cevenol30 a écrit:Ploumploum, c'est un point de vue mais il me semble intéressant ici de voir ce qu'il y a derrière idéologiquement. (Pragmatiquement et tactiquement, il y a déjà le non-alignement sur Valls)
Le rapport au droit (existant à un instant T dans un Etat qui a son histoire, qu'on pourrait qualifier ici de postfranquiste et postimpériale) est probablement à géométrie variable par nature pour certaines tendances politiques dont le PCF. Une révolution, possibilité non absente de l'esprit de révolutionnaires, ce n'est pas parfaitement dans les clous de la légalité. Le droit peut être perçu comme instrument de domination du fort sur le faible. Un couplet de l'Internationale dit "l'Etat opprime et la loi triche". Bref, le légalisme béat n'est pas uniformément répandu - et l'admiration sans borne pour l'uniforme policier encore moins. En Catalogne, le changement a voulu qui plus est emprunter les voies du vote, donc de la légitimité et de la non-violence à défaut de légalité légaliste. Une démocratie qui interdit à des élus d'organiser un vote (ce qui fut le cas en Espagne) peut éventuellement paraître un paradoxe insurmontable à quelques électeurs au moins.
L'amitié entre les peuples peut fort bien s'exercer entre Etats-nations distincts et indépendants (ce qui ne veut pas dire sans traités entre eux). Une décolonisation consiste à séparer des peuples auparavant unis sous la bannière de l'un pour avoir éventuellement une amitié entre Etats et peuples distincts et indépendants - or toute une partie de la gauche s'est construite ou reformée dans l'anticolonialisme, notamment lors de la fin du conflit algérien. Le PCF soutient par exemple les Sahraouis qui ne veulent pas faire partie de la nation marocaine.
Quant au choix susmentionné de la candidate, c'est finaud: non seulement la personne est un brin connue mais elle est apparue dans ce film tourné par... François Ruffin, député FI! Jusqu'où va se nicher la concurrence... Le PCF semble prêt à utiliser toutes ses habituelles ficelles pour gagner le moindre dixième de point. Cela peut être dur et finir sur un score digne de R. Hue ou M-G. Buffet aux présidentielles... et encore, si la liste atteint 3,5% (sans alliance significative comme avec Génération-s, du moins), ce serait déjà un beau score. Gagner des dixièmes sans avoir d'élus peut sembler vain mais l'est moins si l'on considère que cette élection est une occasion de "se compter" et que le score local aux européennes pourrait entrer en ligne de compte pour la répartition des places entre formations politiques alliées pour les municipales ou régionales...
Le choix de cette candidate ouvrière démontre la criante sous-représentation des ouvrières et des couches populaires en général au sein du Parlement européen. Vu les sondages actuels, le PCF n'a que peu de chances d'avoir des élus à Strasbourg en mai prochain. Très peu d'ouvriers devraient être élus, d'autant plus qu’Édouard Martin se retire. En Allemagne, signalons la présence en deuxième place (éligible) du mineur d'Essen (Ruhr) Guido Reil (ex-SPD) sur la liste de l'AfD. Porion et syndicaliste à la mine Prosper-Haniel de Bottrop, la dernière active dans la Ruhr (elle ferme en décembre 2018, comme la mine d'Ibbenbüren, au nord de la Westphalie). Il ne restera à la fin de l'année comme mines de charbons actives en Allemagne, que les mines de lignite à ciel ouvert, comme dans les bassins de Cologne ou de Lusace.