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Cantonales 1976-1979

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Cantonales 1976-1979

Messagede orional » Jeu 24 Mar 2011 21:49

Bonsoir,

A cette heure où se multiplient les pronostics sur le nombre des conseillers généraux frontistes élus au soir du 28 mars prochain ou sur le sursaut éventuel des abstentionnistes du premier tour, je vous invite un bref instant à vous retourner en arrière vers le passé. La vie électorale éclairée par l'histoire révèle l'existence de tendances politiques anciennes enracinées dans des traditions tenaces et travaillées par des mutations d'ordre économique et social. Ce constat relève de la pure évidence certes, mais les médias classiques, souvent amnésiques et enfermés dans un présent empêchant tout raisonnement sérieux et argumenté, ont tendance à l'ignorer.

Cette nouvelle rubrique du forum a cette vocation de remédier modestement à ce manque d'informations et d'explications historiques des phénomènes politiques et électoraux. Ainsi, je vous invite à examiner cette présente carte établie sur la base du fond de carte du talentueux Hashemite. Elle a pour objet de présenter une photographie de la France électorale à l'aube des années 80 suite aux élections cantonales de 1976 et 1979.


Image

Le contexte est connu : les chocs pétroliers aggravant l'inflation et le chômage en France, une majorité U.D.F.-R.P.R. sortie miraculeusement du scrutin législatif de 1978, une gauche divisée avec un P.S. conquérant et un P.C.F. doutant de sa propre identité passant d'un eurocommunisme critique vis-à-vis de l'Est à un alignement sur Moscou dont le point d'orgue fut le soutien à l'invasion soviétique en Afghanistan. Le "quadrille bipolaire", notion chère au professeur Duverger, est alors à son apogée. L'U.D.F., le R.P.R. à droite, le P.S. et le P.C.F. à gauche obtiennent ensemble plus de 90% des suffrages exprimés marginalisant les extrêmes tandis que l'écologie politique émerge timidement.

Cette carte revèle un visage de la France qui sera bouleversée dans les années 80. Le poids des élus locaux sans étiquette ou indépendant n'est plus à démontrer. La gauche socialiste progresse, consolide ses bases traditionnelles du Sud-Ouest et du Nord et conquiert le grand Ouest supplantant le P.S.U. en Bretagne et séduisant un électorat démocrate chrétien progressiste. Le P.C.F. est conforté dans ses bastions comme le M.R.G. même si ils sont l'un et l'autre chahutés par le concurrent socialiste. A droite, l'U.D.F. et surtout les divers droite surclassent nettement un R.P.R. accroché au sud du Massif Central grâce à l'influence personnelle de Jacques Chirac ainsi qu'en Alsace-Moselle où la fidèlité ancienne à la figure du Général de Gaulle reste présente. Notons aussi la survivance d'un socialisme indépendant, mêlant démocratie socialiste et rejet du communisme, dans les Pyrénées Orientales de Paul Alduy, la Sarthe de Fernand Poignant et bien sûr la Somme de Max Lejeune. Certains de ces élus passeront à droite par la passerelle du giscardisme en créant le P.S.D. partie intégrante de l'U.D.F. avec Georges Donnez et le facétieux André Santini.

Je suis prêt à communiquer cette carte en format png à qui le souhaitera.

Bien à vous.
orional
 
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Re: Cantonales 1976-1979

Messagede vudeloin » Mar 29 Mar 2011 10:07

j'ai bien l'impression que, pour une grande part, les couleurs de fond n'ont pas fondamentalement changé...
mais il faut y regarder de plus près, le rouge ayant pu virer au rose dans certains cas et le bleu ayant eu tendance, tout de même , à s'estomper dans certaines régions...

la même carte sur la série 1992 - 1994 serait sans doute assez nettement différente...
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Re: Cantonales 1976-1979

Messagede Zimmer » Mar 29 Mar 2011 23:02

Tout d'abord, merci à Orional pour ce sujet fort intéressant. C'est aussi une excellente idée que d'avoir créé cette nouvelle rubrique sur l'histoire des élections en France.

vudeloin a écrit:j'ai bien l'impression que, pour une grande part, les couleurs de fond n'ont pas fondamentalement changé...


Oui et non... Le Grand Ouest est quand même nettement plus rose aujourd'hui qu'il y a 30 ou 35 ans.

On a, d'autre part, beaucoup de mal à imaginer, en 2011, que le conseil général du Var eut pendant très longtemps et c'était encore le cas au tout début des années 80, une majorité de gauche... ou, pour ne prendre que cet autre exemple, que Levallois-Perret avait, toujours à la même époque, des conseillers généraux et un maire communistes.

Des évolutions qu'on pouvait déjà deviner cependant... Le département du Var, pour s'arrêter un peu sur cet exemple emblématique, donnait 52,56 % des suffrages exprimés à François Mitterrand au second tour de l'élection présidentielle de 1965, puis 50,12 % à celle de 1974 et enfin 48,36 % à celle de 1981. Lors des élections législatives de 1973 et alors qu'il comptait à l'époque quatre députés, il envoyait deux élus de gauche à l'Assemblée nationale (un socialiste et un communiste) et deux élus gaullistes. En 1978, il ne comptait plus qu'un député socialiste pour trois députés giscardiens. Lors de la vague rose de 1981, il avait encore trois députés socialistes pour un giscardien mais ça ne devait être là qu'un sursis. Enfin, de 1959 à 1986, sa représentation sénatoriale était exclusivement socialiste.
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Re: Cantonales 1976-1979

Messagede vudeloin » Mer 30 Mar 2011 09:52

C'est sûr que le Var a beaucoup changé depuis les années 70.
Et sa principale évolution a été le profond bouleversement de sa population depuis, avec l'arrivée de plus en plus massive, de retraités relativement argentés venus du " Nord ".
Arrivée cumulée d'ailleurs avec la poursuite de l'exode des jeunes, faute d'activités et de débouchés professionnels..
Au fait, Zimmer, pour le coup, dans le département voisin des Alpes Maritimes, lors des municipales de 1977, il s'en était fallu de l'inscription de deux ou trois mille Français de l'Etranger sur les listes électorales de la ville de Nice que Jacques Médecin ne dusse céder son mandat de maire au communiste Charles Caressa.
Comme quoi...
Sur le coup, ce qui pourrait être instructif, c'est de calquer l'actuelle carte cantonale sur la carte de l'importance des retraités dans la population locale...
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Re: Cantonales 1976-1979

Messagede Zimmer » Ven 1 Avr 2011 00:41

vudeloin a écrit:dans le département voisin des Alpes Maritimes, lors des municipales de 1977, il s'en était fallu de l'inscription de deux ou trois mille Français de l'Etranger sur les listes électorales de la ville de Nice que Jacques Médecin ne dusse céder son mandat de maire au communiste Charles Caressa.


Le cas de Nice est en effet intéressant, lui aussi. Le communiste Virgile Barel, élu pour la première fois au Palais Bourbon en 1936, avait réussi à se faire réélire député dans la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes (découpage version 1958) lors du raz-de-marée gaulliste de juin 1968. Encore réélu en 1973 dans cette circonscription qu'il avait conquise en 1967, il ne s'était pas représenté en 1978 (doyen de l'Assemblée nationale sortante, il était alors âgé de 88 ans) et celle-ci avait été gagnée par un proche de Jacques Médecin. A l'occasion de la vague rose de 1981, elle avait été reprise, pour une seule législature, par Max Gallo, qui était alors encarté au PS.

A la fin des années 90 et dans la première moitié des années 2000 (les "années Jacques Peyrat"), la ville a aussi connu une vague rose, cette fois au niveau cantonal, au point qu'il a été à un moment envisagé que le PS avait des chances réelles de conquérir la mairie. Cette période, pourtant beaucoup plus récente que les années 1976-1979, apparaît déjà bien lointaine aujourd'hui.
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Re: Cantonales 1976-1979

Messagede vudeloin » Sam 2 Avr 2011 23:04

Zimmer a écrit:On a, d'autre part, beaucoup de mal à imaginer, en 2011, que le conseil général du Var eut pendant très longtemps et c'était encore le cas au tout début des années 80, une majorité de gauche... ou, pour ne prendre que cet autre exemple, que Levallois-Perret avait, toujours à la même époque, des conseillers généraux et un maire communistes.

Des évolutions qu'on pouvait déjà deviner cependant... Le département du Var, pour s'arrêter un peu sur cet exemple emblématique, donnait 52,56 % des suffrages exprimés à François Mitterrand au second tour de l'élection présidentielle de 1965, puis 50,12 % à celle de 1974 et enfin 48,36 % à celle de 1981. Lors des élections législatives de 1973 et alors qu'il comptait à l'époque quatre députés, il envoyait deux élus de gauche à l'Assemblée nationale (un socialiste et un communiste) et deux élus gaullistes. En 1978, il ne comptait plus qu'un député socialiste pour trois députés giscardiens. Lors de la vagrose de 1981, il avait encore trois députés socialistes pour un giscardien mais ça ne devait être là qu'un sursis. Enfin, de 1959 à 1986, sa représentation sénatoriale était exclusivement socialiste.


Pour Levallois Perret, je confirme... Jusqu'en 1983, le maire de la ville s'appelle Parfait Jans, ancien chauffeur de taxi et aujourd'hui retiré dans les Alpes ( il est d'origine valdotaine ) et il était même député de Levallois Clichy...
Quant au Var, il avait comme Président de CG le sénateur maire de Draguignan, le cacique PS Edouard Soldani...
Ceci dit, Zimmer, si tu regardes bien le Var, tu verras qu'il y a une différence entre la Côte, dont la plupart des villes sont de droite, et l'intérieur, plus partagé. D'ailleurs, en 78, c'est le siège dracénois qui était resté à gauche.
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Re: Cantonales 1976-1979

Messagede Zimmer » Dim 3 Avr 2011 10:47

vudeloin a écrit:Pour Levallois Perret, je confirme... Jusqu'en 1983, le maire de la ville s'appelle Parfait Jans, ancien chauffeur de taxi et aujourd'hui retiré dans les Alpes ( il est d'origine valdotaine ) et il était même député de Levallois Clichy...


Parfait Jans s'est d'ailleurs ensuite rapproché des mouvements régionalistes. Je me souviens notamment que, lors des élections européennes de 1994, il était candidat sur la liste "Régions et peuples solidaires" conduite par Max Simeoni.

vudeloin a écrit:Quant au Var, il avait comme Président de CG le sénateur maire de Draguignan, le cacique PS Edouard Soldani...
Ceci dit, Zimmer, si tu regardes bien le Var, tu verras qu'il y a une différence entre la Côte, dont la plupart des villes sont de droite, et l'intérieur, plus partagé. D'ailleurs, en 78, c'est le siège dracénois qui était resté à gauche.


C'est vrai que la partie intérieure du Var est moins à droite que sa façade littorale. Puisque tu parles de Draguignan, le PS avait réussi à reconquérir la ville (perdue en 1984) de 1995 à 2001. Il avait aussi repris l'actuelle 6ème circonscription (Le Beausset, Brignoles) lors d'une élection législative partielle en mars 1996 (circonscription conservée en 1997 mais perdue en 2002). Il faut cependant relativiser, je pense : beaucoup de succès de la gauche dans cette partie du département ont été facilités par les scores importants du FN qui ont souvent entraîné des triangulaires.

Toujours à propos du Var et de l'extrême-droite, on peut aussi remarquer que Jean-Louis Tixier-Vignancour y obtenait 14,05 % des suffrages exprimés lors du premier tour de l'élection présidentielle de 1965 (contre 5,20 % au plan national) mais que Jean-Marie Le Pen n'y faisait qu'un score de 1,38 % à celle de 1974 (contre 0,75 % au plan national, c'est vrai). Aux élections européennes de 1979, la liste "Union française pour l'euro droite", conduite par Tixier-Vignancour, faisait 2,11 % dans ce département (1,31 % au plan national).
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Re: Cantonales 1976-1979

Messagede vudeloin » Dim 3 Avr 2011 23:19

a partir de de demain, retour sur les municipales de 1935 et celles de 1977
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Re: Cantonales 1976-1979

Messagede vudeloin » Dim 29 Mai 2011 11:07

Le sujet semble avoir été laissé un peu en friche depuis quelques temps ( et c'est là tout à fait regrettable ) ce qui me contraint, pratiquement, à revenir un peu dessus...
Je pense qu'il conviendrait que nous fassions quelque effort de recherche dans les résultats de ces élections de 76 et 79 ( je verrais comment faire ) puisque là, pour l'heure, je suis encore commis à ne me remembrer que les bribes de souvenirs que j'ai de cette époque un peu lointaine.
Les années 70, celles de l'expérience du programme commun tout de même, ont conduit la gauche à disposer de fortes positions dans les départements en profonde mutation économique et démographique, singulièrement en région Parisienne.
C'est entre 1976 et 1979 que la gauche arrive en effet à gagner des départements comme le Val de Marne, l'Essonne ou la Seine et Marne, tandis que ses positions électives anciennes ( je pense notamment au Nord de la France, comme au Sud Est ou au Sud Ouest radical socialiste ) se renforcent en grande partie, y compris dans les zones de peuplement nouveau dans ces endroits.
Le mouvement général est un mouvement de hausse du nombre des élus de gauche mais dont je ne suis pas certain qu'il ait conduit à la situation que nous connaissons aujourd'hui, avec 6 conseils généraux sur 10 gérés à gauche.
La suite au prochain numéro...
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Re: Cantonales 1976-1979

Messagede vudeloin » Dim 29 Mai 2011 12:25

Pour avoir une idée du rapport des forces à l'issue des cantonales de 1976, un retour, dans un premier temps, sur les Présidences de conseil général détenues par les forces de gauche.

Dans les faits, la gauche gère, avec deux présidents socialistes, les deux conseils généraux du Nord Pas de Calais.
En Région Ile de France, le bastion communiste de la Seine Saint Denis ( présidence de Georges Valbon, maire de Bobigny ) se renforce avec le basculement du Val de Marne ( présidence de Michel Germa, élu de Vitry sur Seine ) et celui de l'Essonne ( présidence de Robert Lakota, maire et conseiller général de Vigneux sur Seine ).

A l'Est de la France, la gauche demeure le plus souvent minoritaire à l'exception du Territoire de Belfort qui accorde en 1976 la majorité au PS, ici représenté par le courant CERES de Jean Pierre Chevènement.

Le même phénomène vaut pour l'Ouest de la France où le PS ne gère pour l'heure que le conseil général des Côtes du Nord, Charles Josselin remplaçant l'ancien Ministre René Pleven cette année là.
On notera d'ailleurs que, depuis, le département n'a pas changé de couleur et que la majorité de gauche s'est tendanciellement renforcée.

Autour de la région Ile de France, les conseils généraux de l'Eure, de l'Eure et Loir, du Loir et Cher et de la Sarthe sont orientés à gauche, mais pour les trois derniers avec des élus divers gauche ou socialistes indépendants un peu «  au milieu du gué « .
Il s'agit notamment pour l'Eure et Loir d'Edmond Desouches et pour la Sarthe, du sénateur socialiste indépendant Fernand Poignant, élu de Saint Calais.

La force de la gauche, alors, c'est surtout au Sud de la Loire.

Cela commence évidemment avec la Nièvre, le département d'élection de François Mitterrand, continue avec l'Allier et le Puy de Dôme ( dans le premier cas, la présidence est PCF, dans le second cas PS ), se prolonge avec la Haute Vienne et la Creuse ( de mémoire, c'est André Chandernagor qui préside aux destinées de ce département ), persévère avec Dordogne, Gironde, Charente Maritime ( présidence MRG alors ), Landes, sept des 8 départements de la région Midi Pyrénées ( sauf l'Aveyron ) avec notamment des présidences pour Maurice Faure dans le Lot, Léon Eeckhoutte en Haute Garonne, quatre des cinq départements du Languedoc Roussillon ( sauf la Lozère ), mais aussi cinq des six départements de la région Provence Alpes Côte d'Azur ( seule exception : les Alpes Maritimes vouées au médecinisme ), les deux départements corses et les départements de la Drôme, de l'Isère et de la Savoie.

Enfin, à l'époque, la Guadeloupe est le seul DOM présidé par la gauche.

En termes d'élus lors du renouvellement 1976, la gauche a réalisé une performance intéressante.

Les partis de gauche ont obtenu 961 sièges, dont 249 élus communistes, 520 élus socialistes, 100 divers gauche, 84 radicaux de gauche et 8 divers élus d'extrême gauche.

Les partis de droite et du centre obtiennent, pour leur part, seulement 902 élus.
Des élus essentiellement issus des divers droite puisqu'on ne compte que 182 élus UDR ( bientôt RPR à la fin de l'année 76 ); 182 élus républicains indépendants ( bientôt PR ) et 138 élus centristes du Centre Démocrate de Jean Lecanuet et du Centre Démocratie Progrès de Jacques Duhamel.

L'évolution est spectaculaire sur mars 70, où la même série avait donné 721 élus à gauche et 505 à droite.

Mais le plateau de l'époque était complété par 287 élus modérés favorables à la majorité parlementaire de l'époque et 96 élus modérés présumés opposés au gouvernement d'alors.

Le PCF est passé, sur la série, de 144 à 249 élus et le PS de 263 à 520, ce qui signifie que les deux principaux partis de gauche sont passés de 407 à 769 élus, soit un quasi doublement de leur représentation...

Nous verrons ce qu'il en fut en 1979, dans un contexte un peu différent puisque succédant à la défaite aux législatives de mars 1978.
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