de vudeloin » Lun 24 Jan 2011 01:23
Difficile de penser que la droite puisse faire main basse sur le Gard, malgré ses victoires récentes, notamment aux législatives ou celle lié au fait que la gauche lui ait laissé un siège de sénateur en 2008 du fait de ses divisions.
Les positions de la gauche, dans le contexte national global, ne me semblent donc pas menacées, surtout depuis que les dernières élections locales ont confirmé les principales caractéristiques du département : sensible aux idées de gauche, y compris dans les secteurs les plus délicats, ceux de la vallée du Rhône entre autres.
Le succès de la gauche sur la partielle de Saint Gilles du Gard, une ville touchée par la crise économique et l'instabilité politique ( elle fut gérée un temps par le FN ) montre que la position des députés UMP Roubaud ou Mourrut n'est pas nécessairement établie définitivement.
Sur les cantons cévenols, qu'il s'agisse de l'arrondissement du Vigan ou du bassin d'Alès, les changements ne devraient pas être spectaculaires et l'on pourrait se retrouver grosso modo avec les mêmes résultats que précédemment.
Les affaires commencent avec le secteur de la Gardonnenque, où les sièges de Lédignan, Saint Mamert et Saint Chaptes sont en jeu.
Je pense que le moins bien parti des candidats sortants est peut être Christophe Cavard, proche effectivement de la FASE, après avoir été élu avec le soutien du PCF en 2004.
Il a manifesté depuis quelques inflexions dans sa position initiale qui semblent le mettre en difficulté.
Je crois savoir que le Front de Gauche devrait investir le nouveau maire de Saint Geniès de Malgoires, ce qui peut causer quelques difficultés au sortant qui ne dispose pas de base locale de repli.
Sur Lédignan, le siège est porté par la sénatrice PS frêchiste Françoise Laurent Perrigot, qui pourrait trouver face à elle son rival Front de Gauche habituel, le maire communiste de Domessargues, Bernard Clément.
La population du canton a cru, atteignant désormais près de 7 300 habitants.
Le résultat de ces trois cantons sera d'autant plus intéressant à suivre qu'il s'agit de cantons dont la population augmente sensiblement, un certain nombre de villages connaissant un développement significatif de la construction de nouveaux logements, notamment sous forme de lotissements.
Sur Nîmes, nonobstant les désirs de Jean Paul Fournier, la situation ne devrait pas forcément beaucoup évoluer aussi, ne serait ce que parce que la ville conserve un caractère assez contrasté que traduisent bien les couleurs politiques des différents cantons.
Une des difficultés vient aussi des relations délicates qu'entretiennent entre eux le sénateur Maire de Nîmes Jean Paul Fournier et le député Nouveau Centre Yvon Lachaud.
Enfin, évidemment, on peut surveiller de près le canton de Pont Saint Esprit, l'élection intervenant peu de temps après la municipale partielle du chef lieu et pouvant consacrer, selon les résultats de cette élection, la fin de la carrière politique de Gilbert Baumet.
Ceci dit, le canton compte au total près de 20 000 habitants, ce qui veut dire que la moitié de la population cantonale est domiciliée dans les autres communes.
Quant au canton d'Aigues Mortes, si le débat n'y manquera certainement pas de sel, il devrait se régler entre le vote du chef lieu, revenu à gauche, et celui du Grau du Roi, qui reste pour le moment à droite (après avoir été la ville du député PS Jean Bastide).
Difficile, dans le cas précis, d'extrapoler le résultat des régionales, vu le contexte créé par la liste Frêche, qui prenait des voix à gauche mais aussi à droite.
Néanmoins, rappel quand même :
Aigues Mortes : 1 612 voix pour Frêche, 878 pour l'UMP et 703 pour le FN
Le Grau du Roi : 1 831 voix pour Frêche, 1 508 pour l'UMP et 834 pour le FN
Saint Laurent d'Aigouze : 673 voix pour Frêche, 302 pour l'UMP et 287 pour le FN
Total : 4 116 voix à gauche
2 688 voix pour l'UMP
1 824 voix pour le FN
Bon courage à celui qui peut dire ce qu'il se passera entre Rhône et Camargue et qui dansera sur la Place Saint Louis le 27 mars prochain...
Ne pas négliger dans ce département l'éventuelle influence du FN, qui peut fort bien causer quelques soucis à la droite.
Sans être forcément en situation de se maintenir au second tour, les candidats FN peuvent « tirer vers le bas « les scores des candidats UMP, les plaçant en difficulté pour le second tour.
Quand on est qualifié avec 20 %, il est toujours plus difficile de gagner un duel que lorsqu'on attend 30 % au premier tour...