Une vie politique en Birmanie ?

[lostinthemiddle]

Il y a eu de vraies fraudes ou ce sont des accusations à la Trump?

[VincentLP92]

De ce que j'ai entendu sur France Inter ce matin puis ce midi, il y a peut-être qlq soucis lors de l'organisation des élections, mais rien qui remettent en cause l'énorme succès du partie de l'ex-femme forte du pays (et donc la défaite à plate couture des militaires).
C'est d'ailleurs cette défaite qui expliquera le coup d'état, car les militaires ont pris conscience qu'en cas d'élection libre, ils seraient laminés. Ce alors que San Suu Kyi aurait commencé à remettre discrètement en cause le pouvoir des militaires. Reprendre le pouvoir par la force aurait été leur seule possibilité pour maintenir leurs avantages.

[Relique]

Il y a eu de vraies fraudes ou ce sont des accusations à la Trump?

Il s'agit plutôt en effet d'une (énième) défaite mal digérée par les militaires qui sont derrière le Parti de l'Union, de la Solidarité et du Développement (USDP). Ils sont passés de 259 (sur 440) et 129 (sur 224) sièges dans les deux chambres du parlement en 2010 à 26 et 7 lors des élections de 2020 (29 et 11 en 2015).

Le covid est un prétexte pour reprendre la main. L'expérience de la "cohabitation" entre la junte et le parti d'Aung San Suu Kyi ne semble pas avoir été concluante pour les militaires qui ont décidé de reprendre en main tout le gouvernement, plutôt que le gérer avec la LND.

Il est assez déplorable je trouve qu'on manque beaucoup d'analyse poussée pouvant nous faire comprendre ce qu'il s'est passé pour créer cette rupture. Depuis quelques années, nos médias occidentaux semblent décidés à conserver de la politique Birmane l'idée qu'Aung San Suu Kyi est une criminelle contre l'humanité grande amie de la junte militaire. La réalité est probablement plus nuancée...

[Corondar]

Il y a eu de vraies fraudes ou ce sont des accusations à la Trump?

Il s'agit plutôt en effet d'une (énième) défaite mal digérée par les militaires qui sont derrière le Parti de l'Union, de la Solidarité et du Développement (USDP). Ils sont passés de 259 (sur 440) et 129 (sur 224) sièges dans les deux chambres du parlement en 2010 à 26 et 7 lors des élections de 2020 (29 et 11 en 2015).

Le covid est un prétexte pour reprendre la main. L'expérience de la "cohabitation" entre la junte et le parti d'Aung San Suu Kyi ne semble pas avoir été concluante pour les militaires qui ont décidé de reprendre en main tout le gouvernement, plutôt que le gérer avec la LND.

Il est assez déplorable je trouve qu'on manque beaucoup d'analyse poussée pouvant nous faire comprendre ce qu'il s'est passé pour créer cette rupture. Depuis quelques années, nos médias occidentaux semblent décidés à conserver de la politique Birmane l'idée qu'Aung San Suu Kyi est une criminelle contre l'humanité grande amie de la junte militaire. La réalité est probablement plus nuancée...

C'est en effet le souci avec la Birmanie : on est sur un pays encore assez opaque. Alors on est pas au niveau de la Corée du Nord quand même, mais on reste sur un état peu ouvert sur le monde (à titre d'exemple, le bilan réel du nombre de morts engendrés par le tsunami de 2004 dans ce pays reste largement sujet à caution). Il est donc difficile de se prononcer sur la réalité de la situation interne.
Concernant Aung San Suu Kyi, il semble que cette dernière ait opté pour une position intermédiaire : sortir de l'emprisonnement pour tenter une "réforme de l'intérieur", en acceptant de coopérer partiellement avec la junte militaire. Cette dernière faisant le même calcul, en espérant phagocyter l'opposante et son mouvement. Il semble qu'à ce petit jeu là, l'opposante historique s'en soit mieux sortie que la junte au niveau des dividendes au sein de l'opinion publique. Et comme un pouvoir militaire accepte rarement de s'auto dissoudre, la reprise en main actuelle semble hélas peu étonnante.