myckilem a écrit:Oskial a écrit:Il semble que le PCF et LFI aient partiellement un accord en Seine-Saint-Denis : le PCF se range derrière LFI à Saint-Denis et dans le même temps, LFI n'investit personne pour le moment à Bobigny et Noisy-le-Sec, villes regagnées par le PCF en 2020. Dans le même temps, le PCF se range derrière LFI à Drancy et à Aulnay-sous-Bois.
Pour autant, LFI a investi des candidats-maires à Tremblay-en-France et La Courneuve où les Maires PCF ou Apparentés ne se représentent pas et surtout fait de Montreuil, plus grosse mairie PCF de France, un axe de conquête.
J'ai passé hier un communiqué de presse PCF-LFI en Seine Saint Denis annonçant un accord global.
LFI soutient les candidats PCF à Bobigny, Noisy-le-Sec, Sevran et Stain. LFI se range aussi derrière Didier Mignot à Blanc Mesnil pour faire barrager à l'extrême droite.
Le PCF se range derrière LFI à Aubervilliers, Aulnay-sous-bois, Bondy, Drancy et Saint-Denis.
A Noisy le grand, le PCF et LFI se range derrière une candidate "citoyenne" avec G.s.
Enfin, à Neuilly sur Marne, PCF et LFI se rallie à l'union de la gauche.
Dans un département théoriquement favorable à LFI, cela fait beaucoup de listes dans lesquelles LFI accepte de laisser la tête de liste à quelqu'un d'autres. C'est assez éloigné de la ligne nationale impulsée par Jean-Luc Mélenchon.
Tout dépend l'angle de vue :
. Bobigny, Noisy-le-Sec, Sevran et Stain + Blanc-Mesnil = 250000 habitants dont 2 villes PC (100000 hab) et 2 DVG
. Aubervilliers, Aulnay-sous-bois, Bondy, Drancy et Saint-Denis = 450000 habitants dont 150000 gérés par la gauche (St Denis)
. Neully/Marne et Noisy le Grand = 110000 habitants gérés par la droite
. La Courneuve + Montreuil + Tremblay-en-France = 200000 habitants gérés par le PC et apparentés et visés par LFI.
elec31 a écrit:Cet accord LFI/PCF me surprend à plusieurs égards.
D’abord, je ne pensais pas qu’il serait possible. Mais surtout, il semble réjouir La France insoumise tout en crispant le Parti communiste, alors qu’à mes yeux, c’est ce dernier qui en sort grand gagnant.
Le PCF renonce à présenter des listes dans sept villes où il n’avait, selon moi, aucune chance de l’emporter. En échange, il bénéficie du ralliement de son principal concurrent dans cinq communes. Or, dans ces dernières, Jean-Luc Mélenchon avait réalisé entre 50 % et 60 % des voix en 2022, et LFI avait dépassé les 40 % (voire 50 %) aux européennes.
LFI n’aurait jamais présenté de liste contre Azzedine Taïbi à Stains. Le PCF était donc menacé sur trois de ses bastions et voit désormais ses chances de les conserver considérablement renforcées. Il peut même espérer conquérir une ville supplémentaire. Je peine à comprendre comment certains militants communistes peuvent se plaindre, alors que le résultat est plutôt miraculeux pour leur parti, surtout quand on sait que leur direction passe son temps à critiquer LFI dans les médias (ce que les insoumis lui rendent bien, d’ailleurs).
De son côté, LFI se réjouit d’un accord où elle renonce à quatre villes potentiellement gagnables : Bobigny, Sevran, Noisy-le-Sec et Neuilly-sur-Marne.
Certains renoncement de LFI sont facilement compréhensible :
· À Noisy-le-Grand, une tête de liste Génération.s (G.S) pourrait effectivement faire mieux que LFI… mais la ville devrait rester à droite.
· Au Blanc-Mesnil, une liste PCF menée par Nicolas Mignot a probablement plus de chances de l’emporter qu’une liste LFI.
En revanche, le soutien du PCF Ã LFI dans cinq villes ne garantit pas des victoires :
· À Aulnay-sous-Bois et Drancy, je ne vois pas LFI l’emporter, même avec ce soutien.
· À Saint-Denis, Bondy et Aubervilliers, LFI était déjà favorite sans l’apport des communistes.
Bilan des douze villes concernées :
· PCF : 4 villes en jeu. Sans accord, il risquait d’en perdre trois et d’en gagner aucune. Grâce à celui-ci, il devrait conserver ses quatre bastions, avec une réelle chance d’en ajouter un. Comment ne pas être satisfait ?
· LFI : 7 villes où elle avait des chances de victoire. Après l’accord, elle n’en vise plus que trois. LFI est souvent généreuse dans les négociations avec le reste de la gauche, mais là , le déséquilibre est flagrant.
Deux hypothèses pour expliquer la stratégie de LFI :
1. La leçon de Villeneuve-Saint-Georges : Le reste de la gauche, s’il le peut, évitera de se rallier à LFI au second tour. Cet accord sécurise au moins le soutien du PCF dès le premier tour.
2. La crainte des polémiques en 2026 : Les écologistes en ont fait les frais en 2020-2022 après leurs conquêtes municipales. Des maires insoumis dans des villes où une grande partie de la population est musulmane connaîtrons forcément des polémiques médiatique. LFI, qui n’a presque aucune mairie, progressera forcément… mais en limitant ses victoires, elle limite aussi les risques de controverses. Une façon de concentrer ses moyens sur quelques cibles sans s’éparpiller ?
C’est un peu tiré par les cheveux, mais je peine à trouver une autre explication.
En nombre de communes ce n'est pas faux, mais les 3 fiefs PCF visés par LFI comptent à peu de choses près le même nombre d'habitants que les communes "sanctuarisées". Je pense que les 2 formations sont conscientes qu'une lutte fratricide risquerait de se solder par la victoire de leurs adversaires, voire de leurs ennemis.
En outre les scrutins municipaux et européen peuvent difficilement être comparés. Si on s'intéresse à tous les scrutins (régionales etc...), les rapports de force sont très divers.
Par ailleurs il y a probablement une stratégie au niveau des intercommunalités et des législatives, mais je ne connais pas suffisamment le département pour analyser les priorités du PCF et de LFI.
Enfin LFI a peut-être pris conscience que la survie du PCF lui serait plutôt favorable pour jouer des équilibres entre les différents partis de gauche ?
On peut décider d'écraser une guêpe mais il arrive que sa piqûre soit mortelle...
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