cantonales dans le Var

[marc joseph]

article paru dans le quotidien régional ' La Marseillaise ' , quotidien assez proche du Parti Communiste pour ceux qui n' étant pas du sud comme moi l' ignoreraient !


Cantonales. En mars 2011, quelque 420 000 électeurs varois sont appelés aux urnes pour renouveler la moitié des 43 sièges de conseillers généraux à l’assemblée départementale.

Un an après des régionales aux allures de sentence populaire contre sa politique et un an avant une élection présidentielle dont elle a tout à craindre, la droite se présentera aux élections cantonales de mars prochain avec un capital confiance proche de la peau de chagrin. Dans le Var, certes, renverser une majorité réactionnaire vieille de plusieurs décennies, avec successivement Arreckx, Falco puis enfin Lanfranchi, relève de la mission impossible tant sa marge en sièges reste élevée. Mais le renouvellement de 22 des 43 conseillers généraux peut réserver des signes politiques forts. Seize UMP, dont un apparenté, cinq PS, un communiste tenteront de pourvoir à leur propre succession, à une exception près : Bruno Maranzana (PS, Toulon 2) n’a pas souhaité se représenter. Battre Horace Lanfranchi, soutenir Claude Gilardo. Du côté de Mireille Peirano, première secrétaire fédérale du PS, on veut y croire : « Notre parti espère conserver tous ses élus sortants. Il y a des difficultés sur le deuxième canton où Bruno ne se représente pas. On n’a pas encore de candidat mais d’ici huit jours, on saura qui, il ou elle, représentera le PS, car dans ce cas de figure, ce ne peut être qu’une femme ou une personne issue de la diversité » Sur le canton de Brignoles, le PS apportera « un soutien sans conditions » à Claude Gilardo, le communiste sortant. « On ne peut pas prendre de risques. Et si l’on ne changera pas le rapport de forces au conseil général, on n’exclut pas quelques surprises, à Saint-Maximin par exemple où, lors des dernières municipales, le candidat de gauche Alain Decanis a été battu par seulement 350 voix d’écart face à Lanfranchi». Une défaite du chef de l’exécutif départemental aurait évidemment une portée hautement symbolique. Elle ne serait par ailleurs pas pour déplaire à certains Brutus, barons et jeunes loups de son propre camp rêvant plus ou moins ouvertement du « perchoir ». Couper la tête à l’UMP, oui, mais également ne pas baisser la garde devant un Front national toujours présent en termes d’influence électorale dans le département : « Le FN va être haut, poursuit la dirigeante socialiste. C’est pour cela et pour éviter qu’il n’y ait dans un seul canton un second tour entre droite et extrême droite que nous sommes déjà en discussion avec Europe Ecologie. Quelques candidats seront soutenus et par les socialistes et par les écologistes. Il faut combattre l’abstention car pour se maintenir au second tour, on doit réaliser 12,5 % des inscrits ».

Malgré un contexte de fort mécontentement , je pense qu' il faudrait un véritable séisme local pour que les barons locaux de l ' UMP touchent terre à savoir un vote sanction mêlant forte mobilisation à gauche et vote sanction de l' électorat FN , abstentions voire dissidences à droite ...
Toutefois , l' envie de ' se payer ' une tête pour l' exemple n' est pas à exclure .

[Jean-Philippe]

En 1998, la gauche a gagné 6 cantons dont un des deux nouveaux, celui de La Garde, et deux à Toulon. La droite gagne le nouveau canton de Hyères-Ouest, mais perd 5 cantons au profit de la gauche et un au profit du FN, celui de Toulon 5. Ce dernier, qui quitte le FN avant 2004, est battu avec 4,41% 6 ans plus tard.

En 2004, la gauche perd 2 sièges : La Garde et Toulon 9, tous deux aux dépends du PC.
Le FN est présent dans 15 cantons sur 20 à cette occasion, se retirant dans un 16e, celui de Toulon 9, ce qui facilite la victoire de l'UMP.

La majorité de droite est solide à 31 sièges contre 12 pour la gauche. A noter que le Modem a un sortant à Ollioules. L'UMP cherchera peut-être à le faire disparaître de la nouvelle assemblée, d'autant plus qu'il siège depuis 1985.

[Robespierre]

Canton de La Garde / Le Pradet

Magali Brunel-Ventura et son suppléant Laurent Bailloux sont les candidats désignés par le Parti socialiste pour les élections cantonales des 20 et 27 mars prochains.

Ils sont bien décidés à « tout faire pour reprendre le canton de La Garde/Le Pradet à Jean-Louis Masson ». Magali Brunel-Ventura et son suppléant Laurent Bailloux sont les candidats désignés par le Parti socialiste pour les élections cantonales des 20 et 27 mars prochains.

L'une est enseignante à l'IUFM de La Seyne et à l'université de La Garde. L'autre est technicien-préparateur à DCNS Toulon.

« C'est une élection nationale »

À 37 et 39 ans, ils se définissent comme faisant partie de la « nouvelle génération » du PS, n'ayant jamais fait campagne en leur nom, « sans casserole » ni « cumul de mandats »;

Et ne vous avisez pas de leur dire que les cantonales n'ont qu'un intérêt limité : « On sait qu'il y a un fort abstentionnisme, notamment chez les jeunes. Mais on espère bien capter leur attention. Cette élection est un vrai scrutin politique de portée nationale : c'est la dernière occasion de sanctionner la politique de Nicolas Sarkozy avant 2012. »

Magali Brunel-Ventura et Laurent Bailloux rappellent ainsi que le conseiller général est « un grand électeur appelé à désigner les sénateurs ». Mais ils promettent également de peaufiner le volet local de leur programme dans les prochains jours, en axant celui-ci sur « le social, l'enseignement ou l'aménagement du territoire ».

À noter que dans un canton capté par la droite, le Parti socialiste travaille d'ores et déjà avec Europe écologie en vue de « rendre compatibles les programmes pour d'éventuels accords de second tour ». Cette fois, la campagne est bel et bien lancée.

http://www.toulon.maville.com/actu/actu ... 2_actu.Htm

[maxxx]

Comme cela a déjà été dit, le Var n'est pas un des départements les plus scrutés au niveau national pour les cantonales : et pour cause, la gauche, qui fut longtemps maitre de ce département sous la présidence notamment d'Edouard Soldani, regarde passer les défaites depuis les années 1990. La droite parlementaire, qui a connu la fin difficile de l'ère Arreckx, avec la montée du FN, a su depuis refaire puissamment surface, avec un tandem Falco-Lanfranchi efficace et redoutable...C'est d'ailleurs paradoxalement grâce à la présence du FN que la gauche parvient à se maintenir dans quelques cantons ou quelques municipalités...

Le rapport de forces est de 31 pour la droite contre 12 pour la gauche...L'équilibre ne sera probablement pas menacé et c'est dans ce département la gauche qui parait avoir le plus à perdre lors de ce renouvellement.

En effet, la droite a pour objectif de faire le grand chelem dans les cantons toulonnais et il y a de grandes chances pour qu'elle y parvienne...Elle a réussi haut la main à conserver ses 5 cantons du renouvellement de 2008, Hubert Falco s'étant même payé le luxe, au passage, de mettre à la retraite forcée les conseillers généraux Philippe Goetz et Louis Bernardi, battus tous les deux sur Toulon-4 et Toulon-7 par des proches du puissant maire de Toulon, Philippe Sans et Hélène Audibert...
La gauche a été mise KO debout par Hubert Falco aux municipales de la même année : 65.20% dès le premier tour pour l'UMP...contre 14.10% pour la liste PS conduite par Robert Alfonsi...51 points d'écart, avec le contexte national favorable à la gauche, ça s'appelle une sacrée raclée...

Le PS avait réussi à se faire élire à la fin des années 1990 sur Toulon uniquement grâce à la présence du FN, le parti d'extrême droite dirigeant la ville de 1995 à 2001 et devançant une droite locale à l'époque déroutée, minée par les divisions et querelles de personnes...L'effondrement de la municipalité FN, la division de la majorité dirigée par le couple Le Chevallier (entre les conseillers généraux Eliane Gillet de la Brosse, restée fidèle au FN, Dominique Michel, passé au MNR et le couple Le Chevallier, passé DVD, plus présent au palais de justice qu'à la mairie) et la faiblesse structurelle du PS, masquée un temps par des victoires dues à l'électorat de la droite classique ne voulant pas voter FN, ont conduit à la prise magistrale de la ville en 2001 par le président du conseil général de l'époque, Hubert Falco, véritable sauveur de la droite...

Seul le canton de Toulon 2 a réussi jusqu'à présent à résister au rouleau compresseur de l'UMP, qui a regagné un à un les cantons pris par la gauche grâce à la présence du FN (Toulon 1 est repris en 2001, Toulon 9 est arraché au PC en 2004) ou remporté un temps par le FN (Toulon 6 en 2001 et Toulon 5 en 2004)...Mais il se pourrait qu'il ne résiste pas à une nouvelle offensive en mars prochain : le sortant PS, Bruno Maranzana, 45 ans, élu depuis 1998 grâce à la présence de Jean-Claude Lunardelli, figure locale du FN et bien implanté dans ce canton, ne repart pas en mars prochain. Le PS se retrouve donc sans l'atout du sortant, un des rares atouts qui lui restait...Surtout que JC Lunardelli est en retrait désormais et qu'en plus, avec la forte abstention prévisible, il est fort probable que le FN ne soit pas au second tour...

Les deux autres cantons de Toulon renouvelables, pris sur la gauche et le FN en 2004, devraient reconduire très facilement leurs sortants UMP.

En dehors de Toulon, la plupart des cantons sont stables politiquement : la droite détient un certain nombre de forteresses (La Valette, Six-Fours, Saint Raphael, Fréjus, Le Muy), imprenables pour la gauche et où le FN est souvent plus puissant que cette dernière. Certains cantons inatteignables pour la gauche (Hyères Est et Ouest, Saint Tropez, Ollioules, Tavernes) sont d'ailleurs l'objet de luttes internes au sein de la droite avec les DVD...Le seul enjeu étant de savoir si c'est un UMP ou un DVD qui sort vainqueur. La réélection facile en 2008, dès le premier tour, du maire UMP de La Garde, Jean Louis Masson joue largement en faveur de ce dernier, surtout que la gauche risque encore de se diviser au premier tour (en tout cas, jusqu'à présent, les candidats investis par le PS permettent au sortant de dormir tranquille) entre le PC, qui ne se remet toujours pas d'avoir perdu sa ville de La Garde, et le PS-PRG.
La gauche fait des scores moins ridicules sur Besse-sur-Isole et Saint-Maximin, mais ces derniers cantons restent des fiefs de droite et paraissent difficilement jouables de toute façon.

Ce sont dès lors les cantons de gauche qui sont les plus menacés, surtout si l'abstention est forte et qu'elle parvient à éliminer le FN : la gauche est hors de danger uniquement dans le canton de Callas, fief du seul parlementaire de gauche du département, le sénateur Pierre-Yves Collombat. Dans le reste, il y a des cantons où ses chances de reconduite sont assez bonnes (La Seyne, Brignoles et Salernes, la droite ayant perdu les mairies-chef lieu de ses cantons en 2008 - après les avoir d'ailleurs gagnées en 2001 sur la gauche pour les deux premières), mais dans lesquels elle doit rester sur ses gardes (la moindre division ou l'absence du FN au second tour (pour Brignoles) pouvant être fatales). Rians est un peu plus tangent.

Par contre, le reste de ses cantons est très menacé : Hormis Toulon 2, les cantons du Luc et surtout de Lorgues peuvent facilement basculer à droite. Dans le canton du Luc, le maire UMP de Vidauban, Claude Pianetti, a été dangereux pour le PS par le passé mais le FN l'a empêché d'espérer.
Pour Lorgues, c'est encore plus délicat, car le sortant PS, Barthélémy Mariani, a perdu sa mairie de Lorgues au profit de l'UMP Claude Allemagna...Si ce dernier y va, il serait un candidat redoutable et pourrait faire basculer le canton.

[maxxx]

La présence d’élus UMP à la permanence d’un rival a réveillé et révélé des dissensions au sein de la majorité. Obligeant à un cinglant rappel à l’ordre

Un simple cliché aura suffi à faire craqueler le vernis de l’unité de l’UMP varoise. Sur la photo, Jean-Pierre Serra, le conseiller général UMP sortant du canton du Muy, candidat à sa succession, mais pas investi par l’UMP. À ses côtés, souriant, Horace Lanfranchi, président sortant du conseil général, mais aussi Maurice Accary, conseiller général sortant du canton de Fréjus et Françoise Cauwel, suppléante du maire de Fréjus Élie Brun, candidat à la succession de M. Accary.

Une belle brochette qui n’a pas été du goût des ténors du parti de la majorité présidentielle, qui a investi Luc Jousse, le maire de Roquebrune pour le canton du Muy. À la publication de la photo, mardi, les trois parlementaires, Hubert Falco sénateur-maire de Toulon et président d’honneur de l’UMP du Var, Georges Ginesta député-maire de Saint-Raphaël et président de l’UMP du Var, et Jean-Sébastien Vialatte député-maire de Six-Fours et secrétaire départemental, se sont retrouvés pour décider comment réagir face ce soutien apporté par des élus UMP, et pas des moindres, à un adversaire.

Coups de fils acides
Leur réaction ne s’est pas fait attendre. À 14 h 37, dans un communiqué de presse, à l’en-tête de la fédération UMP du Var, les trois parlementaires effectuent un recadrage en règle. Ils y expliquent que « tout soutien apporté à un autre candidat serait un soutien dissident et n’engagerait son auteur qu’à titre personnel, car les candidats investis par l’UMP sont dans la majorité départementale ».
En coulisse, cette mise au point s’est faite par des coups de fil acides aux différents intéressés. En ce début de campagne, ce rappel à l’ordre sonne comme un avertissement lancé par le patron de l’UMP départementale à tous les élus. Mais chacun fait valoir sa vision des événements (lire ci-dessous). Cet épisode, en tout cas, lance la campagne des cantonales. Il montre que tout ne sera pas simple du côté de la majorité. Les braises des tensions ou des courants, c’est selon, semblent toujours chaudes.

http://www.varmatin.com/article/var/cantonales-2011-ferme-mise-au-point-a-l%E2%80%99ump

[vudeloin]

Bien entendu, je ne vais pas prétendre ici que le département risque de basculer à gauche et il fait même partie, à mon avis, de ceux qui attendront encore longtemps une telle perspective...
Mais je pense que l'article de maxxx est à la fois long et incomplet ( le problème de la jeunesse peut etre ) au seul motif que ce département a profondément changé depuis une bonne quarantaine d'années.
Et qu'il s'est notamment peuplé d'un nombre particulièrement élevé de retraités...
Mais je reviendrais sur ces aspects de sociologie qui expliquent bien des choses, outre les effets du mode de scrutin majoritaire...

[Jean-Philippe]

Maxxx comme la plupart des spécialistes de la géopolitique locale varoise plus ou moins affirmés que nous sommes savons que le vieillissement de la population avantage largement la droite. C'est plus un oubli qu'une méconnaissance. Par contre, cela ne suffit pas sinon l'Ariège serait un fief UMP. Le portefeuille de ces retraités est, je pense, le principal facteur explicatif du vote localement.
Mais nous lirons ton analyse sociologique avec intérêt.

[vudeloin]

Ca, cela reste à étudier... Mais bon, faut que je rassemble les éléments et j'ai un peu de boulot de temps a autre...

[maxxx]

Le problème c'est qu'en lisant la plupart des analyses dans ce cas, on comprend à chaque fois en gros, dans à peu près tous les départements, qu'il va y avoir une évolution vers la gauche...en étant un peu plus objectif et sans vouloir prendre ses désirs pour la réalité, pourquoi ne pas penser qu'il n'y aurait pas de chemin inverse...

Je ne prétends jamais avoir raison sur tout ou être complet : mais là, je ne vais pas écrire que Fréjus ou Saint Raphael ont des chances de basculer à gauche (et là, c'est clair qu'il n'y aura aucune évolution même à moyen terme), que Toulon 2 est sûr de rester à gauche et que la gauche a des chances de se renforcer dans ce département : on est plus du temps d'Edouard Soldani quand même...

Et puis, si le PS a eu ses circonscriptions en 1997 dans ce département, c'est uniquement du fait de la présence du FN...Je ne rappelerais pas comment Odette Casanova et Robert Gaia ont été écrasés en 2002 aux législatives...

[vudeloin]

Attends, maxxx, même si je peux te dire que je ne vais jamais en vacances dans le Var [Edit Vincent le 22/01/2011 à 22:20 -> Passage supprimé]
Pour le coup, je préfère le doux climat ensoleillé de la Haute Provence...