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Laurent Baffie, vrai faux candidat "loufoque" ?

MessagePosté: Dim 8 Jan 2017 19:10
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Rappelons nous de l'action originale d'un certain Michel Colucci, dit Coluche en 1981. L'humoriste avait décidé de lancer dans l'aventure de la candidature présidentielle. Il avait avoué à l'époque ne pas avoir fait preuve d'originalité car cette idée de présenter un candidat "loufoque" avait déjà été avancée par Pierre Dac, le prince des humoristes qui, lui non plus, n'avait pas la langue dans sa poche en maîtrisant à la perfection la science des beaux mots d'esprit !

Pierre Dac avait su mettre fin à son ambition pour ne pas nuire à l'image de cette élection, mais en envoyant tout de même une méchante allusion vis-à-vis du candidat de l'extrême droite, un certain Jean-Louis Tixier-Vignancour, lui-même soutenu par un certain Jean-Marie LePen. Pierre Dac était un vrai comique, mais un comique fin, intelligent et visionnaire qui avait très bien compris le danger d'une dérive populiste... On était en 1965 !

Coluche, en 1981, a, lui, été dépassé par son action : il cumule les attaques contre les politiciens institutionnels et ne se rend pas compte qu'il fait le le lit de ceux qui rejettent le système politique français, mais à qui la faute ? Tout d'abord soutenu par l'équipe de Charlie Hebdo, Cavanna, Cabu et le Professeur Choron en tête, l'affaire apparaît amusante, mais le soutien de Daniel Balavoine, de Jean-Luc Godard, de Roman Polanski, de Daniel Cohn-Bendit, Brice lalonde voire même de Pierre Bourdieu et de Gilles Deleuze n'amusent plus trop les candidats et particulièrement Giscard et Mitterrand. Coluche devient gênant surtout que le comique est crédité d'un 10%, puis d'un 16% d'intentions de vote par les sondages. L'homme subit incontestablement des pressions, voire un réel boycott des médias et le meurtre de son régisseur (en rapport ou pas avec sa candidature ?) finissent par le faire reculer, l'humoriste jette l'éponge mais n'oubliera jamais.

Coluche, fut le candidat qui "n'avait aucune raison de mentir", mais qui avait eu le tort de confondre popularité et populisme, car, en fait , la méthode du montrougeois, c'était aussi un peu cela... Se moquer des autres candidats, c'est aussi remettre en cause le système mais si on utilise les mêmes outils, ne s'engage-t-on pas dans une certaine contradiction toute autant manipulatrice à l'égard des électeurs ?

Depuis les tentatives de Pierre Dac et de Coluche, aucun candidat dit "loufoque" n'a osé allé aussi loin, hormis peut-être, Isabelle Laeng, plus connu sous le nom de Cindy Lee, la candidate du "parti du plaisir". On aurait pu croire à un coup de pub, mais la candidate est pugnace et recherche sérieusement des signatures de parrainages en 2002 et en 2007. Il faut dire que Cindy Lee est une grande admiratrice d'Ilona Staller, alias la Cicciolina. Peine perdue et échec sur toute la ligne, mais elle saura garder le sourire tout en fustigeant le "système".

En, 2017, voici, semble-t-il, le tour de Laurent Baffie... Dans différentes émissions de radio et de télévision, notamment sur Canal plus (ou il se fit pourtant tailler en pièces par les guignols de l'info, autrefois), l'humoriste (à l'humour spécial) déclame qu'il se lance dans l'aventure présidentielle, déclaration confirmé par son ami Daniel Russo. Il annonce, d'ailleurs, avoir ses 500 signatures obtenus auprès de 500 maires de France qu'il a arrosé au pastis (sic). Tout d'abord, c'est un non sens constitutionnel car cela ne marche pas comme cela et puis, l'image donné des élus locaux est détestable. L'ami Baffie a-t-il oublié que pour être un candidat humoristique, il faut être drôle, vraiment drôle ? Coluche qui a souvent eu la tentation d'être grossier, c'est vrai, mais il n'a jamais osé ce genre de vulgarité qui va jusqu'au mépris de la personne humaine. Baffie ne sera donc pas un candidat du genre loufoque comme le furent Pierre Dac, Coluche et Cindy Lee, et à mon propre avis, même pas un candidat "réel".