Décès de Jacques Chirac, ancien Président de la République

[jean24]

Jacques Chirac est mort ce matin à 86 ans. Il a été Président de la République, premier ministre, ministre, secrétaire d’État, député européen, député de la Corrèze, maire de Paris, président du conseil général de la Corrèze.
Il était populaire, même auprès des jeunes qui ne l'ont que peu connu.

https://www.lepoint.fr/politique/jacque ... 929_20.php

[stephed]

Difficile de résumer la carrière de celui qu'amis/adversaires appelaient le chi, chichi ou le Grand (Grand Jacques était seulement réservé à Jacques Brel à ce que l'ancien président disait a ses intervenants).

Je dirais seulement que, comme pour tout homme politique national avec 50 ans de carrière, "Chirac, c'est nos 18 ans" parce que tout le monde a effectue son 1er vote et acte citoyen à un moment pour le soutenir ou le combattre.

[ploumploum]

J'avoue m'être senti assez bizarre ce matin en apprenant sa disparition; c'est un peu une partie de mon enfance qui s'en est allée car Chirac pour moi ça reste essentiellement :

- France 98
- 2002 et le choc du 21 avril (mon second grand souvenir en politique, j'avais à peine 9 ans...)
- et le non à la guerre en Irak en 2003
- et quelques formules bien trouvées...

Adieu Mr Le Président.

[Corondar]

C'est peut-être un peu grandiloquent de dire ça, mais je pense qu'avec Chirac c'est une partie de l'histoire de notre pays qui disparaît. De manière assez attendue, un homme avec une telle carrière politique (aussi bien sur la durée que sur les fonctions exercées) présente une image assez duale, entre ombre et lumière.
Personnellement je retiens de lui un homme d'état comme on en voit plus beaucoup, qui avait des convictions et qui savait se montrer rassembleur quand il le fallait. Et si il était aussi un tueur politique (la liste des hommes et femmes politiques qu'il a sur son tableau de chasse reste impressionnante), il savait aussi être charmeur et bonhomme. Quant j'ai appris son décès ce matin, deux événements me sont immédiatement revenus en mémoire le concernant : son refus d'engager notre pays dans la guerre d'Irak, et son altercation avec des agents de sécurité israéliens lors d'une visite d'un quartier arabe.
J'assume : le personnage me plaisait beaucoup à titre personnel. Mais qu'on aime ou pas le bonhomme, il me semble évident qu'un acteur majeur de la politique française des 50 dernières années vient de disparaître. Au revoir monsieur le président, et merci (au minimum) pour les deux événements que j'ai mentionnés plus haut.

[stephed]

Je dirais comme Corondar que Chirac fait partie de la mémoire et de l'histoire du pays du fait de sa longévité (presque 50 ans). On a tous voté à un moment donné pour le soutenir ou le combattre, pour que les siens gagnent ou ne prennent pas la mairie, la députation etc..

Alors, même si certains de ses propos ou choix de l'époque feraient hurler au plafond en 2019: le cumul des mandats de député de Corrèze président du département et maire de Paris ouvertement justifié pour "faire rentrer le petit dernier à la mairie de paris"
, il reste une grande figure comme on n'en verra plus et c'est dommage.

[stephed]

On va essayer de résumer sa carrière, d'abord locale:

Le Grand avait débuté sa carrière politique en étant élu député de Corrèze en 1967 face à Robert Mitterrand (FGDS), le frère de François, il sera constamment réélu à ce mandat jusqu'en 1995 date de son élection comme président de la république.

Conseiller général de Meymac en 1968 à l'occasion d'une partielle, il préside le département de Corrèze en 1970 jusqu'en 1979 où la droite locale ne garde la majorité qu'au bénéfice de l'âge . Redevenue Majoritaire en 1985, il hésitera avant de reprendre la présidence avant de la laisser à son suppléant à l'assemblée Jean-Pierre Dupont (RPR), élu du canton de Bort les Orgues, qui lui succédera également en 1995 sur la circonscription d'Ussel.

Elu Maire de Paris en 1977 face à Michel d'Ornano (UDF) et Louis Baillot (PCF): il y est réélu en 1983 et 1989 en réalisant le grand chelem c'est à dire en gagnant les 20 arrondissements de Paris (140 à 144 conseillers de Paris RPR-UDF sur 160) n'hésitant pas a aller personnellement faire du porte à porte à la Goutte d'Or, Charonne etc.

[pierrep]

On va essayer de résumer sa carrière, d'abord locale:

Le Grand avait débuté sa carrière politique en étant élu député de Corrèze en 1967 face à Robert Mitterrand (FGDS), le frère de François, il sera constamment réélu à ce mandat jusqu'en 1995 date de son élection comme président de la république.

Conseiller général de Meymac en 1968 à l'occasion d'une partielle, il préside le département de Corrèze en 1970 jusqu'en 1979 où la droite locale ne garde la majorité qu'au bénéfice de l'âge . Redevenue Majoritaire en 1985, il hésitera avant de reprendre la présidence avant de la laisser à son suppléant à l'assemblée Jean-Pierre Dupont (RPR), élu du canton de Bort les Orgues, qui lui succédera également en 1995 sur la circonscription d'Ussel.

Elu Maire de Paris en 1977 face à Michel d'Ornano (UDF) et Louis Baillot (PCF): il y est réélu en 1983 et 1989 en réalisant le grand chelem c'est à dire en gagnant les 20 arrondissements de Paris (140 à 144 conseillers de Paris RPR-UDF sur 160) n'hésitant pas a aller personnellement faire du porte à porte à la Goutte d'Or, Charonne etc.

Quand on pense que durant deux années il a pu cumuler le mandat de Maire de Paris ( et de fait Président du département de Paris ) avec celui de Président du Conseil général de Corrèze ......

[Eco92]

Oh il y a eu pire, Michel Debré qui a été député de La Réunion de 1973 à 1988, une période de quinze ans durant laquelle il était aussi maire d'Amboise (de 1966 à 1989) et, à partir de 1976, conseiller général d'Indre-et-Loire (jusqu'en 1992).

[Ramdams]

Personnellement, quand j'ai atteint la majorité, Jacques Chirac n'était déjà plus président de la République, j'ai donc des souvenirs assez nébuleux. Même si j'ai en mémoire la victoire de la France au Mondial de 1998, une véritable liesse populaire qu'on n'a pas retrouvé en 2018.

Malgré tout, mon regard est éminemment plus critique aujourd'hui, à la veille de mes 30 ans. Je ne lui pardonne pas la reprise des essais nucléaires. Je n'oublierai pas non plus qu'il a une moralité à géométrie variable, comme en atteste sa condamnation en décembre 2011 pour de nombreux chefs d'accusation dans le cadre du financement illégal du RPR et des emplois fictifs de la mairie de Paris. Enfin, je n'oublie pas qu'il a été - même si le sujet a été soumis à référendum - à l'origine de la concordance entre les élections présidentielles et législatives.

Je pense en toute franchise qu'il a été un très mauvais gestionnaire et au final un président médiocre, même si on peut saluer quelques rares bonnes initiatives en matière de politique étrangère.

[pierrep]

Oh il y a eu pire, Michel Debré qui a été député de La Réunion de 1973 à 1988, une période de quinze ans durant laquelle il était aussi maire d'Amboise (de 1966 à 1989) et, à partir de 1976, conseiller général d'Indre-et-Loire (jusqu'en 1992).

Exact , je l'avais d'ailleurs rappelé dans une autre rubrique du forum récemment ..
Mais Chirac lui présidait en fait deux conseils généraux, la est le scandale ! Et à y bien regarder c'est pire que le cas Debré .