Sondage sur le vote des fonctionnaires

[Jean-Philippe]

Le Centre de recherches politiques de Science-Po (Cevipof) publie une étude sur le vote des fonctionnaires. Dans cette note, Luc Rouban, spécialiste de la fonction publique, note un phénomène principal : le rejet du président de la République, Nicolas Sarkozy.

Cette étude date de décembre 2011.
Rappelons que les fonctionnaires représentent 12% des électeurs (environ 5 millions, soit 150 000 de moins depuis 2007), y compris les salariés des entreprises publiques si j'ai bien lu.

Plus que le statut public/privé, c'est le niveau d'étude et de responsabilité qui influe surtout sur le vote.
Hollande est logiquement en tête (30 à 38%), alors que Sarkozy (de 9 à 18) est souvent devancé par Marine Le Pen (de 13 à 24).
Le président sortant n'est en tête nulle part, devancé chez les militaires/policiers par Marine Le Pen (27/37).
Si on compare avec les chiffres de 2007, la gauche progresse partout, sauf chez les militaires, de 17 points chez les cadres, à 6 chez les enseignants et les employés. Bayrou est en fort recul, notamment chez les enseignants (de 26 à 10), mais comme l'étude date de décembre, il faut relativiser.
La baisse de la droite profite à la gauche chez les plus diplômés et au FN chez les moins diplômés.
Au second tour, Hollande écrase Sarkozy : 58/28 chez les cadres, 67/22 chez les enseignants,

http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/01/25/pour-qui-votent-les-fonctionnaires_1634571_1471069.html

[vudeloin]

De fait, il faut relativiser l'ensemble des données, vu que l'affaire date d'un mois au moins et que quelques évolutions ont eu lieu dans la dernière période...

Qu'ensuite, il y ait des agents du secteur public en situation de voter pour tous les partis, ma foi...
On a le droit d'être masochiste, n'est ce pas ?

[Byby]

Qu'ensuite, il y ait des agents du secteur public en situation de voter pour tous les partis, ma foi...
On a le droit d'être masochiste, n'est ce pas ?

Je pense qu'il ne faut pas juger les gens sans parler avec eux à propos du pourquoi car bien souvent tout dépend du point de vue. Celui qui fuit la France pour ne pas payer d'impôt va aussi aller dire que celui qui reste et accepte volontiers de payer est un masochiste.

Il y a eu un reportage l'année dernière et on pouvait y voir deux fonctionnaires qui disaient qu'ils allaient voter FN. Malheureusement je l'ai raté, et je regrette car je trouve intéressant d'écouter le pourquoi de leurs choix contrairement à une frange de la population qui pense qu'être fonctionnaire et voter à Droite voire extrême droite c'est être con et qu'on ne discute pas avec les cons.

Au contraire, moi, les chiffres je m'en fiche un peu, je voudrais connaître les raisons et les motivations.

[vudeloin]

Pas question de considérer ces gens comme de parfaits imbéciles...

Mais, soit, voter pour des partis politiques dont la gestion des affaires publiques a consisté, depuis dix ans, à réduire chaque année les effectifs des services, à geler les traitements et à bloquer les carrières parce que justement les suppressions de postes bloquent les capacités de promotion interne ou les réduisent, c'est tout de même faire preuve d'une certaine, disons, abnégation.
Je connais suffisamment de fonctionnaires, et notamment suffisamment qui ont voté Sarkozy en 2007 sans se poser trop de questions, et qui affirement aujourd'hui qu'on ne les y reprendra pas, pour savoir à quel point les illusions nées d'une campagne électorale peuvent avoir quelque force au moment de vérité.
Vous savez, byby, si tous les ouvriers votaient à gauche depuis toujours, nous serions en train de construire le socialisme depuis longtemps en France, dans une Europe où les banques seraient au service du peuple et les agences de notation une fiction inimaginable !
Tout cela se joue dans la représentation mentale, dans la conception que l'on peut avoir de son rôle même d'agent du secteur public, par exemple.
Et comme c'est de l'ordre de la représentation mentale, ensuite, c'est de la capacité à voter à raison de ses intérêts bien compris.
Vous savez, la conscience de classe, cela existe, singulièrement dans la haute bourgeoisie !