de Artisan-Politologue » Jeu 7 Jan 2010 18:08
La majorité départementale, dirigée depuis 2006 par le socialiste Pascal Terrasse, aurait en effet tout intérêt à investir, s'il se présente, Georges Murillon, même si celui-ci était classé divers droite lors des cantonales de 2004.
Sous la Ve République, le canton de Saint-Martin-de-Valamas a continuellement voté à droite jusqu'en 1998. Il a reconduit au premier tour son conseiller indépendant, Mounier, en 1961, et 1967 (sous l'étiquette modéré). En 1973, il ne se représente pas et cède la place à un Républicain indépendant, Debard, lui aussi désigné dès le premier tour. Il est reconduit de même en 1979, et 1985 comme UDF-PR. C'est un divers droite, Bernard Cuoq, qui lui succède en 1992.
Elu maire de Saint-Martin en 1995, Roland Veuillens arrive avec la vague rose de 1998, qui voit le conseil général de l'Ardèche, gouverné depuis 1958 par la droite, repasser à gauche (c'était une terre SFIO depuis la Libération, avec un intermède MRP en 1951-1955). Il n'a pas, au départ, la partie facile. Au premier tour, il est en tête avec 1080 voix, alors que le sortant en obtient 1063. C'est le candidat FN, avec ses 79 suffrages, qui arbitre le second tour. Joël Cuoq obtient 1068 bulletins au second tour, il est écrasé par Rolans Veuillens qui attire 1277 électeurs.
L'élection de 2004 montre que les électorats de gauche et de droite ont gardé à peu près les mêmes proportions, si on retire le PCF absent en 1998.
Cependant nous sommes ici dans un canton de montagne (Boutières), les hauts-plateaux étant, grosso-modo, plutôt favorables à la droite en Ardèche, la gauche gagnant surtout des points dans les vallées.
Surtout, la disparition de l'homme fort local, après sa défaite aux municipales de 2008, pourrait redistribuer les cartes, tant l'électorat rural s'attache davantage aux personnalités qu'aux étiquettes.
Alors est-ce l'intérêt de Georges Murillon d'être investi par la majorité départementale? Pas forcément s'il regarde un peu plus vers l'ouest, dans le petit canton très conservateur de Saint-Etienne-de-Lugdares. En 1998 y fut élu un jeune divers droite proche de l'UDF, Jérôme Gros, qui se rallia ensuite à la majorité socialiste. Mal lui en pris, car il fut sévèrement battu en 2004 par l'UMP.
Maintenant, il est possible que M. Murillon soit seul candidat le 31 janvier, comme cela s'est vu dans certains petits cantons en 2008.
Manu