de Fabien » Mer 27 Avr 2016 10:41
Les sondages ne montrent pas, pour le moment d'évolution spectaculaire du rapport de force, si ce n'est la possibilité que le PSOE soit dépassé par Podemos, notamment en cas de liste unique avec IU.
PP et Ciudadanos auraient à eux deux entre 161 et 178 sièges (majorité absolue à 176, 163 sortants), pas si loin de pouvoir former un majorité de droite.
L'alliance proposée aux Cortes dissoutes (PSOE et Ciudadanos) serait très loin du compte, entre 120 et 136 sièges.
Une éventuelle alliance Podemos-PSOE oscillerait entre 155 et 164. Et il reste l'obstacle catalan, qui parait difficile à surmonter.
Côté PSOE, il y a le bastion andalou, région pauvre qui n'aurait rien à gagner à voir la riche Catalogne prendre le large, et plus largement des décennies de tradition socialiste peu favorable aux indépendantistes ( n'était-ce pas un gouvernement PSOE qui fut à l'origine des GAL?).
Côté Podemos, difficile de renoncer à soutenir un référendum d'autodétermination sans prendre un très gros risque politique. La perte des voix en Catalogne serait sans doute énorme, et compensée de façon très incertaine par un apport d'électeur socialistes rebutés par l'indépendantisme.
Reste l'hypothèse de la "grande coalition", qu'espère ardemment l'oligarchie espagnole et européenne. Problème: pour le PSOE, ce serait très clairement un suicide politique...
Un scénario à la turque, où le pouvoir conservateur en perte de vitesse avait profité du risque d'instabilité persistante pour s'imposer lors du nouveau vote, n'est pas totalement à exclure. Mais Rajoy me parait plus usé, aux yeux de son opinion qu'Erdogan -aussi détestable soit-il à nos yeux- pour la sienne.
Ne pas oublier par ailleurs que l'opinion espagnole s'est montrée très volatile ces derniers mois: par exemple, il n'avait pas fallu plus de quelques semaines à Podemos pour pratiquement rattraper, à l'automne dernier, l'écart d'une dizaine de points en moyenne qui s'était creusé avec le PSOE...