Vie interne du Modem

[Eco92]

Pour donner une idée la section Modem de la Mayenne a élu sa présidente et les chiffres ont été publié. J'ai été surpris car l'on pourrait imaginer un "gros" groupe car historiquement centriste (même s'il y a aussi eu une grosse déperdition vers l'UDI et l'Alliance Centriste puis LREM avec Jean Arthuis) et qu'une députée (sur trois) est élue dans le Sud. Certes le parti a toujours été plus un parti de notables et élus que de masse (peut-être un peu moins en 2007-2008) mais tout de même les chiffres sont très bas.

La députée Géraldine Bannier a été élue présidente avec 40 % de participation. Seule candidate, le chiffre n'est pas surprenant, mais il est aussi indiqué avec une citation de la néo-présidente que le parti comporte "une vingtaine d'adhérents". J'avoue avoir été assez surpris de me dire qu'EELV pouvait avoir plus de membre que le Modem dans cette terre de centrisme.

https://leglob-journal.fr/geraldine-bannier-prend-la-tete-du-modem-en-mayenne-par-leglob-journal/

[myckilem]

Pour donner une idée la section Modem de la Mayenne a élu sa présidente et les chiffres ont été publié. J'ai été surpris car l'on pourrait imaginer un "gros" groupe car historiquement centriste (même s'il y a aussi eu une grosse déperdition vers l'UDI et l'Alliance Centriste puis LREM avec Jean Arthuis) et qu'une députée (sur trois) est élue dans le Sud. Certes le parti a toujours été plus un parti de notables et élus que de masse (peut-être un peu moins en 2007-2008) mais tout de même les chiffres sont très bas.

La députée Géraldine Bannier a été élue présidente avec 40 % de participation. Seule candidate, le chiffre n'est pas surprenant, mais il est aussi indiqué avec une citation de la néo-présidente que le parti comporte "une vingtaine d'adhérents". J'avoue avoir été assez surpris de me dire qu'EELV pouvait avoir plus de membre que le Modem dans cette terre de centrisme.

https://leglob-journal.fr/geraldine-bannier-prend-la-tete-du-modem-en-mayenne-par-leglob-journal/

Je suis assez d'accord. Sur le cas particulier de la Mayenne, ce n'est pas du tout un des départements forts du MoDem. Geraldine Bannier était de mémoire la seule maire MoDem du département en 2017. Donc, il est très probable que la majorité des forces soit partie avec Jean Arthuis depuis plus de 10 ans.

[myckilem]

https://www.leparisien.fr/politique/modem-francois-bayrou-tente-de-reprendre-sa-liberte-face-a-lrem-09-03-2021-8427848.php

Ce genre d'article avant la présidentielle et avant le scrutin régional qui va être compliqué pour le MoDem au vu des tensions autours des régions dirigées par la droite n'a rien de surprenant. Toutefois, le constat après 4 ans de coalition avec LREM n'est pas fou.

- Il a fallu batailler pour que le MoDem ait un nombre correct de candidats aux législatives (On se souviendra de la colère que Bayrou a piqué à ce moment-là.)

- La proportionnelle (qui était la grande promesse du ralliement de Bayrou à Macron) n'a pas été réalisée et est renvoyée par les cadres de LREM à la saint glinglin.

-Les deux partis ont été incapables de s'entendre lors des scrutins locaux et sénatoriaux (ce qui a dû faire perdre quelques sièges au sénat à la majorité au passage).

-Le MoDem n'a pas toujours été bien traité dans la répartition des postes dans les gouvernements successifs. Il a fallu à chaque fois batailler pour obtenir des places.

- Bayrou se sent apparemment de moins en moins écouter dans la majorité.

Bref, il y a beaucoup d'éléments qui ne font pas le bonheur du patron du MoDem.

Bon après, il faudra reconnaître à cette alliance qu'elle a sauvé le MoDem après 10 ans passés dans le désert. Elle a permis l'élection de nombreux députés MoDem qui ne seront peut-être pas prêts à lâcher leur place pour les beaux yeux de Bayrou (certains députés MoDem avaient quitté le navire avant de revenir à la maison grâce à leur investiture).

Maintenant, Bayrou va devoir négocier un nouvel accord avec LREM pour sauver les sortants et obtenir plus de places aux législatives. Donc, il doit faire sentir sa valeur auprès du patron. Après, il est aussi probable que le décès de Marielle de Sarnez ait marqué un coup durable au maire de Pau et qu'il sait au fond de lui-même que c'est la fin pour lui. Il cherche peut-être un dernier grand coup à faire avant de raccrocher.

[myckilem]

https://www.mouvementdemocrate.fr/actualites/marc-fesneau-nomme-premier-vice-president-du-mouvement-democrate-image-4313-image

Marc Fesneau (50 ans), Ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, devient premier vice-président du MoDem après la disparition soudaine de Marielle de Sarnez.

Cette nomination est logique au vu du parcours de Fesneau, secrétaire général du parti jusqu'en 2017, puis président du groupe MoDem à l'AN entre 2017-2018 avant de devenir ministre en 2018.

Je me demande dans quelle mesure Bayrou ne se choisit pas un successeur.

[LeysinNight]

https://www.mouvementdemocrate.fr/actualites/marc-fesneau-nomme-premier-vice-president-du-mouvement-democrate-image-4313-image

Marc Fesneau (50 ans), Ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, devient premier vice-président du MoDem après la disparition soudaine de Marielle de Sarnez.

Cette nomination est logique au vu du parcours de Fesneau, secrétaire général du parti jusqu'en 2017, puis président du groupe MoDem à l'AN entre 2017-2018 avant de devenir ministre en 2018.

Je me demande dans quelle mesure Bayrou ne se choisit pas un successeur.

François Bayrou, aura 70 ans le 25 mai prochain et nous pouvons dire, qu'il est en fin de carrière. Après il faut se poser une question légitime, quelle avenir pour la vie voir la survie du MoDem, quand Bayrou partira?

Il faut pas oublier que ce parti fut créer en 2007 pour assouvir les ambitions présidentielles de son leader (comme Chirac à l'époque avec le RPR).

Ce parti, pourtant héritier d'un grand mouvement qu'était l'UDF (le parti le plus riche des élus locaux dans les années 1980, 1990) n'a jamais réussi à percer et si aujourd'hui, il a encore quelques élus ici ou là, c'est grâce à des alliances. Seul il y arrivera pas.

Pour l'après Bayrou, car il faut bien y penser, je vois deux favoris et un outsider. Le premier est justement Marc Fesneau, qui a occupé tant de postes au sein du parti et qui est aujourd'hui un ministre reconnu, Patrick Mignola, le président du groupe parlementaire et enfin le secrétaire général Jean-Noël Barrot, jeune et ambitieux dont on murmure qui pourrait entrer au gouvernement.

[myckilem]

Pour l'après Bayrou, car il faut bien y penser, je vois deux favoris et un outsider. Le premier est justement Marc Fesneau, qui a occupé tant de postes au sein du parti et qui est aujourd'hui un ministre reconnu, Patrick Mignola, le président du groupe parlementaire et enfin le secrétaire général Jean-Noël Barrot, jeune et ambitieux dont on murmure qui pourrait entrer au gouvernement.

Je suis assez d'accord. Les régionales sur ce point vont être essentielles pour Marc Fesneau puisqu'il gagnera en légitimité s'il emporte la présidence de la région Centre-Val-de-Loir.

Sur l'avenir même du MoDem : Toute la question va se reposer sur la capacité du nouveau leader du MoDem à porter une candidature lors d'une élection présidentielle. C'est ce qui fédèrera les troupes et cela que le parti change de nom ou de forme comme Bayrou a pu le faire en 2007 avec l'UDF.

Après, le parti est très fragile. Il a eu du mal à se reconstruire grâce aux gains de 2017. La communication sur les réseaux sociaux du MoDem est loin d'être efficace par exemple.

[pmf]

Le Modem n'est pas l'héritier plein et entier de l'UDF car bon nombre de Membres éminents de l'UDF se sont retrouvés dans l'UMP.

Le Modem est, de mon point de vue, l'héritier du Centre Démocrate, devenu Centre des Démocrates Sociaux, puis Force Démocrate, si je me souviens bien. Il a existé aussi un Groupe UDF à l'Assemblée Nationale de 2002 à 2007 et ce Groupe préfigurait, pour partie, le futur Modem, puisque le Président du Groupe UDF s'appelait François Bayrou, et que c'est à partir de sa Présidence de Groupe qu'il a pu préparer sa candidature à la Présidentielle de 2007, tout en s'appuyant sur le réseau militant et plus qu'il avait constitué autour de sa candidature à la Présidentielle de 2002.

Le Modem incarne aussi en France un courant politique, relativement important, hérité du catholicisme social, même si ce courant de pensée s'est séparé en deux branches, celle traditionnelle du catholicisme social et celle nouvelle des chrétiens, devenus de gauche, que nous appelions au Parti Socialiste, les Cathos, ayant pris une place importante au sein du courant dit Rocard ou des Rocardiens.

[Alambic]

Il a existé aussi un Groupe UDF à l'Assemblée Nationale de 2002 à 2007 et ce Groupe préfigurait, pour partie, le futur Modem, puisque le Président du Groupe UDF s'appelait François Bayrou, et que c'est à partir de sa Présidence de Groupe qu'il a pu préparer sa candidature à la Présidentielle de 2007, tout en s'appuyant sur le réseau militant et plus qu'il avait constitué autour de sa candidature à la Présidentielle de 2002.

Si je m'en tiens à mes souvenirs de cette époque que Wikipédia semble confirmer, c'était Hervé Morin qui était président du groupe UDF à l'Assemblée entre 2002 et 2007.

[myckilem]

Effectivement, de 2002 à 2007, c'était Hervé Morin. François Bayrou a été président du groupe de 97-98.

[VincentLP92]

Le Modem n'est pas l'héritier plein et entier de l'UDF car bon nombre de Membres éminents de l'UDF se sont retrouvés dans l'UMP.
Le Modem est, de mon point de vue, l'héritier du Centre Démocrate (...)
Le Modem incarne aussi en France un courant politique, relativement important, hérité du catholicisme social, même si ce courant de pensée s'est séparé en deux branches (...).

Je suis assez largement d'accord. Le Modem incarne une tradition française réellement centristes et inspiré de l'humanisme chrétien. Selon les période, on a pu parler de christianisme social, de démocratie chrétienne... Ses incarnations partisanes ont été diverses, mais la référence reste le MRP (il me semble d'ailleurs que c'est l'amicale du MRP qui possède les murs du siège du Modem).
Le MRP hier, le CD ensuite ou le Modem aujourd'hui sont réellement centristes car ils ont la capacité à s'allier à la fois à la droite ou à la gauche, au gré d'alliances locales ou de majorité de circonstances.

L'UDF marque paradoxalement l'ancrage à droite de cette famille, qui est ainsi uni avec les authentiques libéraux. La création de cette confédération du centre-droit est à la fois un tour de force de Giscard (qui veut équilibrer sa majorité face au RPR gaulliste) et un produit de la bipolarisaiton qui s'installe dans les années 70 et qui va durer 30 ans.
La progressive évolution de l'UDF (confédération lache) au Modem (parti centriste) sous la présidence de Bayrou n'est possible que parce que les tenants de alliance indéfectible à droite quitte le parti pour en fonder d'autres. Ainsi, la création de l'UDI se veut la reproduction de celle de l'UDF. La caricature en est le parti Les Centristes, qui proclame ne pouvoir s'allier qu'avec la droite !

La conjoncture politique française a enfin permis à cette tradition centriste d'inspiration chrétienne de former une majorité avec le courant social-libéral qu'incarne Macron (et qui n'avait guère d'expression politique propre jusqu'à présent). Mais cela reste conjoncturel et le Modem a systématiquement besoin de partenaire (de parrain ?) trop souvent plus fort que lui.
En Allemagne, ça marche bien depuis longtemps (les grande coalition germanique sont-elles autre chose d'une alliance entre socio-libéraux et authentiques démocrates-chrétiens ?). Mais eux, ils ont la proportionnel.

Quand aux cathos de gauche, il ne faut surtout pas les limiter aux rocardiens. On en trouvait dans tous les courants du PS (et notamment au CERES), et aussi dans d'autres partis. Par ex au PSU, et eux (ou leurs héritiers) finiront chez les Verts.