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Dans les faits, ce département n'a jamais été gagnable cette année par la droite locale malgré certains articles et reportages de presse régionale (on sent bien dans les articles que le "profil" et le "style" du président du département n'étaient pas trop la tasse de thé des journalistes politiques locaux) et les "éléments de langage" LR. Ces analyses reposaient sur la vague "Milou" lombertie des municipales à Limoges qui devaient amener au moins 3 cantons supplémentaires (2, 4, 9) auxquels on pouvait ajouter celui de Panazol, la aussi dans la foulée des municipales.
Les deux cantons qui manquaient pour avoir la majorité aller se trouver sur des cantons gagnés "par hasard" par la gauche en 2015 (Aixe sur Vienne, Bellac) ou ceux où la supposée usure des sortants pouvaient amener des surprises (Condat, Rochechouart ou Saint-Yrieix la Perche)

stephed a écrit:Dans les faits, ce département n'a jamais été gagnable cette année par la droite locale malgré certains articles et reportages de presse régionale (on sent bien dans les articles que le "profil" et le "style" du président du département n'étaient pas trop la tasse de thé des journalistes politiques locaux) et les "éléments de langage" LR. Ces analyses reposaient sur la vague "Milou" lombertie des municipales à Limoges qui devaient amener au moins 3 cantons supplémentaires (2, 4, 9) auxquels on pouvait ajouter celui de Panazol, la aussi dans la foulée des municipales.

Après c'est toujours la même chose, on ne peut pas reprocher à la presse locale et régionale sa liberté éditoriale et le fait d'avoir couvert ces élections (et ce d'autant plus que la presse nationale ne l'a pas fait).
Cela n'empêche pas de signaler quelques approximations où on voit bien dans les articles/reportages que les journalistes méconnaissaient souvent le découpage exact du canton, le nom/les actions du sortant(e), des autres candidats, l'histoire etc.. ce qui entraînait quelques facilités sur le supposé manque de notoriété des uns, la supposée usure des autres, la supposée impopularité d'un autre...

stephed a écrit:Les deux cantons qui manquaient pour avoir la majorité aller se trouver sur des cantons gagnés de peu par la gauche en 2015 (Aixe sur Vienne, Bellac) où la supposée usure des sortants pouvaient amener des surprises (Condat, Rochechouart ou Saint-Yrieix la Perche)

C'est aussi une des leçons de ces départementales: le coté "usé et âgé" d'un certain nombre d'élus ne s'est absolument pas vu au vu des faciles réélections sur les cantons et même souvent des % obtenus sur les villages où ils ont commencés leur carrière politique il ya effectivement parfois 3 décennies.
Je dirai que c'est aussi l'un des paradoxes de la fusion des cantons (et des régions aussi) de 2015: ces élus ont connu une nouvelle jeunesse politique en démarrant en 2015 finalement un 1er mandat sur l'essentiel du nouveau canton. Et aux yeux de la population (du moins celle qui se déplace pour voter), ils n'en briguaient finalement qu'un deuxième malgré souvent leurs 70-72 printemps..

Et évidemment à postériori, cela contraste avec les analyses de certains articles, commentaires ou propos de campagne.

stephed a écrit:
Enfin il ya des raisons plus spécifiques. Sur Limoges 1 (Val de L'Aurence Sud, Landouge), ce sont les divisions à droite entre les deux sortants qui se sont déchirés sur deux binômes distincts et dont lui a appelé à voter pour les candidats PS au 2ème tour (ce qui est à moitié surprenant, Christian Hanus (DVD) votait avec la gauche en séance depuis 2020).
S'y ajoute aussi la qualité du binôme présenté par la majorité départementale et sans doute sous-estimé: un ancien joueur vedette du CSP Limoges (club phare de basket) et l'une des "fille" Barret (du nom de l'ancien conseiller départemental et maire du quartier landouge qui fut élu là durant 40 ans) très investie dans le milieu associatif local.

Plusieurs éléments sur Limoges 1 qui seraient hors sujet sur les législatives 2022 mais qui expliquent des choses sur des candidatures/non candidatures).
Outre la sous estimation du binôme de gauche évoquée plus haut (les "moqueries" sur les parents Barret qui connaissant tout le monde à Landouge profitaient du contexte sanitaire pour prendre des nouvelles de la famille et faire la campagne de leur fille et sur le "basketteur" qui fait des paniers et signe des autographes au pied des immeubles du Val de L'Aurence), les cadres LR avaient aussi sous estimés la "capacité de nuisance" de Christian Hanus au motif qu'elle ne s'était pas beaucoup vue aux municipales.
Seulement voila, cette fois ci le maire Lombertie n'était pas candidat (et ne s'est absolument pas investi dans cette campagne) et celui qui était le plus connu des sortants pour avoir été "le maire du quartier" pendant 6 ans c'était Christian Hanus, même si son statut de dissident l'empêchait de gagner.
La conséquence est que la sortante battue, Nathalie Mézille (LR) par ailleurs secrétaire nationale de son parti doit désormais renoncer à sa candidature aux législatives sur la 3ème circonscription. sa probable réélection devait être le marchepied vers celle ci.

Conséquence des législatives 2022 mais qui a un lien avec la campagne des départementales: l'élection de Stéphane Delautrette (PS) comme député met fin aux "rumeurs" et autre "élément de langage" de la campagne sur son accession à la présidence du département avant la fin du mandat de l’actuel président, Jean-Claude Leblois prévue en 2028.

stephed a écrit: Conseiller départemental de Limoges 4 (La Bastide) depuis 2015 après avoir été celui de l'ancien canton du Vigenal depuis 1998, Pierre Lefort (SE), 68 ans, ne se représentera pas

Pierre Lefort n'a pas été ridicule sur ce canton qu'il n'a pas gagné puisqu'il à réalisé 47% au 2ème tour. Bon après, le canton étant quand même donné nettement gagnable à droite après la vague Lombertie des municipales par les observateurs et la presse, la réélection des sortants était quand même très loin d'être acquise comme sur la plupart des cantons de Limoges détenus par la gauche avant le scrutin du reste.

Plus exactement, la stratégie des cadres LR sur ce canton gagnable de Limoges 2 reposait sur deux éléments:
d'abord écarter des adjoints au maire de Limoges, et notamment Vincent Leonie (Mouvement radical) qui avait failli l'emporter en 2015, qui auraient pu une fois élus sur leur nom s’intéresser au mandat de maire.
Ensuite faire un superbe pied de nez à la majorité départementale, favorite du scrutin sur le département, en la privant de 2 de ses jeunes élus au profit de leur plus farouche opposant, Pierre Lefort (lequel au vu de son age n'aurait ensuite eu aucune autre ambition ).
Bien sur, le pari s'appuyant à la fois sur la popularité de l’intéressé sur le quartier du Vigenal dont il est originaire et fut élu (à la mairie, au département) pendant + de 30 ans et aussi sur une faible participation attendue à Corgnac (le nord de la ZUP du Val de l'Aurence).

stephed a écrit:Pour l'étiquetage du maire d'Isle qui a varié depuis 15 ans, voir l'explication sur le sujet des départementales 2021.

Limoges 9 (commune d'Isle, quartiers du Roussillon et du Puy-Las-Rodas):
Ce canton est resté à gauche dans les grandes largeurs (69%) alors qu'il était donné à droite et que sa nouvelle sociologie devrait l'y conduire
Il est en effet composé de la commune d'Isle (8000 habitants) qui se peuplant de CSP et CSP+ depuis 15 ans devient un "petit neuilly" de l'agglomération et des quartiers de Limoges du Roussillon et du Puy-Las-Rodas qui ont plébiscités Emile-Roger Lombertie (LR) aux municipales 1 an plus tôt.

Ce "paradoxe" tient pour beaucoup à l'équation personnelle de Gilles Bégout (DVG) maire d'Isle sur sa commune: ancien du PS qu'il a quitté pour gagner la commune en dissident en 2008, avant de s'en rapprocher à nouveau en 2014-2015 pour rejoindre LREM en 2017 avant de rejoindre à nouveau la gauche lors de ces départementales (ne croyant pas comme tout la classe politique locale d'ailleurs à un basculement à droite du département).
Gilles Bégout est ainsi devenue un "faiseur de roi" que tout le monde courtise: la gauche locale, persuadée que sans lui ville et canton seraient à droite et la droite locale, qui a besoin de lui à la métropole et qui espère que lorsqu'il fera valoir ses droits à la retraite politique (il est né en 1960), il aura l'intelligence de soutenir un LR comme dauphin à la mairie.

Il faut aussi reconnaitre que si la solide assise de Gilles Bégout sur Isle (75%) a scellée l'issue du vote sur le canton, il y a une différence avec 2015 et les municipales 2020, c'est que la gauche est également nettement en tête sur les quartiers de Limoges qui composent le canton: signe aussi désormais d'une implantation personnelle de la conseillère départementale Gulsen Yldirim (PS) dans des terres très loin d’être acquise à ses couleurs surtout le Puy-Las-Rodas.

stephed a écrit:Sur Limoges 7 (La cité, les ponts, le sablard et les portes-ferrées), je dirais aussi que les sortants, piliers de la mairie et septuagénaires, n'ont pas mené non plus une grosse campagne locale, sur un canton où ils n'habitent pas, du fait de leurs activités et du contexte sanitaire, sous estimant sans doute aussi la notoriété des candidats de Gauche. Une gauche locale, qui y a cru et qui a dépêché du monde pour un intense porte à porte.
Dans le détail en plus, on voit qu'à Limoges 7 la participation à augmenté de prés de 500 votants entre les deux tours, et que cela a plutôt profité aux sortants LR-Modem sans être suffisant pour rattraper le retard du 1er tour. Les logiques de 2015 sont globalement respectées: la droite arrive en tête à la cité, la gauche au Sablard et aux portes-Ferrées.

Ce canton de Limoges 7 a été le symbole de ces départementales: la majorité de gauche étant presque aussi contente de le gagner que de conserver le département et l'opposition de droite, que le non gain annoncé du département ne semblait pas émouvoir, pleurait la défaite de ses sortants. Cela tient à la personnalité des candidats.
Il a beaucoup été dit et écrit que ce canton était très à gauche pour les uns, très à droite pour les autres, une fois le résultat connu bien sur.
La réalité est qu'il est très partagé avec un avantage à la gauche mais que dans les circonstances de 2021, il n'était pas gagnable par la gauche cette année là: d'abord parce que, même élus de peu en 2015, les sortants étaient sortants et normalement implantés, que l'équipe municipale Lombertie (LR) avait totalisé ici plus de 60% des voix en 2020 et que le candidat de gauche, Thierry Miguel chef de file de l'opposition municipale, ici "parachuté" d'un autre quartier était jugé manquant de notoriété (pour être gentil).
Comme dit plus haut, l'une des erreurs de la majorité municipale aura, en revanche, été de sous estimer la notoriété de la famille Bourdeau aux Ponts et au Sablard. Pour la petite histoire, l'actuelle conseillère départementale du canton avait déjà un arrière grand-père élu à la mairie et en charge des quartiers de Limoges Sud (comme on disait avant) dans les années 1950-1960.
https://www.lepopulaire.fr/limoges-8700 ... es-3972209

stephed a écrit:S'y ajoute aussi la qualité du binôme présenté par la majorité départementale et sans doute sous-estimé: un ancien joueur vedette du CSP Limoges (club phare de basket) et l'une des "fille" Barret (du nom de l'ancien conseiller départemental et maire du quartier landouge qui fut élu là durant 40 ans) très investie dans le milieu associatif local.

Ce que l'on a oublié et pas vu en 2021, c'est que l'actuelle conseillère départementale de Limoges 1 avait déjà été candidate une 1ère fois en 2015 et qu'elle avait alors faillit l'emporter (49,5%), ce qui en pleine vague bleue au national et vague Lombertie au local témoignait déjà d'une certaine implantation locale.
Alors, certes les contextes locaux et nationaux ont bien changés depuis 2015, à commencer par le fait que les sortants étaient sortants, et elle n'était pas la favorite du scrutin. Mais à postériori, ça n'en rend encore plus politiquement "suicidaire" la "guerre" que se sont livrée les 2 sortants tout comme les moqueries sur sa candidature parce que "Papa est trop vieux" qu'elle a du subir durant la campagne électorale.
Et pour la petite histoire, le conseiller départemental Stéphane Ostrowski (DVG) est une légende du basket français qui joua en équipe de France, pour le club phare de la ville le CSP Limoges, qu'il entraina et dirigea aussi ensuite.
http://www.ffbb.com/ffbb/lelu
Il indique qu’initialement, il devait être candidat sur un canton de Limoges mais pas celui ci.

stephed a écrit:La où le scrutin de ce canton est une claque pour le maire de Limoges, c'est que le quartier de Landouge est le quartier où il vit et qui a constitué un gros réservoir de voix pour lui en 2014, 2015 et 2020.
Aux municipales de 2020, la liste Lombertie atteint 65 % des voix en moyenne sur le canton 1: c'est dire si la victoire de ses candidats devait être ici une simple formalité.

Pour être tout à fait honnête, ce n'est pas non plus un échec personnel du maire de Limoges, puisque ce n'est pas lui qui s'est présenté et lorsqu'il a été candidat, ses résultats à Landouge sont sans appel. Après, je maintiens, qu'un autre engagement et investissement de l’intéressé, comme en 2015, aurait changé l'issue du vote sur ce canton comme sur d'autres en ville.