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Référendum constitutionnel du 21 février 2016 en Bolivie

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Référendum constitutionnel du 21 février 2016 en Bolivie

Messagede Genaro Flores » Mar 9 Fév 2016 21:48

Morales : ad vitam aeternam ? (1er volet)


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Réélu aisément le 11 octobre 2014 pour un troisième mandat présidentiel consécutif, l’indien aymara Evo Morales Ayma, âgé de 56 ans, en place depuis le 22 janvier 2006 suite à son élection du 18 décembre 2005, avait alors écarté toute réforme de la Constitution politique de l’Etat (CPE), datant de 2009. Une réforme qui lui aurait permis de se représenter à l’élection présidentielle de 2019, et ainsi de demeurer dans les murs du palais Quemado (1) au moins jusqu’en 2025.

Ne tenait-il pas à la presse internationale, au surlendemain de la consultation, ces propos dénués de la moindre ambiguïté : « Notre programme est un programme d’Etat, pas un programme de gouvernement ou d’un président. Celui qui viendra après 2020 doit mettre en oeuvre ce programme patriotique et donc il n’est pas nécessaire que Evo soit président jusqu’en 2025. Nous n’envisageons pas une réforme de la constitution. En tant que parti, en tant que mouvement politique, on peut parfois envisager de changer la Constitution, mais je ne l’ai pas pensé personnellement, nous sommes plus engagés dans la gestion, dans la manière de répondre à cette confiance qu’a déposée en nous le peuple bolivien.

J’ai entendu des « plus Evo pour toujours plus », « plus Evo jusqu’à 2025 plus » pendant la campagne. Je comprends ce sentiment. Parce que ce qu’ils n’ont pas fait en 180 ans, nous l’avons réalisé en neuf ans de gouvernement. Les syndicalistes, le mouvement indigène n’étaient donc pas faits seulement pour voter, mais aussi pour gouverner. C’est pour cela que nous avons gagné les élections. Dans ce contexte, je comprends donc ces envies, mais en ce moment ni la réforme de la Constitution et encore moins des plans jusqu’à 2025 ne sont pas dans notre agenda ».

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Caudillisme et populisme

Mais c’est bien connu, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. D’autant plus que Morales affirmait exactement l’inverse en 2009 : « Nous avons attendu plus de 500 ans pour arriver au pouvoir. Nous ne sommes pas là en tant que locataires, nous sommes là pour toute la vie ».

En outre, il s’était déjà ravisé dans la perspective de la présidentielle de 2014. Alors qu’il avait été brillamment réélu le 6 décembre 2009, il ne pouvait pas, du moins en théorie, briguer un nouveau mandat en 2014, la CPE qu’il a lui-même initiée interdisant plus de deux mandats consécutifs. Pourtant, au grand dam de l’opposition de droite et du centre, il a pu postuler grâce à une décision prise en 2013 par le Tribunal constitutionnel plurinational (TCP). En effet, celui-ci arguait que son premier mandat n’avait pas été mené à son terme, en l’occurrence le 22 janvier 2011, et surtout qu’il s’était déroulé en majeure partie sous la précédente Constitution, en vigueur depuis 1967, la CPE n’étant promulguée que le 7 février 2009.

Aussi, personne ne fut surpris d’apprendre, en juin 2015, et de la bouche même du président bolivien, qu’il envisageait de rester au pouvoir indéfiniment. Et ce en soulignant que « les gens lui demandaient de rester », tout en rappelant que « la Constitution permet d’organiser des référendums pour consulter le peuple ».
Une posture à l’avenant de la tradition caudilliste et populiste de l’histoire du sous-continent latino-américain, qui le voyait emboîter le pas de deux autres deux chefs d’Etat orientés à gauche : le Vénézuélien Hugo Chávez en février 2009 et le Nicaraguayen Daniel Ortega en janvier 2014. Sans oublier le cas particulier de l’Equateur où le président Rafael Correa, en poste depuis janvier 2007, lui aussi de gauche, annonçait le 18 novembre dernier qu’il ne se représenterait pas en 2017. Une déclaration qui faisait sensation avant que le parlement n’amende, le 3 décembre, la Constitution de 2008 en votant la réélection à l’infini du président à partir du 24 mai 2017, date de l’entrée en fonction du successeur de Correa.

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Feuille de route

In fine, Morales s’est résolu à modifier la CPE dans le but de se porter candidat à la seule élection présidentielle de 2019. Avec le secret espoir de la gagner, et ainsi d’enfiler pour la quatrième fois le costume de chef d’Etat jusqu’au 22 janvier 2025, soit... 19 ans de règne au total ! Et comme à chaque fois depuis la présidentielle de 2005, Álvaro García Linera l’accompagne dans sa démarche en tant que vice-président.
Selon les dires du tandem, il s’agit de respecter une feuille de route, dénommée « Agenda Patriotique 2025 » et reposant sur 13 piliers, afin de parvenir à une seconde et définitive indépendance en 2025. Une année qui en effet coïncide avec le 200ème anniversaire de la proclamation d’indépendance, émise le 6 août 1825.
Les deux premiers piliers sont respectivement l’éradication de l’extrême pauvreté et la généralisation de l’accès aux services basiques que sont l’eau, l’électricité et les services d’assainissement. Le restant de la feuille de route porte, pèle-mêle, sur la santé, l’éducation, la souveraineté sous toutes ses formes (ressources naturelles, scientifique, technologique, productive, environnementale), ou encore l’intégration latino-américaine.
Pour certains, il ne s’agit que d’une manipulation pour se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible, y compris au-delà de l’échéance de 2025.

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Référendum à haut risque

Contrairement à 2013 où une loi avait suffi à Morales pour prendre part à l’élection de 2014, l’amendement de l’article 168 de la CPE doit cette fois-ci être validé par référendum qui aura lieu le dimanche 21 février 2016.
Alors qu’il avait enlevé haut la main les huit scrutins nationaux depuis son accession à la magistrature suprême (voir ci-dessous la chronologie politique), il a cette fois-ci beaucoup plus de mal à convaincre. Preuve en est les nombreux sondages contradictoires qui rendent l’issue du scrutin extrêmement incertaine. Ils reflètent en effet un réel désenchantement d’une partie de l’électorat de gauche, en particulier dans l’un des fiefs de Morales, réputé inexpugnable, qu’est le département de La Paz, le 2ème du pays démographiquement parlant et où le non serait en situation de l’emporter. A vrai dire, cette évolution ne surprend guère au regard notamment des élections subnationales (départementales + municipales) du 29 mars 2015. Des élections marquées par la déroute, sur l’aire métropolitaine de La Paz – El Alto, des candidats du Mouvement vers le socialisme (MAS) (2), principal parti de la majorité (voir ci-dessous l’article).

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Vents contraires

Plusieurs facteurs ne facilitent pas la tâche de Morales :

1 - Une certaine lassitude, une certaine irritation envers un homme qui personnalise à l’excès le pouvoir et qui, d’ores et déjà, et de façon continue, exerce la présidence la plus longue de l’histoire du pays (3). Il surpasse ainsi les 9 ans, 8 mois et 26 jours d’Andrés de Santa Cruz y Calahumana, également de souche indienne, et qui prit les manettes de la Bolivie entre le 24 mai 1829 et le 17 février 1839.

2 - Les dénonciations de corruption à l’endroit des partisans de Morales : anciens ministres, dirigeants syndicalistes officiels, responsables du MAS. Certains prétendent d’ailleurs que l’un des motifs qui incite le chef de l’exécutif à se représenter en 2019 est de couvrir ses amis.

3 - La mise à l’écart de nombreuses réformes comme la réforme agraire ou celle de l’impôt afin se rapprocher de l’élite économique. Et ainsi privilégier l’extractivisme, l’industrialisation, le développement, la modernisation, qui ne peuvent s’opérer qu’au détriment des territoires et des populations indigènes comme l’a illustré le conflit du TIPNIS qui atteint son paroxysme en 2011 (voir ci-dessous l’article).
A bien des égards, cette politique est aux antipodes des principes éthiques énoncés par Morales à l’orée de son premier mandat, ce qui l’a forcément éloigné d’une partie de son électorat originel.

4 - Son autoritarisme et son sectarisme ainsi que ceux de ses thuriféraires.
Durant la campagne des élections subnationales du 29 mars 2015, le chef de l’Etat a menacé, à plusieurs reprises, de ne pas financer de projets dans les villes où la droite l’emporterait, tout en assurant qu’il ne s’agissait pas de chantage mais d’une question de loyauté des électeurs envers sa personne. On appréciera sa magnanimité...
Autre exemple par le biais de cette influente personnalité qu’est Leonardo Loza, vice-président de la Coordination des six fédérations du tropique de Cochabamba (4), le plus important des syndicats de cocaleros (5) qui regroupe pas moins de 45 000 adhérents. Une structure au sein de laquelle Morales a fait ses classes avant d’assumer la présidence à partir de 1993 (6) jusqu’à... aujourd’hui !
En novembre dernier, Loza a ainsi affirmé qu’il ne permettrait pas aux prosélytes du non de faire campagne dans la région centrale du Chapare où poussent les plantations de coca, illégales depuis 1988 mais tolérées par les autorités (7). En avril 2015, ce même Loza infligeait une double sanction vis-à-vis des cocaleros qui s’opposèrent au MAS lors des élections subnationales du 29 mars : primo, leur expulsion des syndicats ; deuxio, la perte de leur « cato », à savoir leur parcelle de 1 600 m².

5 - La propagande gouvernementale dans les médias étatiques, jugée excessive.

6 - Un MAS devenu beaucoup plus conventionnel.
Formation contestatrice à ses débuts, impulsant les mouvements sociaux, le MAS s’est transformé progressivement en un banal parti traditionnel, n’accordant plus la même importance aux revendications sociales. En conséquence, son prestige, sa popularité en ont pâti, contrairement à Morales qui bénéficie toujours d’une incroyable aura. En outre, aucun dirigeant du MAS n’a son envergure, ce qui pose, au sein de cette formation, un grave problème de succession en 2019 en cas de victoire du non.

7 - La chute des cours des hydrocarbures, la médiocre conjoncture chez ses principaux partenaires commerciaux que sont les pays d’Amérique du Sud (récession au Brésil et au Venezuela) ont contribué à la contraction du commerce extérieur. Du coup, la croissance a été plus modeste en 2015, ne s’élevant qu’à 4,1%, inférieure donc à la moyenne de 5% observée ces sept dernières années. Une hausse des prix des matières premières n’étant pas à l’ordre du jour, la croissance ne devrait pas excéder les 3,5% pour 2016, ce qui n’est pas si mal par comparaison avec certains Etats voisins. D’autant plus que les importantes réserves en devises et l’omniprésence du secteur informel (70 à 80% de l’emploi), commerce de la drogue compris, ne peuvent que booster l’activité.
N’empêche, d’autres éléments contribuent à la diminution de la croissance en dehors du ralentissement du commerce extérieur : l’absence de diversification de l’économie, axée sur les matières premières (gaz naturel, pétrole et minerais) qui représentent 90% des exportations ; les faiblesses structurelles avec un environnement des affaires encore médiocre et un manque d’infrastructures ; enfin, la stagnation de l’industrialisation.

8 - Le contexte latino-américain défavorable à la gauche, jalonné par : les défaites survenues en 2015, frappant les péronistes à la présidentielle du 25 octobre en Argentine et les chavistes aux législatives du 6 décembre au Venezuela ; l’impopularité record de Michelle Bachelet, actuelle locataire du palais de la Moneda au Chili ; la menace contre Dilma Rousseff, chef de l’Etat brésilien, d’une procédure d’« impeachment » lancée le 2 décembre dernier par le président de la chambre des députés, Eduardo Cunha ; le retrait programmé de Correa pour 2017 ; le statut de favori endossé pour la présidentielle de 2016 au Pérou par Keiko Fujimori, fille aînée de l’ancien président Alberto Fujimori et étiquetée à droite en tant que tête pensante de Force 11.

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Cartes maîtresses

A contrario, les atouts de Morales ne manquent pas de consistance :
- Son statut de chef incontesté.
- Le formidable animal politique qu’il est.
- Son inoxydable popularité.
- La remarquable stabilité politique d’un pays, longtemps voué aux coups d’Etat militaires et aux crises gouvernementales à répétition.
- La bonne santé économique jusqu’en 2014, symbolisée par une croissance constante, tirée vers le haut par le prix élevé des matières premières. Une croissance qui aura triplé entre 2005 et 2013 où elle culminera à 6,7%. Ce qui a incité le gouvernement, à l’exemple de l’Equateur de Correa et du pouvoir chaviste vénézuélien, à mettre en place des programmes sociaux destinés aux plus démunis. Dans la plus pure tradition... clientéliste, disent les mauvaises langues ! Cette croissance et la redistribution des revenus qui en découle n’en devraient pas moins être revues à la baisse face à la dégringolade des cours des hydrocarbures à partir de la mi-juin 2014.
- La réduction de moitié de la pauvreté en dix ans de présidence.
- La réappropriation des ressources naturelles par l’Etat, à l’instar des hydrocarbures, le 1er mai 2006.
- La CPE du 7 février 2009 qui érige la Bolivie en Etat plurinational, élargissant substantiellement les droits des autochtones.
- Le rapprochement avec l’élite économique qui soutient la nouvelle orientation prise par le gouvernement en faveur du développementisme. Ce qui a permis à Morales, à l’élection présidentielle de 2014, de gagner pour la première fois dans le département de Santa Cruz, et pour la deuxième fois dans les départements du Pando et de Tarija. Soit trois des quatre départements de la « Demi-Lune », dénomination politique des basses terres localisées dans l’est bolivien, connue pour être la place forte de la droite. Cette victoire est hautement symbolique, surtout à Santa Cruz et à Tarija dont la prospérité est liée aux gisements de gaz naturel et de pétrole ainsi qu’à l’agro-industrie fondée sur l’exportation de soja, de coton et de canne à sucre.

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Héritage

Indubitablement, cette volonté de la part de Morales de s’éterniser au pouvoir jusqu’en 2025 traduit sa mégalomanie. Mais aussi une absence de renouvellement au sein du MAS, comme c’est le cas d’ailleurs de l’opposition de droite et du centre (voir ci-dessous l’article dans mon deuxième reportage).
Fondateur du MAS le 23 juillet 1997, président du Sénat durant la première année de la présidence Morales, Santos Ramírez Valverde, indigène quechua du département de Potosí, a longtemps été présenté comme le successeur le plus sérieux de l’actuel chef de l’Etat. Mais le 1er février 2009, il fut démis par celui-ci, pour corruption, de son poste de président de la compagnie publique Gisements pétrolifères fiscaux boliviens (YPFB) qu’il occupait depuis le 12 mars 2008, avant d’être condamné, le 26 janvier 2012, à une peine de 12 ans de prison. Depuis, plus personne n’émerge au sein du MAS, excepté éventuellement David Choquehuanca Céspedes. Agé de 54 ans, cet Aymara du département de La Paz a réussi le tour de force d’être resté ministre, en l’occurrence des Relations extérieures, depuis l’arrivée au pouvoir de Morales. Un privilège qu’il partage avec l’indépendant Luis Alberto Arce Catacora, 52 ans, en charge de l’économie et des finances publiques.

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G.F.

(1) Edifié entre 1559 et 1561, le palais Quemado, signifiant brûlé en espagnol, est l’Elysée bolivien, situé sur la place Murillo, en plein centre de La Paz. L’origine du nom remonte à l’incendie, due à une révolte, qui l’a endommagé gravement (toit et 3ème étage détruits), le 25 mars 1875, au moment où il n’était pas encore le siège de la présidence de la République. Il ne le deviendra qu’en 1899, au terme de la guerre civile dite « Fédérale » opposant les conservateurs aux libéraux. Ces derniers sortiront vainqueurs en imposant La Paz comme capitale au dépens de Sucre qui l’était jusqu’alors avec l’appui des conservateurs.
En 2011, Morales annonçait la construction d’un nouveau palais présidentiel, dénommé « la Grande Maison du Peuple », à l’arrière de l’édifice actuel auquel il sera connecté. D’un coût de 36 millions de dollars, ce qui fait jaser (!), il occupera une superficie de 31 792 m² à travers 29 étages, comprenant notamment un auditorium de 1 000 places, un centre cérémoniel et un héliport. Son architecture sera inspirée de l’empire pré-incaïque de Tiwanaku, ornée de détails autochtones relatifs aux ethnies natives peuplant la Bolivie.
En vérité, le chef de l’Etat reprochait au palais Quemado son étroitesse, le comparant à un trou de souris. Pareillement, il critiquait les trop nombreux symboles européens qu’il renferme. Aussi, il n’étonnera personne qu’il devienne, une fois la Grande Maison du Peuple achevée, un musée de l’histoire coloniale.
(2) Le parti de Morales s’intitule précisément « Mouvement vers le socialisme - Instrument politique pour la souveraineté des peuples » (MAS-IPSP).
(3) De manière discontinue, c’est un autre président qui détient le record de longévité, à savoir Víctor Paz Estenssoro, chef historique de la Révolution nationale-populaire du 9 avril 1952 et du Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR). En effet, il a détenu l’exécutif à quatre reprises : du 15 avril 1952 au 6 août 1956, du 6 août 1960 au 6 août 1964, du 6 août 1964 au 4 novembre 1964, enfin, du 6 août 1985 au 6 août 1989, soit 12 ans, 6 mois et 23 jours.
(4) Le 27 septembre dernier, Leonardo Loza est devenu également le n°1 de la Confédération syndicale des communautés interculturelles originaires de Bolivie à l’issue de son 21ème congrès à Sucre. Créée le 18 février 1971 sous l’appellation de Confédération nationale des colons de Bolivie, elle a été l’un des tous premiers syndicats à combattre le Pacte militaire-paysan, surgi le 27 novembre 1966.
(5) Les cocaleros sont les producteurs de feuilles de coca.
(6) C’est en 1993 que Morales accède à la présidence de la Coordination des producteurs de coca du tropique de Cochabamba avant que celle-ci ne devienne en 1996, toujours sous sa coupe, la Coordination des six fédérations du tropique de Cochabamba. Un poste qu’il assume... encore aujourd’hui malgré sa fonction présidentielle, ce qui ne manque pas de surprendre, pour euphémiser ! Les six fédérations sont :
- La Fédération du Tropique de Cochabamba (province de Chapare).
- La Fédération des Yungas de Chapare (province de Chapare).
- La Fédération de Carrasco Tropical (province de José Carrasco).
- La Fédération de Chimoré (province de José Carrasco).
- La Fédération des Centrales Unies (province de Tiraque).
- La Fédération de Mamoré (zone Entre Ríos).
(7) La superficie consacrée à la feuille de coca est passée de 23 000 ha en 2013 à 20 400 en 2014. Un chiffre qui ne fait que confirmer le reflux enregistré depuis 2010, le gouvernement ayant réduit les surfaces en question de 10 600 ha, soit un tiers des surfaces totales. Seuls 12 000 ha sont autorisés pour un usage traditionnel, entre autres médicinal.
Le 20 juillet 2014, au terme du 12ème congrès des six fédérations du tropique de Cochabamba dont il est le président, Morales a émis le vœu de légaliser 20 000 ha durant la législature 2015-2020, répartis sur trois secteurs : 12 000 ha dans les Yungas (nord-est de La Paz), 7 000 dans le Chapare (nord du département de Cochabamba) et 1 000 au nord de La Paz.
Notons que la Constitution de 2009 reconnaît pour la première fois les usages traditionnels de la feuille de coca.


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Chronologie électorale (2005-2014) :

- 18 décembre 2005, élection présidentielle : victoire de Morales qui récolte 53,74% des suffrages exprimés dès le premier tour.
- 2 juillet 2006, élection d’une assemblée constituante : victoire de Morales, sa formation politique, le MAS, récoltant 50,72% des suffrages exprimés.
- 2 juillet 2006, référendum sur les autonomies départementales : victoire de Morales appelant à voter Non ; 57,58% des suffrages exprimés en faveur du Non.
- 10 août 2008, référendum révocatoire : victoire de Morales appelant à voter Oui pour son maintien à la tête de l’Etat ; 67,41% des suffrages exprimés en faveur du Oui.
- 25 janvier 2009, référendum constitutionnel : victoire de Morales appelant à voter Oui pour la Constitution établissant l’Etat plurinational de Bolivie ; 61,43% des suffrages exprimés en faveur du Oui.
- 25 janvier 2009, référendum sur la terre : victoire de Morales appelant à voter pour limiter la taille des exploitations à 5 000 ha ; 80,65% des suffrages exprimés en faveur de cette proposition.
- 6 décembre 2009, élection présidentielle : victoire de Morales qui récolte 64,22% des suffrages exprimés dès le premier tour.
- 11 octobre 2014, élection présidentielle : victoire de Morales qui récolte 61,36% des suffrages exprimés dès le premier tour.


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Les élections subnationales (départementales + municipales) du 29 mars 2015 :

Les élections locales du 29 mars 2015 ont une nouvelle fois confirmé le MAS comme la première force politique du pays. Totalisant 41,79% aux départementales, le parti pro-Morales enlevait à l’opposition le gouvernorat du département du Beni. Une victoire indigne, acquise en raison d’une manipulation qui conduisait à invalider... tous les candidats de l’opposition à quelques jours du scrutin ! Toujours est-il que ce gain s’ajoutait aux cinq départements qu’il conservait, à savoir Chuquisaca, Cochabamba, Oruro, Pando et Potosí. Soit six sur les neuf que compte la Bolivie. D’autre part, la majorité des municipalités demeuraient dans son escarcelle.

La formation gouvernementale n’en perdait pas moins plus d’1 140 000 voix par rapport à la présidentielle de 2014. Aux départementales, elle enregistrait ainsi sa plus grave défaite en cédant son bastion de La Paz au profit d’une alliance de centre-gauche, agrégeant le Mouvement troisième système (MTS) à Souveraineté et liberté pour la Bolivie (SOL-BO). Une coalition où figuraient d’anciens militants du MAS à l’image du nouveau gouverneur de La Paz, Félix Patzi Paco, président-fondateur du MTS, qui débuta sa carrière politique au MAS avant de devenir ministre de l’Education dans le premier gouvernement Morales (2006-2007).

En dehors de La Paz, un deuxième département détenu par le MAS, en l’occurrence celui de Tarija, virait de bord, et ce au profit de l’autonomiste de droite Adrián Oliva Alcázar. Enfin, cette même droite gardait sans surprise le département de Santa Cruz, le plus peuplé et le plus riche du pays, en soutenant de nouveau l’autonomiste de souche espagnole Rubén Costas Aguilera. Président-fondateur du Mouvement démocrate social (MDS), celui-ci engrangeait un troisième mandat depuis 2005, d’abord comme préfet puis, à partir de 2010, comme gouverneur.

Aux municipales, le MAS rendait les armes dans deux de ses fiefs : Cochabamba (4ème ville) avec le succès de José María Leyes Justiniano, du MDS, mais surtout El Alto (3ème ville, fondée en 1984 après s’être séparée de La Paz) où triomphait la jeune Soledad Chapetón Tancara, vice-présidente du Front de l’unité nationale (UN, centre). Enfin, Santa Cruz (1ère ville) restait aux mains de l’inénarrable Percy Fernández Añez, de Santa Cruz pour tous (SCTP, droite), tandis que La Paz (2ème ville) gardait son maire, Luis Revilla Herrero, président-fondateur de SOL-BO.

Une défaite d’autant plus cruelle pour le MAS et son idéologie indianiste qu’aussi bien Patzi que Chapetón sont des descendants directs d’indiens aymaras !

G.F.


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Le conflit du TIPNIS :

Le Territoire autochtone et parc national Isiboro Sécure (TIPNIS) est l’objet depuis 2010 d’un conflit socio-environnemental particulièrement brûlant qui oppose le gouvernement Morales aux populations autochtones des basses terres de l'est bolivien. Le premier souhaite construire une route de 306 km, financée par le Brésil, qui couperait en deux le parc en reliant Villa Tunari (département de Cochabamba) à San Ignacio-de-Moxos (département du Beni). Ce que refusent catégoriquement les indiens qui y résident, d’autant plus qu’ils n’ont pas été consultés au préalable (1) et qu’il n’y eu aucune évaluation en terme d’impact environnemental.

Le gouvernement justifie son projet pour trois raisons : intégration au territoire national de secteurs enclavés ; promotion du développement économique ; consolidation de la présence de l’Etat dans l’Oriente, immense région à la merci d’élites locales plus ou moins mafieuses. De leur coté, les indigènes craignent une double conséquence : primo, une invasion par les cocaleros (2) et les forestiers ; deuzio, une dégradation environnementale massive de leur habitat. Du coup, ils exigent que leur soit appliqué le droit au référendum, prévu par la CPE de 2009.

A cheval entre les départements de Cochabamba (piémonts andins) et du Beni (basses terres de l’est), le TIPNIS couvre environ un million d’hectares de forêt tropicale. Il a été déclaré parc national le 22 novembre 1965 et territoire indigène le 24 septembre 1990. Dans une atmosphère singulièrement tendue, deux camps autour de deux modèles de développement se font face. D’un côté, entre 7 000 et 12 000 indigènes natifs, la plupart sédentarisés, subdivisés en 64 communautés et appartenant à trois ethnies différentes : les Moxeño-Trinitarios, les T’simanes et les Yuracarés, qui se partagent la majeure partie du parc où ils vivent d’agriculture tout en mettant à profit les ressources de la forêt (bois, gibier). De l’autre, occupant le même espace mais en périphérie du TIPNIS, quelques 15 000 cocaleros, déployés sur 125 000 ha, qui adhèrent intégralement au projet gouvernemental afin d’étendre leur zone de production, celle-ci absorbant déjà l’extrémité sud du parc. Des cocaleros, et c’est là que la situation se complique, qui sont aussi des indiens mais quechuas, et dans une moindre mesure aymaras, descendus en effet de l’Altiplano pour cultiver la coca dans le Chapare (piémont andin proche du TIPNIS). A l’image de Morales, de souche aymara, qui en a fait son fief, intimement lié à son ascension syndicale et politique, et ce après avoir quitté, en compagnie de ses parents et de sa fratrie, son département natal d’Oruro dès 1982, à l’âge de 23 ans.

Bénéficiant d’un énorme écho national et international, la 8ème marche de protestation, entreprise en 2011, par les peuples autochtones du TIPNIS a eu raison du projet de route même si à bien des égards le conflit demeure latent, pouvant redémarrer à la moindre étincelle. Démarrée le 15 août à Trinidad, préfecture du Beni, elle a duré 67 jours, plus de 100 000 de leurs supporteurs ovationnant, le 19 octobre, les 2 500 indigènes à leur arrivée à La Paz, épilogue de leur périple de 600 km. Le basculement de l’opinion en leur faveur intervenait le week-end des 24-25 septembre lorsqu’un millier de manifestants, bloqués le samedi par les cocaleros à Yucomo, au pied des Andes, se sont faits violemment réprimés le dimanche par la police, forte de 450 à 500 hommes. Ce qui entraînait la démission du ministre de la Défense puis celui du Gouvernement (intérieur), sans oublier un appel à la grève générale, pour le 28 septembre, lancé par la Centrale ouvrière bolivienne (COB), qui sera diversement suivi.

Désappointé par l’ampleur des événements, Morales annonçait à la hâte, 48 heures plus tard, l’annulation du projet avant qu’une loi courte ne décrète, le 24 octobre, l’intangibilité du parc, rendant impossible la route. Une loi qui ne ravissait pas les indiens qui y ont élu domicile, craignant en effet un piège du gouvernement, en l’occurrence celui de ne plus pouvoir disposer des ressources naturelles que renferme l’espace naturel protégé.

In fine, Morales n’en sortait pas grandi pour deux raisons. En premier lieu, il s’épargnait tout repentir dans les graves incidents survenus à Yucomo, rejetant la faute sur le seul ministre du Gouvernement. Ensuite, il donnait la fâcheuse impression de satisfaire les revendications des indigènes du TIPNIS uniquement pour ne pas se mettre à dos l’opinion, alors qu’il a été un fervent adepte de la route. D’ailleurs, il se gardait bien de mettre l’accent sur l’auto-gouvernance des peuples autochtones, autorisée par la Constitution qu’il a lui-même promulguée en 2009...

G.F.

(1) Selon la Constitution de 2009, la consultation préalable des représentants indigènes est obligatoire pour toute décision législative ou administrative les affectant.
(2) Les cocaleros sont les producteurs de feuilles de coca.
Dernière édition par Genaro Flores le Lun 29 Fév 2016 14:25, édité 121 fois.
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Re: Référendum constitutionnel du 21 février 2016 en Bolivie

Messagede RAYAN DU 09 » Mar 9 Fév 2016 21:57

Excellent dossier
RAYAN DU 09
 
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Re: Référendum constitutionnel du 21 février 2016 en Bolivie

Messagede cevenol30 » Ven 12 Fév 2016 12:08

Ah là là toujours le souci d'affadissement au pouvoir et de personnalisation de celui-ci... Il est difficile (mais nécessaire) de préparer sa succession et donc laisser monter un ou des dauphin(s) crédible(s), tout en évitant qu'ils s'entredéchirent au premier tour de l'élection...
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Re: Référendum constitutionnel du 21 février 2016 en Bolivie

Messagede Genaro Flores » Mer 17 Fév 2016 22:36

Morales en grand danger ! (2ème volet)


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Dimanche prochain 21 février, aura lieu le cinquième référendum (1) sous la présidence d’Evo Morales Ayma, indien aymara. Les 6 502 069 électeurs boliviens du territoire national et des 73 villes situées dans 33 pays de 4 continents, disposant d’un bureau consulaire, devront répondre à la question suivante :

« Etes-vous d’accord avec la réforme de l’article 168 de la Constitution Politique de l’Etat pour que la Présidente ou le Président et la Vice-présidente ou le Vice-président de l’Etat peuvent être réélues ou réélus par deux fois de manière continue ? ».

En clair, permettre à Morales, 56 ans, et à son vice-président Álvaro García Linera, 53 ans, en fonction depuis le 22 janvier 2006 après avoir été élus le 18 décembre 2005 sous les couleurs du Mouvement vers le socialisme (MAS) (2), de pouvoir se représenter à l’élection présidentielle de 2019. Et ainsi espérer garder la tête de l’exécutif jusqu’au 22 janvier 2025 (3).
Jusqu’aux premiers jours de février, bien malin pouvait prédire, au vu des sondages, le camp qui sortirait victorieux. Les résultats s’annonçaient en effet particulièrement serrés, faisant pencher alternativement la balance. De toute évidence, on avait affaire au scrutin le plus indécis que n’avait jamais connu le pays depuis l’arrivée au pouvoir de Morales et de son équipier, les deux hommes ayant enlevé avec une insolente réussite les huit consultations électorales au menu.

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Coup de tonnerre

Mais un événement imprévu est venu bouleverser la donne, à tel point qu’il pourrait apporter un avantage décisif aux partisans du Non. Epargné jusque-là par la corruption, ce qui n’est pas le cas, loin s’en faut, de ses amis politiques et syndicalistes, Morales est désormais soupçonné de trafic d’influence en faveur d’une entreprise.

L’affaire remonte au 3 février dernier lorsque le journaliste d’extrême droite Carlos Valverde Bravo (4) dévoile dans l’émission « Todo por Hoy », qu’il présente sur la chaîne émise à Santa Cruz Activa TV, l’acte de naissance d’un fils caché du président, né le 18 juin 2007. Un fils décédé quelques mois plus tard qu’il a eu avec Gabriela Zapata Montaño, militante du MAS rencontrée en 2005 quand elle avait 17 ans avant de s’en séparer en cette fameuse année 2007. Après avoir nié et dénoncé un complot impérialiste, Morales reconnaît, dès le 5 février, l’ensemble des infos qui, à vrai dire, relève de la vie privée.

Seul problème, son ex-compagne n’est pas n’importe qui ! En effet, elle bosse en tant que représentante légale et directrice commerciale de la succursale bolivienne d’une société chinoise, CAMC Engineering, spécialisée dans la construction d’infrastructures de transports et d’usines. Or, et c’est là que la situation devient embarrassante pour Morales, celle-ci a signé des contrats avec des entreprises publiques boliviennes pour 566 millions de dollars. Du coup, certains pensent que la compagnie chinoise a embauché Zapata en 2013 pour décrocher plus facilement de nouveaux contrats. D’autant plus que le chef de l’Etat, malgré ses dénégations, continuerait à entretenir une relation avec cette avocate originaire de Cochabamba, diplômée en sciences politiques.

Sans surprise, le gouvernement dénonce une conjuration ourdie par l’ambassade des Etats-Unis à La Paz pour faire gagner le Non. Celle-ci utiliserait en tant qu’agent secret Valverde qui, il est vrai, a une certaine expérience en la matière pour avoir dirigé les services du renseignement bolivien durant la présidence du social-démocrate Jaime Paz Zamora (1989-1993). Il annonce un procès après le référendum contre le journaliste et menace d’expulser le chargé d’affaires états-unien, nommé en juin 2014, Peter Brennan (5), qui a rencontré le 11 décembre dernier, en compagnie de deux autres fonctionnaires de l’ambassade, Valverde. Un échange qui, selon celui-ci, ne concernait que son livre « Coca, territoire, pouvoir et cocaïne ».

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Le vice-président dans le collimateur

De son côté, García Linera n’est pas à l’abri d’accusations. Notamment celle de favoriser plusieurs membres de sa famille dont le cas le plus connu est celui de sa belle-sœur, actionnaire d’une société qui a obtenu la concession des services de restauration au sein de l’entreprise publique Boliviana de Aviación (BOA). Comme si cela ne suffisait pas, il a reconnu, le 13 février dernier, qu’il n’avait jamais été licencié en mathématiques à l’Université nationale autonome de México, et ce contrairement à ce qu’il prétendait jusqu’à maintenant.

Autre scandale qui fait énormément de bruit, celui de l’ex-Fonds de développement indigène originaire paysan (FONDIOC). 95% des sommes dépensées pour soi-disant financer des projets de développement destinés aux indiens et au monde paysan sont allées alimenter les comptes bancaires privés de centaines de dirigeants des « mouvements sociaux ». Estimé à 2 500 000 dollars, le préjudice a conduit, l’automne dernier, deux des plus hauts dirigeants indiens en prison :
- Melva Hurtado Añez : présidente de la Confédération des peuples indigènes de Bolivie (CIDOB).
- Julia Ramos Sánchez : ministre du développement rural et des terres de Bolivie de 2009 à 2010.
Par ailleurs, deux autres personnalités de premier plan pourraient être visées par une procédure judiciaire :
- Nemesia Achacollo Tola: ministre du Développement rural et des Terres de Bolivie de 2010 à 2015 ; ex-présidente de la Confédération nationale des femmes paysannes indigènes originaires de Bolivie Bartolina Sisa (6).
- Luis Alberto Arce Catacora : ministre de l’Economie et des Finances publiques depuis l’accession au pouvoir de Morales en 2006, le seul dans ce cas avec David Choquehuanca Céspedes, ministre des Relations extérieures.

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Droite et… gauche, même combat pour le non

Les caciques de droite ne s’y sont pas trompés en mettant à profit ce nouveau contexte politique beaucoup plus favorable. A l’instar de ce sinistre personnage qu’est le très droitier Manfred Reyes Villa (voir ci-dessous l’article), plusieurs d’entre eux réclament ainsi la démission de Morales et García Linera en cas de victoire du Non, alors que rien ne les y oblige, le référendum n’engageant pas leur fonction au sommet de l’Etat.

Par ailleurs, une partie de la gauche, qui avait soutenu Morales durant son premier mandat (2006-2010) avant de s’en désolidariser, pourrait également tirer les marrons du feu si le Non, qu’elle appelle de ses vœux, l’emportait. Mentionnons ainsi :
- Rebeca Delgado Burgoa : députée du département de Cochabamba de 2010 à 2015 pour le compte du MAS avant de le quitter ; présidente-fondatrice de Liberté de pensée pour la Bolivie (LPB).
- Félix Patzi Paco : ministre de l’Education durant le premier gouvernement Morales (2006-2007) ; gouverneur du département de La Paz depuis 2015 ; président-fondateur du Mouvement troisième système (MTS).
- Luis Revilla Herrero : maire de La Paz depuis 2010 ; président-fondateur de Souveraineté et liberté pour la Bolivie (SOL-BO).

En outre, une centaine de personnalités de gauche, responsables de mouvements sociaux ou politiques, intellectuels et artistes, ont lancé une campagne intitulée « Non est N.O., une Nouvelle Opportunité pour la démocratie, l’environnement et la justice ». Parmi les signataires de l’appel, on relève au premier chef Filemón Escóbar Escóbar, Loyola Guzmán Lara, Jorge Lazarte Rojas et José Antonio Quiroga Trigo (7).
« La plupart des autocraties de l’ALBA (8) refusent à plusieurs générations de citoyens le droit à un renouveau démocratique », explique leur texte. Guzman appelle Morales à « davantage d’humilité : un serviteur public doit servir le peuple et le pays, et non pas se servir d’eux pour rester au pouvoir ».

Enfin, un autre collectif, formé de jeunes Boliviens, est aussi en campagne contre la réélection présidentielle. Ils se sont fait connaître sur les réseaux sociaux sous le label « Une autre gauche est possible », en référence au mot d’ordre des altermondialistes, « Un autre monde est possible ». « La réélection bloque l’émergence de nouveaux dirigeants, à force de postuler à chaque fois le même candidat, explique leur porte-parole, Beto Astorga Torrez. En 2008, le président avait déclaré qu’il ne se représenterait pas, pour le bien du peuple, et l’année suivante, il l’a quand même fait avant de récidiver en 2014. Et voilà qu’il veut nous tromper une troisième fois ! ».

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G.F.

(1) Tous gagnés par Morales, les quatre référendums tenus sous sa présidence furent les suivants :
- Sur les autonomies départementales, le 2 juillet 2006 : 57,58% des suffrages exprimés en faveur du Non.
- Sur la révocation, le 10 août 2008 : 67,41% des suffrages exprimés en faveur du Oui pour son maintien à la tête de l’Etat.
- Sur la Constitution, le 25 janvier 2009 : 61,43% des suffrages exprimés en faveur du Oui pour la Constitution établissant l’Etat plurinational de Bolivie.
- Sur la terre, le 25 janvier 2009 : 80,65% des suffrages exprimés en faveur de la limite de la taille des exploitations à 5 000 ha.
(2) La formation de Morales et d’Álvaro García Linera s’intitule précisément « Mouvement vers le socialisme – Instrument politique pour la souveraineté des peuples » (MAS-IPSP).
(3) Actuellement, Morales et Álvaro García Linera en sont à leur troisième mandat qui s’étale du 22 janvier 2015 au 22 janvier 2020 ; les deux premiers ont duré du 22 janvier 2006 au 22 janvier 2010 puis du 22 janvier 2010 au 22 janvier 2015.
Selon la réforme de la Constitution, proposée le 21 février prochain, qui en cas de victoire du Oui autoriserait désormais deux réélections continues, Morales et García Linera ne pourraient se faire réélire en 2019. Mais en 2013, le Tribunal constitutionnel avait décidé, sous la colère de l’opposition de droite et du centre, que le premier mandat ne pouvait compter, et ce pour deux raisons :
- Il avait été écourté d’une année, soit quatre ans au lieu de cinq.
- Il s’était déroulé, en majeure partie, sous la précédente Constitution, en vigueur depuis 1967, la nouvelle n’étant promulguée que le 7 février 2009.
(4) Carlos Valverde Bravo est le fils de Carlos Valverde Barbery (1928-2011), considéré comme l’une des figures centrales de l’extrême droite durant une bonne cinquantaine d’années en oeuvrant au sein de la Phalange socialiste bolivienne (FSB). Au lendemain du putsch du colonel Hugo Banzer Suárez, le 21 août 1971, il devient ainsi l’un des quatre ministres de la FSB, en charge de la Prévention sociale et de la Santé, avant de tenter vainement, en août 1973, un coup d’Etat contre Banzer.
Son militantisme est aussi lié au puissant mouvement autonomiste du département de Santa Cruz pour notamment avoir créé en 1957 l’Union de la jeunesse crucénienne (UJC), perçu comme le groupe de choc du Comité civique pro Santa Cruz. Farouchement opposé à Morales, il prônera à la fin de ses jours l’indépendance de son département de souche.
(5) Au niveau des ambassadeurs, la Bolivie et les Etats-Unis n’ont plus aucune relation depuis le 10 septembre 2008 quand Morales expulsa le représentant américain à La Paz, Philip Goldberg, l’accusant d’être impliqué dans un acte de conspiration à son encontre. En l’occurrence, celui de s’être réuni secrètement, fin août, avec le préfet de Santa Cruz en la personne de Rubén Costas Aguilera, l’un de ses plus farouches opposants de droite, au moment où le gouvernement s’opposait frontalement contre les quatre départements de la Demi-Lune et celui du Chuquisaca qui exigeaient l’autonomie.
(6) Indienne aymara, Bartolina Sisa a été l’épouse du chef aymara Túpac Katari avec qui elle a combattu, durant la Grande Rébellion (1780-1783), contre le colonisateur espagnol dans le Haut-Pérou (l’actuelle Bolivie). Elle meurt écartelée le 5 septembre 1782. A vrai dire, une exécution analogue à celle de son époux, survenue le 15 novembre 1781 après avoir assiégé La Paz cette année-là de mars à octobre.
(7) Ces quatre figures de gauche, qui appellent à voter Non dans le cadre de cette campagne intitulée « Non est N.O., une Nouvelle Opportunité pour la démocratie, l’environnement et la justice », ont comme trajectoire politique :
- Filemón Escóbar Escóbar : ex-dirigeant de la Centrale ouvrière bolivienne (COB) et de la Fédération syndicale des travailleurs mineurs de Bolivie (FSTMB) ; candidat à la vice-présidence de la République pour le Parti ouvrier révolutionnaire - Unifié (POR-U) à la présidentielle de 1985 ; député du département de Potosí pour le POR-U et la Gauche unie (IU) de 1989 à 1993 ; sénateur du département de Cochabamba pour le MAS-IPSP de 2002 à 2005 ; fondateur du MAS le 23 juillet 1997 ; père idéologique de Morales.
- Loyola Guzmán Lara : survivante de la guérilla impulsée par l’Armée de libération nationale (ELN) qu’a dirigée Ernesto « Che » Guevara de 1966 à 1967 ; ancienne députée à l’Assemblée constituante de 2006 à 2007 pour le compte du MAS ; ex-présidente de l’Assemblée des familles de détenus, disparus et martyrs pour la libération nationale (ASOFAMD) de Bolivie.
- Jorge Lazarte Rojas : docteur en sciences politiques ; ex-élu de l’Assemblée constituante de 2006 à 2007 sous la bannière du Front de l’unité nationale (UN, centre-droit).
- José Antonio Quiroga Trigo : éditeur que Morales a démarché pour être son candidat à la vice-présidence de la République aux élections de 2002.
(8) L’ALBA, traduisez par Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique, a été conçue en 2001 par l’ex-chef d’Etat vénézuélien Hugo Chávez. En vérité, celui-ci a repris le célèbre projet d’« El Libertador » Simón Bolivar (d’où le nom de la structure) qui voulait ériger, lors du Congrès de Panama en 1826, une grande nation en Amérique latine et dans les Caraïbes. Organisme politique, économique, sociale et culturelle, l’ALBA se présente comme une alternative à la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA), promue par les États-Unis.
La déclaration initiale pour la création de l’ALBA, survenue le 14 décembre 2004, a été l’œuvre conjointe de Chávez et du leader cubain Fidel Castro. Officialisée le 28 avril 2005, l’ALBA regroupe aujourd’hui neuf pays dotés d’un gouvernement progressiste : outre Cuba et le Venezuela, on trouve Antigua-et-Barbuda, la Bolivie, la Dominique, l’Equateur, le Nicaragua, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, enfin Sainte-Lucie.


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La droite et le centre en panne de leaders et de programme

Incontestablement, la formation présidentielle qu’est le MAS souffre d’un problème de renouvellement de ses dirigeants. Mais la droite et le centre ne sont pas en reste non plus. Au regard de leur carte de visite passablement remplie, leurs chefs actuels ne symbolisent pas vraiment l’indispensable rénovation qu’a besoin la classe politique. Qu’il s’agisse de :
- Samuel Doria Medina, 57 ans : ministre de la Planification et de la Coordination de 1991 à 1993 ; candidat du Front de l’unité nationale (UN, centre-droit) aux présidentielles de 2005 (3ème avec 7,79%) et de 2009 (3ème avec 5,65%) ; candidat de l’Unité démocrate (UD, coalition de centre-droit) à la présidentielle de 2014 (2ème avec 24,23%).
- Jorge Quiroga Ramírez alias « Tuto », 55 ans : président de la République de 2001 à 2002 ; vice-président de la République de 1997 à 2001 ; candidat du Pouvoir démocratique social (PODEMOS, coalition de droite) à la présidentielle de 2005 (2ème avec 28,59%) ; candidat du Parti démocrate-chrétien (PDC, centre-droit) à la présidentielle de 2014 (3ème avec 9,04%).

Outre leur appartenance au passé, d’autres dignitaires de la droite et du centre ont perdu toute autorité morale, à l’exemple de :
- Manfred Reyes Villa alias el « Bombón », 60 ans : préfet du département de Cochabamba en 2006 avant d’être révoqué en 2008 lors du référendum national ; maire de Cochabamba de 1993 à 2000 ; candidat de la Nouvelle force républicaine (NFR, droite) à la présidentielle de 2002 (3ème avec 20,91%) ; candidat du Plan progrès pour la Bolivie - Convergence nationale (PPB-CN, coalition de droite) à la présidentielle de 2009 (2ème avec 26,46%).
S’estimant persécuté par le gouvernement Morales, cet ancien capitaine de l’armée, qui, résolument, a appuyé le régime narco-fascisant du général Luis García Meza Tejada (1980-1981) (1), s’est exilé aux Etats-Unis à l’issue de la présidentielle du 6 décembre 2009. Par contumace, il est condamné à plusieurs reprises pour corruption, l’ultime fois pas plus tard que le 19 janvier dernier à une peine de cinq ans de prison. De même, son nom est cité dans la répression sanglante contre le soulèvement populaire d’octobre 2003, son parti, la NFR, participant alors au gouvernement de l’époque, dirigé par le conservateur Gonzalo Sánchez de Lozada.
- Carlos Sánchez Berzaín alias « Zorro », 56 ans : ministre de la Présidence de la République de 1993 à 1994 et de 2002 à 2003 ; ministre du Gouvernement de 1994 à 1996 puis en 1997 ; ministre de la Défense nationale en 2003 ; dirigeant du Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR, centre-droit).
A l’image de Reyes, il est impliqué dans une procédure judiciaire, lancée par le gouvernement Morales, qui l’accuse d’être l’un des responsables des représailles meurtrières, en tant que ministre de la Défense nationale, contre l’insurrection populaire d’octobre 2003 (2). Pour y échapper, il a trouvé, comme Reyes, l’asile politique aux Etats-Unis.

En substance, la droite et le centre n’ont pas d’autre choix que de miser sur d’autres personnalités, à la fois jeunes et disposant d’une légitimité électorale, pour espérer revenir au pouvoir. A l’instar de José María Leyes Justiniano, 38 ans, étiqueté MDS, maire de Cochabamba depuis les élections municipales du 29 mars 2015 après avoir éjecté le MAS ; ou encore d’Adrián Oliva Alcázar, 37 ans, étiqueté PPB-CN, gouverneur de Tarija depuis les élections départementales du 29 mars 2015. Mais dégoter des meneurs ne suffira pas tant que l’inexistence d’un projet alternatif se fera sentir...

D’après le récent sondage concocté par l’entreprise Captura Consulting pour la revue « Poder y Placer », toutes les figures de la droite et du centre seraient largement devancées par Morales si des présidentielles avaient lieu le 21 février. Dauphin du chef de l’Etat, Carlos Mesa Gisbert, président de 2003 à 2005 après avoir endossé le costume de vice-président de 2002 à 2003, totaliserait 8,9%. Un résultat qui ferait pâle figure au côté des 44,3% de l’ex-cocalero (3). Derrière Mesa, on trouverait dans l’ordre : Rubén Costas Aguilera (8%), préfet depuis 2006 puis gouverneur depuis 2010 du département de Santa Cruz ; Samuel Doria Medina (6,7%) ; Jorge Quiroga Ramírez (1,9%) ; enfin, Eduardo Rodríguez Veltzé, président intérimaire en 2005 (1,7%). En outre, 39,8% des sondés ne voteraient pour aucun des candidats en lice si... Morales ne postulait pas ! Même si l’enquête a été achevée avant les accusations de trafic d’influence portées contre le chef de l’exécutif, ses conclusions en disent long sur l’absence, à l’heure actuelle, de leadership et d’idées pour la droite et le centre.

G.F.

(1) En tant que lieutenant de la police militaire, Manfred Reyes Villa a été l’aide de camp du tristement célèbre général-dictateur, narco-fascisant, Luis García Meza Tejada (1980-1981). Il aurait trempé dans deux massacres : celui des mineurs de Huanuni peu après le coup d’Etat du 17 juillet 1980 ; celui de huit membres de la direction nationale clandestine du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR, social-démocrate), le 15 janvier 1981, dans un bâtiment de la rue Harrington à La Paz.
Pour l’anecdote, une vidéo le montre en train d’assister, tout sourire, à la démolition du siège de la Centrale ouvrière bolivienne (COB), ordonnée par les militaires, là encore peu après le putsch. Et ce au côté du colonel sanguinaire Luis Arce Gómez, véritable homme fort du régime comme ministre de l’Intérieur, lui aussi lié au narcotrafic.
D’autre part, son père, le général Armando Reyes Villa, connu pour être le commandant en chef des forces armées, a planifié le pronunciamiento dans sa propre maison avant de devenir le ministre de la Défense de García Meza.
(2) Fomenté par la Centrale ouvrière bolivienne (COB) et la Confédération syndicale unique des travailleurs paysans de Bolivie (CSUTCB), qu’appuyèrent le MAS et le Mouvement indigène pachakuti (MIP), le soulèvement populaire d’octobre 2003 est connu sous l’appellation de la « Guerre du gaz ». Faisant au moins 72 morts et plus de 400 blessés, cette rébellion dont El Alto a été l’épicentre obligea Gonzalo Sánchez de Lozada, président de 1993 à 1997 et de nouveau élu en 2002, à démissionner le 17 octobre avant de se réfugier le même jour aux Etats-Unis.
Les insurgés protestaient contre le financement de projets, en matière de santé et d’éducation, à partir des bénéfices tirés de l’exportation du gaz naturel vers les Etats-Unis et le Mexique via un port chilien, craignant que le Chili en tire profit. Or, ce pays est l’ennemi juré de la Bolivie pour l’avoir privée de sa façade maritime, suite à la guerre du Pacifique (1879-1884).
Le gouvernement Morales a formulé à l’encontre de Sánchez de Lozada deux demandes d’extradition afin qu’il soit jugé pour génocide, homicide, torture et massacre sanglant : la première, en septembre 2012, qui a été rejetée ; la seconde, en juillet 2014, qui pourrait aboutir, le procureur bolivien José Manuel Gutiérrez annonçant, le 15 février dernier, que le département d’Etat américain l’avait déclarée recevable avant de la transmettre au département de la Justice. Du coup, avec cette nouvelle étape franchie, le procureur estime qu’environ 50% de la procédure ont été accomplis.
(3) Le cocalero est le producteur de feuilles de coca.



Les neuf sondages élaborés durant la campagne référendaire :

- Ipsos, 26 octobre 2015 : 49% de Oui ; 39% de Non ; 11% d’indécis.
- Mercados y Muestras, 5 décembre 2015 : 40% de Oui ; 54% de Non ; 6% d’indécis.
- Ipsos, 29 décembre 2015 : 45% de Oui ; 50% de Non ; 5% d’indécis.
- Equipos Mori, 11 janvier 2016 : 41% de Oui ; 37% de Non ; 19% d’indécis.
- Ipsos, 13 janvier 2016 : 38% de Oui ; 44% de Non ; 14% d’indécis.
- Captura Consulting, 10 février 2016 : 44% de Oui ; 41% de Non ; 15% d’indécis.
- Equipos Mori, 12 février 2016 : 40% de Oui ; 40% de Non ; 11% d’indécis.
- Ipsos, 12 février 2016 : 40% de Oui ; 41% de Non ; 15% d’indécis.
- Mercados y Muestras, 14 février 2016 : 28% de Oui ; 47% de Non ; 25% d’indécis.

Seule la neuvième et ultime enquête a été effectuée après les accusations de trafic d’influence lancées contre Morales à partir du 3 février. D’où l’énorme différentiel entre le Oui et le Non (19% en faveur du Non) qu’on ne retrouve dans aucun des huit premiers sondages.
Concoctée par Mercedos y Muestras pour le compte du quotidien national « Los Tiempos », publié à Cochabamba, cette dernière étude témoigne d’une image très dégradée du chef de l’Etat au regard de sa probité alors qu’il échappait jusque-là aux scandales de corruption.
Près de 59% des sondés pensent ainsi qu’il n’a pas dit la vérité sur sa relation avec Gabriela Zapata Montaño, représentante légale et directrice commerciale de la succursale bolivienne de la société chinoise CAMC Engineering. De même, 56% mettent en doute qu’il a cessé tout contact avec elle. Enfin, 60% considèrent que le président collabore avec l’entreprise de Zapata au regard de la signature de contrats avec l’Etat.

G.F.


Dans le détail pour trois des quatre dernières enquêtes, cela donne :


Enquête de Captura Consulting, publiée le 10 février après avoir été réalisée entre le 30 janvier et le 1er février, pour le compte de la revue « Poder et Placer ».
Enquête finalisée avant les accusations de trafic d’influence lancées contre Morales à partir du 3 février.
900 personnes interrogées dans l’axe central du pays, incluant les quatre premières villes du pays.

Axe central du pays :
- Oui : 44,4%.
- Non : 41,1%.
- Ne répond pas, ne sait pas : 14,6%.

Les quatre plus grandes villes :
Santa Cruz (1 453 549 h) :
- Oui : 43,9%
- Non : 40,9%.
El Alto (848 840 h) :
- Oui : 47,5%.
- Non : 38,5%.
La Paz (764 617 h) :
- Oui : 43,5%.
- Non : 41%.
Cochabamba (630 587 h) :
- Oui : 42,5%.
- Non : 45%.


Enquête d’Ipsos, diffusée le 12 février après avoir été réalisée entre le 22 janvier et le 2 février, pour le compte de la chaîne de télévision nationale Red ATB, émise à La Paz.
Enquête finalisée avant les accusations de trafic d’influence lancées contre Morales à partir du 3 février.
3 000 personnes interrogées dans tout le pays.

Territoire national :
- Oui : 40%.
- Non : 41%.
- Blancs : 2%.
- Nuls : 2%.
- Ne répond pas / Ne sait pas : 15%.

Aire urbaine :
- Oui : 37%.
- Non : 45%.

Aire rurale :
- Oui : 46%.
- Non : 34%.

Les neuf départements (1) :
La Paz (Altiplano ou haut plateau) :
- Oui : 46%.
- Non : 36%.
Oruro (Altiplano ou haut plateau) :
- Oui : 39%.
- Non : 33%.
Potosí (Altiplano ou haut plateau) :
- Oui : 35%.
- Non : 54%.
Chuquisaca (Yungas ou vallées) :
- Oui : 35%.
- Non : 52%.
Cochabamba (Yungas ou vallées) :
- Oui : 42%.
- Non : 38%.
Beni (basses terres ; demi-lune) :
- Oui : 43%.
- Non : 38%.
Pando (basses terres ; demi-lune) :
- Oui : 53%.
- Non : 27%.
Santa Cruz (basses terres ; demi-lune) :
- Oui : 38%.
- Non : 40%.
Tarija (Yungas ou vallées ; demi-lune) :
- Oui : 35%.
- Non : 55%.

Niveau socio-économique :
Hauts revenus :
- Oui : 25%.
- Non : 66%.
Moyens revenus :
- Oui : 36%.
- Non : 45%.
Bas revenus :
- Oui : 47%.
- Non : 32%.


Enquête d’Equipos Mori, diffusée le 12 février après avoir été réalisée entre le 15 janvier et le 6 février, pour le compte des chaînes de télévision nationales Red Uno de Bolivia, émise à La Paz, et Unitel, émise à Santa Cruz.
Enquête finalisée avant les accusations de trafic d’influence lancées contre Morales à partir du 3 février.
2 368 personnes interrogées dans tout le pays.

Territoire national :
- Oui : 40%.
- Non : 40%.
- Blancs : 1%.
- Nuls : 1%.
- Ne répond pas / Vote secret : 7%.
- Ne sait pas : 11%.

Aire urbaine :
- Oui : 37%.
- Non : 44%.

Aire rurale :
- Oui : 51%.
- Non : 22%.

Les neuf départements (1) :
La Paz (Altiplano ou haut plateau) :
- Oui : 44%.
- Non : 34%.
Oruro (Altiplano ou haut plateau) :
- Oui : 56%.
- Non : 31%.
Potosí (Altiplano ou haut plateau) :
- Oui : 29%.
- Non : 47%.
Chuquisaca (Yungas ou vallées) :
- Oui : 34%.
- Non : 43%.
Cochabamba (Yungas ou vallées) :
- Oui : 38%.
- Non : 38%.
Beni (basses terres ; demi-lune) :
- Oui : 42%.
- Non : 28%.
Pando (basses terres ; demi-lune) :
- Oui : 44%.
- Non : 29%.
Santa Cruz (basses terres ; demi-lune) :
- Oui : 38%.
- Non : 46%.
Tarija (Yungas ou vallées ; demi-lune) :
- Oui : 32%.
- Non : 49%.


(1) La Bolivie politique ne correspond pas forcément à sa géographie physique. Ainsi, le département de Tarija, localisé géographiquement dans les Yungas, est inséré dans la « Demi-Lune », surnom politique attribué aux basses terres orientales.
Par ailleurs, les départements peuvent englober plusieurs aires géographiques différentes même si traditionnellement on ne les intègre qu’à une seule. Ainsi, celui de La Paz, réduit fréquemment à l’Altiplano où vit l’immense majorité de sa population, comprend aussi, et à travers une superficie beaucoup plus importante, les Yungas (nord-est de la ville de La Paz) ainsi que les basses terres orientales (nord). Du coup, l’analyse politique d’un département peut différer selon les zones géographiques qu’il renferme.



Sources :

- Blog de Jean-Pierre Lavaud, l’un des plus éminents « bolivianistes » français en tant que sociologue, qui tire à boulets rouges contre Morales.
Il figure sur le site Web de « Mediapart ».
Lien : https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-lavaud

- Blog de Paulo Antônio de Paranaguá, journaliste brésilien au « Monde », autre pourfendeur de Morales.
Il figure sur le site Web du « Monde ».
Lien : http://america-latina.blog.lemonde.fr/

- Laetitia Perrier Bruslé. « Le conflit du TIPNIS et la Bolivie d’Evo Morales face à ses contradictions : analyse d’un conflit socio-environnemental », site Web d’« EchoGéo », rubrique « Sur le Vif », 26 janvier 2012.
Un remarquable travail de recherche, opportunément illustré ! Oui, une vraie pépite !
Lien : https://echogeo.revues.org/12971

- Pablo Stefanoni. « Après les élections du 29 mars 2015, Evo Morales va-t-il surprendre à nouveau ? », site Web d’« A l’Encontre. La Brèche », 14 avril 2015.
Lien : http://alencontre.org/ameriques/amelat/bolivie/bolivie-apres-les-elections-du-29-mars-2015-evo-morales-va-t-il-surprendre-a-nouveau.html

- Non signé. « Bolivie », site Web de La Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (COFACE), rubrique « Etudes économiques », janvier 2016.
Lien : http://www.coface.com/fr/Etudes-economiques-et-risque-pays/Bolivie

- Non signé. « Réélection d’Evo Morales en Bolivie le 12 octobre 2014 : un entretien avec Laurent Lacroix », site Web du Scales of governance the un and indigenous peoples (SOGIP), rubrique « Actualités », 24 octobre 2014.
Lien : http://www.sogip.ehess.fr/spip.php?article586
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Re: Référendum constitutionnel du 21 février 2016 en Bolivie

Messagede ploumploum » Jeu 18 Fév 2016 11:45

Je tiens à saluer cet excellent travail sur la Bolivie. Cela change de la presse traditionnelle.

Simple remarque sur Paulo Paranagua, journaliste au Monde : son anti-chavisme primaire (il avait réussi l''exploit de contester la légitimité électorale de Chavez et du PSUV malgré des scores en voix supérieurs à ceux de l'opposition) déteint apparemment sur les autres pays.

Il fait une critique du système Morales mais :
- aucun post sur la réélection triomphale de 2014

Plus largement, rien sur les effets des mesures libérales du nouveau Président en Argentine, sur la reconduction de la gauche en Uruguay (gauche qu'il pensait menacée) ou sur le coup de force en préparation au Venezuela (si Maduro était à l'initiative par contre...)
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Re: Référendum constitutionnel du 21 février 2016 en Bolivie

Messagede Genaro Flores » Dim 21 Fév 2016 23:48

Paulo, Chrystelle et les anciens du « Monde »

Merci « RAYAN DU 09 », « cevenol30 » et « ploumploum » pour l’intérêt que vous manifestez à l’égard du pays des « Collas » (1) et des « Cambas » (2) !

Je partage entièrement l’opinion de « ploumploum » vis-à-vis du journaliste du « Monde », Paulo Antônio de Paranaguá, qui couvre, le plus souvent de Paris, la vie politique en Amérique latine. Concernant la Bolivie, il fait preuve d’une incroyable partialité depuis l’accession à la magistrature suprême en 2005 d’Evo Morales Ayma, porte-étendard du Mouvement vers le socialisme (MAS) (3). Pour chacune des huit consultations électorales émaillant la présidence Morales qui en est sorti à chaque fois victorieux, Paranaguá aura toujours agi de façon identique : d’une part, des volées de bois vert à l’égard de l’indien aymara avant le vote ; de l’autre, un mutisme assourdissant après son écrasante victoire, le quotidien national se contentant de relater brièvement les résultats à partir des seules dépêches de l’AFP ! Une posture qui, pour l’hémisphère occidental, ne fait que refléter son aversion à l’égard de la gauche radicale (Bolivie, Cuba, Equateur, Nicaragua, Venezuela), et a contrario sa sympathie envers la gauche modérée (Brésil, Chili, Costa Rica, El Salvador et Uruguay).

En réalité, on est loin du « Monde » de jadis, avec une rubrique internationale autrement plus fournie, des articles de qualité hyper documentés, concoctés sur place par de vrais spécialistes du sous-continent latino-américain, qui savaient prendre de la hauteur pour éviter tout manichéisme. A l’image de Jean-Pierre Clerc, Thierry Maliniak et autre Philippe Labreveux. Sans oublier bien sûr Marcel Niedergang, ce monument de la presse écrite décédé en 2001, auteur de ce best-seller que furent « Les 20 Amérique latines », publié chez Plon en 1962 avant d’être réactualisé au Seuil en 1969, 1975 et 1981. Cet ouvrage qui a longtemps fait autorité sera suivi de « La Révolution de Saint-Domingue », paru chez Plon en 1966, l’une des rares publications en langue française consacrée à la deuxième intervention de l’Oncle Sam en République Dominicaine, survenue entre avril 1965 et septembre 1966.

Pour ce référendum qui verra le peuple souverain se prononcer pour la première fois sur une modification de la constitution, Paranaguá a été aux abonnés absents, excepté un texte sur son blog mettant opportunément en exergue le vote de gauche hostile à Morales. Du coup, la talentueuse Chrystelle Barbier a quitté momentanément Lima où elle est correspondante depuis février 2005 pour se faire l’écho d’un rendez-vous historique en cas de défaite de Morales. De suite, elle a effectué un très beau reportage, publié dans l’édition du dimanche 22 - lundi 23 février 2016, ô combien révélateur de l’état d’esprit qui règne parmi la population indienne du département d’Oruro, l’un des fiefs de Morales où il a vu le jour le 26 octobre 1959.

Seule lacune, l’inadéquation du titre : « En Bolivie, sur l’Altiplano, « tout le monde va voter pour Evo Morales » » (4). De quoi faire sursauter les promoteurs du Non qui, sur les trois départements concernés, risquent d’enlever Potosí et de bousculer Morales à La Paz et à Oruro, sans toutefois l’emporter. Bref, une situation radicalement différente de celle des huit scrutins nationaux organisés depuis 2005, qui avait vu, sur ce même Altiplano, Morales et le MAS décrocher systématiquement et facilement le grand chelem.
En vérité, ce titre reprend des propos tenus par un producteur de quinoa qui ne fait référence qu’à son bourg de Quillacas, niché au sud-est du lac Poopó, à dominante quechua. N’empêche, il n’en prête pas moins à confusion, tout particulièrement pour le grand public.

G.F.

(1) Les Collas sont les habitants des hautes terres, à l’ouest (Altiplano ou haut plateau), et des zones de contact entre les hautes et les basses terres, au centre (Yungas ou vallées).
Les départements concernés par les hautes terres sont La Paz, Oruro et Potosí. Les départements concernés par les zones de contact entre les hautes et les basses terres sont le Chuquisaca, Cochabamba et Tarija.
(2) Les Cambas sont les habitants des basses terres, à l'est.
Les départements concernés sont le Beni, le Pando et Santa Cruz.
(3) Fondée le 23 juillet 1997, la formation de Morales s’intitule précisément « Mouvement vers le socialisme – Instrument politique pour la souveraineté des peuples » (MAS-IPSP).
(4) Signifiant « plaine d’altitude » en espagnol, l’Altiplano bolivien est le haut plateau s’étendant du nord au sud sur 600km et d’ouest en est sur 200km, perché entre 3600 et 4000m d’altitude entre la cordillère occidentale et la cordillère orientale. Situés dans la partie ouest du pays, Altiplano comme cordillères occupent 28% du territoire.


Livres sur la présidence Morales :

- Hervé Do Alto et Pablo Stefanoni. « Nous serons des millions. Evo Morales et la gauche au pouvoir en Bolivie. » Raisons d’Agir, 2008.
- Franck Gaudichaud. « Le volcan latino-américain ». Hervé Do Alto, pages 205-224 : « La révolution d’Evo Morales, ou les voies sinueuses de la « refondation » en Bolivie. » Textuel, Paris, 2008.
- Franck Poupeau. « Carnets boliviens 1999-2007. Un goût de poussière. » Aux lieux d’être, Montreuil, 2008.
- Denis Rolland et Joëlle Chassin. « Pour comprendre la Bolivie d’Evo Morales. » L’Harmattan, Paris, 2007.
- Gabriel Vommaro. « La carte rouge de l’Amérique latine. » Hervé Do Alto, pages 49-73 : « Ethnicité et classe dans les luttes populaires en Bolivie, de la Révolution Nationale de 1952 au gouvernement d’Evo Morales. » Croquant, Bellecombe-en-Bauges, 2008.
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Re: Référendum constitutionnel du 21 février 2016 en Bolivie

Messagede nicolas89 » Lun 22 Fév 2016 01:09

Plus de 65% de Non sur le premier pourcent dépouillé.
Morales va vraisemblablement devoir quitter le pouvoir.
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Re: Référendum constitutionnel du 21 février 2016 en Bolivie

Messagede Genaro Flores » Lun 22 Fév 2016 04:08

21 février 2016, 20h39 en Bolivie, 1h39 en France : vers une victoire du Non !


Les tous premiers résultats des enquêtes diligentées par IPSOS et Equipos Mori, à la sortie des bureaux de vote, annoncent une victoire serrée du Non à l’occasion du référendum constitutionnel.
Pour le compte des chaînes de télévision nationale Red Uno de Bolivia et Unitel, Equipos Mori donne 51% au Non contre 49% au Oui. De son côté, IPSOS, opérant pour la chaîne de télévision nationale Red ATB, présage 52,3% au Non contre 47,7% au Oui.

Rappelons que ce référendum doit valider ou non l’amendement de l’article 168 de la Constitution de 2009, qui permet la réélection par deux fois de matière continue. Un amendement qui, en cas de succès du Oui, autoriserait le président Evo Morales Ayma et le vice-président Álvaro García Linera, en place depuis le 22 janvier 2006, à se représenter à l’élection présidentielle de 2019.

Pour une fois unifiée, l’opposition qui regroupe la droite, le centre et une fraction de la gauche n’a pas manqué l’occasion pour célébrer aussitôt sa victoire tandis que le gouvernement progressiste de Morales entrevoit un nombre équivalent de suffrages pour chacun des deux camps.
Ministre des Autonomies, Hugo Siles Nuñez del Prado insiste en effet sur le caractère partiel des résultats. Il ajoute qu’il convient, pour connaître le sort de la réforme, d’attendre les résultats officiels du Tribunal suprême électoral (TSE).
Chef de l’opposition en tant que président du Front de l’unité nationale (UN, centre-droit), Samuel Doria Medina estime que les résultats ne bougeront plus et que la population a opté pour le rejet de la réforme constitutionnelle de réélection.

Par ailleurs, soulignons que cette consultation électorale n’a, en aucune façon, un caractère révocatoire. Ce qui signifie, si le Non triomphe, que Morales et García Linera, réélus pour un mandat de cinq ans le 11 octobre 2014 avec 61,36% au premier tour et investis officiellement le 22 janvier 2015, resteront en fonction jusqu’au 22 janvier 2020 si bien sûr ils en ont toujours envie. En revanche, leur légitimité prendrait un sérieux coup dans l’aile si une majorité de Non émergeait. Mais ça, c’est un autre sujet !

G.F.


Les résultats dans les neuf départements (1) selon Equipos Mori :

La Paz (Altiplano ou haut plateau) :
- Oui : 56%.
- Non : 44%.

Oruro (Altiplano ou haut plateau) :
- Oui : 51%.
- Non : 49%.

Potosí (Altiplano ou haut plateau) :
- Oui : 41%.
- Non : 59%.

Chuquisaca (Yungas ou vallées) :
- Oui : 42%.
- Non : 58%.

Cochabamba (Yungas ou vallées) :
- Oui : 57%.
- Non : 43%.

Beni (basses terres ; demi-lune) :
- Oui : 40%.
- Non : 60%.

Pando (basses terres ; demi-lune) :
- Oui : 44%.
- Non : 56%.

Santa Cruz (basses terres ; demi-lune) :
- Oui : 42%.
- Non : 58%.

Tarija (Yungas ou vallées ; demi-lune) :
- Oui : 40%.
- Non : 60%.


Les résultats dans les neuf départements (1) selon IPSOS :

La Paz (Altiplano ou haut plateau) :
- Oui : 55,9%.
- Non : 44,1%.

Oruro (Altiplano ou haut plateau) :
- Oui : 50,1%.
- Non : 49,9%.

Potosí (Altiplano ou haut plateau) :
- Oui : 40%.
- Non : 60%.

Chuquisaca (Yungas ou vallées) :
- Oui : 42,4%.
- Non : 57,6%.

Cochabamba (Yungas ou vallées) :
- Oui : 52,1%.
- Non : 47,9%.

Beni (basses terres ; demi-lune) :
- Oui : 39%.
- Non : 61%.

Pando (basses terres ; demi-lune) :
- Oui : 46,9%.
- Non : 53,1%.

Santa Cruz (basses terres ; demi-lune) :
- Oui : 41,5%.
- Non : 58,5%.

Tarija (Yungas ou vallées ; demi-lune) :
- Oui : 39%.
- Non : 61%.


(1) La Bolivie politique ne correspond pas forcément à sa géographie physique. Ainsi, le département de Tarija, localisé géographiquement dans les Yungas, est inséré dans la « Demi-Lune », surnom politique attribué aux basses terres orientales.
Par ailleurs, les départements peuvent englober plusieurs aires géographiques différentes même si traditionnellement on ne les intègre qu’à une seule. Ainsi, celui de La Paz, réduit fréquemment à l’Altiplano où vit l’immense majorité de sa population, comprend aussi, et à travers une superficie beaucoup plus importante, les Yungas (nord-est de la ville de La Paz) ainsi que les basses terres orientales (nord). Du coup, l’analyse politique d’un département peut différer selon les zones géographiques qu’il renferme.
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Re: Référendum constitutionnel du 21 février 2016 en Bolivie

Messagede MiniM » Lun 22 Fév 2016 04:37

Après 14% du vote dépouillé, le Non est à 68%. Une victoire du Oui serait surprenante (et l'opposition de droite va crier à la fraude si ça arrive).
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Re: Référendum constitutionnel du 21 février 2016 en Bolivie

Messagede ploumploum » Lun 22 Fév 2016 10:25

Au dernier pointage, (28,28 % des inscrits/ 27 % des bureaux), le Non est à 63,51 % (415 000 voix d'avance)
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