anjou49 a écrit:Pour avoir regardé une partie de la séance de vote sur la procédure de destitution de la présidente, il est vrai que c'était folklorique, mais par moments, cela me rappelle les débats dans notre Assemblée nationale sans les banderoles et les cotillons toutefois. Il faut préciser que les députés avaient 10 secondes pour donner leur réponse (SIM ou NAO) mais certains (nombreux) sont parti sur des tirades assez longues.
Peux-t-on dire que c'est un coup d’État ? Non car la procédure est établie par la constitution de la République fédérative du Brésil de 1988. Cette procédure a été engagé déjà, en 1992, contre le président de la République, Fernando Collar, suspendu pour corruption.
Certains disent que cette procédure a été instrumentalisée par le vice-président (qui est un rôle de potiche au Brésil sans pouvoir réel), Michel Temer et par le président de la chambre des députés, Eduardo Cunha, qui sont tous les deux empêtrer dans des affaires de corruption et d'évasion fiscale ? Oui, en partie, mais la procédure de destitution a été lancer par deux juristes, Miguel Reale et Helio Bicudo. Ce dernier est un membre fondateur du parti des travailleurs (PT) de Lula et Dilma Rousseff. Donc il existe aussi une contestation qui touche, en interne, le parti des travailleurs et des ex-membres contre la présidente. Et plus largement, par une partie de la «gauche» brésilienne.
Est que les valeurs démocratiques fonctionnent-elles au Brésil ? Pour ce qui concerne les valeurs de la démocratie, oui, je pense que le peuple brésilien y est attaché. Il exprime un ras-le-bol de leur système politique mais la démocratie fonctionne mieux, en effet, les contestations populaires, les lois anti-corruption ont, d'une certaine manière, renforcées la démocratie brésilienne et maintenant toute personne politique n'est plus sur un piédestal. Dilma Rousseff est le symbole d'un régime politique à bout de souffle, particratie et corrompu. Elle a aussi «soutenu» implicitement la corruption en nommant des ministres corrompus ou des hommes politiques qui veulent éviter la justice comme Lula. Elle est la première à tomber mais les autres la suivront
Et si la «droite» revenait au pouvoir, cela serait-il la fin des politiques mises en place pour Lula et Rousseff ? Pour avoir discuté avec des Brésiliens vivant en France, que je connais. Le mieux pour le Brésil, est que Dilma Rousseff doit démissionner vu ce qu'elle laisse de son passage à la tête du premier pays de l'Amérique du Sud. Une situation économique et financière catastrophique avec une croissance nulle et une récession, avec une baisse de la production industrielle, des investissements, de la consommation, du commerce extérieur, hausse du chômage, l'augmentation de l'inflation et un réal qui perd de sa valeur face au dollar. Et une situation sociale pire, qu'avant les politiques mises en place par Lula, avec une augmentation de la pauvreté et un écart entre les classes aisées et populaires qui s’accentuent. La «droite» brésilienne n'aura pas à revenir sur les politiques établies par le PT depuis 14 ans car elle a déjà fait le travail en adoptant une politique d'austérité en coupant dans tous les programmes sociaux, d'éducation et d'investissement qui ont aidé à sortir plusieurs centaines de milliers pauvres au Brésil mais elle les remet de plus en plus dedans.
Et s'il y avait des élections, ce n'est ni le candidat de la «gauche», l'ancien président Lula (PT) ni le candidat de la «droite», Aecio Neves (PSDB) qui serait en mesure de mettre fin aux crises politiques, économiques et morales du Brésil mais la candidate écologiste, Marina Silva, qui incarne cette troisième voie entre la «gauche» et la «droite». Ou encore une personne de la société civile, le juge fédéral qui a conduit l'opération Lava Jato, Sergio Moro
anjou49 a écrit:Pour avoir regardé une partie de la séance de vote sur la procédure de destitution de la présidente, il est vrai que c'était folklorique, mais par moments, cela me rappelle les débats dans notre Assemblée nationale sans les banderoles et les cotillons toutefois. Il faut préciser que les députés avaient 10 secondes pour donner leur réponse (SIM ou NAO) mais certains (nombreux) sont parti sur des tirades assez longues.
Peux-t-on dire que c'est un coup d’État ? Non car la procédure est établie par la constitution de la République fédérative du Brésil de 1988. Cette procédure a été engagé déjà, en 1992, contre le président de la République, Fernando Collar, suspendu pour corruption.
Certains disent que cette procédure a été instrumentalisée par le vice-président (qui est un rôle de potiche au Brésil sans pouvoir réel), Michel Temer et par le président de la chambre des députés, Eduardo Cunha, qui sont tous les deux empêtrer dans des affaires de corruption et d'évasion fiscale ? Oui, en partie, mais la procédure de destitution a été lancer par deux juristes, Miguel Reale et Helio Bicudo. Ce dernier est un membre fondateur du parti des travailleurs (PT) de Lula et Dilma Rousseff. Donc il existe aussi une contestation qui touche, en interne, le parti des travailleurs et des ex-membres contre la présidente. Et plus largement, par une partie de la «gauche» brésilienne.
anjou49 a écrit:Est que les valeurs démocratiques fonctionnent-elles au Brésil ? Pour ce qui concerne les valeurs de la démocratie, oui, je pense que le peuple brésilien y est attaché. Il exprime un ras-le-bol de leur système politique mais la démocratie fonctionne mieux, en effet, les contestations populaires, les lois anti-corruption ont, d'une certaine manière, renforcées la démocratie brésilienne et maintenant toute personne politique n'est plus sur un piédestal. Dilma Rousseff est le symbole d'un régime politique à bout de souffle, particratie et corrompu. Elle a aussi «soutenu» implicitement la corruption en nommant des ministres corrompus ou des hommes politiques qui veulent éviter la justice comme Lula. Elle est la première à tomber mais les autres la suivront
“Je veux dire que j’ai honte de participer à la farce de cette élection indirecte, conduite par un voleur et ourdie par un traître conspirateur.”
“Au nom des communautés homosexuelles, du peuple noir exterminé dans les quartiers périphériques, des sans-toit, des sans-terre, je vote non à ce Coup d’État”
Contra o comunismo, pela nossa liberdade, contra o Foro de São Paulo, pela memória do coronel Carlos Alberto Brilhante, o pavor de Dilma Rousseff, pelo exército de Caxias, pelas Forças Armadas, o meu voto é sim"
ploumploum a écrit:Le député Jair Bolsonaro :Contra o comunismo, pela nossa liberdade, contra o Foro de São Paulo, pela memória do coronel Carlos Alberto Brilhante, o pavor de Dilma Rousseff, pelo exército de Caxias, pelas Forças Armadas, o meu voto é sim"
Pour résumer, un hommage aux tortionnaires de Dilma Rousseff lorsque celle-ci était prisonnière de la junte militaire.
http://www.brasilpost.com.br/2016/04/19 ... 28050.html
Dans un grand élan de selfie collective, plus des deux tiers des députés ont profité de leur trois minutes de notoriété pour souhaiter en direct l’anniversaire du petit dernier ou de leur vieille maman, invoquer leur Église évangélique, Dieu et leur famille, à évoquer sans rire leur lutte contre la corruption sous les yeux d’Eduardo Cunha, traité pour sa part de « gangster » et de « bandit » par quelques députés.
Pendant cette nuit de Walpurgis en plein Brasilia, au milieu des pancartes vertes et jaunes congédiant la présidente avec d’élégants « Ciao chérie », le député d’extrême droite Jair Bolsonaro a profité de la curée générale pour dédier son vote à la mémoire le colonel Ustra, tortionnaire patenté et bourreau personnel de Dilma Rousseff, prisonnière politique pendant la dictature militaire (1964-1985).
Malgré ses ennuis judiciaires, il [Lula] arriverait avec 21% des voix en tête au premier tour de l'élection présidentielle de 2018 à laquelle, à 70 ans, il est déjà pré-candidat, selon un sondage Datafolha du 10 avril.
Il devancerait l'écologiste Marina Silva (19%) et le chef de l'opposition de centre-droit Aecio Neves (17%), rival malheureux de Mme Rousseff en 2014, et de très loin le vice-président Temer (1 à 2%).
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