Les élections législatives pour les membres du gouvernement

[pmf]

Michel Rocard n'était nullement un jeune inconnu à l'automne 1969 puisqu'il avait été Candidat à l'élection Présidentielle de juin 1969 avec l'étiquette du Parti Socialiste Unifié, le fameux PSU, et avait alors obtenu 3 et quelque pour cent.
Ce résultat avait été considéré comme un intéressant, voire prometteur, au regard de 5,01 pour cent de voix qui s'étaient portées sur Gaston Deferre, le Candidat de la Fédération de la Gauche Démocrate et Socialiste, la non moins fameuse FGDS regroupant alors la SFIO, la Convention des Institutions Républicaines et le Parti Radical encore unifié.
Source de la mémoire d'un Conventionnel.

[Draume]

Pour certains être battu par les électeurs a peu d'importance et ils peuvent diriger le pays
Donc vous passer un examen (permis de conduire), vous échouer, on vous laisse piloter un poids lourd

[stephed]

La chronique du temps retient qu'en 1967, un homme de confiance de de Gaulle qu'il tenait en très haute estime, Maurice Couve de Murville, son ministre des Affaires Etrangères depuis 9 ans, était pressenti par le Président pour occuper Matignon après Georges Pompidou, dont l'ambition était grandissante.

Pour asseoir sa stature politique nationale, Maurice Couve de Murville fut candidat aux élections législatives de 1967 dans le VIIe arrondissement de Paris (alors 5e circonscription). Ces élections avaient vu également le parti présidentiel gaulliste pousser maints jeunes loups à l'assaut des circonscriptions législatives tous azimuts, notamment dans les vieux fiefs d'opposition parlementaire en Auvergne, Limousin ou Midi-Pyrénées, dans le sillage de George Pompidou se présentant dans le Cantal. Ce fut le début d'une longue carrière politique pour un jeune énarque nommé Jacques Chirac en Corrèze...

Maurice Couve de Murville, moins aventureux, jeta donc son dévolu sur la circonscription parisienne qui abrite le Palais Bourbon et l'essentiel des ministères. Son principal adversaire était Edouard Frédéric-Dupont, dit "Dupont des Loges", car il avait bâti une bonne part de son action parlementaire (commencée dès 1936) sur l'amélioration du statut professionnel des concierges. Concierges dont on disait qu'ils "faisaient" l'élection dans le VIIe arrondissement, arrondissement de bureaux et de logements bourgeois.

Frédéric-Dupont s'avéra un sortant tenace et solide, et Couve de Murville fut battu. Georges Pompidou dut en ressentir une peine toute relative.
!

Il ne faut pas non plus dire que Georges Pompidou pris un risque fou en se présentant dans le Cantal en 1967 où si la version officielle dit qu'il s'y présenta car il y vit le jour (à Montboudif), la version officieuse est que les circonscriptions envisagées dans le Lot, La Corrèze, le Tarn de ses parents voire la Dordogne étaient ingagnables.
Et il opta pour la 2ème du Cantal car le député sortant était plus enclin à lui laisser la place et à être son suppléant que celui de la 1ère.

[jordan]

Il ne faut pas non plus dire que Georges Pompidou pris un risque fou en se présentant dans le Cantal en 1967 où si la version officielle dit qu'il s'y présenta car il y vit le jour (à Montboudif), la version officieuse est que les circonscriptions envisagées dans le Lot, La Corrèze, le Tarn de ses parents voire la Dordogne étaient ingagnables.
Et il opta pour la 2ème du Cantal car le député sortant était plus enclin à lui laisser la place et à être son suppléant que celui de la 1ère.

On est bien d'accord. Et on retrouve d'ailleurs toute l'hypocrisie dont parlait Corondar à propos de cette règle implicite.

En réalité, les aspirants ministres, soit se dégottent une circo "en or" en négociant avec un sortant compréhensif, soit s'abstiennent tout simplement de candidater (modèle Le Maire cette année, bien qu'il soit le dernier élu sur son nom d'une circo). Ce mode de (non-)désignation n'est en aucune façon un bon moyen de sélectionner les meilleurs ministrables ou d'écarter les plus mauvais. C'est surtout de la démagogie à peu de frais, qui favorise les plus cyniques.

[stephed]

Je suis d'accord avec jean24, je trouve cette règle absurde et c'est une prime au manque de courage.
Dans d'autres pays, où les ministres doivent être députés, c'est évidemment différent.

Je suis d'accord avec ça: le plus injuste en effet c'est que du coup ceux qui n'ont pas voulu se présenter sont ceux qui restent au gouvernement alors que les battus qui ont pris un risque (très relatif quand même tous étaient favori avant le vote) sont obligés de partir.
Mais en même temps comme faire autrement et maintenir les battus du suffrage universel au gouvernement sans que cela soit pris comme un "bras d'honneur" au vote des habitants de ces circonscriptions.

Déjà que nous aurons des polémiques à la rentrée sur le recasage de certains battus comme chroniqueurs ou invités récurrents des plateaux TV

[Eco92]

Je suis d'accord avec ça: le plus injuste en effet c'est que du coup ceux qui n'ont pas voulu se présenter sont ceux qui restent au gouvernement alors que les battus qui ont pris un risque (très relatif quand même tous étaient favori avant le vote) sont obligés de partir.

Tous sauf Bénin je pense quand même.