Jean-Philippe a écrit:Questions pour Hashemite (puisqu'il est demandeur) : une cohabitation est-elle possible (un parlement dominé par les partisans de José Serra et la présidence conservée par le PT) ?
Quels sont les rapports de force au parlement actuel et quelles sont les tendances pour celui-ci ?
«Dilma» fait la course en tête
Les indécis qui comptaient sur le dernier débat télévisé entre les quatre principaux candidats à l'élection présidentielle en ont été pour leurs frais. Commencée tardivement, à 22h30 -après la sacro-sainte telenovela - sur le canal Globo, le plus regardé du Brésil, cette cinquième rencontre, jeudi soir, n'a jamais réussi à sortir d'un ton figé. Même les couleurs étaient effacées. Alors que pendant toute la campagne Dilma Rousseff, la candidate adoubée par le président sortant, Luiz Inacio Lula da Silva, est apparue en rouge vif, symbole du Parti des travailleurs (PT), elle portait ce soir-là soir un rose pâle.
Au cours d'un débat dans lequel l'animateur ne joue qu'un rôle de figurant -les questions venant des intervenants, à partir de thèmes de leurs choix ou tirés au sort - Dilma n'a jamais adressé la parole à son principal adversaire, l'ex-gouverneur de Sao Paulo José Serra, du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB), qui ne l'a jamais non plus interpellée, pendant les deux heures du programme. C'est Marina Silva, la candidate des Verts, qui les a le plus attaqués, dans une tentative de figurer au second tour. À 80 ans, Plinio de Arruda Sampaio, candidat du Parti Socialisme et Liberté (PSOL), s'est, comme toujours, montré le plus facétieux. Crédité de 1% des intentions de vote, il a répété que la seule solution aux maux du Brésil était de cesser de rembourser sa dette, accusant ses trois partenaires d'être vendus au néolibéralisme.
Un débat sans vainqueur
«L'absence de confrontation est accentuée par le format du débat. Les questions viennent des candidats, qui en profitent pour faire leur propagande», analyse Marcus Figuereido, politologue à l'université d'État de Rio de Janeiro (Uerj). Dilma Rousseff s'est contentée de rappeler le bilan positif du gouvernement Lula, en promettant de poursuivre son travail, alors que José Serra revenait sans cesse à sa propre gestion de la mairie puis de l'État de Sao Paulo.
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Aucun des adversaires de la candidate en tête n'a fait mention des scandales politiques relayés par la presse ces dernières semaines. Le 16 septembre, Erenice Guerra, ex-bras droit de Dilma Rousseff, à laquelle elle a succédé au poste de chef de la Maison civile - équivalent local de premier ministre -, a démissionné après que son fils a été accusé de trafic d'influence. Évoquer le thème de l'éthique a dû être jugé périlleux par José Serra. Le gouvernement de Fernando Henrique Cardoso (1994-2002), dont il était ministre, a également connu son lot de scandales. Surtout, attaquer les nominations de Lula, dont la popularité dépasse 80%, pouvait se retourner contre lui. «La traditionnelle cordialité des Brésiliens fait que les électeurs pénalisent les campagnes agressives. Ils veulent être informés, mais punissent le délateur», explique Alessandra Aldé, professeur de communication à l'UERJ.
Sans vainqueur, le débat redonne donc l'avantage à Dilma Rousseff. «C'est la grande gagnante, parce qu'elle n'a pas perdu. Quand on est en tête, il suffit de ne pas perdre pour l'emporter», résume Renato Rovai, qui dirige la revue Forum. Cette semaine, quatre sondages ont été publiés, donnant en moyenne à Dilma 53% des intentions de votes, ce qui lui permettrait d'être élue dès le premier tour, dimanche, une performance que même Lula n'a jamais réussie. Au Brésil, le vote est obligatoire. Selon l'analyste politique José Roberto de Toledo, «étant donné la marge d'erreur, le moindre incident au cours du dernier débat pouvait lui être fatal, et l'issue n'est toujours pas certaine». Jeudi, le Tribunal supérieur électoral a décidé qu'il serait possible de voter avec une simple carte d'identité, sans le titre d'électeur. La décision favorise Dilma, dont une grosse partie des suffrages vient des plus pauvres, souvent sans papiers. En juin, des inondations ont dévasté des dizaines de milliers de domiciles dans le Nordeste, détruisant une grande partie des titres d'électeurs.
Sans l'appui du Parti Vert (PV) de Marina Silva qui a décidé de garder une position "indépendante", les deux candidats à la présidence du Brésil se livrent une lutte indécise à quinze jours du second tour de l'élection.
Dilma Rousseff, 62 ans, la dauphine du président Luiz Inacio Lula da Silva, et le social-démocrate José Serra, 68 ans, ex-gouverneur de Sao Paulo, se disputent les vingt millions de voix de l'ex-candidate écologiste, cruciales pour remporter le scrutin du 31 octobre qui désignera le successeur de Lula, au sommet de sa popularité après huit ans de mandat.
"Dilma", comme l'appellent les Brésiliens, et M. Serra se sont livré un nouveau duel dimanche soir dans le cadre d'un second débat télévisé où la corruption a été le thème central. Exit "Dieu et l'avortement" qui avaient jusque là dominé la campagne du second tour, a souligné lundi l'éditorialiste du quotidien Folha de Sao Paulo, Eliane Cantanhede.
M. Serra a attaqué l'une des ministres de Lula et ex-collaboratrice de Dilma Rousseff accusée de trafic d'influence et contrainte de démissionner avant le premier tour tandis que la dauphine de Lula a dénoncé la gestion de l'Etat de Sao Paulo dont M. Serra était gouverneur jusqu'en mars.
"Les près de 20 millions (de Brésiliens) qui ont voté pour notre proposition ont montré une sensibilité très grande (...) pour les thèmes de l'environnement et du développement durable et je déplore que ces thèmes aient été ignorés", a déclaré lundi la candidate écologiste et évangéliste, Marina Silva, 52 ans.
Mme Rousseff était la grande favorite du premier tour le 3 octobre mais elle a commencé à perdre des voix avec les dénonciations de corruption envers son ex-collaboratrice, Erenice Guerra, mais surtout en raison de l'hémorragie des votes des chrétiens évangéliques et des catholiques.
Une forte campagne sur internet affirmant qu'elle était en faveur de la légalisation de l'avortement dans le plus grand pays catholique du monde, a fait migrer de nombreux électeurs pour la candidature de l'écologiste et ardente chrétienne, membre de l'église pentecôtiste Assemblée de Dieu.
Lundi, les évêques du sud-est du Brésil ont de nouveau affirmé dans une lettre ouverte "rejeter avec véhémence (...) tout type d'avortement" et "encourager (les électeurs) maintenant plus que jamais à donner leur vote au candidat qui respecte les principes éthiques et les critères de la morale catholique".
Cependant, la baisse de Mme Rousseff dans les sondages a réveillé les militants du Parti des Travailleurs (PT, gauche) de Lula et les mouvements sociaux, comme les paysans sans terre, qui se sont mobilisés sur internet et dans les rues sous le slogan "Réveille-toi Brésil!" contre "les forces conservatrices".
Un sondage de l'institut Datafolha diffusé ce week-end a montré que M. Serra stagnait à 41% des intentions de vote. "Il faut savoir maintenant si Dilma continuera à perdre des voix puisqu'elle a reculé de 48% à 47% (des intentions de vote) en une semaine", a souligné Datafolha.
"Dilma remonte dans le sud-est et conserve son avantage dans le nord et le nord-est. Ce ne sont pas de bonnes nouvelles pour Serra et la balance semble incliner en faveur de la candidate" de Lula, a déclaré à l'AFP l'analyste politique David Fleisher.
Dilma Rousseff, la dauphine du président Luiz Inacio Lula da Silva, a accentué son avance à plus de quinze points sur son adversaire social-démocrate José Serra dans les intentions de vote pour le second tour de la présidentielle brésilienne dimanche, selon un sondage Sensus publié ce soir.
L'enquête d'opinion montre que la candidate du Parti des Travailleurs (PT-gauche) de Lula obtiendrait 51,9% des suffrages exprimés contre 36,7% à Serra du Parti de la sociale démocratie brésilienne (PSDB-centre gauche), soutenu par la droite. Un sondage de l'institut Datafolha diffusé hier soir donnait un écart de 12 points entre les deux candidats, créditant Dilma Roussef de 56% des voix contre 44% pour Serra, et réalisé le 26 octobre.
Un débat sur les thèmes économiques et politiques
"Si l'élection avait lieu aujourd'hui, Dilma Rousseff, serait présidente", a déclaré le responsable de la Confédération nationale du transport qui finance le sondage Sensus, Clesio Andrade.
La remontée dans les sondages de Dilma Rousseff coïncide avec un changement des thèmes débattus dans la campagne électorale, a expliqué le directeur de Sensus, Ricardo Guedes. "La discussion émotionnelle et des valeurs (morales et religieuses, ndrl) a perdu de la force et on est revenu au débat rationnel, sur les thèmes économiques et politiques" qui favorisent la candidate du gouvernement en raison des succès du gouvernement Lula.
La candidate du Parti des travailleurs au pouvoir, Dilma Rousseff a passé haut la main hier l'épreuve du dernier débat télévisé face à son rival José Serra à deux jours du second tour de l'élection présidentielle au Brésil.
Diffusé sur la chaîne de télévision Globo, le débat faisait office de tentative de la dernière chance pour le candidat social-démocrate, devancé dans les sondages, de convaincre les électeurs indécis de lui confier leur voix lors du scrutin de dimanche.
Mais le format de l'émission - les candidats répondant aux électeurs - n'a pas permis à Serra de passer à l'attaque et le débat a donné lieu à des échanges policés entre les deux adversaires.
Comme elle l'avait fait tout au long de la campagne, Rousseff, dauphine du président sortant Luiz Inacio Lula da Silva, a mis en avant les avancées économiques réalisées par son mentor.
"L'économie est en forte croissance, 28 millions de Brésiliens ne vivent plus dans la misère et je tirerai les 20 millions restant hors de la pauvreté", a dit Rousseff, en bonne voie pour devenir la première femme à diriger le pays le plus peuplé d'Amérique latine.
Un sondage Datafolha publié vendredi crédite la candidate du PT de 50% d'intentions de vote contre 40% pour l'ancien gouverneur de Sao Paulo et candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2002 face à Lula.
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