cevenol30 a écrit:La présidentielle suivante pour élire le successeur de Solis a commencé: le premier tour du 4 février donne semble-t-il en tête
Fabricio Alvarado du parti Restauration nationale (évangélique) avec environ 25% des voix
et en second Carlos Alvarado (pas de lien de parenté pourtant) avec 21,4%
La campagne s'est beaucoup concentrée sur la question du mariage homosexuel, recommandé (sans caractère obligatoire) par la cour interaméricaine des droits de l'homme et vivement contesté notamment par le candidat arrivé en tête.
http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... _3222.html
Fabricio Alvarado n'est pas un pasteur mais un prédicateur et chanteur/guitariste évangélique chrétien, ainsi que l'unique député du Parti restauration nationale dans l'ancienne législature (2014-2018). Très conservateur sur les questions sociétales (il propose de sortir du système inter-américain des droits de l'homme et critique la décision de la cour IDH comme une atteinte à la souveraineté nationale), il est également de droite sur les questions économiques et fiscales.
La décision de la cour IDH est de caractère obligatoire pour le Costa Rica. Le marriage homosexuel est devenu le principal enjeu de la dernière partie de la campagne électorale (depuis le début janvier), ce qui explique le succès incroyable de Fabricio.
Carlos Alvarado, jeune ancien ministre du gouvernement sortant, est le candidat du Parti action citoyenne (PAC), au pouvoir depuis 2014. Au contraire de Fabricio, Carlos Alvarado est très libéral/progressiste sur les questions sociétales dont le marriage homosexuel (mais aussi la fécondation in vitro, l'éducation sexuelle, les droits LGBTI etc.). Il est plus modéré, mais néanmoins de centre-gauche, sur les sujets économiques.
Dans les résultats complets:
Antonio Álvarez Desanti, politicien aguerri, candidat du Parti libération nationale (PLN), parti de centre(-droite) et un des deux 'partis traditionnels' de l'ancien système partisan (depuis la fin de guerre civile de 1949 jusqu’à 2002/2006), termine troisième avec seulement 18,6%. C'est une défaite historique pour le PLN, qui est donc hors course pour le 2e tour (1 avril) et avec le pire score de son histoire (plus bas même que 2014).
Rodolfo Piza, candidat du Parti unité sociale-chrétienne (PUSC), parti de centre-droite et l'autre parti traditionnel, termine avec 16%, une nette augmentation sur son score en 2014 et les résultats du PUSC en 2010 et 2006.
Juan Diego Castro, le "Donald Trump costa ricain", avocat vedette et ancien ministre, obtient 9,5%. Il avait été en tête des sondages jusqu'au début janvier et donc un des 'phénomènes' de la campagne, mais il a été attaqué par ses rivaux et la vague est retombé.
Rodolfo Hernández du Parti républicain social-chrétien (PRSC), dissident de l'aile 'calderoniste' (sociale-chrétienne) du PUSC, obtient 5%.
Autres faits marquants :
La défaite sanglante du très droitier et conservateur (malgré le nom) Mouvement libertaire (ML) et de son chef, Otto Guevara, dans sa cinquième tentative : 1% (et 0 sièges). Il avait obtenu 11% en 2014 et 21% en 2010.
La chute brutale du Frente Amplio de gauche, phénomène de l'élection de 2014 (17%) : seulement 0,8% (mais il conserve un siège sur les 9 de 2014).