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Référendum d'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie

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Re: Référendum d'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie

Messagede Anarkour » Mar 6 Nov 2018 12:20

Même si les résultats sont très tranchés en fonction des communes (seules 2 communes ont voté à moins de 64% pour le Oui ou pour le Non). La partition de l'île n'est envisagée par personne, et a plus de chances d'envenimer la situation qu'autre chose. La situation en Irlande du Nord ne fait envie à personne...
Il reste des compétences à transférer (l'enseignement supérieur, la communication audiovisuelle et l'organisation administrative locale).
Mais vu l'envie d'Indépendance d'une grande partie de la population (certes minoritaires mais 43% c'est énorme comparé au reste des DOM-TOM), et la diffusion d'une identité calédonienne parmi toute les composantes de la population, l'île sera à terme indépendante. Reste a savoir si c'est dans 2, 4 ou 20 ans...
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Re: Référendum d'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie

Messagede Eco92 » Mar 6 Nov 2018 12:39

pmf a écrit:Si je souscris bien volontiers à la revendication des partisans du oui au référendum sur l'inégalité sociale en Nouvelle Calédonie et à celle sur le coût de la vie trop élevé par rapport à l'hexagone, je suis fortement heurté par les propos concernant une décolonisation de la Nouvelle Calédonie.

Le "processus de décolonisation" est pourtant inscrit noir sur blanc dans le texte des accords et est un terme utilisé par tout ceux qui étudient le sujet. La France elle même a écrit dans le texte d'organisation du référendum que « Si une majorité de la population intéressée choisit de demeurer au sein de la République française, la Nouvelle-Calédonie restera inscrite sur la liste des territoires à décoloniser de l'ONU, le droit à l'autodétermination continuant à s'exercer ... »

Bien sur il n'y a plus d'esclavage, de massacres, d'exploitation directe etc. Mais la colonisation ce n'est pas que ça et les spécialistes de la questions coloniales sont tous d'accords pour dire que la NC est à décoloniser. Dès lors c'est qu'elle est colonie.
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Re: Référendum d'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie

Messagede Relique » Mar 6 Nov 2018 12:51

Anarkour a écrit:Même si les résultats sont très tranchés en fonction des communes (seules 2 communes ont voté à moins de 64% pour le Oui ou pour le Non). La partition de l'île n'est envisagée par personne, et a plus de chances d'envenimer la situation qu'autre chose. La situation en Irlande du Nord ne fait envie à personne...
Il reste des compétences à transférer (l'enseignement supérieur, la communication audiovisuelle et l'organisation administrative locale).
Mais vu l'envie d'Indépendance d'une grande partie de la population (certes minoritaires mais 43% c'est énorme comparé au reste des DOM-TOM), et la diffusion d'une identité calédonienne parmi toute les composantes de la population, l'île sera à terme indépendante. Reste a savoir si c'est dans 2, 4 ou 20 ans...



Rappelons que 43%, c'est le résultat d'un vote avec une participation de 80% et auquel 15% des inscrits, il me semble, n'avaient pas accès.

Les résultats du référendum me semblent poser une seconde pierre pour le maintien de la Nouvelle Calédonie en France, après le premier référendum.

Entre les résultats aux élections territoriales de 2014 et le référendum, chaque "camp" progresse de 17.000 voix, alors que, comme je viens de le répéter, une partie de la population (arrivée en Nouvelle Calédonie ces vingt-cinq dernières années) ne pouvait pas voter cette fois-ci.

Les français de Nouvelle-Calédonie semblent, de toute évidence, le rester. Je sais que beaucoup en métropole haïssent leur propre pays au point de ne pas comprendre pourquoi on veuille en faire partie, mais de toute évidence, ce n'est pas le cas des néo-calédoniens.
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Re: Référendum d'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie

Messagede ploumploum » Mar 6 Nov 2018 14:02

cevenol30 a écrit:Certes, l'indépendance n'a pas gagné cette fois. Cependant, quand on regarde la carte, on ne voit quasiment que des communes où le oui est majoritaire. Seules certaines communes de la côte sud de l'île principale, probablement moins nombreuses que ce qu'on aurait pu attendre, ont voté majoritairement non - seulement, au total, ce sont les plus peuplées, surtout Nouméa bien sûr. Autrement dit, la majeure partie du territoire (en termes de superficie) ne veut plutôt plus faire partie du territoire français.


???
Je ne connaissais pas ce concept de démocratie : je suis très surpris que pour minorer la victoire du Non, on en vient à "réécrire" les résultats en zappant le nombre de voix et en pondérant selon la surface des communes.
Bon après, ce n'est pas pire que Le Monde qui parmi sa quinzaine d'articles très orientés sur le sujet en 5 jours nous a gratifiés d'un papier évoquant un "succès étriqué" du Non...

Pour le reste, la carte est tout sauf étonnante :
- en termes de nombre mairies, les indépendantistes sont naturellement majoritaires (le FLNKS et ses alliés en ont 18 sur 33, le seul problème étant qu'ils n'ont aucun des 4 gros : Nouméa, Dumbéa, Mont-Dore et Paita)
- si on compare par rapport aux provinciales de 2014, le calque est quasi-parfait à deux grandes exceptions près :
Oui très majoritaire aux Iles du Pins (contre minorité indépendantiste en 2014)
- Non majoritaire à Pouembout (contre majorité indépendantiste en 2014)


Et je souscris pleinement aux propos de pmf et Relique ci-dessus.
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Re: Référendum d'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie

Messagede Républicain67 » Mar 6 Nov 2018 15:34

Scinder le territoire en deux serait bien la pire chose à faire. Personne n'a envie de connaître une situation à la nord-irlandaise en Nouvelle-Calédonie. On remarque seulement que la ligne de fracture s'est faite sur une base ethnique, comme lors du référendum québécois de 1995, voire le référendum écossais de 2014 (entre population autochtone et nouveaux arrivants), ce qui est très regrettable et n'est pas sain en démocratie. Après oui la Calédonie reste à être décolonisée. C'est écrit noir sur blanc dans les accords de Nouméa. Une décolonisation est tout à fait possible dans le cadre de la République. Je vous rappelle que la colonisation n'est pas seulement la conquête par la force, l'esclavage, l'assimilation forcée, les massacres... D'ailleurs même beaucoup de nationalistes québécois, tel André d'Allemagne (auteur du brûlot indépendantiste Le Colonialisme au Québec) estimaient dans les années 1960 que le Québec était une colonie: territoire conquis par la force, économie non concurrentielle, contrôle de l'économie par une minorité (anglophone) et des entreprises étrangères (sur les 100 plus grandes entreprises du Canada en 1970, seules deux étaient canadienne-françaises: Simard et Bombardier), volonté d'assimilation culturelle... La situation coloniale ne s'applique certes plus en Calédonie, ni au Québec d'ailleurs, mais il reste des reliquats coloniaux au Caillou que chaque républicain sincère veut voir disparaître : situation socio-économique globalement précaire de la majorité des Kanaks, contrôle de l'économie par quelques conglomérat familiaux, économie trop peu diversifiée, chef-lieu hypertrophié qui concentre la population et la richesse (c'est aussi le cas en Polynésie française, en Guyane et dans les Antilles, moins à la Réunion), dépendance la métropole.... En temps que républicain, je ne peux souhaiter que le maintien de la Calédonie dans la République ne se fasse qu'au prix d'un réel rattrapage. Il n'y a pas que la question de statut et d'autonomie, mais également de la situation socio-économique à changer. Après je conteste que la Calédonie soit encore considérée comme une colonie en 2018. Il y a eu un véritable changement de paradigme depuis les accords de Matignon en 1988: rattrapage (non fini à ce jour) de la Province Nord, forte autonomie, développement économique..., mais il reste des reliquats coloniaux que la République française doit combattre.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Colonialisme_au_Qu%C3%A9bec
Dernière édition par ploumploum le Mar 6 Nov 2018 15:48, édité 1 fois.
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Re: Référendum d'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie

Messagede cevenol30 » Jeu 15 Nov 2018 23:31

Une situation à la nord-irlandaise impliquerait surtout qu'un des deux côtés inclue une forte minorité qui veut le statut de l'autre côté. Ici, les choses sont plutôt davantage tranchées dans un sens ou l'autre. Quant à avoir une frontière sur une île, ce ne serait pas le seul cas (il y a aussi l'Irlande certes, Saint-Martin, Timor...).
Sur le fond, en ayant un ensemble contigu de communes qui préfère partir, on peut se dire qu'on ne les retiendra pas forcément éternellement, surtout en n'étant pas prêt à tout et encore moins à n'importe quoi pour cela. Inversement, difficile de ne pas entendre ceux qui veulent rester. En tous cas, il faudrait pour cela un autre vote (même s'il n'y a vraiment d'incertitude que pour les deux communes au résultat moins tranché).
Quant à la comparaison avec l'épisode algérien:
le niveau de violence est heureusement fort différent, il n'est jamais trop monté (ce qui ne veut pas dire qu'il ne s'est rien passé) et les accords à partir de 1988 ont permis de passer à autre chose (en laissant passer trente ans, on a aussi laissé place à une mise à distance et à l'émergence de jeunes générations qui n'ont pas connu la tension); la population "loyaliste" sait depuis longtemps qu'il y a des possibilités d'indépendance; l'épisode OAS aura au moins montré l'inutilité de s'opposer-surattacher à la métropole quand elle est prête à lâcher: ceux qui voudraient s'y lancer devraient savoir que c'est perdu d'avance. Enfin, reste la possibilité de garder les zones qui veulent rester françaises.

Que la ligne de séparation entre indépendance ou non se soit faite surtout sur une base "ethnique" même si ce terme me semble à préciser ou nuancer (ne serait-ce que parce qu'ici, le vote n'est quand même pas monolithique même si les tendances sont très marquées), c'est en effet le cas dans les grandes lignes mais je ne vois pas comment il pourrait en être autrement sur ce type de question. Une revendication indépendantiste va logiquement émerger plutôt chez une population autochtone ou présente de longue date et il est logique que les populations plus récemment arrivées, notamment en provenance de la métropole ou grâce à elle se situent davantage dans une fidélité à l'égard de celle-ci. La volonté d'indépendance est probablement plus logique aussi si un socle de la population concernée a été annexée avec le territoire correspondant: l'appartenance à la mère-patrie est moins évidente alors et même si elle a été acceptée un temps, cela peut ressurgir (notamment pour cause d'inégalités économiques ou de volonté d'assimilation culturelle: si celle-ci existe et rencontre une résistance c'est d'ailleurs bien qu'il restait une identité culturelle distincte). C'est le cas dans les exemples cités: le Québec a été français avant d'être britannique comme le reste du Canada, l'Ecosse a été un royaume indépendant et distinct de l'Angleterre, quant à la Nouvelle-Calédonie les tribus kanaks y étaient souveraines avant l'annexion par la France.
(Un cas distinct serait celui d'une colonie de peuplement majoritaire qui se séparerait de sa métropole, typiquement le cas des Etats des Amériques mais même là, la volonté d'indépendance venait plutôt des colons installés de longue date que des derniers arrivés, on retombe sur la même question même avec des différences ethniques moins marquées mais cependant pas inexistantes avec notamment les langues créoles incomprises des "zoreilles" fraîchement débarqués de métropole. Un autre cas encore, plus rare: celui d'une colonie lâchée par sa métropole sans l'avoir vraiment demandé, ex. les Antilles britanniques).
Pour revenir sur l'ethnicité: c'est à mon sens d'abord une culture, qui se transmet en partie par la famille donc par des liens de sang, a fortiori quand la culture valorise les ancêtres ou quand la population bouge peu de là où elle est. Quand on en vient à un désir d'indépendance, on n'est plus dans un fait ethnique stricto sensu mais national, sachant que parfois une nation se forge justement à partir d'une contrainte extérieure commune et de bribes de culture ou d'inter-reconnaissance commune - il peut donc y avoir un moment où c'est une espèce en voie d'apparition. Or dans ce fait national, il y a aussi une question de vivre politiquement ensemble selon l'expression du "plébiscite de tous les jours" et inversement, dans le "non" à ce plébiscite plus ou moins implicite peut naître une autre nation distincte de la métropole réelle (ou d'un regroupement ethnique: ainsi il n'y a pas une seule nation francophone ou germanophone parce qu'à un moment, même avec de fortes ressemblances physiques ou linguistiques, il n'y a pas de volonté de vie politique commune entre les Français et les Wallons ou les Romands... ce qui n'est pas sans lien avec un manque de culture commune).
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Re: Référendum d'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie

Messagede Républicain67 » Lun 19 Nov 2018 18:46

cevenol30 a écrit:Une situation à la nord-irlandaise impliquerait surtout qu'un des deux côtés inclue une forte minorité qui veut le statut de l'autre côté. Ici, les choses sont plutôt davantage tranchées dans un sens ou l'autre. Quant à avoir une frontière sur une île, ce ne serait pas le seul cas (il y a aussi l'Irlande certes, Saint-Martin, Timor...).
Sur le fond, en ayant un ensemble contigu de communes qui préfère partir, on peut se dire qu'on ne les retiendra pas forcément éternellement, surtout en n'étant pas prêt à tout et encore moins à n'importe quoi pour cela. Inversement, difficile de ne pas entendre ceux qui veulent rester. En tous cas, il faudrait pour cela un autre vote (même s'il n'y a vraiment d'incertitude que pour les deux communes au résultat moins tranché).
Quant à la comparaison avec l'épisode algérien:
le niveau de violence est heureusement fort différent, il n'est jamais trop monté (ce qui ne veut pas dire qu'il ne s'est rien passé) et les accords à partir de 1988 ont permis de passer à autre chose (en laissant passer trente ans, on a aussi laissé place à une mise à distance et à l'émergence de jeunes générations qui n'ont pas connu la tension); la population "loyaliste" sait depuis longtemps qu'il y a des possibilités d'indépendance; l'épisode OAS aura au moins montré l'inutilité de s'opposer-surattacher à la métropole quand elle est prête à lâcher: ceux qui voudraient s'y lancer devraient savoir que c'est perdu d'avance. Enfin, reste la possibilité de garder les zones qui veulent rester françaises.

Que la ligne de séparation entre indépendance ou non se soit faite surtout sur une base "ethnique" même si ce terme me semble à préciser ou nuancer (ne serait-ce que parce qu'ici, le vote n'est quand même pas monolithique même si les tendances sont très marquées), c'est en effet le cas dans les grandes lignes mais je ne vois pas comment il pourrait en être autrement sur ce type de question. Une revendication indépendantiste va logiquement émerger plutôt chez une population autochtone ou présente de longue date et il est logique que les populations plus récemment arrivées, notamment en provenance de la métropole ou grâce à elle se situent davantage dans une fidélité à l'égard de celle-ci. La volonté d'indépendance est probablement plus logique aussi si un socle de la population concernée a été annexée avec le territoire correspondant: l'appartenance à la mère-patrie est moins évidente alors et même si elle a été acceptée un temps, cela peut ressurgir (notamment pour cause d'inégalités économiques ou de volonté d'assimilation culturelle: si celle-ci existe et rencontre une résistance c'est d'ailleurs bien qu'il restait une identité culturelle distincte). C'est le cas dans les exemples cités: le Québec a été français avant d'être britannique comme le reste du Canada, l'Ecosse a été un royaume indépendant et distinct de l'Angleterre, quant à la Nouvelle-Calédonie les tribus kanaks y étaient souveraines avant l'annexion par la France.
(Un cas distinct serait celui d'une colonie de peuplement majoritaire qui se séparerait de sa métropole, typiquement le cas des Etats des Amériques mais même là, la volonté d'indépendance venait plutôt des colons installés de longue date que des derniers arrivés, on retombe sur la même question même avec des différences ethniques moins marquées mais cependant pas inexistantes avec notamment les langues créoles incomprises des "zoreilles" fraîchement débarqués de métropole. Un autre cas encore, plus rare: celui d'une colonie lâchée par sa métropole sans l'avoir vraiment demandé, ex. les Antilles britanniques).
Pour revenir sur l'ethnicité: c'est à mon sens d'abord une culture, qui se transmet en partie par la famille donc par des liens de sang, a fortiori quand la culture valorise les ancêtres ou quand la population bouge peu de là où elle est. Quand on en vient à un désir d'indépendance, on n'est plus dans un fait ethnique stricto sensu mais national, sachant que parfois une nation se forge justement à partir d'une contrainte extérieure commune et de bribes de culture ou d'inter-reconnaissance commune - il peut donc y avoir un moment où c'est une espèce en voie d'apparition. Or dans ce fait national, il y a aussi une question de vivre politiquement ensemble selon l'expression du "plébiscite de tous les jours" et inversement, dans le "non" à ce plébiscite plus ou moins implicite peut naître une autre nation distincte de la métropole réelle (ou d'un regroupement ethnique: ainsi il n'y a pas une seule nation francophone ou germanophone parce qu'à un moment, même avec de fortes ressemblances physiques ou linguistiques, il n'y a pas de volonté de vie politique commune entre les Français et les Wallons ou les Romands... ce qui n'est pas sans lien avec un manque de culture commune).



L'Allemagne fait juridiquement la différence entre nationalité (Staatsangehörigkeit) et ethnicité (Volkszugehörigkeit). Les quatre minorités nationales reconnues, les Sorabes, Danois, Frisons et Tsiganes/Roms ont la nationalité allemande (Deutsche Staatsangehörigkeit), mais constitué des groupes ethniques (Volkszugehörigkeit) des "Allemands ethniques". Les seuls groupes ethniques/minorités reconnus sont des citoyens allemands, présents depuis des siècles sur le territoire allemand. Les Sorabes descendent des peuples slaves qui peuplaient le territoire compris entre l'Elbe et l'Oder, avant sa germanisation au XII-XIIIème siècle (colonisation allemande, assimilation et christianisation des populations slaves). Les populations issues de l'immigration ne sont pas reconnues comme minorités, ni groupes ethniques en Allemagne. La nation allemande a encore une forte connotation ethnique, comparée à la nation politique française (langue et culture allemande, ascendance commune). C'est ainsi que les minorités allemandes d'Europe centrale et orientale et d'ex-URSS ont pu facilement obtenir la nationalité allemande après 1990, contrairement aux groupes immigrés, souvent encore étrangers, même après des générations. La question de l'ethnicité avait été traité de manière subtile en République démocratique allemande, afin de se démarquer de la RFA, après la reconnaissance mutuelle des deux Allemagnes en 1972 (traité fondamental). Après avoir abandonné l'idée de la réunification allemande, encore inscrite dans les constitutions de 1949 et 1968 (référence supprimée en 1974, comme celle d'une nation allemande), la RDA a fait la différence entre la "nation socialiste allemande" de la RDA (différente de la "nation capitaliste allemande" de la RFA) et la nationalité/ethnicité (Nationalität) allemande, communes à tous les Allemands, de l'Ouest comme de l'Est, groupe ethnique très majoritaire en RDA (à côté des Sorabes). Une citoyenneté est-allemande avait été mise en place en 1967 (Staatsbürgerschaft der Deutschen Demokratischen Republik). La nationalité/ethnicité (allemande langue allemande, culture allemande, traditions, valeurs, ascendance commune) serait à différencier de la nation (une nouvelle nation allemande socialiste progressivement formée depuis 1949) et de la citoyenneté de la RDA.

D'après la conception allemande de la nation et de l'ethnicité, les populations d'origines allemandes sont automatiquement d'ethnicité allemande et ont le droit à la nationalité allemande. Je dispose de la nationalité allemande par ma mère allemande (droit du sang), à côté de ma nationalité française. Selon la conception allemande, on peut acquérir la nationalité allemande par naturalisation, mais on ne pourrait que difficilement (voire impossibilité) obtenir l'ethnicité allemande (culturelle, ethnique, ascendance allemande). Pour résumer l'Allemagne a comparé à la France, une vision très différente de la nation, alors même qu'il s'agit d'une démocratie.
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Re: Référendum d'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie

Messagede ploumploum » Sam 12 Oct 2019 17:18

Conformément à l'accord de 1998, un second référendum aura lieu fin août ou début septembre 2020.

https://www.francetvinfo.fr/politique/r ... 54201.html
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Re: Référendum d'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie

Messagede ploumploum » Jeu 7 Nov 2019 22:16

ploumploum a écrit:Conformément à l'accord de 1998, un second référendum aura lieu fin août ou début septembre 2020.

https://www.francetvinfo.fr/politique/r ... 54201.html


La date du second référendum a été fixée : il aura lieu le 6 septembre 2020.
https://www.lefigaro.fr/flash-actu/nouv ... 0-20191105
ploumploum
 
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Re: Référendum d'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie

Messagede Nico78 » Mer 29 Avr 2020 12:33

Malgré le Coronavirus, qui heureusement touche peu l'archipel (18 cas seulement à ce jour), le référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie est maintenu pour le 6 septembre
L'Etat et les autorités locales s'y préparent, en particulier sur la question épineuse de la constitution du corps électoral.
Des conditions strictes encadrent le droit de vote au scrutin sur l’indépendance, parmi lesquelles une résidence continue depuis décembre 1994.

Cet article fait le point sur les préparatifs. Un accord devra être trouvé avec les indépendantistes sur le décret de convocation des électeurs.
http://outremers360.com/culture/en-nouv ... ronavirus/
Dans les prochaines semaines, Paris devrait en outre consulter pour la seconde fois les élus locaux sur le décret de convocation des électeurs au référendum. Début mars, le débat avait été ajourné après avoir provoqué la colère des indépendantistes car le texte, dérogeant au code électoral et contrairement au scrutin de 2018, octroyait aux loyalistes le droit d’utiliser le drapeau bleu-blanc-rouge, pendant la campagne officielle.
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