En effet, sur les 9 provinces du pays la commission électorale donne la victoire électorale à Ping dans huit. Le fait toute la différence avec plus de 99,93 % de participation contre 59,46% en moyenne. Bongo y recevrait 95,46% des voix.
Un différentiel était déjà net en 2009, mais pas aussi délirant. On notera que quand toutes les provinces étaient dépouillées sauf celle ci, Bongo avec 60 000 voix de retards, retard qu'il a miraculeusement rattrapé en obtenant 65 000 voix dans sa province, de justesse.
C'est clairement grotesque.
« Les partisans du leader de l’opposition ont fait leurs propres calculs. Selon leur décompte, transmis à Libération, 29 114 personnes ont voté dans le Haut-Ogooué (et non 68 399, comme indiqué sur le PV officiel). Ali Bongo arriverait bien en tête avec 24 910 des voix (soit 86% des suffrages exprimés), un score insuffisant pour combler l’écart national avec Jean Ping. Celui-ci remporterait donc l’élection avec 38 000 voix d’avance. "Nous avions des représentants légaux dans chaque bureau de vote, même dans le Haut-Ogooué, précise un responsable occidental de l’équipe de campagne de Jean Ping. Nos chiffres sont tout simplement ceux des procès-verbaux, que nous avons transmis à la mission européenne d’observation des résultats." »
http://www.liberation.fr/planete/2016/09/01/dans-le-haut-ogooue-le-score-de-bongo-trop-gros-pour-etre-vrai_1476181On notera que Jean Ping n'est pas un jeune perdreau immaculé, à 73 ans c'est un ex lieutenant de Bongo père, vieux routier de la politique il a aussi été quelques temps le beau frère d'Alo Bongo, oncle de deux enfants de Ping et Pascaline Bongo (qui avait hésité à se présenter contre son frère à la mort du père). Il reste qu'il a été un temps en rupture et incarne l'opposition à ce jour.
Il est soutenu par le chef de l’État congolais, Denis Sassou Nguesso, et le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema. le soutien de la France semble acquis, même si cela reste très diplomatique (Paris condamne un scrutin dont les conditions de dévoilement on été mauvaises et souhaite que les PV de bureaux soient publié, tout comme la commission européenne).
Bongo aurait, lui, le soutien de Paul Biya, le président du Cameroun, qui aurait fait envoyer 400 soldats soutenir Bongo (en 2009 il avait fait de même).
https://www.mediapart.fr/journal/international/010916/gabon-lopposant-jean-ping-compte-sur-le-soutien-de-la-france?onglet=full