Coronavirus

[Marcy]

L'annonce par le ministre de l'éducation que le bac 2020 se fera en contrôle continu, avec possibilité de rattrapages pour les élèves ayant entre 8 et 10 sur 20 de moyenne, est à mon avis la nouvelle illustration d'une gestion de crise au coup par coup, sans concertation suffisante et sans réfléchir à toutes les conséquences induites.

Certes, il fallait éviter de compromettre la prochaine année universitaire et faire en sorte que les bacs 2020 soient obtenus préalablement.

Mais lorsque l'on sait que les grilles de notes en contrôle continu sont très inégales selon les établissements, on pourrait avoir ce paradoxe que les meilleurs lycées auraient... le plus fort taux d'échec. Car pour motiver les élèves, rien de tel - pensent ces établissements - que de mettre la pression en étant exigeant et en notant plus sévèrement pour que les élèves soient prêts le jour du bac. Mais il n'y a plus de jour du bac.

Le ministre parle d'une harmonisation entre établissements : comment et sur quelles bases ? le différentiel entre les résultats au bac 2019 en contrôle final et en contrôle continu ? Cela n'a pas de sens.

Je pense que les conséquences politiques induites seront particulièrement lourdes pour le chef de l'Etat : son électorat est celui qui investit le plus pour que ses enfants rejoignent les lycées les plus compétitifs, et qui investit tout court dans les cours particuliers, et le risque est que ce qui était un avantage comparatif se transforme en l'inverse : pas de mention au bac, voire le risque d'échouer au bac.

[SALVAT]

Luxfer de Gerzat (Puy-de-Dôme).

"Alors que l'usine pourrait préserver la France d'une pénurie de bouteilles d'oxygène, le ministre de l'Economie vient d'écarter l'hypothèse d'une nationalisation du site.
Ces dernières semaines, une nouvelle lueur s'était allumée avec l'espoir de relocaliser en France la fabrication de bouteilles d'oxygène. La nationalisation du site devenait donc une piste notamment défendue par le député André Chassaigne.

Production impossible ?
« le ministre a exprimé le refus de l’Etat en affirmant que " ni les salariés, ni les machines ne sont disponibles pour reprendre l’activité, interrompue depuis fin 2019, ce qui rend la production impossible ", tout en rappelant que son ministère travaillait à trouver une solution à long terme si le besoin était confirmé ».

André Chassaigne estime que la réalité est tout autre : « le plan de relance de l’activité, élaboré par la CGT et les salariés, garantit que l’outil de travail, maintenu en état pendant l’occupation des locaux, peut être immédiatement réactivé avec la livraison des premiers produits dans un délai de deux mois. »

Ce délai comprendrait la remise en route des machines, l’approvisionnement en matières premières et la fabrication des bouteilles.

Luxfer : l'absurde situation d'une entreprise qui pourrait sauver d'une pénurie éventuelle de bouteilles d'oxygène »

Fabrice Mina. La Montagne

La conclusion pourrait claquer à la figure de ce pitre de LEMAIRE qui, écartant aujourd'hui cette solution préventive à un manque futur, n'élimine pas une possible recherche de solution si ....
On a laissé filer cette usine ultra performante, au profit de 2 sites anglais et américain, fin 2019 .
Il n'y a plus d'usine de ce type en Europe : bravo à Pénicaud, Lemaire et Philippe, hérauts de la "mondialisation heureuse" !

Le Président CHASSAIGNE est seul cité, ici, puisqu'intervenant dans le cadre des questions de groupes parlementaires à E. Philippe.
Le Comité de défense de Luxfer Gerzat comprend tous les élus du Département et de la Région AURA.


Bertrand SALVAT

[SALVAT]

je partage entièrement le contenu du message de Marcy à la fois sur les dégâts induits par le CON.CON.CON (CONtrôle CONtinu des CONnaissances) et les disparités qui frapperont les différents établissements.
Ceux qui voulaient la "peau" du Bac et des examens en correction anonyme viennent de gagner leur long combat grâce à Blanquer.
L'harmonisation des notes ? Quand vous avez 5 points d'écart entre les notes moyennes des établissements et entre les classes d'un même établissement ? Quand les jurys vont devoir arbitrer, que feront-ils ? Et quelles excellentes consignes venues du Recteur vont les éclairer ? Chacun cherchera à servir les meilleurs pourcentages de reçus et de mentions !
Donc "le bac pour tous" sera "le bac pour personne" et les "relations" joueront pour la suite des études......

Est-ce que j'exagère ? Je prends un seul exemple.....
Une liste nationale d'aptitude au corps des professeurs certifiés m'avait fait observer que des recteurs voulant privilégier les candidats de leurs ressorts avaient attribué des notes égales ou très proches de 100/100 et, pour quelque recteur normand, de notes de 120/100, 130/100... qui, évidemment a remporté la mise pour les "siens", en dépit de l' "harmonisation".

Mon recours en TA n'avait pas "prospéré"...(ce qui a engendré, avec d'autres décisions du même genre, ma défiance à l'encontre de l'institution judiciaire (les TA en particulier) , comme exprimé dans un autre fil).... J'ai conservé, pour mémoire, la copie des tableaux les plus litigieux signés par un recteur connu de mon estimé correspondant normand dans ce forum.
Le Recteur en question a poursuivi sa carrière sans dommage....
Bertrand SALVAT

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[PhB]

Luxfer de Gerzat (Puy-de-Dôme).

"Alors que l'usine pourrait préserver la France d'une pénurie de bouteilles d'oxygène, le ministre de l'Economie vient d'écarter l'hypothèse d'une nationalisation du site.
Ces dernières semaines, une nouvelle lueur s'était allumée avec l'espoir de relocaliser en France la fabrication de bouteilles d'oxygène. La nationalisation du site devenait donc une piste notamment défendue par le député André Chassaigne.

Production impossible ?
« le ministre a exprimé le refus de l’Etat en affirmant que " ni les salariés, ni les machines ne sont disponibles pour reprendre l’activité, interrompue depuis fin 2019, ce qui rend la production impossible ", tout en rappelant que son ministère travaillait à trouver une solution à long terme si le besoin était confirmé ».

André Chassaigne estime que la réalité est tout autre : « le plan de relance de l’activité, élaboré par la CGT et les salariés, garantit que l’outil de travail, maintenu en état pendant l’occupation des locaux, peut être immédiatement réactivé avec la livraison des premiers produits dans un délai de deux mois. »

Ce délai comprendrait la remise en route des machines, l’approvisionnement en matières premières et la fabrication des bouteilles.

Luxfer : l'absurde situation d'une entreprise qui pourrait sauver d'une pénurie éventuelle de bouteilles d'oxygène »

Fabrice Mina. La Montagne

La conclusion pourrait claquer à la figure de ce pitre de LEMAIRE qui, écartant aujourd'hui cette solution préventive à un manque futur, n'élimine pas une possible recherche de solution si ....
On a laissé filer cette usine ultra performante, au profit de 2 sites anglais et américain, fin 2019 .
Il n'y a plus d'usine de ce type en Europe : bravo à Pénicaud, Lemaire et Philippe, hérauts de la "mondialisation heureuse" !

Le Président CHASSAIGNE est seul cité, ici, puisqu'intervenant dans le cadre des questions de groupes parlementaires à E. Philippe.
Le Comité de défense de Luxfer Gerzat comprend tous les élus du Département et de la Région AURA.


Bertrand SALVAT

Dans le même registre, j'invite tous les participants de ce forum (et au-delà...) à lire cette hallucinante enquête de France TV Infos qui montre comment la cessation d'activité de l'usine bretonne de fabrication de masques Giffard à Plaintel (22) a été méthodiquement organisée par son actionnaire de référence Honeywell qui, après le rachat d'une entreprise florissante, a eu pour seule politique de ponctionner tout l'argent disponible et étouffer toute velléité d'investissement jusqu'à ce que la fermeture devienne incontournable.
Sans compter l'inconséquence (pour rester poli) de la République française qui, au fil des changements de majorité et des mesures de restrictions budgétaires, a décidé de trahir sa parole et de cesser les achats de masques sur lesquels elle s'était engagée.
Le coup de grâce ayant été donné par le Ministère du Travail qui a désavoué ses services costarmoricains qui avaient osé écrire que "le motif économique invoqué à l’appui de la demande de licenciement n’est pas avéré" estimant que "la seule volonté de majorer le profit de l’entreprise n’entre pas dans la définition des difficultés économiques."
Maintenant que l'usine est bel et bien démantelée, bon courage à ceux qui veulent relancer son activité.

[alamo]

J'avais vu passer ce reportage aussi. Luxfer, Plaintel ou la boite qui fabriquait de la chloroquine à Lyon, sont des symboles des ravages de la financiarisation de l'économie et du capitalisme d'actionnaires.
C'est en petit ce qu'Alstom est en grand. Une entreprise française, performante sur un type d'activité qui relève de l'intérêt général, rachetée par une multinationale (à chaque fois américaien ou anglaise, soit dit en passant, n'en déplaise à ceux qui nous gonflent avec le "péril jaune" chinois) et démantelée pour des motifs de rentabilité financière à court terme, parfois pour piller un savoir-faire ou simplement éliminer un concurrent

Les salariés de ces boites, comme les familles des morts du COVID, peuvent remercier les Macron, Le Maire et leurs prédécesseurs, ineptes défenseurs d'un modèle économique qui sème la désolation

Et dans le cas de Luxfer, on voit que Le Maire, confit dans ses dogmes néolibéraux, persiste et signe...

[BernardD]

Les médias ont peu parlé du Japon ces dernières semaines, ce pays étant rangé dans la catégorie des pays est-asiatiques à forte culture prophylactique.

Le gouvernement japonais semblait très confiant,avait proposé longtemps le maintien des J.O. en 2020 et n'a pris, pour l'instant, que des mesures limitées (fermeture des écoles).

Mais , il semble aujourd'hui dans une situation très délicate:

- 1 - le virus est évidemment présent ( 2 600 cas cumulés et 63 décès au 2 avril);

- 2 - le nombre de nouveaux cas est passé de quelques dizaines par jour jusqu'au 25 février, à 200 par jour depuis une semaine; or un tel niveau nécessite probablement plus de 10 000 tests par jour;

- 3 - et, à la différence de la Corée (10 à 20 000 tests par jour), le dépistage était encore très limité (900 tests/jour) à mi-mars).

Malgré les appels de divers experts et gouverneurs à déclarer l'urgence sanitaire et le confinement général, Abe continue à différer toute décision.

[PhB]

Je remets ici un message que j'ai écrit dans le fil "Annulation du 2nd tour", mais qui a plus sa place ici :
Je suis plutôt d'accord avec arthas, et je trouve que certaines critiques et réticences émises sur ce forum confinent à la capillosection quadripartite (ou coupage de cheveux en 4).
Nous vivons une situation de crise exceptionnelle. Dans ce contexte il convient, je crois, d'introduire un minimum de pragmatisme et d'adaptabilité dans la gestion des perturbations des événements courants que sont, entre autres, les élections municipales.
À ceux qui critiquent toutes les décisions du gouvernement (ou presque), qu'auriez-vous dit si ces décisions avaient été différentes ? Prenez-vous la mesure du contexte très évolutif selon la date de la décision ? Un choix peut paraître pertinent le jeudi et s'avérer très contestable la semaine suivante... si on oublie qu'il a été effectué le jeudi d'avant, en fonction des informations et du contexte de ce moment particulier...
Certes notre gouvernement navigue à vue et a, par le passé, consacré beaucoup d'énergie à priver de moyens les services publics qu'il encense aujourd'hui. On peut sans arrière-pensée lui en faire reproche.
Pour autant je n'ai pas l'impression que sa gestion de crise soit si catastrophique qu'on peut le lire ici (ou aileurs). Il assume plutôt bien, je crois, l'équilibre délicat entre les écueils sanitaires, économiques et politiques qui l'environnent.
Contester ses décisions passées au vu des nouvelles informations disponibles, ou contester les décisions actuelles sans prendre le risque de proposer les alternatives pertinentes - au risque d'être désavoué quelques jours plus tard - est facile, mais stérile.
Pour ce qui est du second tour ou de la réédition d'un scrutin complet sur tout ou partie des communes françaises, le gouvernement n'a le choix qu'entre des mauvaises solutions. Aucune n'est pleinement satisfaisante, et il lui appartient de choisir celle qui sera la moins problématique. Je trouve que les pistes publiquement évoquées s'inscrivent dans cette démarche et qu'elles sont donc légitimes. Je me garderai de crier au loup au prétexte que la solution finalement retenue brisera - à titre exceptionnel, rappelons-le - tel ou tel sentiment d'équité ou tel usage démocratique qui n'est inscrit dans aucun texte constitutionnel.

[Ramdams]

Je me garderais bien d'accuser le gouvernement pour sa gestion de la crise, encore que "l'union sacrée" ne doit pas être un prétexte pour avaliser n'importe quoi. Le gouvernement bricole au jour le jour car il ne peut pas faire autrement, la situation est assez inédite.

En l'état actuel, je reprocherais surtout au gouvernement sa mauvaise communication et les mensonges qu'il a proférés, sur l'inutilité des masques, ou lorsque la porte-parole insinue que les enseignants ne font rien de leurs journées ou lorsque le préfet de Paris (toujours lui, décidément) qui prétend que les malades du Coronavirus le sont en raison du non-respect du confinement. Ensuite, les mêmes font mine de s'excuser, en pointant les habituels "propos sortis de leur contexte". Crise exceptionnelle ou pas, ça n'exonère pas les autorités de ne pas sortir des conneries exceptionnelles. Je ne ferais pas non plus le reproche d'avoir maintenu le premier tour des municipales, même si c'est une mauvaise décision. Le gouvernement n'a pas été le seul à prendre la décision, la responsabilité est partagée.

En termes d'amortisseurs sociaux, j'estime que la France est bien lôtie et que les dispositions prévues par le gouvernement permettront à la majorité de survivre au manque à gagner. Certains se plaindront que 84 % du salaire, c'est moins que 100 % mais au moins, personne ne doit quémander des aides à des milliardaires philanthropes comme sont réduits à faire les Américains précaires (et pas si précaires que ça), ou payer des notes d'hôpital à 4 ou 5 chiffres.

[Marcy]

Contester ses décisions passées au vu des nouvelles informations disponibles, ou contester les décisions actuelles sans prendre le risque de proposer les alternatives pertinentes - au risque d'être désavoué quelques jours plus tard - est facile, mais stérile.

S'agissant du bac en contrôle continu, pour moi l'alternative était simple : comme pour le deuxième tour des municipales, envisager un contrôle final décalé fin juin / début juillet. Le bac étant dans plus de deux mois, pourquoi avoir tout décidé dès maintenant ?

[Marcy]

Pour continuer sur le registre des propositions, quatorze députés, de gauche et du centre, ont appelé à régulariser les sans-papiers qui en ont fait la demande, pour des raisons de sécurité sanitaire de l'ensemble de la population. Le gouvernement portugais vient de prendre une mesure analogue.
Source : https://www.lefigaro.fr/politique/coron ... s-20200403

Ces députés sont, par ordre de signature :
- François-Michel Lambert (ex-UDE élu avec le soutien de LREM, aujourd'hui co-fondateur de Liberté Ecologie Fraternité),
- Fabien Roussel (secrétaire national du PCF),
- Joël Aviragnet (PS),
- Michel Delpon (LREM),
- Hubert Julien-Laferrière (LREM, ex-PS),
- Marie-George Buffet (PCF),
- Sébastien Nadot (MdP),
- Michèle Victory (PS),
- Jean-Michel Clément (ex-PS élu comme LREM, aujourd'hui membre de PP),
- Bertrand Pancher (MRSL),
- M'Jid el Guerrab (ex-PS élu comme LREM, aujourd'hui membre du MRSL),
- Sandrine Josso (ex-Alliance centriste, aujourd'hui LREM),
- Frédérique Dumas (ex-LREM, était à l'UDI en 2019 mais ne semble plus être dans un parti politique),
- Paul Molac (ex-UDB puis ex-LREM, ne semble plus aujourd'hui être membre d'un parti politique).

L'article du "Figaro" évoque aussi Olivier Faure, premier secrétaire du PS, et Sonia Krimi (LREM), mais ils n'apparaissent pas dans la liste des premiers signataires, qui se sont donc rajoutés aux 14 premiers signataires mentionnés plus haut.

Contrairement à ce qu'affirme "Le Figaro", l'arc politique de soutien à cette proposition dépasse les rangs de la gauche, d'ex-LREM et de l'aile gauche de LREM : on trouve un MRSL qui n'a jamais été à gauche comme Bertrand Pancher (ex-radical valoisien), des députées ex-LREM qui viennent du centre-droit, comme Sandrine Josso et Frédérique Dumas, ainsi que des députés toujours encartés à LREM. Joli tour de force d'avoir réuni des personnalités qui vont du PCF au MRSL : c'est assez inédit, et le signe que certaines lignes politiques évoluent (et accessoirement que des députés LREM s'émancipent, le délégué général de LREM ayant fait savoir son hostilité à la mesure de régularisation proposée).