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Vie et mort des partis

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Vie et mort des partis

Messagede Jean-Philippe » Ven 29 Jan 2010 15:02

Comme je l'ai écrit dans des commentaire concernant les régionales en Alsace et PACA, tout comme la Gauche Moderne, le MPF disparaîtra en même temps que son leader (De Villiers va avoir 61 ans en mars, donc une vie politique qui sera finie ou presque dans 10 ans maximum).
Je fais une paranthèse sur les autres partis de la dernière décennie disparus ou en voie de disparition : le RPF de Pasqua (disparu), le MRC (bientôt).
Même les nouveaux partis centristes (le Modem et l'AC) sont condamnés à moyen terme (10 ans). Respectivement sans Bayrou et sans Arthuis (qui a 65 ans), ils ne représentent presque rien, malgré leurs élus localement bien implantés. Le NC est fragile aussi sans ses députés, car son implantation locale est très inégale. Si la gauche gagne en 2012, ses élus nationaux seront moins nombreux d'où un problème de financement.
Les centristes se regrouperont quand les leaders actuels quitteront la politique, c'est à dire dans une dizaine d'années, le temps de cicatriser les plaies.
L'autre parti qui ne devrait pas survivre à la décennie 2010 est le PC, qui va fêter ses 90 ans cette année.

Quand au FN, l'après Le Pen risque de ne pas en être un si la fille succède au père. Mais cela se fera dans la douleur, avec des départs en nombre et une poursuite de l'érosion en militants et en suffrages, sauf dans quelques bastions.
Le PS a vécu tellement de crises qu'il tiendra encore longtemps, peut-être en changeant de nom. Les scissions (PC en 1920, PSA en 1958, MDC en 1993, PG en 2008, avec un effet décrescendo) ne l'ont jamais tué, même en 1920, car il se repose plus sur des idées et des valeurs que sur des hommes.
Au contraire, l'UMP est un aggrégat qui montre ses limites quand la crise le concerne. L'après-Sarkozy, plus ou moins lointain selon le résultat de 2012, s'annonce ouvert entre rivalités pour la direction et forces centrifuges qui s'affirment (CNI, DLR, parti radical, MPF, GM, centristes, gaullistes, libéraux...).

Comme sur les pierres tombales, on peut conclure ainsi "les partis meurent, les élus restent".
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Re: Vie et mort des partis

Messagede Bruno » Ven 29 Jan 2010 15:13

Je partage tout ton 1er paragraphe... Un parti créé par et autour d'un homme ne survit généralement pas très longtemps à son retrait de la vie politique.

Je suis moins optimiste que toi pour le FN qui a encore à mon avis (avec beaucoup de hauts et de bas c'est clair) de beaux jours devant lui... Sauf à ce que la droite parlementaire se durcisse durablement au risque de perdre son électorat centriste.

Pour les deux grands partie l'effet machine de guerre électorale leur assure de grands jours. les querelles se joue et se joueront à mon avis en interne plus pour prendre le contrôle de la machine que par des scissions, explosions...

La grande inconnue étant peut-être le développement de manière durable ou non du courant écologiste
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Re: Vie et mort des partis

Messagede Jean-Philippe » Ven 23 Avr 2010 19:23

Cela faisait des mois que cela couvait, Bruno Retailleau a annoncé qu'il quittait le MPF, le parti présidé par Philippe de Villiers.
C'est une perte importante après celle des époux Bompard, et d'autant plus symbolique qu'elle touche le MPF dans son fief vendéen. En effet, il est sénateur depuis 2004, premier vice-président du conseil général (élu depuis 1988 dans le canton de Mortagne-sur-Sèvre), et désormais ex-vice président du MPF. Il a expliqué qu'il «ne se retrouvait plus» dans la stratégie d'un mouvement qu'il a rejoint en 1994, à sa création. «Il n'a plus rien d'une aventure collective. Je ne sais d'ailleurs pas où il va, ni quelle est son utilité. Il est devenu inaudible.» Il semblait notamment opposé à l’arrivée d’anciens transfuges du FN comme Jacques Bompard ou Guillaume Peltier, partis depuis.

Lors d'une conférence de presse, Bruno Retailleau a reconnu qu'il «n'était plus sur la même longueur d'ondes» que Philippe de Villiers. Pour lui, cette démission n'aura pas de conséquences sur la gestion du conseil général. «Je ne mélange pas la politique nationale et l'aspect départemental. Quitter un parti, ce n'est pas abandonner des responsabilités qu'on tient d'une élection.»

En janvier, suite aux propositions de Fillon de nommer Retailleau secrétaire d’Etat à l’économie numérique, ce dernier avait été exclu du Puy-du-Fou par De Villiers, y voyant une attaque à l'aube de la campagne européenne, alors qu'il faisait partie de l'équipe gérant le parc d'attraction depuis 1985
. http://ouest.france3.fr/info/pays-de-la ... 84383.html

Demain, Retailleau sera l'invité de la Voix est libre sur France 3.

Le MPF disparaîtra dès que De Villiers (61 ans) ne sera plus président du conseil général. 2014 vera la fin de son mandat européen et, peut-être, des conseils généraux. Peut-être sa chute sera-t-elle plus précoce.
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Re: Vie et mort des partis

Messagede Jean-Philippe » Dim 3 Oct 2010 10:58

Jean-Philippe a écrit:Le MPF disparaîtra dès que De Villiers (61 ans) ne sera plus président du conseil général. 2014 vera la fin de son mandat européen et, peut-être, des conseils généraux. Peut-être sa chute sera-t-elle plus précoce


Je ne pensais pas que ma dernière phrase deviendrait aussi vite réalité :D .

De Villiers vient tout juste d'annoncer qu'il quittait le conseil général que déjà les autres partis situés à la droite du MPF cherchent à capter son électorat. Si dans l'Ouest, l'UMP devrait être le principal bénéficiaire de cette disparition programmée, ailleurs l'extrême droite peut également en profiter.

La question est : quand le MPF disparaîtra réellement ? D'ici un an peut-être ou en 2014. En tout cas, en cas d'implosion de l'UMP, le rapprochement avec les élus UMP partisans de la ligne sécuritaire (L Luca, Ciotti, Mariani...) ne se fera pas attendre.

Tentatives de captation d’héritage après la démission de Philippe de Villiers
La décision de Philippe de Villiers de démissionner de la présidence du conseil général de Vendée attise les convoitises à l’extrême droite.
Depuis 1992 et la campagne contre le traité européen de Maastricht, Philippe de Villiers essayait d’occuper une place à part sur l’échiquier politique français : « flotteur droit » de la droite parlementaire, pouvant tirer jusqu’à l’extrême tribord…

Ses tentatives n’ont pas toujours été couronnées de succès, loin de là. On se souvient du divorce violent d’avec Charles Pasqua après les européennes de 1999, laissant les souverainistes de droite orphelins d’un mouvement. Et son dernier score (4,8%), à ce scrutin en 2009, avec la liste Libertas a fini de doucher les espoirs présidentiels de Philippe de Villiers.

BATAILLE D’HOMMAGES ENTRE LE FN ET LES IDENTITAIRES

Au final, le MPF de Philippe de Villiers n’aura jamais réussi à dépasser ses bastions que sont la Vendée et l’ouest de la région parisienne. Ainsi, le MPF n’a jamais percé dans le sud-est de la France. Et n’a pas pu accomplir sa mission première, à savoir siphonner les voix du FN au profit de la droite parlementaire.

Son retrait de la vie politique ouvre donc des perspectives dans une partie de l’extrême droite qui cherche à récupérer ce qui demeure de troupes et d’élus villieristes.

C’est ainsi que Marine Le Pen a, vendredi 1er octobre, devant les militants des Yvelines- département où les Villiéristes ont toujours réalisé de bons résultats électoraux- rendu « hommage » à Philippe de Villiers. Celle qui lors des européennes de 2009 n’avait pas de mots assez durs pour qualifier le « Vicomte », a, cette fois ci, estimé avec une certaine tendresse, que « malgré certaines incohérences dans son combat », il y avait chez lui « une partie de sincérité ». Et a appelé les militants du MPF à rejoindre les rangs du Front national.

Le Bloc identitaire (BI) veut aussi capter l’héritage de Philippe de Villiers. Dans un texte intitulé « Démission de Philippe de Villiers : poursuivre le combat avec les Identitaires », le Bloc rend, lui aussi, un vibrant hommage à M. de Villiers et à « ses trente ans d’un combat politique marqué par l’amour de sa région, par l’amour de la France et par la défense de notre civilisation (…) L’heure est aujourd’hui à la poursuite de son combat et de son œuvre». Signée par six anciens membres et cadres du MPF, cette lettre appelle aussi les anciens militants villiéristes à adhérer au Bloc.

En tout cas, les passerelles entre MPF et BI ne sont pas nouvelles. On se souvient que la constitution de la liste de la Ligue du Sud en provence Alpes Côte d’Azur aux élections régionales de 2010 (2,69% des voix) a été l’œuvre d’un rapprochement entre le Bloc et Jacques Bompard, maire d’Orange, ex-FN, qui avait rejoint le MPF quelques années plus tôt. Un des plus proches conseillers de M. Bompard et de sa femme est d’ailleurs André-Yves Beck, influent auprès de la direction des identitaires.


http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2010/10/03/tentatives-de-captation-d%e2%80%99heritage-apres-la-demission-de-philippe-de-villiers/
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Re: Vie et mort des partis

Messagede Robespierre » Lun 4 Oct 2010 13:05

On pourrait être d'accord avec la thèse de Jean-Philippe sur la disparition des mouvements essentiellement incarnés par des personnalités ... sauf qu'on a l'exemple du PRG, parti plus que centenaire, sans réel leader et qui a réussi à survivre jusqu'à présent.

On a aussi de nombreux exemples parmi le "chapelet" de formations issues du centrisme (radicaux valoisien, etc) et dont l'histoire du groupe RDSE du Sénat en est l'émanation la plus concrète.

Or, une récente disposition législative va rendre moins inéxorable la disparition des formations politiques :
J'ai à l'esprit l'article 36 D (inséré par voie d'amendement) de l'actuel projet de réforme des collectivités territoriales.

Cet article élargit le financement public des partis politiques sur la base de leurs résultats locaux (élection des conseillers territoriaux), et non plus seulement de leurs résultats des législatives, avec des critères trés larges : dès 1% des suffrages exprimés, dans un minimum de 15 départements et dans au moins 350 cantons.

Cet élargissement aura pour conséquence la multiplication des candidats et donc la survie des formations via un système d'exploitation des candidatures d'opportunité plutot que convictionnelle.
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Re: Vie et mort des partis

Messagede Zimmer » Lun 4 Oct 2010 19:31

D'après le secrétaire général du MPF, Patrick Louis, Philippe de Villiers n'aurait pas l'intention de quitter la politique.

Par ailleurs, le site internet du parti villiériste, en une de sa page d'accueil, se fait l'écho d'un récent sondage paru dans le Figaro Magazine, selon lequel 19 % des Français et 23 % des sympathisants de droite souhaiteraient que celui qui n'avait pas encore annoncé sa démission du conseil général de la Vendée, au moment où l'enquête a été réalisée, intègre le gouvernement à l'issue du prochain remaniement.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/10/04/97001-20101004FILWWW00604-mpf-villiers-ne-quitte-pas-la-politique.php

http://www.pourlafrance.fr/

http://www.pourlafrance.fr/actualites/Reactions-politiques/philippe-de-villiers-au-gouvernement-?.html
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Re: Vie et mort des partis

Messagede vudeloin » Jeu 20 Jan 2011 14:09

Un beau sujet pour dire qu’à mon avis, la forme parti n’est pas du tout dépassée mais qu’elle est juste soumise, au moins depuis l’installation de la IIIe République au sortir de la crise de Panama, aux aléas de l’incarnation des grands courants d’opinion.
Il est par exemple de bon ton de citer que le Parti radical existe depuis plus de cent ans, et c’est le cas, même si les héritiers de Clemenceau, Caillaux et d’autres se partagent dans des organisations d’influence plutôt réduite sur le flanc gauche comme sur le flanc droit de l’échiquier politique.
Mais le PCF existe depuis 90 ans, même s’il ne tient pas forcément la grande forme et qu’on en prédit la disparition depuis au moins 20 ans et le PS est l’héritier d’une longue tradition politique qui a commencé avec une SFIO constituée en 1905 sous la forme unifiée…
Sans reprendre les vieux schémas ( révolutionnaires, réformistes, orléanistes et légitimistes ) qui ont été définis par d’autres bien plus célèbres que moi, le fait est que les partis politiques actuels ne sont que les continuateurs de forces politiques antérieures qui ont pu changer de nom, d’appellation, de dirigeants, de recrutement social et j’en passe, au fil du temps, mais qui ont, toutes, à leur manière, occupé l’un des créneaux définis par ces grandes classifications.
C’est à dire que le FN peut disparaître, il y aura toujours dans l’opinion publique de droite ( le courant légitimiste, autoritaire ou bonapartiste, c’est au choix ) un courant porteur des idées qu’il défend et qui se fondra dans une autre construction politique, comme ils purent être un temps incarnés par le gaullisme ou, assez étrangement, par certains indépendants.
Le même réflexion vaut pour le MPF qui peut fort bien disparaître pour mieux renaître, si j’ose dire, dans un des satellites de l’UMP.
Une UMP qui, au demeurant, ne me semble pas tout à fait viable sous la forme que nous lui connaissons, et pour laquelle je crains qu’un échec majeur en 2012 ne finisse par causer la dilution et favorise les scissions…
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Re: Vie et mort des partis

Messagede vudeloin » Jeu 20 Jan 2011 16:27

Pour mémoire et ne prendre que l'exemple du parti gaulliste, nous avons d'abord eu le RPF, devenu ensuite l'ARS, une fois que De Gaulle s'est replié sur la Boisserie, et qui est revenu en 1958 sour le nom d'Union pour la Nouvelle République - Union Démocratique du Travail ( le groupement constitué autour de Philippe Dechartre et qui a notamment travaillé à rallier les syndicalistes CTFC au gaullisme ), puis Union Démocratique Ve République en 1967, devenue Union de Défense de la République en 1968, pour les élections anticipées, rebaptisée Union des Démocrates pour la République en 1971, avant de se transformer en Rassemblement pour la République en décembre 1976 au Congrès de la Porte de Versailles et de devenir l'élément principal de l'UMP actuelle à sa création.
Les noms changent, mais le contenu de l'emballage est toujours le même - ou presque.
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Re: Vie et mort des partis

Messagede Zimmer » Jeu 26 Jan 2012 00:14

Le conseiller régional des Pays de la Loire et maire d'Olonne-sur-Mer (Vendée), Yannick Moreau, quitte le MPF.

« L’évolution de la vie politique française ne place plus le mouvement en situation de jouer un rôle de premier plan dans le débat politique national », indique-t-il dans un communiqué, ajoutant : « J’ai décidé de quitter le MPF sans adhérer à un autre parti. »

http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Yannick-Moreau-le-maire-d-Olonne-sur-Mer-demissionne-du-MPF_40771-2036308-pere-pdl_filDMA.Htm
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Re: Vie et mort des partis

Messagede vudeloin » Jeu 26 Jan 2012 02:45

En fait, un parti peut disparaître, en tout cas sous sa forme x à un moment t, comme on dit...
Reste que les idées qu'il porte, le terreau idéologique sur lequel il a pu se développer peuvent fort bien rester, en attendant de se fixer sur ou dans une nouvelle organisation.
Le CDS n'existe plus et le Modem peut disparaitre, par exemple, il n'en reste pas moins qu'il existera encore quelques temps, dans le paysage politique français, un parti d'inspiration démocrate chrétienne qui optera peut être pour un nouveau sigle, un nouveau nom, de nouvelles alliances, mais qui traduira la permanence des idées mêlant ici respect de la loi du marché, doctrine sociale de l'Eglise et engagement européen, dans les faits.
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