Il était l'un des derniers ministres du Général de Gaulle encore en vie: Bernard Pons est décédé ce jour à 95 ans.
Médecin du village de Montcuq dans le Lot (village rendu célébre en 1976 par un sketch de Daniel Prévot) puis de Cahors, cet ancien résistant avait débuté sa carrière politique en 1959 en devenant adjoint au maire de Cahors, mandat qu'il perdit 6 ans plus tard avec la 1ère élection de Maurice Faure (MRG) à la mairie.
Jeune loup de L'UDR, il participe au serment de Solignac et est élu député de la 2ème circonscription du Lot en 1967. Une élection contre toute attente, le candidat initialement pressenti et élu dans le département, un certain Georges Pompidou ayant opté pour une circonscription plus facile dans le Cantal.
Cette même année 1967, il conquiert également le canton de Cajarc où il sera réélu jusqu'à sa démission en 1978. réélu au 1er tour en juin 1968, cette prouesse et sa proximité avec Georges Pompidou le font entrer au gouvernement et plus tard devenir secrétaire général de l'UDR puis du RPR.
Une carrière ministérielle qui s'interromps en 1973 quand il frôle la correctionnelle aux législatives face à un jeune conseiller général, un certain Martin Malvy, qui manque de très peu l'élection (on ne plaisantait pas à l'époque). Cette courte victoire et la fin des années Pompidou (encore plus dans le Lot) ne feront pas retrouver à l'intéressé le chemin du terrain local et en 1978, face à un Malvy omniprésent (et qui l'a littéralement humilié aux municipales de Figeac en 1977), il opte pour une circonscription plus facile à Evry dans l'Essonne en 1978.
A nouveau en difficulté en 1981, il opte alors pour le 17ème arrondissement (la plaine Monceau) et devient député de Paris où il sera réélu jusqu'en 2002, le plus souvent au 1er tour dans ce bastion en or 18 carats pour la droite. Entré au conseil de Paris en 1983, il sera l'un des piliers des équipes Chirac à la mairie et découvrira les bancs de l'opposition pendant un mandat à l'alternance de 2001.
Lors de la 1ère cohabitation, il redevient ministre des Dom-Tom et son nom restera associé au massacre de la grotte d'Ouvéa de 1988 (19 kanaks et 2 gendarmes) dont il resta longtemps traumatisé.
Président du groupe RPR à l'assemblée de 1988 à 1995, il revient au gouvernement comme ministre des transports en 1995 après la victoire de Jacques Chirac et ce jusqu'à la dissolution de 1997 qui marquera la fin de sa carrière ministérielle.
Retiré de la vie politique depuis 2008, il résidait à Aigues-Mortes dans le Gard auprès de ses filles et avait publié ses mémoires en 2018.
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