Re: Elections régionales de 2021 pour LREM
Posté: Ven 16 Oct 2020 13:04
myckilem a écrit:Pour moi, la Normandie est jouable pour LREM. Si le MoDem rejoint les rangs dans cette région (ce qui va être compliqué Morin et Bayrou s'entendent très bien), LREM pourrait même avoir une tête de liste du cru Rodolphe Thomas. Rodolphe Thomas a une implantation très forte dans le Calvados où il a fait 12 % seul en 2010 et où il a été tête de liste du centre et de la droite en 2015. C'est le département où la liste de Morin a fait le meilleur score de la droite et du centre en 2015 au premier tour. Bref, c'est loin d'être un mauvais choix comme chef de file. Si en plus, Sebastien Lecornu se lance dans la bataille dans l'Eure, cela fait tout de même deux départements avec des poids lourds locaux pour peser dans la bataille. Le président du conseil départemental de Seine-Maritime pourrait aussi jouer un rôle.
Avec une tête de liste MoDem (comme en Nouvelle Aquitaine), l'UDI pourrait faire le choix de rallier cette liste. Cela ferait quand même un gros bloc autours de la majorité présidentielle. Pour moi, il n'est pas improbable que cette liste puisse faire 20 % voire même être devant au premier tour en cas de division de la gauche.
Maintenant, la victoire ne sera possible que s'il y a une fusion entre la liste de la majorité et Morin. Le fusion, j'y crois assez bien, mais je ne suis pas certain que ce soit vendeur pour l'électorat de centre gauche de la majorité.
Après, vous allez me dire (et vous auriez raison) que cela fait tout de même beaucoup de conditions particulières loin d'être acquises aujourd'hui pour que ce scenario se réalise.
Pour la Corse, je n'ai pas beaucoup d'opinion. Je connais très mal le contexte local.
Je suis d'accord pour rajouter la Normandie dans la liste des régions gagnables pour LREM - d'autant plus que Le Havre peut aussi servir de tête de pont pour LREM en Seine-Maritime.
La difficulté est qu'il y a déjà un président de région dont la couleur politique et les orientations sont LREM-compatibles ; si la gauche avait gagné la Normandie en 2015, dans une primaire ouverte au premier tour entre des listes LREM et UDI-LR avant une fusion au deuxième tour, j'aurais plus volontiers vu une victoire de LREM. Les conditions d'une victoire sont effectivement difficiles à réunir, mais ce n'est pas impossible - surtout en cas de "divine" surprise créée par des catastrophes qui feraient apparaître le chef de l'Etat en rassembleur. Ce que je vais dire est sans doute cynique, mais les attentats de 2015 ont grandement contribué au (demi-)succès inattendu du PS aux régionales de 2015.
Quant à la Corse, par référence aux territoriales de 2017 qui ont vu la disparition de la gauche non communiste, le clivage semble devoir se faire entre nationalistes, d'une part, élargie à des DVG, DVD et divers tout court, et droite non nationaliste. LREM est a priori nationaliste-compatible, mais les élus nationalistes siègent au niveau national plutôt avec EELV (on l'a vu avec le sénateur élu il y a quelques semaines) : LREM devrait avoir une liste au premier tour, qui dépassera sans doute le seuil de fusion de listes requis (7% en Corse), mais est-ce opportun pour le chef de l'Etat de renforcer les nationalistes corses, qui certes accueillent favorablement les évolutions institutionnelles en Corse proposées par Emmanuel Macron, mais qui ne font pas partie de sa majorité dans les deux chambres du Parlement ? Après, en Corse, on sait faire preuve de souplesse idéologique - surtout chez la majorité des nationalistes...