ? peu probable, mais à ce moment là , il pourrait fédérer tous ces "petits" partis ou mouvements que représentent le MNR, le PDF, Bloc Identitaire, Alsace d'Abord, Ligue du Midi , le Renouveau Français.... ect ect
bref tous ce que Marine Le Pen ne veut plus comme "vitrine" du FN
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Re: Vers un FN sans Jean-Marie Le Pen

Messagede Jean-Philippe » Jeu 24 Juin 2010 10:03

La fille du président du parti est déjà en campagne pour 2012. Son rival se réjouit d'avoir obtenu ses parrainages.

«Je peux vous annoncer que je dispose du nombre de parrainages nécessaires pour me présenter à la présidence du Front national.» Invité du «Talk Orange-Le Figaro», Bruno Gollnisch, rival de Marine Le Pen dans la course à la succession de Jean-Marie Le Pen, a soigné son effet. Et le député européen a levé la dernière incertitude qui pesait sur sa candidature.

Les statuts du Front national prévoient que vingt signatures de secrétaires départementaux du parti sont nécessaires pour briguer la présidence du mouvement. Or, selon Bruno Gollnisch, ces cadres, nommés par la direction du FN, auraient pu être dissuadés d'accorder leur parrainage par crainte des représailles de Marine Le Pen ou de son père. Bruno Gollnisch a donc demandé -et obtenu- l'anonymat des signataires. Alors qu'il avait jusqu'au 30 juin pour collecter les précieux parrainages, le challenger de Marine Le Pen devance ainsi la date fatidique et assure d'ores et déjà qu'il pourra être candidat. «Je suis un candidat sérieux et crédible», a argumenté le député européen.

Interrogé sur l'hypothèse d'une alliance du FN avec l'UMP, le député européen s'est dit «las de tendre la main» sans exclure pour autant ce scénario. Le vice-président du FN a toutefois subordonné tout accord électoral à «la prise en charge d'une partie substantielle de nos engagements» par l'UMP.

En réponse à une question sur l'omniprésence médiatique de Marine Le Pen, Bruno Gollnisch a indiqué qu'il avait «dénoncé le Quick halal de Villeurbanne» avant que sa rivale «dénonce celui de Roubaix». Mais le député européen a ajouté aussitôt: «Ça n'a d'ailleurs pas d'importance.» Inutile d'insister, l'universitaire ne dira pas ce qui le différencie de sa rivale. «Mes positions sont connues. C'est plutôt à Marine qu'il faut poser cette question», lâche-t-il.

Tandis que Bruno Gollnisch se consacre à sa campagne interne, Marine Le Pen pose les jalons de sa campagne présidentielle. Un certain nombre d'adhérents du FN semblent en effet tiraillés entre les deux candidats. Adeptes de l'adage «papa et maman ne divorcent pas», certains cadres verraient d'un bon œil un compromis où Bruno Gollnisch serait président du FN et Marine Le Pen candidate investie par le parti pour la présidentielle de 2012.

Marine Le Pen a voulu mercredi conjurer ce risque. Reçue par l'association de la presse parlementaire, la vice-présidente du FN a mis les militants de son parti en face d'un choix clair. «Je n'envisage pas d'être candidate en 2012 si les adhérents ne me font pas confiance» au préalable lors de l'élection du prochain président du FN en janvier 2011, a-t-elle averti. Un partage des rôles entre son rival et elle serait «une erreur très grave. Sous la Ve République, un parti, c'est une écurie présidentielle». Impossible, à ses yeux, de dissocier la présidence du parti et la candidature à l'Élysée.

En réponse à une question, Marine Le Pen a pronostiqué que «la délinquance, les enjeux économiques et sociaux et le communautarisme» figureraient parmi les thèmes centraux de la prochaine présidentielle. Marine Le Pen a enfoncé le clou en conclusion: «Je ne me sens pas dans une campagne interne, mais dans une précampagne présidentielle.» Une façon de modifier l'enjeu du congrès du parti en janvier prochain. Et d'avertir les adhérents du FN qu'elle n'entend pas partager le pouvoir.


http://www.lefigaro.fr/politique/2010/0 ... n-lieu.php
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Re: Vers un FN sans Jean-Marie Le Pen

Messagede Jean-Philippe » Mer 30 Juin 2010 13:12

"Elle a les qualités nécessaires et j'espère suffisantes pour assumer demain les fonctions auxquelles elle aspire: d'abord la présidence du Front national, ensuite une candidature à l'Elysée", affirme Jean-Marie Le Pen dans un entretien accordé à France Soir où intervient aussi sa fille.

Voyant chez elle "une chance pour la France", le président du FN estime aussi que "Marine a les qualités physiques, mentales, psychologiques, intellectuelles, affectives, caractérielles nécessaires".

Cet entretien intervient à la veille de l'officialisation par le parti d'extrême droite du duel entre les deux vice-présidents Marine Le Pen et Bruno Gollnisch pour la succession de Jean-Marie Le Pen, 82 ans, qui passera la main en janvier lors du congrès de Tours (15-16 janvier).

"Il (Bruno Gollnisch) ferait demain un très bon ministre des Affaires étrangères", déclare Jean-Marie Le Pen en évoquant l'hypothèse d'une victoire de sa fille à l'Elysée, ce qu'il vivrait "comme une joie profonde".

"Il a une culture très vaste, des convictions très établies, une vie exemplaire", mais "le problème de Gollnisch", poursuit M. Le Pen, "c'est que ses amis sont extérieurs au Front, parce qu'ils l'ont quitté : Carl Lang, Bernard Antony, Jacques Bompard...".

"Je vais vous dire", ajoute Marine Le Pen. "Bruno est un homme extrêmement respectable dont j'aurai besoin, mais c'est un prof d'université, assez loin du terrain". Bruno Gollnisch n'a pas souhaité faire de commentaire, promettant de "réagir à tout cela, mais pas à chaud".


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/ ... le-pen.php

Je me demande si Gollnisch restera longtemps au FN après sa défaite probable. Au bout de quelques mois, je pense qu'il partira aussi.
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Re: Vers un FN sans Jean-Marie Le Pen

Messagede Zimmer » Dim 1 Aoû 2010 18:45

Jean-Philippe a écrit:Je me demande si Gollnisch restera longtemps au FN après sa défaite probable. Au bout de quelques mois, je pense qu'il partira aussi.


Le fait que Marine Le Pen succède à son père à la tête du FN semble plus que probable. S'il y a une nouvelle dynamique électorale en faveur de ce parti, dans les prochaines années, ce qui est très possible, l'extrême-droite, plutôt que de se diviser et malgré la diversité de ses courants de pensée, aura sans doute tendance à se réunifier comme c'était le cas dans les années 80 lorsque le FN était en pleine ascension. Je pense que Marine Le Pen a une intelligence politique au moins aussi grande que son père pour parvenir à faire cette synthèse.

Certains voient dans l'après-(Jean-Marie) Le Pen et avec une Marine Le Pen à sa tête, une évolution possible du FN "à l'italienne", comme lorsque la majorité des néo-fascistes se sont rapprochés de la droite "traditionnelle", au milieu des années 90. Je ne crois pas à une telle évolution (un rapprochement avec une UMP même très droitisée) en France. S'ils veulent continuer à exister politiquement et notamment dans le contexte actuel, Marine Le Pen et le FN auront tout intérêt à rester dans une posture protestataire, d'opposition au "système".
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Re: Vers un FN sans Jean-Marie Le Pen

Messagede Jean-Philippe » Sam 18 Sep 2010 08:29

Marine Le Pen a affirmé aujourd'hui [le 17] que si elle était élue à la tête du Front national elle ferait de son concurrent Bruno Gollnisch le "vice-président unique" du parti, car "il (en) est une part importante" et "une sensibilité importante".

"Notre devoir et notre responsabilité est que" le Front national soit "le plus performant possible" au lendemain du congrès de Tours (15-16 janvier 2011) où sera proclamé le successeur de Jean-Marie Le Pen, a expliqué sa fille devant la presse à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), avant une rencontre avec les adhérents dans le cadre de sa campagne interne. "Ca veut dire que tout le monde travaillera ensemble, tout le monde a sa place au Front national", a-t-elle ajouté.

"Evidemment, si les adhérents me font la confiance de me choisir pour les diriger, Bruno Gollnisch sera, avec moi, vice-président, unique d'ailleurs, du Front national, puisqu'il en est une part importante et une sensibilité importante", a poursuivi la vice-présidente du FN, à qui son père a déjà accordé sa préférence pour lui succéder.


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/09/17/97001-20100917FILWWW00582-fn-marine-ferait-de-gollnisch-le-n2.php
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Re: Vers un FN sans Jean-Marie Le Pen

Messagede Jean-Philippe » Ven 8 Oct 2010 17:32

débat sur le retour des dissidents

Le président du Front national Jean-Marie Le Pen, qui soutient la candidature de sa fille Marine pour lui succéder, a jugé aujourd'hui "inconcevable" le retour des "dissidents" du parti comme l'a souhaité le même jour l'autre candidat à la direction, Bruno Gollnisch.
"Il serait inconcevable que, sous un prétexte d'unité nationale, on fasse rentrer dans notre mouvement des gens qui ont violé les règles les plus élémentaires de l'honneur", a déclaré à Jean-Marie Le Pen.

"J'y suis tout à fait hostile", a-t-il insisté, voyant dans le souhait de Bruno Gollnisch une "différence fondamentale" avec Marine Le Pen, une différence qui, selon lui, constituera "un élément de jugement très essentiel" pour les adhérents du parti.

Interrogé sur LCI, ce matin, pour savoir s'il était favorable au retour de ceux qui ont quitté le FN ces dernières années, comme Carl Lang et Bernard Antony, Bruno Gollnisch a répondu qu'"évidemment", il était "pour le retour de ces gens-là".

"Je rappelle que le bureau politique, qui est souverain en la matière, les a exclus pour plusieurs années et qu'il n'appartient pas au nouveau président élu, si c'était Bruno Gollnisch, de les réintégrer comme cela", a affirmé M. Le Pen. "Bruno passe sous silence l'un des aspects pour moi fondamentaux de la politique, à savoir la morale", a-t-il poursuivi.

"Les gens qui nous ont quittés n'ont pas rompu sur des questions politiques proprement dites. Ils ont fait des actes de trahison puisqu'ils se sont présentés contre nos listes aux élections" et "qu'ils ont même provoqué l'échec de certains de nos candidats", a-t-il ajouté. "Cela doit être puni".
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Re: Vers un FN sans Jean-Marie Le Pen

Messagede Jean-Philippe » Sam 9 Oct 2010 19:15

Le retour des dissidents au sein du FN, souhaité par le candidat à la présidence du parti Bruno Gollnisch, pourrait entraîner une "scission" du parti, a estimé hier à Metz sa rivale Marine Le Pen, se disant "encore plus hostile que (son) père" à cette option.

"C'est la meilleure recette pour qu'il y ait une scission au Front national: ces gens (les dissidents) sont des petits qui ont voulu précipiter la mort du FN quand il n'allait pas bien, ils mènent une guerre terrifiante contre Marine Le Pen et Jean-Marie Le Pen", a-t-elle dit lors d'une rencontre avec la presse en marge d'un meeting. Elle a prévenu qu'en cas d'élection de Bruno Gollnisch à la tête du parti, elle ne "participerait pas à un bureau politique avec MM. Mégret, Martinez ou Lang", trois anciens cadres du FN qui ont quitté le parti et qui sont devenus dissidents. "Ce serait évidemment l'explosion", a-t-elle ajouté,

Interrogé sur LCI, hier matin, pour savoir s'il était favorable au retour de ceux qui ont quitté le FN ces dernières années, comme Carl Lang et Bernard Antony, Bruno Gollnisch a répondu qu'"évidemment", il était "pour le retour de ces gens-là". Une option à laquelle Jean-Marie Le Pen s'est déclaré "tout à fait hostile". "S'il est possible d'y être encore plus hostile que mon père, alors j'y suis encore plus hostile", a dit Marine Le Pen aujourd'hui. Visant notamment Carl Lang, qui a quitté le parti en conflit ouvert avec elle lors des Européennes de 2009, la candidate a réitéré ses accusations de tentatives d'entrisme.

Hier, Bruno Gollnisch s'est dit surpris de la polémique déclenchée par ses propos, assurant s'être "déjà prononcé 50 fois pour une réconciliation", tout en précisant n'avoir "pris aucun engagement". Sur ce point, il estime que le camp adverse n'a pas de leçons à lui donner, en faisant valoir que Marine Le Pen a intégré plusieurs anciens partisans de Bruno Mégret dans son entourage, dont Nicolas Bay, qui s'était présenté contre elle lors des régionales de 2004 en Ile-de-France.


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/10/09/97001-20101009FILWWW00457-fn-marine-le-pen-craint-une-scission.php
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Re: Vers un FN sans Jean-Marie Le Pen

Messagede Jean-Philippe » Mar 12 Oct 2010 21:05

La tension continue à monter au FN comme le montrent ces articles très intéressants sur ce blog lié au Monde.fr. Cela rappelle un peu le climat avant la scission mégretiste. Si Gollnisch gagne (c'est peu probable), le FN explose. Si les Le Pen se maintiennent, une nouvelle série de départs de cadres est à prévoir (50% de chances je dirais) à court terme.

Avant les cantonales, ça tombe mal, même si le FN ne peut guère espérer d'élus. En tout cas, sa capacité de nuisance peut en être amoindri.
Cependant, à moyen terme, je ne pense pas que cela soit aussi grave pour le parti. Je ne sais pas combien les partisans de Gollnisch pèsent en terme d'élus régionaux, hors de sa région du Rhône-Alpes, mais l'appareil étant largement dans les mains des Le Pen, les investitures aux régionales ont dû favoriser les "marinistes".

12 octobre 2010
Marine Le Pen et “Minute”: la guerre ouverte ?
La “cover” de l’hebdomadaire d’extrême droite Minute, à paraître mercredi 13 octobre est perçue comme une déclaration de guerre par Marine Le Pen et son entourage. Un titre barre la photo pleine page de la vice-présidente du FN: “Ces marinistes qui veulent tous les pouvoirs”. Le tout renvoie à une double page qui fait état d’“un document explosif”. A savoir “l’organigramme” de la direction d’un futur FN mariniste.Cet article uniquement signé “Minute“, est présenté comme suit: “Dans la bataille pour la présidence du FN, depuis la fin de la semaine dernière, Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen ont sorti les flingues. Pour tirer à vue sur Bruno Gollnisch, accusé de vouloir réintégrer au FN des traîtres et des félons. (…) Notre document indique que la tendance est grande chez certains marinistes de verrouiller l’appareil. Avec des hommes qui sont, pour beaucoup, d’anciens mégrétistes.”


Tout cela intervient dans un campagne interne qui s’est durcie et qui se cristallise autour de la question d’un éventuel retour au Front des “dissidents” (comprendre Carl Lang, Jean-Claude Martinez et Bernard Antony). Bruno Gollnisch y est favorable, les Le Pen père et fille, viscéralement opposés. Face aux réactions épidermiques des marinistes quant à cette perspective, les pro-Gollnisch font valoir que Marine Le Pen a réintégré, dans son entourage proche, d’anciens partisans de Bruno Mégret, comme Steeve Briois, Nicolas Bay ou encore Bruno Bilde.

Cet article, précédé à quelques pages d’un entretien avec M. Gollnisch, recèle quelques piques à l’attention des Le Pen. “Dans la famille Le Pen, on ne lit pas qu’Harry Potter, mais aussi Mickey”; ou encore : “Comme quoi, contrairement à ce qui est colporté, Marine Le pen sait pratiquer le pardon des offenses”.

Du coup Marine Le Pen est persuadée que Minute roule désormais pour Bruno Gollnisch. “Le fait que la fille de Molitor [actuel patron de Minute] soit l’attachée de presse de Bruno Gollnisch explique ce changement de ton radical de Minute. Quoi d’autre peut justifier qu’en trois mois ils aient changé comme ça?”, accuse Mme Le Pen. Elle ajoute: “Larebière [rédacteur en chef de l’hebdomadaire] est le patron des Identitaires qui ont été des concurrents du FN lors des régionales.Il n’y a pas que Woerth qui connaisse des conflits d’intérêts. Minute aussi.” L’attachée de presse de M. Gollnisch, elle, assurait mardi midi “ne pas être au courant” de la dernière livraison de l’hebdomadaire. “Je n’ai rien à voir avec ça. J’ai 29 ans et le cordon avec mon père est coupé depuis longtemps”, se défendait la jeune femme.

“Bas et vil”

Jean-Marie Molitor, le patron de Minute, donc, dément tout engagement particulier de son titre dans la campagne interne. “Minute ne prend pas parti. Ce n’est pas notre rôle. On a eu des pièces. On a fait remonter l’info, on a fait notre boulot. On aurait fait la même chose avec Gollnisch. Si des choses bizarres se passent, on les dénoncera, sinon on serait aux ordres du FN”. S’agissant de la mise en cause de sa fille, il répond: “C’est bas et vil. C’est de la bêtise incarnée. C’est absolument ne pas connaitre ma fille”. Il assure “ne pas avoir de conflits avec Marine Le Pen”. Et ajoute: “J’attends d’ailleurs toujours qu’elle me rappelle”.

Sur le fond, l’article fait état de “quatre ex-mégrétistes devenus marinistes” pressentis “à des postes clés”. Il s’agit de MM. Briois, Bilde, Bay et Philippe Olivier, l’époux de Marie-Caroline Le Pen, l’ainée de la famille. Ainsi, selon cet organigramme, M. Briois serait secrétaire général; M. Bay intégrerait le secrétariat national en prenant en charge les actions catégorielles ainsi que la propagande et M. Bilde serait chef de cabinet. Philippe Olivier deviendrait directeur de cabinet et chargé, au secrétariat national, des campagnes électorales et, pour partie, du média-planning et internet.

Ce “document” donne l’impression d’une garde rapprochée qui cumule tous les postes. Marine Le Pen ne reconnaît aucune valeur à cet organigramme. “J’en reçois 15 par jour de ce genre de trucs. Je ne l’ai même pas vu. C’est l’oeuvre d’un militant de base de 25 ans.” Elle indique: “Je n’ai fait, à ce jour, aucun organigramme. Mais j’en ferai un et il n’aura pas la même tête.”

Les esprits s’échauffent

Bruno Bilde, bras droit de Mme Le Pen, explique: “J’ai reçu ce document mais je ne l’ai pas transmis à Marine”. Indice du climat interne qui tourne à la paranoïa: l’entourage Marine Le Pen laisse entendre que l’ordinateur de M. Bilde aurait pu être “visité”. D’ailleurs, Mme Le Pen dit “qu’elle va conseiller à ce jeune militant de porter plainte [contre Minute] pour recel de vol de correspondance”.

Bref, les esprits s’échauffent au FN et l’on rappelera qu’il reste encore… trois mois à tenir avant le congrès, convoqué les 15 et 16 janvier, à Tours. Au rythme pris depuis quinze jours (voir ici et là), on ignore dans quel état finira le parti d’extrême droite.

Alors qu’au début de la campagne interne, le clan mariniste parassait serein et ne semblait pas craindre Bruno Gollnisch, les choses ont changé depuis que ce dernier joue à tout va la carte de l’unité. Il se dit ouvert à toute réflexion sur un ticket avec Marine Le Pen (Le Monde du 7 octobre), qui le placerait président du FN, tandis sa rivale serait candidate à la présidentielle. Il se pose en rassembleur de la famille FN, prêt à réintégrer les dissidents.

Ce discours d’unité, et plus encore la solution du ticket, commence à mordre chez les adhérents. Ceci explique sans doute la virulence des contre-feux de Marine Le Pen et de son père. Lesquels ont notamment brandi le risque d’une scission (Le Monde du 12 octobre), en cas de victoire de M. Gollnisch. Une façon de combattre l’affichage unitaire de ce dernier, en le désignant comme un diviseur en puissance.

Les Le Pen père et fille sont totalement opposés à la solution de partage des rôles esquissée par M. Gollnisch. Pour elle, le congrès interne vaut primaires: “Le président du FN sera le candidat, le général en chef qui va au combat électoral. C’est la logique des institutions”. Elle juge intenable la double proposition de M. Gollnisch: réintégration et ticket, ne se voyant pas candidate à la présidentielle devant “prendre ses ordres” auprès d’une direction avec MM. Antony, Lang et Martinez.


http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2010/10/12/marine-le-pen-et-minute-la-guerre-ouverte/
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Re: Vers un FN sans Jean-Marie Le Pen

Messagede Jean-Philippe » Sam 16 Oct 2010 09:44

Le vainqueur de la primaire héritera d'un parti ruiné.

"Cela fait trois ans que nous vivons avec huit millions d'euros de dettes", a lancé Marine Le Pen, devant environ 80 adhérents réunis dans une école primaire de Dugny, dans le cadre de la campagne interne pour la succession de Jean-Marie Le Pen. "C'est la conséquence des législatives de 2007", a-t-elle admis, les résultats catastrophiques du FN (4,5%) ayant fait passer la subvention publique annuelle de 4,5 à 1,8 million d'euros.

"Mais c'est aussi la conséquence du blocage de nos comptes par Fernand Le Rachinel", ancien élu du FN et imprimeur du parti, qui a obtenu en justice la reconnaissance d'une créance de plus de 6 millions d'euros.

Marine Le Pen a rappelé que Fernand Le Rachinel, qui a rejoint le PDF, avait fait saisir la subvention publique du FN pour 2010, soit 1,8 million d'euros, "nous laissant dans une situation de dénuement et vous laissant, vous, militants du Front national, dans une situation de dénuement total".

"Et ce sont ces gens-là qui devraient revenir au Front national au bénéfice d'une réconciliation? Mais ça n'est pas possible, ça n'est pas envisageable. On ne peut pas faire revenir des gens qui ont failli avoir notre peau", a-t-elle lancé.

A la fin de la réunion, Marine Le Pen a annoncé que le Front national cherchait encore des candidats pour les cantonales de mars 2011, notamment en Seine-Saint-Denis ou dans le Val d'Oise. Elle a appelé militants qui seraient intéressés à se faire connaître.


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/10/16/97001-20101016FILWWW00388-marine-le-pen-evoque-les-dettes-du-fn.php

La faiblesse militante est une conséquence de cette situation, les candidats devant payer les frais de campagne sans pouvoir compter sur lesoutien du parti.
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