de vudeloin » Dim 2 Oct 2011 19:23
Nous avions un peu oublié ces élections guatemaltèques, persuadés que nous étions de la victoire de Sandra Torres, juste divorcée du Président Colom, lors de la présidentielle.
Mais c'était oublier que la Cour constitutionnelle du pays a rejeté la candidature de l'intéressée qui s'est d'un coup trouvée hors jeu, laissant le champ libre à une situation politique originale : celle de candidats à la présidentielle risquant d'avoir, au Parlement guatémaltèque, une opposition particulièrement nette venue de partis sans candidats au scrutin majeur.
C'est l'ex général Otto Perez Molina, candidat du parti Patriote, d'essence conservatrice, qui est arrivé en tête de l'élection avec plus de 36 % des suffrages; et 1 597 937 voix sur 4 426 871 exprimés.
La participation au scrutin s'est élevée à un peu moins de 70 %, le nombre des votants s'étant fixé à 5 022 064 pour 7 340 841 inscrits.
Le candidat plus centriste, candidat de l'alliance LIDER, Manuel Baldizon, arrive en seconde position avec 1 004 215 voix et devance le candidat de la droite « moderniste « Eduardo Suger, candidat de l'alliance CREO ( Compromision, Renovacion, Orden ), licenciado d'origine helvétique ( comme PPK au Pérou ! ) qui a recueilli 735 728 voix et un peu plus de 16 % des suffrages.
La candidate maya Rigoberta Menchu, Prix Nobel de la Paix, a du se contenter de 142 599 voix (3,2 %) et l'alliance de centre gauche Encuentro por Guatemala a obtenu 276 192 voix (6,4 % environ ).
Des élections qui ne se sont pas déroulées dans des conditions optimales, les salariés du Tribunal Suprême Electoral ayant notamment fait connaître des errements dans la fixation du corps électoral et le listage des électeurs...
Quant au parti exclu du jeu, l'Union Nationale de l'Espérance d'Alvaro Colom et de Sandra Torres, il appelle clairement à voter au second tour contre le candidat du parti patriote.
Au Parlement, le PP est en tête avec 56 sièges, contre 48 élus pour l'Alliance, d'ailleurs rompue, entre GANA et UNE ( les partis guatemaltèques ont souvent tendance à choisir des sigles qui constituent des verbes conjugués en castillan, comme GANA « je gagne « et CREO, « je crois « ), ce que l'on voit souvent d'ailleurs en Amérique Latine où, pour ne donner qu'un exemple, la droite bolivienne s'était par exemple regroupée sous la bannière du PO-der DEMO-cratico y S-ocial, soit PODEMOS ( nous pouvons en castillan ).
En troisième position, nous avons l'alliance LIDER et l'UCN ( Union del Cambio Nacional ) avec 14 élus.
Une UCN qui semble incarner un certain humanisme chrétien, assez propre à un pays longtemps frappé par des dictatures dont les visées religieuses étaient largement inspirées par les mouvements évangéliques américains et passaient notamment par des campagnes d'extermination des populations indigènes « catholicisées « .
Dans sa déclaration de principes, l'UCN fait de la Révolution d'Octobre l'un des éléments clé de l'histoire de l'humanité …
Bref, une situation encore ouverte pour le second tour, le 6 novembre et sans doute beaucoup de doutes sur les suites politiques de ces scrutins...