Une présentation de la situation à Dijon (
octobre 2018) avant l'annonce du soutien de Laurent Grandguillaume (DVG) à une liste Rebsamen:
"Le Parti socialiste: Premier édile de Dijon depuis 2001, François Rebsamen laisse toujours planer le doute quant à ses intentions pour 2020. Si sa présence sur la liste qui sera proposée par la majorité sortante ne fait quasiment aucun doute, on peut en revanche s’interroger sur la place qu’il y tiendra. Laissera-t-il le fauteuil de n°1 à sa première adjointe, Nathalie Koenders ? Elle qui semble avoir réussi, à ses yeux, la mission d’intérim qu’il lui a confiée durant son absence pour maladie. Dans ce cas de figure, l’ancien ministre du Travail pourrait se concentrer sur la collectivité qui lui tient le plus à cœur : la Métropole. Un duo qui apparaît naturel aujourd’hui. Mais qui pourrait être contesté par Pierre Pribetich, plus expérimenté que Nathalie Koenders et à qui François Rebsamen a confié les clés de Dijon Métropole ces derniers mois.
Les Républicains:
À droite aussi, il faut penser doublette, voire triplette. Seul élu à s’être déjà déclaré candidat à la conduite d’une liste, le conseiller municipal dijonnais Emmanuel Bichot peut aussi se targuer d’avoir le soutien du président des Républicains, Laurent Wauquiez. Tout comme le vice-président du conseil départemental, François-Xavier Dugourd. Lui qui déclare ne pas être intéressé par la mairie. Mais qui semble davantage tourné vers la Métropole, en témoigne le “Forum de la métropole dijonnaise” qu’il anime depuis plusieurs mois. Un ticket avec Emmanuel Bichot n’est donc pas à exclure.
Mais ce duo devra d’abord s’entendre avec l’aile “centriste” des Républicains, portée par le député Rémi Delatte. Délesté de son costume de président de la fédération LR de Côte-d’Or, l’ancien maire de Saint-Apollinaire se dit aujourd’hui « libre ». Sans toutefois se prononcer sur ses intentions.
Derrière ces trois élus, des personnalités comme Laurent Bourguignat et Ludovic Rochette auront, elles aussi, un rôle à jouer. Quant au sénateur Alain Houpert, tête de liste LR en 2014, ses préoccupations apparaissent aujourd’hui très éloignées de la cité des ducs. Bien qu’en mars 2017, très en colère après l’explosion de la droite municipale dijonnaise, il avait déclaré dans nos colonnes : « Je serai candidat en 2020 ».
La République en marche:
Il y a quelques semaines, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, expliquait que le parti présidentiel ne présenterait pas forcément une liste dans chaque métropole. En fonction des accords tissés localement. Dijon fera-t-elle partie des villes “alliées” ? Rien ne l’indique pour l’heure, tant François Rebsamen s’est montré critique à l’égard d’Emmanuel Macron depuis un an. Dès lors, si LREM décide de monter sa propre liste, on imagine mal le député Didier Martin ne pas y tenir un rôle majeur. Mais avec qui ? Sachant que les marcheurs “pure souche” se comptent sur les doigts d’une main au conseil municipal. Et que les “amis” du MoDem, à l’image de François Deseille, n’ont aucune intention de tourner le dos à François Rebsamen. Reste l’hypothèse d’un parachutage. Ou d’une surprise.
Le nom de Laurent Grandguillaume est régulièrement évoqué. Mais bien qu’il se soit rapproché de LREM ces derniers mois, par le biais de son association Territoires zéro chômeur, il n’a pas encore manifesté – publiquement – l’intention de revenir dans un monde politique qu’il a quitté il y a à peine plus d’un an.
La France insoumise:
À ce jour, elle ne possède aucun élu au conseil municipal de Dijon. Mais il ne fait quasiment aucun doute que La France insoumise y présentera une liste en 2020. Comme lors des législatives de 2017, les candidats seront désignés par des comités locaux, qui se réuniront dans les prochains mois. On imagine aussi que dans les grandes villes, Jean-Luc Mélenchon aura son mot à dire. Localement, il faudra aussi peut-être compter sur des alliances avec Génération.s, le mouvement de Benoît Hamon. Voire avec le Parti communiste.
Le Rassemblement national:
Complètement désintéressés de la politique depuis des mois, celui qui était tête de liste pour le FN en 2014, Édouard Cavin, n’a aucune chance d’être reconduit en 2020. Idem pour la seconde élue dijonnaise d’extrême droite, Frédéricka Desaubliaux, absente depuis des mois. Le parti lepéniste pourrait alors se tourner vers sa nouvelle représentante en Côte-d’Or, la conseillère régionale Sylvie Beaulieu. Mais cette dernière s’est récemment dite intéressée par sa ville natale, Dole (Jura). Et non par Dijon.
Autres:
Candidat en 2014 à Dijon, David Lanaud du Gray (sans étiquette) a d’ores et déjà annoncé sa candidature pour 2020. Lui qui avait récolté plus de 8 % des voix, à la surprise générale, il y a quatre ans. Un résultat qui avait d’ailleurs suscité l’intérêt de François Rebsamen, qui avait, par la suite, tenté de l’attirer dans ses filets. En vain.
Dans un autre registre, Lutte ouvrière, qui avait pour tête de liste Claire Rocher en 2014, présentera sans doute ses propres candidats. À l’autre bout de l’échiquier, des partis comme Debout la France ou Les Patriotes pourraient aussi songer à se lancer dans la course. Sous réserve de trouver suffisamment de forces vives dans la région dijonnaise.
https://c.bienpublic.com/cote-d-or/2018 ... ng-block-s