Le vice-premier ministre sortant du Kenya, Uhuru Kenyatta, a été déclaré vainqueur de l'élection présidentielle avec 50,07 % des suffrages exprimés lors du premier tour, samedi 9 mars par la commission électorale.
Le fils du "père de l'indépendance" du Kenya, poursuivi pour crimes contre l'humanité par Cour pénale internationale après les violences post-électorales de 2007, a obtenu selon ces chiffres 6 173 433 voix sur un total de 12 338 667 suffrages exprimés. Il dépasse la barre des 50 % pour 4 100 voix, ce qui lui assure une victoire dès le premier tour face à son principal rival, le premier ministre sortant Raila Odinga [classé à gauche], qui a recueilli de son côté 43,28 % des voix. Ce dernier a annoncé samedi ne "pas reconnaître" sa défaite et a dénoncé un scrutin "faussé".
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Les observateurs internationaux ont eux salué un vote et un dépouillement transparents.
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/03/08/le-kenya-dans-l-attente-des-resultats-de-la-presidentielle_1844988_3212.html
Uhuru Kenyatta avait été lourdement battu à la présidentielle de 2002 (31,3 %) malgré le soutien du président sortant Moi alors qu'il avait été candidat contre lui en 1997 (10,92%). Uhuru Kenyatta comme le sortant Mwai Kibaki sont issus de la communauté kikuyu, la plus importante numériquement - 17% des 41 millions d'habitants - et la plus influente économiquement.
En 2007-2008, les violences post-électorales suite à la réélection contestée de Mwai Kibaki (né en 1931) avait entraîné environ 1000 morts et des centaines de milliers de déplacés. Suite à une médiation de l'ONU, son adversaire Raila Odinga avait été nommé premier ministre.
Le gouvernement chinois a déjà salué cette élection en ayant en tête la situation de voisinage entre le Kenya, assez pauvre en ressources naturelles, et le Soudan du Sud où le pétrole découvert est très convoité par l'économie chinoise. Le reste de la communauté internationale est dans l'embarras (source).