Une année politique à double détentemardi 4 janvier 2011 - 19:18
Les cantonales de mars prochain se dérouleront dans un contexte politique compliqué, autant à droite qu'à gauche. Petite tournée pré-électorale.Alain Albinet
alain.albinet@centrefrance.com C'est la période des voeux, mais tout le monde ne va pas faire les mêmes dans les formations corréziennes, avec les cantonales qui pointent et les présidentielles de 2012 qui sont déjà lancées.
Petite tournée des boutiques, avec étalages de contradictions et surprises à attendre au rayon politique.
1 Déconvenue interdite dans le parti de François Hollande, qui ne préside le Département qu'avec un siège de majorité. Les ambitions du député de Tulle de participer à la course à la présidentielle seraient ruinées s'il ne retrouvait pas son fauteuil à l'hôtel Marbot, en mars prochain.
Alors on a décrété ces cantonales comme « grande cause nationale » et c'est le plus fidèle parmi les fidèles, Bernard Combes, le maire de Tulle, qui donnera l'exemple en allant ferrailler avec le sortant de droite, Jean-Louis Bachellerie, pour ramener le canton de La-Roche-Canillac dans le giron de la gauche.
Un principe de bon voisinage politique a également été édicté en soutenant des candidatures plutôt Front de gauche sur Argentat, Bugeat et Corrèze ; manière de ratisser large et de ne pas paraître trop hégémonique. Mais le PS devra aussi composer avec des velléités de dissidences, du côté d'Eygurande notamment, qui pourraient faire désordre.
2 Pas facile de porter l'étiquette sarkozyste par les temps qui courent dans l'ex-Chiraquie. Surtout si l'on veut se faire réélire. Alors, à droite, on préférera mettre en avant les valeurs propres et le bilan des élus sortants, dont huit sur neuf se représentent.
Si on affirme que « le coup est jouable », et qu'il s'agit de « 19 élections locales », on a toutefois de la peine à discerner qui pourrait mener l'équipe. Jean-Pierre Dupont ne souhaitant pas reprendre les manettes, qui resterait-t-il ? Le très centriste Claude Nougein ? Le très UMP Michel Paillassou ? Le très consensuel Daniel Chasseing ?
3 Sur la lancée des régionales, où elle avait obtenu 17,35 % des suffrages, l'alliance PCF-Parti de gauche et Nouveau parti anticapitaliste décline une version cantonale de la liste Limousin terre de gauche.
Avec les deux élus communistes déjà en place (Dominique Grador et Alain Vacher), et les trois envisageables (Argentat, Bugeat, Corrèze), l'idée serait de constituer un groupe au Conseil général. Mais pour faire quoi ? Participer à la gestion de l'exécutif comme c'est le cas aujourd'hui, ou affirmer avant tout son identité comme c'est le cas au Conseil régional ? De réelles nuances existent entre les aspirations des candidats et les affirmations des formations qui les soutiennent.
4 Exister sera le mot d'ordre général, pour ne pas sombrer dans les oubliettes de l'histoire politique du département. L'embryonnaire Nouveau Centre pourrait ainsi disputer des voix au microcosmien Modem sur l'agglomération briviste, mais pas au-delà .
5 L'appellation est de Bernadette Chirac, qui tenait ainsi à se singulariser de Corrèze Demain et à justifier quelques-uns de ses votes avec la majorité de gauche. Dans son sillage, on retrouve Daniel Chasseing (Treignac) et Christophe Petit (Bugeat), constituant une sorte de parti des Monédières, qui pourrait prendre un poids déterminant si la gauche venait à perdre un siège.
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