Eco92 a écrit:Je considère que Maduro, légalement élu dans le premier mandat
même l'arrivée au pouvoir en 2013 est sujet à controverses puisqu'il a fallu une interprétation assez alambiquée de la Constitution pour :
1 / qu'il exerce la Présidence par intérim. (Chavez n'ayant jamais pu prêter serment après sa victoire en 2012, c'est le président de l'Assemblée qui aurait dû exercer la charge de Président intérimaire)
2 / que sa candidature soit validée (le texte constitutionnel interdit au vice-président en exercice de se porter candidat à la présidentielle (le Tribunal Suprême a estimé que Maduro était devenu de fait Président avec le décès de Chavez et qu'il avait donc cessé d'exercer la vice-présidence)
Pullo a écrit:Ne tournons pas autour du pot : quand le président du Parlement s'autoproclame président alors que le président en poste n'est pas décédé, n'a pas démissionné ou n'a pas été destitué, c'est un coup d'Etat.
Mouais, il y a quelques raccourcis...
*Si je suis d'accord sur le fait que la manœuvre de Guaido est osée et semble t-il préparée (la rapidité des réactions des USA et d'autres pays sud-américains était assez hallucinante, en termes de discrétion c'est raté), elle est, sous certains aspects compréhensible (je dis bien compréhensible, acceptable est autre sujet), vu la dérive désastreuse du pouvoir (encore) en place. Rappelons quand même que sous Maduro :
- les pouvoirs de l'Assemblée démocratiquement élue en 2015 après sa bascule dans l'opposition ont été opportunément suspendus
- que le Tribunal Suprême (sous majorité madurienne) s'est arrogé un temps le pouvoir législatif (j'imagine les réactions outrées si le C.Constitutionnel faisait la même en chose en France...)
- a pondu Constituante sortie d'on ne sait où pour contourner "légalement" l'Assemblée de 2015
- la présidentielle de 2018 a été organisée en dehors du cadre habituel (que ce soit sur la date, l'organisme la convoquant (c'était la Constituante) ou encore sur les modalités de candidature...), ce qui évidemment amène quelques doutes sur la légitimité du second mandat et sur l'initiative de Guaido, patron de la dernière entité élue normalement. (l’argument officiel avancé étant que le pouvoir présidentiel est vacant car le scrutin réalisé au printemps dernier est illégal, donc un intérim doit être exercé par le président du Parlement)
Pour le reste, je suis d'accord avec les propos de Relique.
* et je n'ai pas vu autant d'empressement à condamner quand, plus proche de nous, un élu a tenté un truc similaire en violant sciemment une Constitution avec une sécession ratée...Au niveau international, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Espagne donnent 8 jours à Maduro pour organiser de nouvelles élections, faute de quoi, ils reconnaitront officiellement Guaido comme président par intérim.
https://elpais.com/internacional/2019/0 ... 07226.htmlMaduro a rejeté l'ultimatum.
https://elpais.com/internacional/2019/0 ... 20875.htmlP-S :
Médiapart résume assez bien la complexité de la crise en titrant :
Au Venezuela, l’opposition tente un coup d’Etat contre un gouvernement sans légitimité
https://www.mediapart.fr/journal/intern ... legitimite