Campagne irréelle, désillusion, désintérêt des électeurs...

[Républicain67]

Je ne le suis pas le seul à trouver cette campagne présidentielle irréelle, totalement hors-sol. Pas de débats, président-candidat ne faisant pas vraiment campagne, peu d'affichage... De nombreuses personnes de mon entourage sont d'accord avec moi pour dire qu'elle est beaucoup moins intéressante que celles de 2012 et 2017. Je dois avouer que même moi plutôt politisé, ne suis que peu cette campagne, beaucoup moins qu'il y a cinq ans en tout cas. Partagez-vous ce constat? Beaucoup de gens disent que cette élection n'a aucun intérêt, que les jeux sont faits, qu'ils vont s'abstenir. Ou voter, même s'il sont profondément résignés et désillusionnés. Le seul suspense est de savoir qui affrontera Macron au second tour, pour être ensuite écrasé.

Je reste persuadé que l'abstention battra un record historique dans deux semaines. Cela sera renforcé par le fait que la zone B sera en vacances. En vérité, cela me désole de devoir écrire tout cela, même si c'est ma conviction profonde.

[Eco92]

Oui, au rang des choses symboliques, TF1 a annoncé ne pas couvrir la soirée électorale aussi longtemps que d'ordinaire puisqu'à partir de 21h20 ils passeront une rediffusion des Visiteurs, une première ! (pas de passer les Visiteurs, ça pour le coup il y a eu quelques redifs déjà)
https://www.huffingtonpost.fr/entry/pre ... 9357cecf1e

[Républicain67]

Oui, au rang des choses symbolique, TF1 a annoncé ne pas couvrir la soirée électorale aussi longtemps que d'ordinaire puisqu'à partir de 21h20 ils passeront une rediffusion des Visiteurs, une première ! (pas de passer les Visiteurs, ça pour le coup il y a eu quelques redifs déjà)
https://www.huffingtonpost.fr/entry/pre ... 9357cecf1e

C'est en effet plutôt symbolique.

[Stephen Few]

Pour TF1, c'est une décision éditoriale assez étrange mais j'imagine qu'ils assureront une soirée électorale sur LCI : on voit ici l'avénement des chaînes tout info, et ils se gardent le créneau tout publics pour passer une bonne grosse galéjade sur leur canal historique, si j'ose dire.

Autour de moi, moins de débats enflammés, une sorte de discrétion sur les intentions de vote, une forme de résignation aussi. Pourtant quand je vais au marché le dimanche, je vois plein de militants (dans le 19e arrondissement de Paris, plutôt très à gauche). Les macronistes se font discrets et se font pas mal charrier (et honnêtement, il y a de quoi, les pauvres sont d'une incroyable arrogance/suffisance dès qu'on veut ouvrir la discussion, c'est limite si on ne se fait pas traiter d'abrutis quand on parle du bilan du quinquennat, bref - j'ai osé évoquer Aurelien Taché ce matin, je me suis fait retorquer un sympathique "Mon dieu, allez, bonne journée..." - je trouve ça incroyable de ne pas supporter à ce point-là la contradiction).
Pas mal discuté avec des militants LFI aussi (je vote LFI donc pas de problème pour entrer en contact), avec lesquels je partage mes doutes et mes désaccord, et la discussion est beaucoup plus sympathique, y compris quand je suis très critique (sur certains positionnements passés de Mélenchon, sur son rapport compliqué avec les médias, sur son côté clivant, sur le trollisme de certains militants sur les réseaux sociaux, par exemple). Eux en tout cas ont la pêche, sont plutôt confiants et sont ok pour discuter de tout. Même chose côté communistes. Je n'ai pas poussé le bouchon jusqu'à parler aux socialistes (ni aux LR, vu que je n'en ai pas rencontré), qui curieusement étaient collés aux macronistes.

[stephed]

Cette quasi non campagne m'étonne à moitié: cela à été exactement la même chose pour les élections municipales, pour les départementales et pour les régionales. La non campagne des régionales se doublant même d'une injustice territoriale: plusieurs régions n'ayant même jamais fait l'objet d'une simple évocation nationale (Grand Est, Nouvelle Aquitaine, Occitanie, Pays de Loire Centre).
L'inconvénient pour cette présidentielle, comme pour les municipales, régionales etc... c'est qu'en démocratie les non votants ne décident pas à la place des votants. C'est à dire qu'une forte abstention, un votre contre etc n'empêche pas qu'in fine le suffrage validera l'image, la personnalité, les actions, le projet du vainqueur.

[citoyen electeur]

Les sondages dont nous sommes abreuvés ne s'attardent pas sur la participation.

Deux articles qui évoquent une abstention de près de 30 % semble avoir été mesurée :

https://www.ouest-france.fr/elections/p ... 4944813049

https://www.ladepeche.fr/2022/03/28/pre ... 199682.php

On aura donc peut-être des surprises au premier tour, comme on en a eu pour les régionales.

[arthas]

Selon l'angle d'approche de la participation, on se rend compte que le résultat diffère sensiblement.

Selon le Cevipof, 78% des électeurs interrogés se disent aujourd'hui sûrs d'aller voter, contre 82% en 2017 à la même période. L'institut note qu'au final, il y eut 4 points de participation en moins qu'anticipé en 2017. En se basant sur cette référence (à la reproductibilité toutefois très incertaine), on pourrait alors anticiper autour de 74% de participation réelle le 10 avril 2022.

Inversement, plusieurs autres instituts étudient l'abstention dans leurs enquêtes et aboutissent à des taux d'abstention entre 28 et 31%. Soit par déduction une participation de 69 à 72%.

On sent qu'il y a un positionnement différent des électeurs selon qu'il leur est demandé leur certitude d'aller voter, ou plutôt leur souhait de participer ou de s'abstenir. Curieusement, on pourrait se retrouver avec une participation inférieure au taux de personnes ayant exprimé leur certitude d'aller voter.

[MalaparteC]

Le phénomène n'est pas près de disparaître.
Le régime des partis tel qu'il se présente aujourd'hui ne donne pas vraiment l'impression d'être écouté ou représenté.
Vous avez quelques têtes d'un parti qui sortiront du lot souvent grâce à leurs réseaux, visible surtout chez les partis historiques LR, PS.
De l'autre côté vous avez la discipline parlementaire exacerbée, avec des députés qui obéissent aux directives du parti à tel point qu'on se croirait au Parlement anglais.