Les Régionales pour le MRC

[pierrot]

En AURA, Catherine Coutard est la première non élue dans le Rhône hors métropole. La même 4ème place dans sa section départementale d'origine la Drôme (plus favorable à la gauche) lui aurait permis de décrocher un siège qui revient finalement au PG.

[cevenol30]

Première non élue, ça veut dire possible suppléance en cours de mandat. Par exemple si un des conseillers régionaux se sert de l'"aura" (surtout dans cette région ;-) ) que ça lui procure pour être élu(e) député en 2017...
Division par 5 des élus alors que pour la gauche en entier c'est une division par 2 "seulement", il y a un souci en effet.
7 éliminations dont 3 pour cause de retrait d'investitures PS face au FN et 4 suite à mauvais score de liste FdG: l'absence d'alliance de premier tour avec le PS ou EELV (là, ça aurait été dur des deux côtés) aura souvent coûté cher.
Et ailleurs, des places rares ou mauvaises, tout de même.
En même temps, la stratégie, ou variation de stratégies, correspond à la position du MRC "entre PS et PC"...

[Oskial]

Ce mauvais résultat en terme d'élus pour le MRC interroge sur ce qui fonde l'existence même d'un courant politique : le MRC est un petit parti, confronté au fil des années à des scissions et dissidences jusqu'au départ de son membre fondateur et principale vitrine médiatique, Jean-Pierre Chevènement. Il est aujourd'hui condamné à être le supplétif de tel ou tel parti et n'a donc plus aucune représentativité réelle auprès des électeurs, à part deux ou trois personnalités locales. Il sert, du coup, lorsque les "grands" se partagent le gâteau, de variables d'ajustement. Heureusement, lorsqu'un grand veut montrer sa capacité de rassemblement en multipliant les étiquettes sur ces affiches, le MRC est alors mis en exergue...
Peut-être doit-on en revenir aux fondamentaux : ce qui fait la légitimité à être représenté dans une assemblée, c'est le poids politique que l'on a devant les électeurs. Et, à mon humble avis,cela ne peut se mesurer qu'en se confrontant au suffrage universel de manière autonome...

[Fabien]

Je ne sais pas jusqu'à quel point cela peut expliquer ses difficultés, mais en matière de scissions, le MRC bat tous les records! Qu'on en juge:
- l'AGR avec l'ancien sénateur Jean-Pierre Michel, en juin 2002, qui retournera assez vite au PS
- le MARS avec Eric Coquerel, en 2003 qui s'alliera avec le PCF et rejoindra plus tard le PG, l'une des partis à l'origine du FG
- République et Socialisme en juin 2009, qui rejoindra le FG (petit parti proche des options stratégiques du PCF, assez ouvert à des alliances avec le PS, au point que sa conseillère de Paris Marinette Bache siège et vote avec le PS!)
- et maintenant son fondateur lui-même, Jean-Pierre Chevènement, en juin 2015, pour se rapprocher de DLF (alors pourtant que Dupont-Aignan, qui a longtemps oscillé entre une ligne droitière à la De Villiers et une version de " l'union des républicains des deux rives" tentée un moment par "le Che", semble pencher clairement du côté de la première option).

Et je ne parle là que des dirigeants! Sans quoi il faudrait évoquer une Christine Tasin ex-MRC, ex-DLF et fondatrice du très mal nommé Riposte Laïque, ce groupe qui est sans doute ce qui se rapproche le plus du fascisme dans la France actuelle (et qui apporte un soutien, fut-il critique, au FN, ce qui montre bien les limites de la "normalisation" affichée du parti lepéniste, soit dit en passant)! Même si cette dame, qui a clairement tourné le dos aux valeurs républicaines du chevènementisme, est un cas à part...

Potentiellement, les idées souverainistes républicaines du MRC pourraient rencontrer un écho non-négligeable. Mais le parti est dans une impasse stratégique.
Le PS reste, malgré la brève parenthèse "ni-niste" de 2002, son partenaire privilégié. Mais c'est vraiment une alliance contre-nature tant l'évolution euro-libérale de la rue de Solférino semble inexorable...
Rejoindre Chevènement dans son rapprochement avec un NDA qui semble décidé à bien des égards à déborder Marine Le Pen sur sa droite serait étrange.
Le FG, déjà partenaire occasionnel, serait une option logique. Mais il est lui-même en pleine recomposition, pour ne pas dire en plein désarroi... Et les "ex" qui y son assez bien représentés ne seraient sans doute pas enchantés
L'aventure en solitaire. C'est suicidaire en apparence, faute de moyens suffisants. Mais le MRC a-t-il encore quelque chose à perdre?
Mais les chevènementistes pourraient aussi prendre du recul avec les combats électoraux pour mieux travailler à la diffusion de leur idées...

[Eco92]

On peut aussi y ajouter le très minoritaire Patrie et Citoyenneté, groupuscule créé par Bertrand Dutheil de La Rochère, ex-FN du MRC passé au Front National.

Après je ne sais pas si c'est un record de scissions, Laurent de Boissieu en voyait une 50aine issues des verts... Souvent il ne s'agit que d'un homme ou deux (ainsi les deux élus régionaux MRC ayant quitté leur parti pour EELV n'ont pas créé de micro-parti mais ils auraient pu s'ils en avaient envie, ça n'aurai pas eu grand poids).

Le départ de Chevènement était autrement plus fort, c'est rare qu'un parti à ce point formé sur un homme survive (même chichement) à son départ.

[Relique]

Le MRC est en effet en pleine interrogation sur son existence même. Je le sais bien pour avoir été un des acteurs et spectateur de la débâcle du congrès.

Les miettes que le PS consent à lui donner passent de moins en moins bien au travers de la gorge. Je crois que ces régionales ont montré à un certain nombre d'endroits une rupture claire avec le PS. Soit dans l'alliance avec le PCF au premier tour, soit à la suite des "trahisons" du PS (Nord et PACA, deux régions sur 4 où le MRC était avec le PS, et île de france où il n'y a plus qu'un élu suite à l'entre deux tours).

Le MRC se pose un peu la question de son existence, mais aussi l'existence et la recomposition de toute la gauche ! Vous l'avez dit, il n'est pas le seul parti à souffrir d'une certaine "déliquescence". Et enfin mais surtout, c'est la perte des valeurs qui ont fondé la République qui inquiète le plus ses militants. Il n'y a pas de carriériste au MRC (ils seraient bien cons d'y aller pour ça!), et il faut s'avouer que bien souvent (mais pas tout le temps) il s'agit de "compagnons de route" datant de plusieurs dizaines d'années. Leur existence en tant que parti ne les inquiète pas plus que le marasme social et économique dans lequel nous sommes plongés. Et l'absence d'alternative qui se dessinerait.

Le MRC va désigner en janvier un candidat pour la présidentielle (le meeting de désignation est déjà reservé pour le 7 février, et la procédure interne enclenchée). Je pense qu'il aura pour mission première de "naviguer à vue" dans la tempête que subit la gauche aujourd'hui... et peut-être de trouver (car l'incarner sera difficile) un phare qui lui convienne politiquement...

[manudu83]

Le MRC va désigner en janvier un candidat pour la présidentielle (le meeting de désignation est déjà reservé pour le 7 février, et la procédure interne enclenchée). Je pense qu'il aura pour mission première de "naviguer à vue" dans la tempête que subit la gauche aujourd'hui... et peut-être de trouver (car l'incarner sera difficile) un phare qui lui convienne politiquement...

Cette candidature est à mon avis symptomatique du mal qui touche la gauche, elle croit qu'il n'existe pas de vie en dehors de la présidentielle. Ma priorité qui devrait être celle de la majorité de la gauche, en finir avec la Veme présidentielle pour un régime parlementaire proportionnel.

Toute proportion gardée, la réussite du camp nationaliste en Corse dans un système proportionnel est le modèle de reconquête pour la gauche.

[Eco92]

Ceci nous sommes bien d'accord et la plupart des partis de gauche hors PS (ainsi que les centristes et le FN, tout ceux qui en profiteraient en somme) réclament cette proportionnelle, mais tant qu'elle n'existe pas hein... Système présidentiel rules, et c'est malheureux.

[Relique]

Toute proportion gardée, la réussite du camp nationaliste en Corse dans un système proportionnel est le modèle de reconquête pour la gauche.

Dire ça sur le fil du MRC, c'est une provocation ;)

[MiniM]

Toute proportion gardée, la réussite du camp nationaliste en Corse dans un système proportionnel est le modèle de reconquête pour la gauche.

Dire ça sur le fil du MRC, c'est une provocation ;)

Bah, les temps ont changé, c'est peut-être le problème du MRC. Son jacobinisme extrême ne cadre plus avec la réalité du terrain.