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La vie politique américaine

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Re: La vie politique américaine

Messagede guillaume44 » Mer 24 Jan 2018 20:54

En même temps, on pourrait mettre le "meilleur négociateur de l'univers" à la présidence des Etats-Unis que celui-ci abandonnerait très vite.
L'idéologie, la volonté de détruire l'adversaire politique est trop prégnante au sein du parti démocrate et du parti républicain.
On pensait avoir tout vu en terme d'obstruction du temps d'Obama mais au final ce n'était rien par rapport à ce qu'il se passe sous Trump.
Néanmoins, je trouve que ce dernier fait preuve de beaucoup d'ouverture. Les démocrates et les républicains modérés sont régulièrement invités à la Maison Blanche notamment pour le DACA et au final Trump se retrouve avec de faux leaks. Du coup, il revient à sa vision originelle sur l'immigration.
Concernant, les dernières actualités il poursuit son offensive anti-trade. Il a taxé les machines à laver et les panneaux solaires importés à hauteur de 20% la première année et à 50% la seconde année. Ces taxes devraient à priori se réduire les années suivantes :

http://www.lemonde.fr/economie-mondiale ... 56941.html

Sur son bilan de la 1ière année, je le trouve en phase avec ses promesses de campagnes :
- Retrait du TPP et du traité de Paris
- politique musclée vis à vis de l'immigration
-La réforme fiscale a été votée
- Dérégulation à tout va des lois et règlements
-Augmentation des dépenses militaires

L'économie se porte très bien. Malgré le grave revers en Alabama (plus de la faute de l'establishment républicain que du candidat démocrate ceci étant dit), il a quand même réussi à conserver les 5 sièges de la chambre remise en jeu même s'il jouait à domicile en terre républicaine.
Je mets à par les élections pour le poste de gouverneur en Virginie et dans le New-Jersey car aucune personne s'intéréssant un minimum à la politique américaine s'attendait à ce que le GOP l'emporte.
Néanmoins, la tendance pour les mid-terms est très mauvaise ne serait-ce que pour des raisons historiques.
Concernant le plan sur les infrastructures, celui-ci devrait (enfin) être publié en Février. comme par hasard, les zones rurales seraient privilégiés :
https://www.politico.com/story/2018/01/ ... sal-364840

Une version simplifiée auraient déjà fuité :

https://www.axios.com/leaked-trump-infr ... ce=sidebar

Concernant l'enquête de Bob Mueller, je serai nettement moins catégorique. D'une part, elle se concentre uniquement sur le thème de l'obstruction à la justice lié au limogeage de James Comey et non aux aux supposés interférences russes.
Il a aussi ses ennuis juridique avec la plainte de Paul Manafort à son égard.
Puis il ne se passe pas qu'un jour sans que son équipe soit tintée de biais anti-trump. Je récapitule :
- son équipe est uniquement constituée de donateurs démocrates et de donateurs à la candidate d'Hillary Clinton
- Il a embauché une ancienne conseillère de la maison blanche sous Barack Obama : Jeannie Rhee
- son principal enquêteur Andrew Weissman, ila tout simplement été vu à la soirée électorale d'Hillary Clinton le 8 Novembre 2016
- Enfin, il a été obligé de licencier 2 de ses enquêteurs pour des messages très anti-Trump : Peter Sterzok et Lisa Page.

N'oublions pas non plus qu'il n'est pas intouchable, Rosenstein peut le virer et Jeff Sessions aussi. Il a juste à se dérécuser et c'est terminé.
guillaume44
 
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Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Mer 24 Jan 2018 22:45

guillaume44 a écrit:En même temps, on pourrait mettre le "meilleur négociateur de l'univers" à la présidence des Etats-Unis que celui-ci abandonnerait très vite.
L'idéologie, la volonté de détruire l'adversaire politique est trop prégnante au sein du parti démocrate et du parti républicain.
On pensait avoir tout vu en terme d'obstruction du temps d'Obama mais au final ce n'était rien par rapport à ce qu'il se passe sous Trump.
Néanmoins, je trouve que ce dernier fait preuve de beaucoup d'ouverture. Les démocrates et les républicains modérés sont régulièrement invités à la Maison Blanche notamment pour le DACA et au final Trump se retrouve avec de faux leaks. Du coup, il revient à sa vision originelle sur l'immigration.


Oui mais le problème c'est que c'est Trump lui même qui se déclare comme étant le meilleur négociateur de l'univers (et ce n'est même pas une hyperbole, entre son livre L'art du deal, que j'ai lu, et ses discours de promotion, c'est réellement ça). C'est lui même qui affirmait qu'il allait mettre Washington au pas en "asséchant le marais" et en ramenant de l'ordre dans tout ce "bordel". Quant à la volonté de détruire l'adversaire ce n'est que trop vrai, et Trump est le stade ultime de ce travers de la politique américaine, il s'en délecte tous les jours, à longueur de tweets, il en est le principal artisan désormais. Il est le pompier pyromane. Donc oui, sur cet aspect là, sa présidence est un échec : il ne règle aucun des problèmes mais, pire, il les exacerbe ad nauseam (et je ne parle même pas des tensions raciales).
Par contre, pour l'ouverture de Trump, c'est du troll ou c'est sérieux ? Parce que là, même en cherchant beaucoup, je vois pas...Les invitations concernant le DACA ? Il n'y a eu que deux réunions sur le sujet. La première, organisée par Trump s'est réduite à une long monologue de Trump face caméra (devant les élus médusés du Congrès qui ne savaient pas que les journalistes resteraient), monologue pendant lequel Trump a changé d'avis plusieurs fois pendant 55 minutes. La seconde réunion, initiée par un groupe bipartisan du Sénat (pas par Trump), a vu les membres du Sénat apporter un Trump un deal bipartisan, compromis que Trump avait déclaré qu'il signerait (je n'invente rien, ce sont ses mots). Une fois le compromis proposé il l'a refusé (là aussi à l'étonnement de tous les participants). Quant au faux leak, de quoi s'agit-il ? La remarque du shithole ? Des démocrates et des républicains présents ont confirmé le propos. Aucun des républicains présents n'affirment que Trump ne l'a pas dit, juste qu'ils ne se "souviennent pas", ou "n'ont pas entendu". Pendant 24 heures personne à la Maison Blanche n'a démenti, et personne ne dément le contenu raciste (pardon, "dur" selon la terminologie officielle) du propos, seulement le langage ordurier (comme si on tombait des nues en imaginant que Trump pouvait employer un langage ordurier, pardon, "de vestiraire", j'ai encore un peu de mal avec la Trumplangue...).
Mais pour illustrer le fond, juste, sur le DACA et le traité sur le nucléaire iranien.
C'est Trump lui-même qui a créé cette situation en suspendant (momentanément dans les deux cas) les deux textes. Après, il a tout à fait le droit d'être contre le DACA et le traité iranien. Le problème c'est que derrière il ne propose rien, délègue le problème à d'autres (le Congrès ou les signataires européens du traité iranien), dit tout et son contraire sur les deux sujets (parfois dans le même discours). Tout cela a pour unique but de marquer des points (à très court terme) auprès de la base. Mais derrière, rien, aucune vision de moyen terme (de long terme n'en parlons pas), aucun projet. Rien que sur le DACA, c'est quand même à mourir de rire : depuis que Trump a suspendu l'application du décret, presque tous les républicains jurent la main sur le cœur qu'ils sont pour la naturalisation des dreamers, mais ne font rien. Comme si ils étaient prêts à accepter que 800 000 nouveaux électeurs démocrates arrivent sur les listes électorales (parce que c'est bien là que se situe le problème pour eux). Ce qui les embêtent c'est que les sondages indiquent que 85% des Américains sont pour la naturalisation de ces dreamers (en même temps ils sont là depuis plusieurs années ou décennies, travaillent légalement et payent des impôts, sont pour certains mariés à des Américains, avec des enfants Américains), mais que 25% des républicains sont contre (ça en laisse 75% qui sont pour...). Or le GOP d'aujourd'hui et Trump n'ont plus que pour boussole l'aile droite de leur base, les 25% en question. Ils sont un peu coincés. Ils ont créé eux-mêmes la situation et veulent en blâmer les autres. C'est franchement ridicule. Si Trump n'avait pas suspendu le décret d'Obama il n'y aurait même pas de débat. Là aussi, Trump nous dit qu'il l'a fait pour forcer au débat. Mais il ne débat de rien, ne propose rien, et laisse pourrir la situation en jouant le chaos. Pareil sur le deal iranien. Après un an d'exercice du pouvoir, il y un élément qui parait évident chez Trump : ce qui compte ce n'est pas ce qu'il fait ou construit, c'est l'image qu'il renvoie. Le pouvoir n'est pas un moyen chez lui, mais une fin en soit qui ne sert que son ego. Il passe beaucoup de temps en villégiature (là aussi en contradiction avec ses propos de campagne), ne s'occupe pas de l'intendance (les membres de son cabinet ont une liberté totale dans leur ministère et font ce qu'ils veulent tant qu'ils ne contredisent pas le chef), ne s'intéresse à aucun projet de loi, lit à peine les memos (du coup il en reçoit de moins en moins), et il est déjà en campagne pour sa réélection depuis le premier jour de son inauguration (avec des super PAC et des meetings de campagne financés comme tels).

guillaume44 a écrit:Concernant, les dernières actualités il poursuit son offensive anti-trade. Il a taxé les machines à laver et les panneaux solaires importés à hauteur de 20% la première année et à 50% la seconde année. Ces taxes devraient à priori se réduire les années suivantes :
http://www.lemonde.fr/economie-mondiale ... 56941.html

Sur son bilan de la 1ière année, je le trouve en phase avec ses promesses de campagnes :
- Retrait du TPP et du traité de Paris
- politique musclée vis à vis de l'immigration
-La réforme fiscale a été votée
- Dérégulation à tout va des lois et règlements
-Augmentation des dépenses militaires


Là aussi, c'est Trump lui même qui se crée des soucis à cause de ses déclarations de campagne (de promotion ?). Concernant les dernières hausses de tarifs douaniers avec la Chine, je suppose que les blue collars du Midwest seront ravis d'apprendre que les panneaux solaires chinois et les machines à laver chinoises seront plus chères. Trump avait promis la guerre commerciale avec la Chine, la fin des importations et de l'achat de dette, franchement on en est très loin. C'est de la poudre aux yeux. Il s'est retiré du TPP, mais pas du NAFTA pour l'heure (c'est plus facile de se retirer d'un traité non signé en même temps), concernant le TPP, là aussi contrairement à ce que Trump prophétisait, le traité se fera mais sans les USA (le retrait américain a même fait remonter à bord les Canadiens). Que Trump le veuille ou non, il va se retrouver avec un espace de libre-échange transpacifique dont il ne fera pas parti. Est ce positif pour l'Amérique ? L'avenir nous le dira...
Pour le reste nous sommes d'accord. Mais là aussi, précisons que la déréglementation en question c'est : la vente d'armes simplifié (y compris pour les malades mentaux et les repris de justice), la destruction de l'éco-système à tout va (les industriels US ont le droit d'empoisonner les nappes phréatiques désormais), la fin des maigres barrières d'encadrement du système bancaire et financier (là pour le coup, c'est un vrai reniement par rapport aux promesses de campagne pour le "candidat anti-wall street", même si là aussi on savait tous que c'était une vaste blague dès le début). Là aussi, tout cela est ce positif pour l'Amérique ? Le seul élément où l'administration tente de réinstaurer des tracasseries administratives c'est sur l'avortement (heureusement que le Donald était pro-choice ). Mais sur la politique commerciale, on est là aussi très très en dessous des promesses de campagne (et il faut être d'une immense naïveté pour croire que Trump prendrait des mesures économiques qui réduiraient les bénéfices de son groupe, puisque les entreprises Trump aussi se fournissent en produits étrangers).
Par contre je crois que vous ratez l'élément capital du legs futur de Trump : la nomination express des juges fédéraux (je parle au niveau des états, pas sur la SCOTUS) les plus conservateurs et inexpérimentés des 20 dernières années. Ça, ça aura un vrai impact de long terme qui ravira la droite et le GOP (et les réactionnaires de tout poil : la NRA et les intégristes évangélistes le remercient déjà, c'est pour ça que ces derniers se fichent de ces incartades par ailleurs) pour les décennies à venir. Parce que la plupart des décisions que Trump a prises dans tous les domaines que vous citez (à l'exception de la loi fiscale) sont des décrets présidentiels, réversibles par le premier président démocrate venu. Par contre, les juges réactionnaires eux ils resteront en place jusqu'à leur trépas, ou presque (enfin, ceux qui n'auront pas été retoqués pour cause de CV trop difficile à ignorer).

guillaume44 a écrit:L'économie se porte très bien. Malgré le grave revers en Alabama (plus de la faute de l'establishment républicain que du candidat démocrate ceci étant dit), il a quand même réussi à conserver les 5 sièges de la chambre remise en jeu même s'il jouait à domicile en terre républicaine.
Je mets à par les élections pour le poste de gouverneur en Virginie et dans le New-Jersey car aucune personne s'intéréssant un minimum à la politique américaine s'attendait à ce que le GOP l'emporte.
Néanmoins, la tendance pour les mid-terms est très mauvaise ne serait-ce que pour des raisons historiques.
Concernant le plan sur les infrastructures, celui-ci devrait (enfin) être publié en Février. comme par hasard, les zones rurales seraient privilégiés :
https://www.politico.com/story/2018/01/ ... sal-364840
Une version simplifiée auraient déjà fuité :
https://www.axios.com/leaked-trump-infr ... ce=sidebar


Encore une fois, pardonnez moi de ne juger Trump que sur ses propos. Concernant l'économie, elle allait déjà très bien sous le deuxième mandat d'Obama. Or, Trump nous répétait avec force que tout cela était faux, que les chiffres étaient faux, que l'économie US était en récession, que le chômage "réel" était à 30, ou 40, ou 50% (là aussi on a eu les 3 chiffres dans un même discours). Et il avait dit qu'une fois au pouvoir, il mènerait une réforme structurelle majeure pour avoir de "vrais" chiffres. Point de réforme, mais, comme par magie, depuis que Trump est président, les chiffres sont vrais.
Là aussi, désolé de tenir un minimum à la cohérence intellectuelle et à la parole donnée, mais de deux choses l'une : soit les chiffres sont toujours faux et Trump ment depuis son élection, soit les chiffres sont vrais et il mentait pendant la campagne. Dans le second cas, si Trump persiste à dire que c'est le président qui fait la bonne santé économique, alors il doit admettre que c'est Obama qui a remis l'économie US sur les rails, que Trump en récolte les fruits. Il peut au moins dire et revendiquer qu'il entretient ce bon environnement hérité. Mais le problème, c'est que comme pour le DACA ou le deal iranien, ce n'est pas ce que Trump dit. Enfin, je pensais, toujours sur la base de ses promesses de campagne, que Trump devait réduire les inégalités. Là aussi, j'ai beau chercher dans le bilan, je ne vois rien sur le sujet. En tout cas la réforme fiscale les accroît indéniablement puisque les 5% les plus riches récupèrent 80% des cadeaux fiscaux. De même, à un moment, il était même question d'augmenter le salaire minimum parait-il...
Quant à au plan d'infrastructure, c'est déjà plié. On est en année électorale pour le Congrès, et Trump a l'air de vouloir "gérer" ça avec le même niveau d'implication que le DACA ou le deal iranien. On aura soit un truc enlisé dans les sables du Congrès soit une jolie coquille vide, comme tous les plans d'infrastructure des 30 dernières années. Il n'y a pas et il n'y aura pas de budget : l'administration Trump et le Congrès républicain ont préféré la réforme fiscale. Là non plus, on peut pas dire qu'on tombe des nues.

guillaume44 a écrit:Concernant l'enquête de Bob Mueller, je serai nettement moins catégorique. D'une part, elle se concentre uniquement sur le thème de l'obstruction à la justice lié au limogeage de James Comey et non aux aux supposés interférences russes.
Il a aussi ses ennuis juridique avec la plainte de Paul Manafort à son égard.
Puis il ne se passe pas qu'un jour sans que son équipe soit tintée de biais anti-trump. Je récapitule :
- son équipe est uniquement constituée de donateurs démocrates et de donateurs à la candidate d'Hillary Clinton
- Il a embauché une ancienne conseillère de la maison blanche sous Barack Obama : Jeannie Rhee
- son principal enquêteur Andrew Weissman, ila tout simplement été vu à la soirée électorale d'Hillary Clinton le 8 Novembre 2016
- Enfin, il a été obligé de licencier 2 de ses enquêteurs pour des messages très anti-Trump : Peter Sterzok et Lisa Page.

N'oublions pas non plus qu'il n'est pas intouchable, Rosenstein peut le virer et Jeff Sessions aussi. Il a juste à se dérécuser et c'est terminé.


On ne sait pas ce que Mueller a dans sa manche, personne ne le sait. Mueller n'a rien livré de son dossier puisque l'on en est encore au stade des grands juries. Ni vous, ni moi, ni Trump ne savons ce qu'il y a, quand les républicains le disent c'est juste de la communication. On ne le saura que lorsque Mueller révélera son dossier (dommage pour Trump, l'équipe de Mueller a l'air plus efficace que son administration pour ne pas fuiter dans la presse). Quant au biais anti-Trump, là aussi vous reprenez la grille de lecture US sans filtre. Là c'est peut-être moi qui suis naïf, mais ce n'est pas la couleur politique du procureur (pour rappel, Mueller est républicain) ou de son équipe qui compte, mais le dossier. Clinton a eu des enquêteurs républicains sur les emails et Benghazi, cela n'a pas empêché la relaxe in fine. Certes, entre temps ça n'a fait que dégrader son image déjà pas terrible, mais au final c'est le bilan judiciaire qui compte, puisque personnellement je ne traite le dossier Mueller que d'un point de vue judiciaire (c'est pas parce que le système politique pervertit la perception du dossier à tort qu'on doit le faire).
Vous noterez que dans mon poste précédent je ne fait que rapporter la situation actuelle des procédures en cours, sans me prononcer sur le fonds. Car personne ne le peut, ni ne le doit en l'occurrence. Libre à vous de vous ériger en procureur, juge, juré ou bourreau, et de déclarer par avance toute personne innocente de tout crime ou délit potentiel sur le dossier. Tout ce que l'on peut dire des pièces dont on dispose à l'heure actuelle, c'est que de nombreux membres de l'équipe de campagne de Trump et/ou de son administration ont enfreint de nombreuses lois (allant de contacts interdits avec des gouvernements étrangers à l'évasion fiscale en passant par le faux témoignage et le blanchiment d'argent). Quant à Trump lui même, pour l'heure on ne sait rien de la teneur du dossier (depuis le début je pense qu'il risque plus dans les dossiers financiers et d'obstruction à la justice que dans le dossier russe.Là aussi, toujours en me basant sur les propos antérieurs du Donald, je me borne à constater que pour un homme qui nous vantait son talent immense pour s'entourer des meilleurs grâce à son sens inné de la sélection et de la lecture des comportements humains, on repassera.
Par contre, concernant l'aspect éventuellement trop "démocrate" de l'équipe de Mueller, j'aimerais juste rappeler qu'il n'y a pas si longtemps encore, Trump lui même était un démocrate qui aimait s'entourer de démocrates :). Quant à l'élément selon lequel Mueller aurait viré deux personnes de son équipe pour penchant anti-Trump avéré, selon mes standards c'est plutôt dans la colonne à décharge que dans celle à charge concernant d'éventuels soupçons de penchants démocrates.
Enfin, de toutes les mauvaises idées que pourraient avoir Trump, virer ou faire virer Mueller serait sans doute la pire (juste après celle de déclarer la guerre à la Corée du Nord, à l'Iran ou à la Chine ?).

Quant aux résultats électoraux, là, franchement je ne sais pas sur quoi vous vous basez, à part la propagande trumpienne. Tous les résultats électoraux enregistrés par le GOP depuis l'élection de Trump sont catastrophiques : que ce soit dans des zones très rouges, pourpres ou très bleues, les scores républicains sont massivement en retrait (ou les scores démocrates en forte hausse, c'est selon...). Les républicains ont perdu 34 sièges dans les assemblées locales, à tel point qu'on en arrive à voir des démocrates lesbiennes élues en Oklahoma ou des gars pro-choice en Alabama (on est un peu étonné d'apprendre que Moore était un candidat de l'establishment par contre...). Trump et le GOP ont actuellement des taux de popularité historiquement bas, surtout au regard de la bonne santé économique du pays justement. Avec une croissance et un chômage pareils, tous les prédécesseurs de Trump naviguaient entre 50 et 70% d'opinions positives, surtout dans leur première année. Le fait que Trump navigue péniblement entre 35 et 40% est plutôt un signal d'alarme qu'un élément positif. Les républicains voient à chaque élection leur échapper les minorités (bon ça c'est pas nouveau), les indépendants, les femmes, les républicains modérés et la base démocrate se mobiliser comme jamais. Et tout cela est du en grande partie à Trump et à sa présidence hystérisante. Mais le GOP n'a plus le choix puisque Trump est suffisamment malin pour tout faire pour garder la base (ou plutôt pour ne faire que ça).
Quant à la Virginie, je suis en désaccord total avec vous : les républicains auraient pu avoir une chance. Et l'échec n'est pas tant d'y avoir perdu, mais de l'avoir fait avec une telle marge, et ça c'est une terrible contre-performance (comme d'avoir perdu 15 sièges à l'assemblée locale malgré un gerrymandering en or massif). Il est impossible de dire que les échecs électoraux républicains de l'année 2017 n'ont pas été nets et retentissants. Si votre seul élément est de dire que les républicains ont réussi à conserver 5 circonscriptions rouge vif (dont deux de très peu) à la Chambre fédérale, c'est un peu court pour cacher toutes les autres déconvenues. Parce qu'il est certain que si vous considérez toutes les victoires démocrates comme nulles et non avenues pour ne conserver que les (rares) victoires républicaines, alors oui, les résultats électoraux républicains dans la première année de présidence trumpienne sont pas mauvais :).
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Re: La vie politique américaine

Messagede jean24 » Jeu 25 Jan 2018 00:55

Corondar a écrit:Mais pour illustrer le fond, juste, sur le DACA et le traité sur le nucléaire iranien.
C'est Trump lui-même qui a créé cette situation en suspendant (momentanément dans les deux cas) les deux textes. Après, il a tout à fait le droit d'être contre le DACA et le traité iranien. Le problème c'est que derrière il ne propose rien, délègue le problème à d'autres (le Congrès ou les signataires européens du traité iranien), dit tout et son contraire sur les deux sujets (parfois dans le même discours). Tout cela a pour unique but de marquer des points (à très court terme) auprès de la base. Mais derrière, rien, aucune vision de moyen terme (de long terme n'en parlons pas), aucun projet. Rien que sur le DACA, c'est quand même à mourir de rire : depuis que Trump a suspendu l'application du décret, presque tous les républicains jurent la main sur le cœur qu'ils sont pour la naturalisation des dreamers, mais ne font rien. Comme si ils étaient prêts à accepter que 800 000 nouveaux électeurs démocrates arrivent sur les listes électorales (parce que c'est bien là que se situe le problème pour eux). Ce qui les embêtent c'est que les sondages indiquent que 85% des Américains sont pour la naturalisation de ces dreamers (en même temps ils sont là depuis plusieurs années ou décennies, travaillent légalement et payent des impôts, sont pour certains mariés à des Américains, avec des enfants Américains), mais que 25% des républicains sont contre (ça en laisse 75% qui sont pour...). Or le GOP d'aujourd'hui et Trump n'ont plus que pour boussole l'aile droite de leur base, les 25% en question. Ils sont un peu coincés. Ils ont créé eux-mêmes la situation et veulent en blâmer les autres. C'est franchement ridicule. Si Trump n'avait pas suspendu le décret d'Obama il n'y aurait même pas de débat. Là aussi, Trump nous dit qu'il l'a fait pour forcer au débat. Mais il ne débat de rien, ne propose rien, et laisse pourrir la situation en jouant le chaos. Pareil sur le deal iranien. Après un an d'exercice du pouvoir, il y un élément qui parait évident chez Trump : ce qui compte ce n'est pas ce qu'il fait ou construit, c'est l'image qu'il renvoie. Le pouvoir n'est pas un moyen chez lui, mais une fin en soit qui ne sert que son ego. Il passe beaucoup de temps en villégiature, ne s'occupe pas de l'intendance (ses ministres ont une liberté totale dans leur ministère et font ce qu'ils veulent tant qu'ils ne contredisent pas le chef), ne s'intéresse à aucun projet de loi, lit à peine les memos (du coup il en reçoit de moins en moins), et il est déjà en campagne pour sa réélection depuis le premier jour de son inauguration (avec des super PAC et des meetings de campagne financés comme tels).


Sur le DACA, il est très habile, il a même réussi à diviser les démocrates dessus, il n'y a pas que Trump qui est "hystérique", les démocrates ont refusé de voter le budget au seul motif qu'on ne parlait pas de régularisations des dreamers. Les grands leaders des démocrates (Sanders, Warren, Booker,...) qui se sont battus avec hargne pour la régularisation mais ont voté contre le report du shutdown qui prévoyait d'en parler, ont été un peu incompris. Enfin bon les démocrates ont donné un angle d'attaques aux républicains qui permet aux derniers (le black caucus dit la même chose ce qui prouve que les républicains ne sont pas seuls à le penser et à le dire) de dénoncer les premiers comme voulant naturaliser des "illégaux" au détriment des minorités, et oui ils peuvent se le permettre, le chômage chez les minorités (hispaniques et afro-américaines) est au plus bas.




Corondar a écrit:Encore une fois, pardonnez moi de ne juger Trump que sur ses propos. Concernant l'économie, elle allait déjà très bien sous le deuxième mandant d'Obama. Or, Trump nous répétait avec force que tout cela était faux, que les chiffres étaient faux, que l'économie US était en récession, que le chômage "réel" était à 30, ou 40, ou 50% (là aussi on a eu les 3 chiffres dans un même discours). Et il avait dit qu'une fois au pouvoir, il mènerait une réforme structurelle majeure pour avoir de "vrais" chiffres. Point de réforme, mais, comme par magie, depuis que Trump est président, les chiffres sont vrais.
Là aussi, désolé de tenir un minimum à la cohérence intellectuelle et à la parole donnée, mais de deux choses l'une : soit les chiffres sont toujours faux et Trump ment depuis son élection, soit les chiffres sont vrais et il mentait pendant la campagne. Dans le second cas, si Trump persiste à dire que c'est le président qui fait la bonne santé économique, alors il doit admettre que c'est Obama qui a remis l'économie US sur les rails, que Trump en récolte les fruits. Il peut au moins dire et revendiquer qu'il entretient ce bon environnement hérité. Mais le problème, c'est que comme pour le DACa ou le deal iranien, ce n'est pas ce que Trump dit.


Le Dow Jones a battu prés d'une centaine de records depuis l'accession de Trump au pouvoir, la bourse est au plus haut, même pour moi qui ne suit pas fana de bourse et des marchés financiers, ça reste extraordinaire. Très souvent (sauf si il y'a une bulle ou un imprévu) une augmentation de la bourse est suivie d'une réduction du chômage et d'une augmentation de la richesse des classes populaires et moyennes un à trois ans après la bourse (le raisonnement inverse est malheureusement vrai pour une chute de la bourse, sauf que ça prend beaucoup moins de temps), mais ça reste de la théorie, et la théorie peut être contredite par la pratique.


Corondar a écrit:Enfin, je pensais, toujours sur la base de ses promesses de campagne, que Trump devait réduire les inégalités. Là aussi, j'ai beau cherché dans le bilan, je ne vois rien sur le sujet. En tout cas la réforme fiscale les accroît indéniablement puisque les 5% les plus riches récupèrent 80% des cadeaux fiscaux.
Quant à au plan d'infrastructure, c'est déjà plié. On est en année électorale pour le Congrès, et Trump a l'air de vouloir "gérer" ça avec le même niveau d'implication que le DACA ou le deal iranien. On aura soit un truc enlisé dans les sables du Congrès soit une jolie coquille vide, comme tous les plans d'infrastructure des 30 dernières années. Il n'y a pas et il n'y aura pas de budget : l'administration Trump et le Congrès républicain ont préféré la réforme fiscale. Là non plus, on peut pas dire qu'on tombe des nues.


Bon bah là désolé mais faut que je crie "FAKE NEWS" ! Encore une fois je l'ai déjà dit, critiquez Trump tant que vous voulez, mais pas avec des mensonges !
Je vous mets le tweet de Pierre-Yves Dugua, qui parle de Business sur le figaro :
https://twitter.com/PDugua/status/955823228500537346
Il dit ceci : "Les riches vont payer plus. Renseignez vous: la suppression de la déductibilité des taxes étatiques au delà de 10.000 $ est une mauvaise nouvelle pour les riches. Tous les gouverneurs démocrates s'en alarment."
Et il étoffe ses dires par cet article de CNBC :
https://www.cnbc.com/2018/01/23/how-the ... -code.html


Ensuite, on peut penser à tous les employés d'Apple, de Walmart, de JP Morgan, de Dysneyland, et de tant d'autres groupes qui vont toucher des primes de 1000$ qui étaient non prévues en décembre et possibles grâce à la reforme fiscale de Trump, c'est pas moi qui le dit, ce sont ces groupes.
De plus cette réforme fiscal est géniale stratégiquement parlant, comme l’impôt est à la source, les américains vont toucher, pour un ménage qui touche 50000$ par année, un chèque de réductions d’impôts de 1600$, allez pester contre un président qui vous permet d'avoir 1600$ et après allez soutenir un démocrate qui veut vous les supprimer, j'attends Février avec impatience ! C'est pour ça d'ailleurs que le shutdown est mal tombé, sans ça le GOP et Trump mettaient tous ces arguments en avant. Certains ont même parler de faire un "Black Christmas" un "black friday" mais en février.
https://twitter.com/BranaaJean/status/9 ... 6202805248
Quoi qu'il en soit plus le temps passe, et moins cette reforme est impopulaire.


Corondar a écrit:On ne sait pas ce que Mueller a dans sa manche, personne ne le sait. Mueller n'a rien livré de son dossier puisque l'on en est encore au stade des grands juries. Ni vous, ni moi, ni Trump ne savons ce qu'il y a, quand les républicains le disent c'est juste de la communication. On ne le saura que lorsque Mueller révélera son dossier (dommage pour Trump, l'équipe de Mueller a l'air plus efficace que son administration pour ne pas fuiter dans la presse). Quant au biais anti-Trump, là aussi vous reprenez la grille de lecture US sans filtre. Là c'est peut-être moi qui suis naïf, mais ce n'est pas la couleur politique du procureur (pour rappel, Mueller est républicain) ou de son équipe qui compte, mais le dossier. Clinton a eu des enquêteurs républicains sur les emails et Benghazi, cela n'a pas empêché la relaxe in fine. Certes, entre temps ça n'a fait que dégrader son image déjà pas terrible, mais au final c'est le bilan judiciaire qui compte, puisque personnellement je ne traite le dossier Mueller que d'un point de vue judiciaire (c'est pas parce que le système politique pervertit la perception du dossier à tort qu'on doit le faire).
Vous noterez que dans mon poste précédent je ne fait que remporter la situation actuelle des procédures en cours, sans me prononcer sur le fonds. Car personne ne le peut, ni ne le doit en l'occurrence. Libre à vous de vous ériger en procureur, juge, juré ou bourreau, et de déclarer par avance toute personne innocente de tout crime ou délit potentiel sur le dossier. Tout ce que l'on peut dire des pièces dont on dispose à l'heure actuelle, c'est que de nombreux membres de l'équipe de campagne de Trump et/ou de son administration ont enfreint de nombreuses lois (allant de contacts interdits avec des gouvernements étrangers à l'évasion fiscale en passant par le faux témoignage et le blanchiment d'argent). Quant à Trump lui même, pour l'heure on ne sait rien de la teneur du dossier (depuis le début je pense qu'il risque plus dans les dossiers financiers et d'obstruction à la justice que dans le dossier russe.Là aussi, toujours en me basant sur les propos antérieurs du Donald, je me borne à constater que pour un homme qui nous vantait son talent immense pour s'entourer des meilleurs grâce à son sens inné de la sélection et de la lecture des comportements humains, on repassera.
Par contre, concernant l'aspect éventuellement trop "démocrate" de l'équipe de Mueller, j'aimerais juste rappeler qu'il n'y a pas si longtemps encore, Trump lui même était un démocrate qui aimait s'entourer de démocrates :).
Enfin, de toutes les mauvaises idées que pourraient avoir Trump, virer ou faire virer Mueller serait sans doute la pire (juste après celle de déclarer la guerre à la Corée du Nord, à l'Iran ou à la Chine ?).


L’enquête Mueller semble être sur la fin, de plus en plus de membres du FBI ont été nommés par Trump, donc moins enclin à le dénoncer. La dernière demande pour, non pas témoigner (cela n'est possible que si Trump est accusé, ce qui n'est pas le cas) mais pour que Trump explique le renvoi de Flynn et de Comey est perçu comme la fin de l’enquête. Et en plus Corentin Sellin, qui a quand même un grave biais anti-Trump dans toutes ses analyses, a avoué lui même que : "Quand Flynn a été interrogé par le FBI le 24/01/2017 à la Maison Blanche,il l'a caché au président."
Dans tous les cas, l’enquête qui dure depuis 9 mois n'a lancée aucune accusation contre Trump et rien ne laisse présager que Mueller inculpera Trump. Tout reste possible, il faut juste attendre avec son pop-corn.


Corondar a écrit:Quant aux résultats électoraux, là, franchement je ne sais pas sur quoi vous vous basez, à part la propagande trumpienne. Tous les résultats électoraux enregistrés par le GOP depuis l'élection de Trump sont catastrophiques : que ce soit dans des zones très rouges, pourpres ou très bleues, les scores républicains sont massivement en retrait (ou les scores démocrates en forte hausse, c'est selon...). Les républicains ont perdu 34 sièges dans les assemblées locales, à tel point qu'on en arrive à voir des démocrates lesbiennes élues en Oklahoma ou des gars pro-choice en Alabama. Trump et le GOP ont actuellement des taux de popularité historiquement bas, surtout au regard de la bonne santé économique du pays justement. Avec une croissance et un chômage pareils, tous les prédécesseurs de Trump naviguaient entre 50 et 70% d'opinions positives, surtout dans leur première année. Le fait que Trump navigue péniblement entre 35 et 40% est plutôt un signal d'alarme qu'un élément positif. Les républicains voient à chaque élection leur échapper les minorités (bon ça c'est pas nouveau), les indépendants, les femmes, les républicains modérés et la base démocrate se mobiliser comme jamais. Et tout cela est du en grande partie à Trump et à sa présidence hystérisante. Mais le GOP n'a plus le choix puisque Trump est suffisamment malin pour tout faire pour garder la base (ou plutôt pour ne faire que ça).
Quant à la Virginie, je suis en désaccord total avec vous : les républicains auraient pu avoir une chance. Et l'échec n'est pas d'avoir d'y avoir perdu, mais de l'avoir fait avec une telle marge, et ça c'est une terrible contre-performance (comme d'avoir perdu 15 sièges à l'assemblée locale malgré un gerrymandering en or massif). Il est impossible de dire que les échecs électoraux républicains de l'année 2017 n'ont pas été nets et retentissants. Si votre seul élément est de dire que les républicains ont réussi à conserver 5 circonscriptions rouge vif (dont deux de très peu) à la Chambre fédérale, c'est un peu court pour cacher toutes les autres déconvenues.


Pour les claques électorales, il est vrai qu'affirmer que le GOP s'en tire bien c'était gonflé, je suis d'accord avec vos remarques Corondar.
Je compte juste à rajouter (sans critiquer ni contredire, juste remarquer) que les républicains ont fait une remontée dans les intentions de vote pour la chambre , le plus frappant a été CNN, qui a observé une remonté de 6% du GOP et une chute des démocrates de 7%, l'écart passant de +18 pour les démocrates à seulement +5. Mais ce ne sont que des sondages, donc des machines à faire dire n'importe quoi.
Trump a aussi remonté dans le taux d'approbation, mais a ensuite baissé à cause du shutdown
Et je rajoute, mais je l'ai déjà dit plus haut, que quand les américains verront le chèque de la reforme fiscale arrivé, les démocrates auront du mal à la critiquer, les républicains n'hésiteront probablement pas à en profiter.
jean24
 
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Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Jeu 25 Jan 2018 01:45

jean24 a écrit:
Corondar a écrit:Mais pour illustrer le fond, juste, sur le DACA et le traité sur le nucléaire iranien.
C'est Trump lui-même qui a créé cette situation en suspendant (momentanément dans les deux cas) les deux textes. Après, il a tout à fait le droit d'être contre le DACA et le traité iranien. Le problème c'est que derrière il ne propose rien, délègue le problème à d'autres (le Congrès ou les signataires européens du traité iranien), dit tout et son contraire sur les deux sujets (parfois dans le même discours). Tout cela a pour unique but de marquer des points (à très court terme) auprès de la base. Mais derrière, rien, aucune vision de moyen terme (de long terme n'en parlons pas), aucun projet. Rien que sur le DACA, c'est quand même à mourir de rire : depuis que Trump a suspendu l'application du décret, presque tous les républicains jurent la main sur le cœur qu'ils sont pour la naturalisation des dreamers, mais ne font rien. Comme si ils étaient prêts à accepter que 800 000 nouveaux électeurs démocrates arrivent sur les listes électorales (parce que c'est bien là que se situe le problème pour eux). Ce qui les embêtent c'est que les sondages indiquent que 85% des Américains sont pour la naturalisation de ces dreamers (en même temps ils sont là depuis plusieurs années ou décennies, travaillent légalement et payent des impôts, sont pour certains mariés à des Américains, avec des enfants Américains), mais que 25% des républicains sont contre (ça en laisse 75% qui sont pour...). Or le GOP d'aujourd'hui et Trump n'ont plus que pour boussole l'aile droite de leur base, les 25% en question. Ils sont un peu coincés. Ils ont créé eux-mêmes la situation et veulent en blâmer les autres. C'est franchement ridicule. Si Trump n'avait pas suspendu le décret d'Obama il n'y aurait même pas de débat. Là aussi, Trump nous dit qu'il l'a fait pour forcer au débat. Mais il ne débat de rien, ne propose rien, et laisse pourrir la situation en jouant le chaos. Pareil sur le deal iranien. Après un an d'exercice du pouvoir, il y un élément qui parait évident chez Trump : ce qui compte ce n'est pas ce qu'il fait ou construit, c'est l'image qu'il renvoie. Le pouvoir n'est pas un moyen chez lui, mais une fin en soit qui ne sert que son ego. Il passe beaucoup de temps en villégiature, ne s'occupe pas de l'intendance (ses ministres ont une liberté totale dans leur ministère et font ce qu'ils veulent tant qu'ils ne contredisent pas le chef), ne s'intéresse à aucun projet de loi, lit à peine les memos (du coup il en reçoit de moins en moins), et il est déjà en campagne pour sa réélection depuis le premier jour de son inauguration (avec des super PAC et des meetings de campagne financés comme tels).


Sur le DACA, il est très habile, il a même réussi à diviser les démocrates dessus, il n'y a pas que Trump qui est "hystérique", les démocrates ont refusé de voter le budget au seul motif qu'on ne parlait pas de régularisations des dreamers. Les grands leaders des démocrates (Sanders, Warren, Booker,...) qui se sont battus avec hargne pour la régularisation mais ont voté contre le report du shutdown qui prévoyait d'en parler, ont été un peu incompris. Enfin bon les démocrates ont donné un angle d'attaques aux républicains qui permet aux derniers (le black caucus dit la même chose ce qui prouve que les républicains ne sont pas seuls à le penser et à le dire) de dénoncer les premiers comme voulant naturaliser des "illégaux" au détriment des minorités, et oui ils peuvent se le permettre, le chômage chez les minorités (hispaniques et afro-américaines) est au plus bas.




Corondar a écrit:Encore une fois, pardonnez moi de ne juger Trump que sur ses propos. Concernant l'économie, elle allait déjà très bien sous le deuxième mandant d'Obama. Or, Trump nous répétait avec force que tout cela était faux, que les chiffres étaient faux, que l'économie US était en récession, que le chômage "réel" était à 30, ou 40, ou 50% (là aussi on a eu les 3 chiffres dans un même discours). Et il avait dit qu'une fois au pouvoir, il mènerait une réforme structurelle majeure pour avoir de "vrais" chiffres. Point de réforme, mais, comme par magie, depuis que Trump est président, les chiffres sont vrais.
Là aussi, désolé de tenir un minimum à la cohérence intellectuelle et à la parole donnée, mais de deux choses l'une : soit les chiffres sont toujours faux et Trump ment depuis son élection, soit les chiffres sont vrais et il mentait pendant la campagne. Dans le second cas, si Trump persiste à dire que c'est le président qui fait la bonne santé économique, alors il doit admettre que c'est Obama qui a remis l'économie US sur les rails, que Trump en récolte les fruits. Il peut au moins dire et revendiquer qu'il entretient ce bon environnement hérité. Mais le problème, c'est que comme pour le DACa ou le deal iranien, ce n'est pas ce que Trump dit.


Le Dow Jones a battu prés d'une centaine de records depuis l'accession de Trump au pouvoir, la bourse est au plus haut, même pour moi qui ne suit pas fana de bourse et des marchés financiers, ça reste extraordinaire. Très souvent (sauf si il y'a une bulle ou un imprévu) une augmentation de la bourse est suivie d'une réduction du chômage et d'une augmentation de la richesse des classes populaires et moyennes un à trois ans après la bourse (le raisonnement inverse est malheureusement vrai pour une chute de la bourse, sauf que ça prend beaucoup moins de temps), mais ça reste de la théorie, et la théorie peut être contredite par la pratique.


Corondar a écrit:Enfin, je pensais, toujours sur la base de ses promesses de campagne, que Trump devait réduire les inégalités. Là aussi, j'ai beau cherché dans le bilan, je ne vois rien sur le sujet. En tout cas la réforme fiscale les accroît indéniablement puisque les 5% les plus riches récupèrent 80% des cadeaux fiscaux.
Quant à au plan d'infrastructure, c'est déjà plié. On est en année électorale pour le Congrès, et Trump a l'air de vouloir "gérer" ça avec le même niveau d'implication que le DACA ou le deal iranien. On aura soit un truc enlisé dans les sables du Congrès soit une jolie coquille vide, comme tous les plans d'infrastructure des 30 dernières années. Il n'y a pas et il n'y aura pas de budget : l'administration Trump et le Congrès républicain ont préféré la réforme fiscale. Là non plus, on peut pas dire qu'on tombe des nues.


Bon bah là désolé mais faut que je crie "FAKE NEWS" ! Encore une fois je l'ai déjà dit, critiquez Trump tant que vous voulez, mais pas avec des mensonges !
Je vous mets le tweet de Pierre-Yves Dugua, qui parle de Business sur le figaro :
https://twitter.com/PDugua/status/955823228500537346
Il dit ceci : "Les riches vont payer plus. Renseignez vous: la suppression de la déductibilité des taxes étatiques au delà de 10.000 $ est une mauvaise nouvelle pour les riches. Tous les gouverneurs démocrates s'en alarment."
Et il étoffe ses dires par cet article de CNBC :
https://www.cnbc.com/2018/01/23/how-the ... -code.html


Ensuite, on peut penser à tous les employés d'Apple, de Walmart, de JP Morgan, de Dysneyland, et de tant d'autres groupes qui vont toucher des primes de 1000$ qui étaient non prévues en décembre et possibles grâce à la reforme fiscale de Trump, c'est pas moi qui le dit, ce sont ces groupes.
De plus cette réforme fiscal est géniale stratégiquement parlant, comme l’impôt est à la source, les américains vont toucher, pour un ménage qui touche 50000$ par année, un chèque de réductions d’impôts de 1600$, allez pester contre un président qui vous permet d'avoir 1600$ et après allez soutenir un démocrate qui veut vous les supprimer, j'attends Février avec impatience ! C'est pour ça d'ailleurs que le shutdown est mal tombé, sans ça le GOP et Trump mettaient tous ces arguments en avant. Certains ont même parler de faire un "Black Christmas" un "black friday" mais en février.
https://twitter.com/BranaaJean/status/9 ... 6202805248
Quoi qu'il en soit plus le temps passe, et moins cette reforme est impopulaire.


Corondar a écrit:On ne sait pas ce que Mueller a dans sa manche, personne ne le sait. Mueller n'a rien livré de son dossier puisque l'on en est encore au stade des grands juries. Ni vous, ni moi, ni Trump ne savons ce qu'il y a, quand les républicains le disent c'est juste de la communication. On ne le saura que lorsque Mueller révélera son dossier (dommage pour Trump, l'équipe de Mueller a l'air plus efficace que son administration pour ne pas fuiter dans la presse). Quant au biais anti-Trump, là aussi vous reprenez la grille de lecture US sans filtre. Là c'est peut-être moi qui suis naïf, mais ce n'est pas la couleur politique du procureur (pour rappel, Mueller est républicain) ou de son équipe qui compte, mais le dossier. Clinton a eu des enquêteurs républicains sur les emails et Benghazi, cela n'a pas empêché la relaxe in fine. Certes, entre temps ça n'a fait que dégrader son image déjà pas terrible, mais au final c'est le bilan judiciaire qui compte, puisque personnellement je ne traite le dossier Mueller que d'un point de vue judiciaire (c'est pas parce que le système politique pervertit la perception du dossier à tort qu'on doit le faire).
Vous noterez que dans mon poste précédent je ne fait que remporter la situation actuelle des procédures en cours, sans me prononcer sur le fonds. Car personne ne le peut, ni ne le doit en l'occurrence. Libre à vous de vous ériger en procureur, juge, juré ou bourreau, et de déclarer par avance toute personne innocente de tout crime ou délit potentiel sur le dossier. Tout ce que l'on peut dire des pièces dont on dispose à l'heure actuelle, c'est que de nombreux membres de l'équipe de campagne de Trump et/ou de son administration ont enfreint de nombreuses lois (allant de contacts interdits avec des gouvernements étrangers à l'évasion fiscale en passant par le faux témoignage et le blanchiment d'argent). Quant à Trump lui même, pour l'heure on ne sait rien de la teneur du dossier (depuis le début je pense qu'il risque plus dans les dossiers financiers et d'obstruction à la justice que dans le dossier russe.Là aussi, toujours en me basant sur les propos antérieurs du Donald, je me borne à constater que pour un homme qui nous vantait son talent immense pour s'entourer des meilleurs grâce à son sens inné de la sélection et de la lecture des comportements humains, on repassera.
Par contre, concernant l'aspect éventuellement trop "démocrate" de l'équipe de Mueller, j'aimerais juste rappeler qu'il n'y a pas si longtemps encore, Trump lui même était un démocrate qui aimait s'entourer de démocrates :).
Enfin, de toutes les mauvaises idées que pourraient avoir Trump, virer ou faire virer Mueller serait sans doute la pire (juste après celle de déclarer la guerre à la Corée du Nord, à l'Iran ou à la Chine ?).


L’enquête Mueller semble être sur la fin, de plus en plus de membres du FBI ont été nommés par Trump, donc moins enclin à le dénoncer. La dernière demande pour, non pas témoigner (cela n'est possible que si Trump est accusé, ce qui n'est pas le cas) mais pour que Trump explique le renvoi de Flynn et de Comey est perçu comme la fin de l’enquête. Et en plus Corentin Sellin, qui a quand même un grave biais anti-Trump dans toutes ses analyses, a avoué lui même que : "Quand Flynn a été interrogé par le FBI le 24/01/2017 à la Maison Blanche,il l'a caché au président."
Dans tous les cas, l’enquête qui dure depuis 9 mois n'a lancée aucune accusation contre Trump et rien ne laisse présager que Mueller inculpera Trump. Tout reste possible, il faut juste attendre avec son pop-corn.


Corondar a écrit:Quant aux résultats électoraux, là, franchement je ne sais pas sur quoi vous vous basez, à part la propagande trumpienne. Tous les résultats électoraux enregistrés par le GOP depuis l'élection de Trump sont catastrophiques : que ce soit dans des zones très rouges, pourpres ou très bleues, les scores républicains sont massivement en retrait (ou les scores démocrates en forte hausse, c'est selon...). Les républicains ont perdu 34 sièges dans les assemblées locales, à tel point qu'on en arrive à voir des démocrates lesbiennes élues en Oklahoma ou des gars pro-choice en Alabama. Trump et le GOP ont actuellement des taux de popularité historiquement bas, surtout au regard de la bonne santé économique du pays justement. Avec une croissance et un chômage pareils, tous les prédécesseurs de Trump naviguaient entre 50 et 70% d'opinions positives, surtout dans leur première année. Le fait que Trump navigue péniblement entre 35 et 40% est plutôt un signal d'alarme qu'un élément positif. Les républicains voient à chaque élection leur échapper les minorités (bon ça c'est pas nouveau), les indépendants, les femmes, les républicains modérés et la base démocrate se mobiliser comme jamais. Et tout cela est du en grande partie à Trump et à sa présidence hystérisante. Mais le GOP n'a plus le choix puisque Trump est suffisamment malin pour tout faire pour garder la base (ou plutôt pour ne faire que ça).
Quant à la Virginie, je suis en désaccord total avec vous : les républicains auraient pu avoir une chance. Et l'échec n'est pas d'avoir d'y avoir perdu, mais de l'avoir fait avec une telle marge, et ça c'est une terrible contre-performance (comme d'avoir perdu 15 sièges à l'assemblée locale malgré un gerrymandering en or massif). Il est impossible de dire que les échecs électoraux républicains de l'année 2017 n'ont pas été nets et retentissants. Si votre seul élément est de dire que les républicains ont réussi à conserver 5 circonscriptions rouge vif (dont deux de très peu) à la Chambre fédérale, c'est un peu court pour cacher toutes les autres déconvenues.


Pour les claques électorales, il est vrai qu'affirmer que le GOP s'en tire bien c'était gonflé, je suis d'accord avec vos remarques Corondar.
Je compte juste à rajouter (sans critiquer ni contredire, juste remarquer) que les républicains ont fait une remontée dans les intentions de vote pour la chambre , le plus frappant a été CNN, qui a observé une remonté de 6% du GOP et une chute des démocrates de 7%, l'écart passant de +18 pour les démocrates à seulement +5. Mais ce ne sont que des sondages, donc des machines à faire dire n'importe quoi.
Trump a aussi remonté dans le taux d'approbation, mais a ensuite baissé à cause du shutdown
Et je rajoute, mais je l'ai déjà dit plus haut, que quand les américains verront le chèque de la reforme fiscale arrivé, les démocrates auront du mal à la critiquer, les républicains n'hésiteront probablement pas à en profiter.


Là où je reconnais une habileté à Trump sur le DACA, c'est que quel que soit le résultat final, il pourra dire que sa position a gagné, puisque sur le sujet, comme sur beaucoup d'autres, il n'a aucune position. On ne sait toujours pas si il est pour ou contre la naturalisation des dreamers. On ne sait pas ce qu'il est prêt à signer ou non sur le sujet.
Quant au budget, de quel budget parlez vous ? Les républicains (et Trump non plus) ne proposent aucun budget mais des rallonges temporaires (c'est la deuxième qui vient d'être signée, la première avait déjà été votée par les démocrates fin décembre, contre la promesse de traiter le DACA). Sur le DACA, les démocrates sont tous d'accord : ils veulent la naturalisation des dreamers (ça tombe bien leur base aussi). Là où les démocrates ne sont pas d'accord c'est si ce sujet justifie ou non le shutdown. Mais tout cela ne résout pas le problème de fonds : les républicains n'ont toujours pas de projet ni sur le budget ni sur le DACA. Et il ne vous aura pas échappé que la majorité au Congrès, ce sont les républicains pas les démocrates. Mais encore une fois, le shutdown n'a généralement aucune conséquence de long terme. C'est de la mousse pour exciter la base (des deux côtés). La mousse ça retombe. Par contre, le fait que les républicains n'ont aucun budget et pas d'avis sur le DACA (enfin, pas qu'ils souhaitent formuler publiquement), ça retombera pas.
Encore une fois pour l'économie, ce n'est pas l'état de l'économie US que je dénonce, c'est le double langage trumpien qui défie la raison : quand les chiffres sont bons sous Obama, ils sont faux ou ne sont pas de son fait et c'est un argument de campagne. Quant ils sont bons sous Trump, ils sont vrais et sont exclusivement de son fait, et c'est un argument de vente. La véritable fake news elle est là. Personnellement je suis allergique à ce genre de boniments et d'incohérences.
Quant à la réforme fiscale, personne ne dit que les riches vont être les seuls à y gagner, mais que ce sont eux qui vont y gagner le plus. Le barème supérieur de l'impôt et la réduction fiscale pour les entreprises y pourvoiront. Quant aux baisses des réductions des taxes étatiques, votre raisonnement se mord la queue : ce sont des taxes qui n'existent que dans les états démocrates, car les états républicains ne taxent pas les riches :). Et les républicains font pareil à Washington que dans les états : ils ne taxent pas les riches. Le but de la manœuvre est que les riches quittent les états démocrates pour aller dans les états républicains (les élus texans du GOP ont déjà lancé un appel aux riches administrés de Californie : là aussi je ne nie pas l'habileté de la manœuvre, ça n'en fait pas oublier l'hypocrisie pour autant). Les premiers seront encore plus bleus, les seconds encore plus rouges, et tant pis pour les quelques élus républicains survivant dans les états bleus qui seront emportés par la vague de novembre :). Je rappelle que pendant sa campagne Trump avait aussi promis une hausse du salaire minimum en plus de la baisse des impôts. La seconde c'est fait, la première plus personne n'en parle (enfin, côté trumpien, parce que côté républicain ça n'a jamais été un sujet pour quiconque). On parie combien que ça restera comme ça jusqu'en 2020 ?
Quant à la bourse, pour moi on est clairement dans une bulle. Si vous regardez la courbe de Wall Street elle est en ascension depuis le dernier crash, en 2008. Si Clinton était présidente on aurait exactement la même tendance (peut-être pas aussi haute néanmoins j'en conviens : je doute que Clinton aurait offert une fiscalité de paradis fiscal aux entreprises US). Mais, j'aimerais vraiment que vous me donniez les études qui corrèlent une hausse de la bourse avec une hausse de la richesse des classes populaires et moyennes 1 ou 3 ans plus tard (parce que comme la bourse US est en phase ascendante depuis au moins 8 ans...). Quant à la fameuse théorie du ruissellement je n'y crois guère je vous l'avoue. L'économie US reste accroc à la dette et la surchauffe. Les mêmes causes produiront les mêmes effets : une crise succèdera à la bulle, comme en 2001, comme en 2008. Reste à savoir quand se produira la prochaine. Mais tout cela est cyclique, je doute sincèrement que les présidents y soient pour quelque chose. Du moins à partir du moment où ils conservent le système intact (ce qu'ont fait tous les présidents US, Trump ni plus ni moins que les autres, là aussi contrairement à ses déclarations de campagne).
Pour Mueller, je me répète mais non, personne ne sait ce que contient son dossier, car personne ne sait ce qu'ont révélé les accusés ayant plaidé coupable, car personne ne sait ce qu'ont révélé les enquêtes fiscales, et non personne ne sait si Mueller compte ou non inculper d'autres personnes. Tout ce que l'on sait c'est que le début des procès approche. Oui, Trump sera bien convoqué pour répondre aux questions du procureur (plus vraisemblablement ce sera comme pour Clinton ou Bush : une vidéo-conférence ou un différé). Mais franchement, tout cela ne va pas aller très loin : Trump ne sera pas impeaché (il le sera peut-être si le Congrès bascule, mais la procédure échouera comme avec Clinton), et si ennui judiciaire il devait y avoir (essentiellement pour obstruction à la justice ou fraude fiscale plus que pour collusion avec un état étranger m'est avis), ce sera pour après le(s) mandat(s). Encore que, techniquement, on pourrait tout à fait impeaché Trump le plus légalement du monde pour infraction à la clause dite des émoluments. Et y aurait même pas besoin d'une enquête très fouillée pour ça :). Là aussi on est sur de la bonne grosse mousse qui motive la base. On notera quand même que dans l'entourage de Trump, le mensonge, la fraude fiscale et le blanchiment d'argent semblent être des sports courus, et qu'on se demande bien pourquoi Trump s'obstine à ne pas vouloir révéler sa déclaration fiscale (contrairement à tous ses prédécesseurs).
Quant aux résultats électoraux, nous sommes d'accord. Et je me tue à répéter qu'il est trop tôt pour tirer des plans sur la comète des midterms (et les enquêtes qui donnent 15 points d'avance aux démocrates, j'y croyais pas avant non plus :) ). A l'instant T, le vent souffle puissamment dans les voiles démocrates. On verra si c'est toujours le cas en novembre. Si je devais me mouiller, la bascule de la Chambre, ça me parait bien parti. Pour le sénat c'est nettement plus incertain. Mais le vrai enjeu c'est les gouverneurs et les assemblées locales (et là aussi, c'est trop tôt).
Par contre pour la propagande électorale de novembre, en effet, on sait à quoi s'en tenir : les républicains parleront baisse d'impôt, les démocrates couverture santé.

Edit 1 : concernant les bons chiffres de la bourse et de l'économie sous Trump, je vous mets un lien qui rappelle qu'il en va de même pour les résultats économiques que des sondages, on leur fait dire un peu ce qu'on veut...
http://www.cnn.com/2018/01/05/politics/ ... index.html
https://slate.com/business/2018/01/dona ... irc_recent
Sous Trump, le marché boursier a connu une hausse de 27% dans sa première année, sous Obama, il a connu une hausse de 33% dans sa première année. Sous la première année de Trump (2017, je lui fais cadeau du mois de janvier qu'il partage avec Obama), la création moyenne d'emplois a été de 171 000 par mois. Sous Obama en 2015 on était à 226 000 par mois, en 2016 on était à 187 000 par mois. La différence majeure que je vois entre Obama et Trump en matière macro-économique c'est pas tellement l'ampleur du boom économique que la différence énorme de situation de départ (quoique, en y réfléchissant, il y a une autre différence notable : Obama n'éprouvait pas le besoin de se glorifier en permanence des résultats économiques qu'il obtenait). Obama est arrivé en période de crise sur son premier mandat, Trump (malgré ses déclarations de campagne répétées et mensongères sur le sujet) est arrivé en période de boom. A ce sujet, ce que vous qualifiez de mensonge n'en est pas un, mais bien une différence fondamentale d'appréciation entre théories économiques divergentes. Encore une fois, je ne dis pas que les classes moyennes ne vont pas profiter des baisses d'impôt (dire le contraire serait un mensonge en effet, mais comme c'est pas ce que je dis...). Ce que je dis c'est que les riches et les entreprises (mon petit doigt me dit que là aussi les actionnaires gagneront plus que les salariés) vont récupérer la part du lion de ces baisses d'impôts
Edit 2 : rien à voir mais j'ai oublié de signaler qu'après la Caroline du Nord, le gerrymandering politique a encore pris un coup, mais de la part de la cour suprême de Pennsylvanie cette fois, qui a retoqué la carte des districts fédéraux au niveau de l'état. Lors des dernières élections à la Chambre (en 2016, en même temps que les présidentielles), les démocrates ont frôlé les 50% des votes au niveau de l'état, et pourtant les républicains ont emporté 13 sièges contre 5 pour les démocrates.
https://www.reuters.com/article/us-usa- ... SKBN1FB2N8
La cour suprême de l'état laisse jusqu'au 09 février (décidément...) à la législature d'état (contrôlée par les républicains) pour proposer une nouvelle carte plus "juste" au gouverneur (démocrate) de l'état. Les républicains vont certainement se pourvoir auprès de la SCOTUS, qui va vraiment devoir se prononcer sur tout ça. Pour la beauté du geste, je vous invite à aller regarder une carte du 7e district de Pennsylvanie, du grand art en gerrymandering. On lui a donné le petit surnom de "Dingo donnant un coup de pied à Donald" (le canard de chez Disney hein, pas le président des USA :) ).
https://en.wikipedia.org/wiki/Pennsylva ... l_district
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Re: La vie politique américaine

Messagede Tirnam » Jeu 25 Jan 2018 10:22

Il me semble avoir lu que dans le cas du redécoupage électoral en Pennsylvanie, le recours à la Cour suprême des Etats-Unis allait probablement être rejeté parce que le recours contre ce redécoupage reposait sur la Constitution de l'Etat de Pennsylvanie et non sur la Constitution fédérale.
La décision de la Cour suprême de Pennsylvanie semble être finale.
Tirnam
 
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Re: La vie politique américaine

Messagede cevenol30 » Jeu 25 Jan 2018 11:19

C'est effectivement ce qui est indiqué dans la dépêche Reuters citée en lien (ou ses traductions). La cour suprême d'Etat fédéré juge de la conformité de la loi de l'Etat (de Pennsylvanie ici) à la constitution dudit Etat fédéré. La Cour Suprême fédérale n'a pas à juger de la Constitution des Etats fédérés. Le seul point possible sur le fond me semble être qu'il s'agit des districts pour la Chambre fédérale.
Le recours formulé par des élus républicains porte d'ailleurs non sur le fond mais sur le court délai et les conséquences (si le parlement pennsylvanien ne vote pas un redécoupage, c'est la cour suprême d'Etat fédéré qui menace d'en pondre un). Au passage, on voit à quel point les décisions peuvent être partisanes: les 5 juges démocrates ont voté pour la décision, les 2 républicains contre (d'ailleurs, ces juges démocrates ont dû être nommés par des gouverneurs démocrates... ce qui implique a contrario que dans les Etats vraiment rouges, il y a un élément de verrouillage de plus). Alors que là aussi, sur le fond, comme pour le différent électoral cité plus haut (73 voix manquantes au perdant et presque le double d'électeurs qu'on a fait voter ailleurs), le cas est flagrant.
Ce qui l'est moins et qui laisse une marge de contestation aux républicains, c'est effectivement le délai et la possibilité de gouvernement des juges. Ceci dit, les élections sont en novembre de cette année et d'ici là, il faut qu'il y ait des désignations de candidats par primaires ou autre moyen, des dépenses de campagne... donc il serait bon pour tout le monde (partis, candidats, électeurs,...) de connaître la carte des districts sans trop tarder, vu qu'il est clairement hors de question, depuis cette décision de justice, de voter sur les anciens districts.

Quant à l'effet du gerrymandering, même aussi massif, il n'est pas aussi important qu'on le croirait sans être négligeable: cela joue sur deux ou trois sièges, les démocrates n'auraient apparemment pas eu 50% des sièges avec leurs 50% de voix de toute façon.
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Re: La vie politique américaine

Messagede Corondar » Jeu 25 Jan 2018 17:40

Quand je disais que la Cour suprême des Etats-Unis allait devoir se pencher sur tout ça, je pensais plus au gerrymandering partisan en général (le gerrymandering racial ayant déjà été déclaré inconstitutionnel) qu'au cas particulier de la Pennsylvanie, sachant que, par ailleurs, la SCOTUS a déjà deux dossiers sur le feu relatifs à cette question (concernant le Wisconsin et la Caroline du Nord). Le problème principal étant d'apporter une définition claire à un gerrymandering partisan. Tout cela me rappelle le débat à la Cour suprême dans les années 1970 (je crois) concernant la pornographie. Un des suprêmes avait déclaré : "Je suis incapable de vous définir la pornographie, mais quand j'en vois je sais que c'en est." :). On pourrait dire un peu pareil du gerrymandering partisan.
Concernant la Pennsylvanie, en effet, le but des républicains semble surtout de gagner du temps pour repousser un éventuel redécoupage à après les élections de mi-mandat. Car même si ça ne permettait aux démocrates de récupérer "que" 2 ou 3 sièges, c'est déjà énorme pour un état comme la Pennsylvanie (pour rappel, les démocrates devront obtenir un gain net de 24 sièges pour faire basculer la Chambre en novembre).

Pour illustrer mon propos sur l'exercice du pouvoir des républicains : MacConnell vient de programmer un vote pour interdire l'avortement au delà de 20 semaines (comme si l'agenda législatif n'était pas déjà surchargé). Le projet de loi prévoit que seules des grossesses consécutives à un viol ou un inceste (déclaré auprès des autorités policières et judiciaires) permettraient une interruption au delà de ce terme. Le projet ne prévoit même pas d'autoriser un avortement au delà des 20 semaines en cas de mise en danger de la vie de la mère ou de mort in utero du fœtus. Ce qui est hallucinant c'est qu'un tel projet n'a aucune chance de devenir une loi. Déjà, ça n'atteindra jamais les 60 voix au Sénat (ça ne fera même pas le plein des voix républicaines un truc pareil...). Et même si par extraordinaire ce devait être le cas, le seul fait que la loi n'autoriserait pas l'avortement tardif en cas de mise en danger de la vie de la mère condamnerait irrémédiablement son application devant le premier tribunal venu. Et pourtant, on perd du temps et de l'argent dans un tel truc (la majorité républicaine à la Chambre a déjà voté un texte semblable), alors que les avortements tardifs concernent à peine 1% des avortements, et sont quasiment toujours dus à un problème de santé majeur (pour la mère et/ou le fœtus). Trump a confirmé qu'il se ferait une joie de signer une telle loi (là aussi, il est bon de rappeler ses déclarations de campagne...). Toute l'opération vise à garder la base mobilisée en brassant du vent.
http://thehill.com/blogs/floor-action/s ... rtion-bill
La Maison Blanche vient d'annoncer qu'elle livrerait enfin un mémo lundi pour clarifier ses positions concernant l'immigration et les dreamers (mieux vaut tard que jamais, comme quoi, le shutdown aura peut-être au moins servi à ça...). Sur ce dernier point précis on est toujours dans l'expectative. Pour ce que ça vaut, les derniers propos de Trump sur la question allaient plutôt dans le sens d'une naturalisation, ou du moins d'un processus qui pourrait y aboutir (sous quelles conditions, pour l'heure mystère...). Pour le reste, la Maison Blanche devrait confirmer qu'elle souhaite la fin du système de loterie pour certaines green cards (un truc d'une grande ineptie aussi ce machin) et la fin de l'immigration familiale (rappelons que le compromis refusé par Trump incluait déjà des éléments allant dans ce sens, en tout cas pour les dreamers).
hhttps://www.politico.com/story/2018/01 ... o-congress
Enfin, pour en revenir aux économies fiscales des classes moyennes, il y a aussi un autre élément majeur de la réforme à garder en tête qui assombrit considérablement le tableau : la fin du mandat obligatoire d'assurance santé individuelle. Cet élément va aboutir à une nouvelle hausse des couvertures médicales. Là aussi il va falloir attendre le retour du terrain une fois que la réforme sera mise en oeuvre et les retombées dans les mois à venir sur le marché de l'assurance. Mais si tout ou partie des gains fiscaux doivent partir là dedans, ça amoindrit grandement l'impact du cadeau fiscal (par contre les riches, ça devrait pas trop grever leur budget à priori).
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Re: La vie politique américaine

Messagede jean24 » Jeu 25 Jan 2018 18:45

Corondar a écrit:Là où je reconnais une habileté à Trump sur le DACA, c'est que quel que soit le résultat final, il pourra dire que sa position a gagné, puisque sur le sujet, comme sur beaucoup d'autres, il n'a aucune position. On ne sait toujours pas si il est pour ou contre la naturalisation des dreamers. On ne sait pas ce qu'il est prêt à signer ou non sur le sujet.
Quant au budget, de quel budget parlez vous ? Les républicains (et Trump non plus) ne proposent aucun budget mais des rallonges temporaires (c'est la deuxième qui vient d'être signée, la première avait déjà été votée par les démocrates fin décembre, contre la promesse de traiter le DACA). Sur le DACA, les démocrates sont tous d'accord : ils veulent la naturalisation des dreamers (ça tombe bien leur base aussi). Là où les démocrates ne sont pas d'accord c'est si ce sujet justifie ou non le shutdown. Mais tout cela ne résout pas le problème de fonds : les républicains n'ont toujours pas de projet ni sur le budget ni sur le DACA. Et il ne vous aura pas échappé que la majorité au Congrès, ce sont les républicains pas les démocrates. Mais encore une fois, le shutdown n'a généralement aucune conséquence de long terme. C'est de la mousse pour exciter la base (des deux côtés). La mousse ça retombe. Par contre, le fait que les républicains n'ont aucun budget et pas d'avis sur le DACA (enfin, pas qu'ils souhaitent formuler publiquement), ça retombera pas.


De la mousse peut être pas, les républicains s'en donnent joie, le problème des dreamers, c'est qu'ils peuvent être considérés comme étant des "immigrés illégaux", donc même si l'opinion est pour leur naturalisation, ça rapporte des points de dire que les démocrates sont pour les illégaux et ne s'occupent pas des minorités. C'était comme en France, un sondage qui demandait si les français étaient "pour l'immigration illégale", une écrasante majorité avait montrée son opposition, normal c'était "illégale", mais les sondeurs avaient analysés ça comme un refus de l'immigration de la part des Français. Un tout petit mot peut rapporter beaucoup de points et les républicains l'utilisent beaucoup !
Dans tous les cas un deuxième shutdown a de fortes chances d'arriver.

Corondar a écrit:Encore une fois pour l'économie, ce n'est pas l'état de l'économie US que je dénonce, c'est le double langage trumpien qui défie la raison : quand les chiffres sont bons sous Obama, ils sont faux ou ne sont pas de son fait et c'est un argument de campagne. Quant ils sont bons sous Trump, ils sont vrais et sont exclusivement de son fait, et c'est un argument de vente. La véritable fake news elle est là. Personnellement je suis allergique à ce genre de boniments et d'incohérences.
Quant à la réforme fiscale, personne ne dit que les riches vont être les seuls à y gagner, mais que ce sont eux qui vont y gagner le plus. Le barème supérieur de l'impôt et la réduction fiscale pour les entreprises y pourvoiront. Quant aux baisses des réductions des taxes étatiques, votre raisonnement se mord la queue : ce sont des taxes qui n'existent que dans les états démocrates, car les états républicains ne taxent pas les riches :). Et les républicains font pareil à Washington que dans les états : ils ne taxent pas les riches. Le but de la manœuvre est que les riches quittent les états démocrates pour aller dans les états républicains (les élus texans du GOP ont déjà lancé un appel aux riches administrés de Californie : là aussi je ne nie pas l'habileté de la manœuvre, ça n'en fait pas oublier l'hypocrisie pour autant). Les premiers seront encore plus bleus, les seconds encore plus rouges, et tant pis pour les quelques élus républicains survivant dans les états bleus qui seront emportés par la vague de novembre :). Je rappelle que pendant sa campagne Trump avait aussi promis une hausse du salaire minimum en plus de la baisse des impôts. La seconde c'est fait, la première plus personne n'en parle (enfin, côté trumpien, parce que côté républicain ça n'a jamais été un sujet pour quiconque). On parie combien que ça restera comme ça jusqu'en 2020 ?
Quant à la bourse, pour moi on est clairement dans une bulle. Si vous regardez la courbe de Wall Street elle est en ascension depuis le dernier crash, en 2008. Si Clinton était présidente on aurait exactement la même tendance (peut-être pas aussi haute néanmoins j'en conviens : je doute que Clinton aurait offert une fiscalité de paradis fiscal aux entreprises US). Mais, j'aimerais vraiment que vous me donniez les études qui corrèlent une hausse de la bourse avec une hausse de la richesse des classes populaires et moyennes 1 ou 3 ans plus tard (parce que comme la bourse US est en phase ascendante depuis au moins 8 ans...). Quant à la fameuse théorie du ruissellement je n'y crois guère je vous l'avoue. L'économie US reste accroc à la dette et la surchauffe. Les mêmes causes produiront les mêmes effets : une crise succèdera à la bulle, comme en 2001, comme en 2008. Reste à savoir quand se produira la prochaine. Mais tout cela est cyclique, je doute sincèrement que les présidents y soient pour quelque chose. Du moins à partir du moment où ils conservent le système intact (ce qu'ont fait tous les présidents US, Trump ni plus ni moins que les autres, là aussi contrairement à ses déclarations de campagne).


Corondar a écrit:Edit 1 : concernant les bons chiffres de la bourse et de l'économie sous Trump, je vous mets un lien qui rappelle qu'il en va de même pour les résultats économiques que des sondages, on leur fait dire un peu ce qu'on veut...


L'économie c'est pas mon fort... Je tirais ma source du livre des "lions menés par des ânes", je ne suis fana du libéralisme, mais ce livre m'avait fortement intéressé, c'était un des rares libéraux à critiquer l'UE, ça ma paraissait compliquer de contredire les thèses de ce livre qui est plutôt bien ficelé. Ensuite je ne connais pas Charles Gave sur le bout des doigts et je ne crois pas avoir lu autre chose de lui.


Corondar a écrit:Quant aux résultats électoraux, nous sommes d'accord. Et je me tue à répéter qu'il est trop tôt pour tirer des plans sur la comète des midterms (et les enquêtes qui donnent 15 points d'avance aux démocrates, j'y croyais pas avant non plus :) ). A l'instant T, le vent souffle puissamment dans les voiles démocrates. On verra si c'est toujours le cas en novembre. Si je devais me mouiller, la bascule de la Chambre, ça me parait bien parti. Pour le sénat c'est nettement plus incertain. Mais le vrai enjeu c'est les gouverneurs et les assemblées locales (et là aussi, c'est trop tôt).
Par contre pour la propagande électorale de novembre, en effet, on sait à quoi s'en tenir : les républicains parleront baisse d'impôt, les démocrates couverture santé.


Je ne tire pas des plans sur la comète, j'observe ! Mais comme la remontée des républicains s'est faite quand ils perdaient un siège dans le Wisconsin... je suis d'accord pour relativiser ces chiffres.



Corondar a écrit:A ce sujet, ce que vous qualifiez de mensonge n'en est pas un, mais bien une différence fondamentale d'appréciation entre théories économiques divergentes. Encore une fois, je ne dis pas que les classes moyennes ne vont pas profiter des baisses d'impôt (dire le contraire serait un mensonge en effet, mais comme c'est pas ce que je dis...). Ce que je dis c'est que les riches et les entreprises (mon petit doigt me dit que là aussi les actionnaires gagneront plus que les salariés) vont récupérer la part du lion de ces baisses d'impôts

Est ce grave ? Si les employés arrivent à vivre décemment en n'étant pas dans l'obligation de cumuler trois jobs, les américains s'en moqueront, ce n'est pas la France...
Dans tous les cas, dire que les 5% les plus riches, toucheront 80% des réductions c'est oublier que dans ces 80% une partie sera redonnée aux 95% autres par des primes ou des hausses de salaires. Les 700 millions de de dollars que Walmart redistribue faisait partie de ces 80% par exemple.
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Re: La vie politique américaine

Messagede guillaume44 » Jeu 25 Jan 2018 18:57

Corondar a écrit:Oui mais le problème c'est que c'est Trump lui même qui se déclare comme étant le meilleur négociateur de l'univers (et ce n'est même pas une hyperbole, entre son livre L'art du deal, que j'ai lu, et ses discours de promotion, c'est réellement ça). C'est lui même qui affirmait qu'il allait mettre Washington au pas en "asséchant le marais" et en ramenant de l'ordre dans tout ce "bordel". Quant à la volonté de détruire l'adversaire ce n'est que trop vrai, et Trump est le stade ultime de ce travers de la politique américaine, il s'en délecte tous les jours, à longueur de tweets, il en est le principal artisan désormais. Il est le pompier pyromane. Donc oui, sur cet aspect là, sa présidence est un échec : il ne règle aucun des problèmes mais, pire, il les exacerbe ad nauseam (et je ne parle même pas des tensions raciales).


Je vous trouve bien aggressif. Dans le contexte actuel, aucun président ne peut négocier avec le camp adverse. Obama a bien essayé pendant 8 ans. Il s'est heurté au même mur à savoir l'idéologie du camp adverse et le refus d'accorder la moindre victoire au camp présidentiel. J'aimerai bien que vous m'expliquez comment on fait si le camp adverse refuse de négocier ?

On n'a cependant assisté à un nouveau stade avec l'ancien président à savoir saboter la période de transition de son successeur et le délégitimiser. Obama aurait pu avoir la même courtoisie que Bush.

Quant aux tensions raciales, n'oubliez pas que Trump au cours de sa campagne a cherché à séduire la communauté noire, il y a réalisé un score correct pour un candidat républicain 9%. Il a décrété le 15 Janvier comme un jour férié en l'honneur de Martin Luther King.
Et désolée, lutter contre l'immigration illégale est quand même un objectif louable.



Corondar a écrit:Par contre, pour l'ouverture de Trump, c'est du troll ou c'est sérieux ? Parce que là, même en cherchant beaucoup, je vois pas...Les invitations concernant le DACA ? Il n'y a eu que deux réunions sur le sujet. La première, organisée par Trump s'est réduite à une long monologue de Trump face caméra (devant les élus médusés du Congrès qui ne savaient pas que les journalistes resteraient), monologue pendant lequel Trump a changé d'avis plusieurs fois pendant 55 minutes. La seconde réunion, initiée par un groupe bipartisan du Sénat (pas par Trump), a vu les membres du Sénat apporter un Trump un deal bipartisan, compromis que Trump avait déclaré qu'il signerait (je n'invente rien, ce sont ses mots). Une fois le compromis proposé il l'a refusé (là aussi à l'étonnement de tous les participants). Quant au faux leak, de quoi s'agit-il ? La remarque du shithole ? Des démocrates et des républicains présents ont confirmé le propos. Aucun des républicains présents n'affirment que Trump ne l'a pas dit, juste qu'ils ne se "souviennent pas", ou "n'ont pas entendu". Pendant 24 heures personne à la Maison Blanche n'a démenti, et personne ne dément le contenu raciste (pardon, "dur" selon la terminologie officielle) du propos, seulement le langage ordurier (comme si on tombait des nues en imaginant que Trump pouvait employer un langage ordurier, pardon, "de vestiraire", j'ai encore un peu de mal avec la Trumplangue...).


Tom Cotton sénateur de l'Arkansas, David Perdue sénateur de Georgie et la ministre de l'intérieur Mme Niessen (sous serment de foi au sénat) ont fermement nié les propos qu'auraient tenus Donald Trump. Ceux-ci n'ont été rapporté que par 2 sénateurs ultra-anti-Trump Dublin et Flake. Ce dernier a une haine farouche de Trump car il n'est plus en mesure de se représenter en 2018 en Arizona à cause de sa position très light sur le commerce et l'immigration.


Concernant la politique étrangère, je suis d'accord avec vous sur l'Iran. Par contre, il a rencontré un beau succès sur le dossier nord coréen. Ces coups de menton ont forcé le régime Nord Coréen a rouvrir la négociation avec la Corée du Sud. On n'est loin de la mollesse d'Obama

Corondar a écrit:Là aussi, c'est Trump lui même qui se crée des soucis à cause de ses déclarations de campagne (de promotion ?). Concernant les dernières hausses de tarifs douaniers avec la Chine, je suppose que les blue collars du Midwest seront ravis d'apprendre que les panneaux solaires chinois et les machines à laver chinoises seront plus chères. Trump avait promis la guerre commerciale avec la Chine, la fin des importations et de l'achat de dette, franchement on en est très loin. C'est de la poudre aux yeux. Il s'est retiré du TPP, mais pas du NAFTA pour l'heure (c'est plus facile de se retirer d'un traité non signé en même temps), concernant le TPP, là aussi contrairement à ce que Trump prophétisait, le traité se fera mais sans les USA (le retrait américain a même fait remonter à bord les Canadiens). Que Trump le veuille ou non, il va se retrouver avec un espace de libre-échange transpacifique dont il ne fera pas parti. Est ce positif pour l'Amérique ? L'avenir nous le dira...


La totalité des sondages disent que les américains (comme les français) préfèrent payer plus cher et made in USA que moins cher et asiatiques. Donc oui les Blue Collars seront ravis d'avoir de nouveaux emplois en particulier ceux de l'Ohio là ou est basé Whirpool. Quant aux salariés de Samsung en Caroline du Sud, leur usine est déjà construite.




Coroondar a écrit:Quant à au plan d'infrastructure, c'est déjà plié. On est en année électorale pour le Congrès, et Trump a l'air de vouloir "gérer" ça avec le même niveau d'implication que le DACA ou le deal iranien. On aura soit un truc enlisé dans les sables du Congrès soit une jolie coquille vide, comme tous les plans d'infrastructure des 30 dernières années. Il n'y a pas et il n'y aura pas de budget : l'administration Trump et le Congrès républicain ont préféré la réforme fiscale. Là non plus, on peut pas dire qu'on tombe des nues.


Là aussi, je vous trouve bien catégorique. Trump a reçu les maires des principales villes hier pour en discuter. On verra bien si ça passe ou pas mais c'est un projet qui lui tient à coeur. De toutefaçon, il sera dévoilé d'ici quelques jours.

Edit modération : un effort vous est demandé quant au respect des balises citation, car ce n'est pas la première fois. La prochaine fois le message sera supprimé, et vous pourrez le rééditer vous même car c'est là une tâche fastidieuse qui devrait être du ressort du contributeur, pas de la modération.
Dernière édition par Corondar le Jeu 25 Jan 2018 19:52, édité 1 fois.
Raison: Mise en forme du message avec les balises citations nécessaires
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Re: La vie politique américaine

Messagede jean24 » Jeu 25 Jan 2018 19:36

cevenol30 a écrit:Quant à l'effet du gerrymandering, même aussi massif, il n'est pas aussi important qu'on le croirait sans être négligeable: cela joue sur deux ou trois sièges, les démocrates n'auraient apparemment pas eu 50% des sièges avec leurs 50% de voix de toute façon.

En effet, un gerrymandering dans un Etat ça ne serait pas grave, le problème c'est qu'il y'a plusieurs gerrymandering dans plusieurs Etats.
J'avais mis les chiffres des résultats par district de l'élection en Alabama, sur 7 districts, un seul avait été remporté par Jones qui gagne par 50% des voix dans tout l'Etat, c'est quand même assez éloquent !
Et puis en additionnant comme ça tous les sièges que les démocrates pourraient gagner sans gerrymandering, on arriverait à un joli pactole qui leur permettrait de reprendre la chambre aisément.
Il faudrait au grand minimum entre cinq et sept points d'avance au national pour que les démocrates gagnent, certains parlent même de 10 points.
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