La vie politique en Equateur

[Anarkour]

Ce qui me surprenait était la position du candidat de droite, je pense qu'il voulait surfer sur le référendum et récupérer des électeurs modérés de Yaku Pérez.
Rafael Carrea et son gouvernement ont foit partie de la gauche dite "extractiviste", qui veut utiliser les ressources du sous-sol (pétrole, mines, ...) pour développer le pays.
Cette gauche s'oppose à la gauche indigène, qui veut protéger les espaces naturels. Il y a une forte opposition culturelle entre des intellectuels créoles urbains, influencés par le développement chinois, et des militants métis ou indigènes ruraux. Durant ses mandats il s'est très souvent opposé à la Confederación de Nacionalidades Indígenas del Ecuador (CONAIE) : manifestations, barrages routiers, grèves, ...
La construction de routes, d'usines, de mines, ... mettait face à face le gouvernement qui disait améliorer la dessertes des zones rurales, favoriser l'accès à des écoles, hôpitaux, etc mais qui suscitait l'opposition de la CONAIE, pour qui ces infrastructures étaient la continuation de la colonisation, avec un mode de vie occidental imposé et qui ne correspond pas au besoin des populations agricoles.

[Eco92]

J'apprends ici qu'un autre référendum a eu lieu, uniquement pour les habitants du district métropolitain de Quito. Il s'agissait de trancher le sort "de l’exploitation minière dans six petites villes de la périphérie de la capitale, dans le territoire du Choco Andino, 287 000 hectares de forêts, déclaré réserve de biosphère par l’Unesco.", zine apparemment souvent décrite comme "le poumon de Quito", où l'on trouve notamment l’ours des Andes. Là aussi c'est une victoire pour les défenseur de l'environnement puisque que l'arrêt a été voté à 68 %

https://www.lemonde.fr/international/ar ... _3210.html

[Fabien]

La "gauche indigène" avait contribué à l'arrivée au pouvoir de Correa. Mais les anciens alliés se sont fâchés, au point que Yaku PEREZ n'avait pas hésité, lors d'une présidentielle précédente, à appeler à voter au second tour... pour Guillermo LASSO! Il n'avait pas été suivi par l'ensemble de son parti, et la puissante organisation qu'il y a derrière.

La politique latino-américaine est toujours compliquée à appréhender selon nos grilles d'analyse européennes. Ainsi, SONNENHOLZER, ancien vice-président de celui qui était au départ l'héritier de CORREA... est membre du forum de Madrid, sorte d'internationale d'extrême-droite (principalement Europe et amérique latine) animée par Vox et où figure Bolsonaro!

Les étiquettes affichées dans ces pays ne signifient généralement pas grand chose.

En tout état de cause, Luisa GONZALES semble avoir peu de réserves de voix. Cependant, NOBOA père était un véritable repoussoir, qui a perdu pas moins de 4 présidentielles! On verra ce qu'il en sera du fils, qui a déjà reçu le soutien du PSC, le plus ancien parti de droite en activité.

Il n'y a pas de majorité claire à l'assemblée. Il faut pour cela 69 sièges. Les " corréistes " de Révolution Citoyennes n'en auraient que 50. Noboa est encore plus loin du compte, puisque sa coalition n'aurait que 13 sièges. Le mouvement Construire en compterait 31, les divers soutiens de Jan TOPIC (droite) 18, l'alliance de Sonnenholzer 8.

[ploumploum]

Et pas de bascule donc puisque Daniel Noboa l'emporte avec 52 % des suffrages exprimés face à la candidate de gauche corréiste Luisa Gonzalez. Le fils Noboa devint à 35 ans le plus jeune président du pays et réussit donc là où son père a échoué à cinq reprises...

La participation s’élève à 82,45 %

Pour rappel, le mandat de Daniel Noboa durera 18 mois (novembre 2023-mai 2025)
https://elecciones2023v2.cne.gob.ec/