de Benax » Mar 18 Déc 2018 12:15
Je suis un partisan déterminé du retour de Nantes dans sa région historique et naturelle: la Bretagne, pou des raisons culturelles, humaines et économiques. Et ne me parlez pas de la question de la capitale de cette région: en tant qu'élu d'une ville bretonne jumelée avec une ville galloise, je me suis rendu au Pays de Galles et ai constaté que seulement 40% de l'administration de la région galloise est basée à Cardiff la capitale, les autres services étant dispersés dans les autres grandes villes, ce qui permet un aménagement du territoire plus équilibré que le modèle jacobin où tout est centralisé au même endroit, au détriment de la majeure partie du territoire. Au XXI siècle, les moyens techniques dont nous disposons permettent sans problème de travailler ensemble sans être physiquement au même endroit, je le constate tous les jours dans ma vie professionnelle (je suis cadre dans une grande entreprise très internationalisée, et travaille quotidiennement avec des collègues basés dans différents pays, voire hors d'Europe).
Je suis convaincu que pour qu'un projet fonctionne, il faut l'adhésion des populations concernées. Pour que le projet régionaliste fonctionne, il faut que les populations y adhèrent, et donc que les régions correspondent à des réalités humaines, basées sur l'histoire et la culture, sans oublier bien sût la cohérence économique.
Je pense que le péché originel du découpage administratif du Nord-Ouest de la France a été la création d'une région Pays de la Loire sortie de nulle part, avec des morceaux de Bretagne, d'Anjou, du Maine et du Poitou, territoires sans cohérence historique ni économique: la Loire-Atlantique et la Vendée sont des territoires maritimes ayant pour intérêt le développement de la façade Atlantique, le Maine-et-Loire est tourné vers le Val de Loire (Touraine, Orléanais) et la Sarthe, située à 1h de train et 2h de voitue de Paris, regarde vers l'Ile de France et utilise les ports normands et n'a donc pas d'intérêt au développement de la façade Atlantique. Comment une région artificielle composée de populations sans passé commun et de territoires aux priorités économiques divergentes pourrait-elle réussir et avoir un projet de développement partagé ? Pour reprendre l'expression de PhB, le "biduloïde incohérent" existe déjà , et c'est la région Pays de la Loire.
Je suis néanmois d'accord avec pmf lorsque vous dites que poser la question du retour de Nantes en Bretagne doit se faire en prenant en considération l'avenir des autres départements de la région Pays de la Loire. A mon avis:
- le Maine-et-Loire devrait en toute logique rejoindre la région Centre-Val de Loire car déjà tourné vers la Touraine et l'Orléanais, ce qui créerait une région Val de Loire correspondant au territoire défini par l'UNESCO, avec une identité bien définie, des références historiques et culturelles claires et l'opportunité d'un projet de développement commun
- Je suis d'acord avec Eco92 concernant la Vendée: ce territoire, à l'origine Poitevin, aurait dû rejoindre le Poitou-Charente, mais avec la création de la Nouvelle-Aquitaine, et une distance La Roche-Bordeaux trois fois supérieure à la distance La Roche-Nantes, rejoindre la Bretagne unifiée aurait davantage de sens
- Le cas de la Sarthe et de la Mayenne est plus délicat. Ces deux départements correspondent au Maine historique, et devraient logiquement avoir un destin commun. La Sarthe étant tournée vers la région parisienne, tout comme le Perche et les départements de l'ex-Haute-Normandie, créer une région Normandie-Maine aurait du sens comme l'a écrit pmf. Cela avait d'ailleurs été envisagé en 2014 par l'organisme France Stratégie, dépendant du Premier ministre, qui avait souligné les échanges très importants entre la Sarthe et l'Orne notamment. Quant à la Mayenne, je pense qu'on devrait laisser le choix aux habitants entre rejoindre l'éventuelle région Normandie-Maine (priorité à l'unicite historique) ou rejoindre la Bretagne élargie (priorité à l'aspect économique, et aux interconnexions Rennes-Laval).
Quoi qu'il en soit, il me parait nécessaire de demander aux populations concernées de trancher après un débat clair, l'ère où une poignée d'élus décidait de l'avenir de millions de personne sans débat ni concertation devrait être révolue dans une démocratie se réclamant comme moderne.