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Re: Elections de 1981

MessagePosté: Mer 1 Juin 2011 19:26
de vudeloin
Pour les lecteurs attentifs, et peut être quelques habitués de la calculette, on aura remarqué qu’en 1978, la région Champagne Ardennes a tout de même donné une certaine influence à la gauche.

Au premier tour, les forces de gauche et d’extrême gauche obtenaient en effet 340 063 suffrages sur les quatre départements (48,8 %), tandis que les partis de la droite et du centre réalisaient 339 760 voix (48,75 %).
Les candidats gaullistes divers ( gaullistes de progrès, jobertistes du Mouvement démocrate ) avec 6 195 suffrages (0,9 %) et les candidats écologistes avec 10 926 votes (1,6 %) complétaient le tableau.

Le second tour, les reports et le découpage avaient conduit à la situation observée.

Au premier tour de la présidentielle de 1981, la gauche se trouve postée en tête dans les Ardennes, où elle décroche la majorité absolue des votes, tandis que la droite l’emporte a priori dans les trois autres départements, mais avec seulement une majorité relative en Haute Marne.

Dans les Ardennes, le total des candidats de gauche ( Mitterrand, Marchais, Crépeau, Bouchardeau, Laguiller ) atteint 81 360 suffrages contre 71 192 voix pour le total des voix de droite ( Giscard d’Estaing, Chirac, Debré, Garaud ) et 5 283 voix pour Brice Lalonde.

Dans l’Aube, les cinq candidats de gauche font 68 764 voix, Brice Lalonde 5 709 suffrages et les quatre candidats de droite 77 407 suffrages, avec un score élevé de Giscard d’Estaing, soutenu au premier tour par Robert Galley.

Dans la Marne, la gauche arrive à 124 695 voix, Brice Lalonde à 10 933 et les candidats de droite capitalisent 141 172 voix.

La Haute Marne, dont l’un des sénateurs est alors Edgar Pisani, ancien gaulliste et résistant rallié au PS, donne 53 946 voix à la gauche, 4 051 voix au candidat écologiste et 57 205 aux candidats de droite.

Sur l’ensemble de la Région, la gauche fait donc 329 165 voix, soit 11 000 voix de moins qu’au premier tour des législatives de 1978 et 46,9 %.
Le candidat écologiste Brice Lalonde cumule 26 036 voix, progressant de plus de 14 000 voix sur le score de 1978, et réalisant 3,7 %.
Enfin, les candidats de droite capitalisent 346 976 voix, gagnant un peu plus de 7 000 voix sur le premier tour de 1978 et atteignant donc les 49,4 %.

Ce qui veut dire que, comme en 1978, le score relativement élevé de la gauche dans les Ardennes empêche la droite de disposer de la majorité absolue des suffrages sur l’ensemble de la Région.

Le premier tour de la présidentielle est également marqué par deux faits majeurs.

Le premier, c’est le fait que le Président sortant devance Jacques Chirac dans toutes les circonscriptions de la Région, avec une avance comprise entre 8,1 % ( circonscription de Sedan Vouziers ) et 15,1 % ( circonscription de Châlons Vitry ).

Le second, c’est que le leadership du PCF est battu en brèche à gauche.
Première force de gauche en 1978 en voix et en élus, le PCF subit en effet un recul de son influence dans les quatre départements.

Georges Marchais est devancé par François Mitterrand dans toutes les circonscriptions, avec des écarts allant de 4,3 % ( sur le siège de Charleville Revin détenu par René Visse ) à 11,5 % ( sur le siège de Troyes Bar sur Seine, lieu d’élection de Robert Galley ).

Faut il voir dans ces résultats un des effets d’une désindustrialisation des territoires, particulièrement sensible dans cette Région vouée à la métallurgie ( Ardennes, Saint Dizier ) comme à l’industrie textile ( Aube, Saint Dizier encore ) ou à l’agroalimentaire ( Marne et Haute Marne ), conduisant à une déstructuration des comportements politiques liée aux inquiétudes devant la crise ?

Le tiers des voix communistes des deux circonscriptions de Reims, 40 % des voix obtenues sur Châlons Vitry, plus encore des suffrages réalisés en 1978 sur Saint Dizier et son pays manquent à l’appel de la présidentielle.

Or, ce sont précisément ces secteurs qui ont le plus « dégusté « du point de vue de la crise économique grandissante des années 70.

Le second tour, on l’a vu, va modifier les rapports de forces du premier.

Les Ardennes assurent une nette majorité à François Mitterrand, en lui accordant 92 856 voix contre 73 267 suffrages pour VGE.

Le gain du candidat de gauche est de près de 11 000 voix sur le premier tour, celui du candidat de droite d’à peine 2 000.

L’Aube bascule à gauche en accordant 79 153 voix à Tonton François contre 78 942 pour VGE ( gain de 10 400 voix d’un côté, de 1 500 de l’autre ) et deux circonscriptions sur trois sont à gauche.

La Marne reste giscardienne avec 144 853 voix contre 142 569 voix pour Mitterrand ( gain de 3 000 voix d’un côté, de 16 000 de l’autre ), avec notamment un gain de 4 900 voix sur le siège de Châlons Vitry et de plus de 5 400 voix dans la circonscription de Reims I, votant majoritairement à gauche.

Enfin, la Haute Marne vote à gauche avec 63 497 voix contre 58 675 voix ( gain de 9 500 voix d’un côté, gain de 1 500 voix de l’autre ).

Les deux circonscriptions mettent Mitterrand en tête, la progression de la gauche au second tour atteignant notamment près de 6 000 voix sur Chaumont Langres.

Evidemment, avec de tels mouvements entre les deux tours, on est bien obligé de penser que des voix de droite ont fait défaut à Giscard d’Estaing, la seule mobilisation des nouveaux électeurs n’expliquant pas tout.
Sur le plan des députés, la gauche est en tête sur les trois sièges ardennais, deux des sièges aubois, un siège marnais et les deux sièges haut marnais, soit au total 8 sièges sur 12.

Mais elle n’en obtiendra que 7, dont un non prévu.

Le premier tour des législatives, le 14 juin, est marqué par une nouvelle poussée à gauche.
Enfin, une poussée…

Plutôt une perte d’influence de la droite, victime de la démobilisation de son électorat abasourdi par le résultat de la présidentielle.

On ne trouve en effet dans les urnes champardennaises que 617 635 bulletins valides, loin des 733 812 électeurs du 10 mai.

La gauche parvient en tête sur l’ensemble de la Région, avec 109 981 voix PCF (17,8 %), 204 088 voix PS (33 %), 3 440 voix DVG (0,6 %), 6 954 voix d’extrême gauche (1,2 %).
Les jobertistes rassemblent 1 037 voix, les écologistes 5 397 suffrages.

Quant à la droite, essentiellement rassemblée sous l’étiquette de l’UNM ( Union pour une Nouvelle Majorité ), elle obtient 142 403 voix (23,1 %) pour les candidats RPR et 137 476 voix pour les candidats UDF (22,2 %), des divers droite finissant le tableau avec 6 859 voix (1,1 %).

La droite est donc largement battue, avec 46,4 % des votes, contre 52,6 % pour la gauche.

A droite, le reclassement a eu lieu entre électeurs chiraquiens et giscardiens, permettant aux premiers de se compter plus nombreux tandis qu’à gauche, les candidats communistes ont globalement stabilisé le nombre de voix de la présidentielle ( sauf dans l’Aube où la baisse est assez prononcée ) et les candidats socialistes ont dépassé à la fois les scores de 78 et ceux du premier tour de 1981.

Par département, la situation est simple.
Dans les Ardennes, les candidats PS sont en tête sur Mézières Rethel et Charleville Revin Givet et bien placés sur Sedan.

Sur Mézières, Roger Mas, le candidat PS, est en tête dans tous les cantons sauf Château Porcien ( en tête le candidat UDF Michel Vuibert ), Flize ( en tête le député PCF sortant Alain Léger ), Juniville ( le RPR Hilaire Flandre devant Vuibert puis Mas ), Novion Porcien ( en tête Vuibert ), Omont ( toujours Vuibert ) et Signy l’Abbaye ( idem ).

Les bons scores de Vuibert dans les cantons ruraux ne lui permettent pas d’être qualifié, sa performance étant engloutie par les deux cantons de Mézières.

Le candidat PS et le candidat PCF font 5 578 voix sur 8 465 dans le canton de Mézières Centre Ouest et 7 265 voix sur 9 995 sur le canton Est.

Au second tour, Roger Mas est élu seul candidat, après le désistement du député sortant PCF, Alain Léger.

Sur Charleville, la domination de la gauche est écrasante.

Plus de 30 % pour le sortant PCF René Visse, plus de 36 % pour Gérard Istace, le candidat PS, maire de Revin.

Sept cantons placent le candidat PS en tête dont celui de Revin où il obtient 2 216 voix sur 4 217 exprimés.

Le canton de Renwez met en tête le candidat de l’UNM, Philippe Lemaire, avec 931 voix sur 3 006 exprimés.

Et les cantons de Monthermé et de Nouzonville votent René Visse, le premier avec 3 442 voix sur 7 074 et le second avec 1 874 voix sur 4 670.

René Visse, devancé de 2 900 voix sur le siège, doit beaucoup son échec aux cantons de Charleville, qui donnent 4 476 voix au PS et 2 426 voix pour lui.
Ceci, avec le retard sur Revin fait le compte…

Le second tour est une formalité pour Gérard Istace, élu avec près de 65 % des voix.

Sur le siège de Sedan Vouziers, le candidat PS Gilles Charpentier, maire de la ville, associé au maire de Vouziers, fait une percée à 37,7 % des voix contre 45,6 % pour Jacques Sourdille.

Une percée de Sedan qu’il doit d’abord au résultat de la ville dont il est maire.

Gilles Charpentier se positionne à 72 voix de Sourdille sur Sedan Nord, le bat de 27 suffrages sur Sedan Est et l’emporte de 492 voix sur le canton Ouest.

Jacques Sourdille domine en zone rurale en obtenant la majorité absolue sur Attigny, Buzancy, Le Chesne, Grandpré, Machault, Monthois et Tourteron.

Mais il se retrouve accroché dans les cantons urbains ou semi urbains de Carignan, Vouziers ou encore Mouzon.

Et malgré un sursaut au second tour ( en gagnant 2 700 voix ), il est battu par Gilles Charpentier de plus de 2 500 voix.

Dans l’Aube, la stratégie UNM s’avère payante puisque Pierre Micaux est réélu dès le 1er tour dans la première circonscription ( Troyes, Bar sur Aube ).

7 cantons sur 11 donnent au premier tour la majorité à Pierre Micaux, élu avec 19 959 voix et 51,3 % des votes ( Giscard 23 807 voix le 10 mai et Mitterrand 21 888 ! ).
Seuls manquent à l’appel les cantons de Brienne le Château ( 1 969 voix sur 4 137 exprimés ), de Bar sur Aube ( 3 243 voix sur 6 520 exprimés ), et les deux cantons troyens I et II ( 1 939 voix sur 4 939 sur le I, 2 862 voix sur 6 300 dans le II ).

Dans la seconde circonscription, Robert Galley se positionne en tête avec 22 178 voix et 47,2 %, un divers droite fait 1 753 voix et 3,7 % et la gauche obtient, avec le PS en tête et largement, 23 096 voix et 49,1 %.

Robert Galley est majoritaire dans les cantons d’Ervy le Châtel, Mussy sur Seine, les Riceys et Troyes V, mais se retrouve devancé par le candidat PS dans le canton de Troyes VII.

Sur les trois cantons de la ville Préfecture, la candidate PCF fait 2 496 voix, le PS 7 673 voix, le divers droite 521 voix et Robert Galley 8 805 voix.

La gauche est donc majoritaire sur Troyes, d’autant que le canton IV et les deux autres cantons du premier siège confirment la tendance.

Robert Galley sera réélu cependant au second tour avec 25 861 voix contre 25 502 à son adversaire socialiste, sans doute battu à cause des cantons ruraux de la circonscription.

Sur le troisième siège, le score de Paul Granet, le sortant de droite, est affaibli par un candidat RPR, et atteint 18 794 voix, soit 38,7 %.

Michel Cartelet est donc en tête de la gauche avec 14 637 voix (30,1 %) et se positionne en tête dans le canton de Troyes IV.
Il devance, à gauche, le candidat communiste Georges Didier, 9 560 voix (19,7 %), qui, conseiller général de Romilly sur Seine II, arrive en tête dans son canton.

Sainte Savine, Romilly, Troyes vont coûter au second tour son siège à Paul Granet, battu par 27 446 voix contre 25 293 par Michel Cartelet.

Dans la Marne, la logique UNM n’est efficace au premier tour que pour Bernard Stasi, élu d’emblée.

Sur Reims – Ay – Fismes, le candidat socialiste Georges Colin, obtenant 19 940 voix et plus de 30 % au premier tour, se positionne pour le second qu’il va d’ailleurs emporter avec 37 510 voix contre 33 324 au sortant centriste Jean Louis Schneiter.

Il devance largement Claude Lamblin, le maire communiste de Reims, qui fait 12 444 voix et 18,9 % et ne parvient à devancer le candidat socialiste que sur le canton d’Ay en Champagne, terrain d’élection de son suppléant.

Le candidat de droite, en tête au premier tour, doit sa position au canton de Châtillon sur Marne ( 1 227 voix sur 2 316 ), à celui de Fismes ( 2 809 sur 5 846 ), à Verzy ( 3 729 voix sur 6 860 ) et à Ville en Tardenois ( 3 073 voix sur 5 417 ).

Le canton de Reims I est le seul canton urbain à voter Schneiter ( c’est le secteur de la cathédrale ! ) avec 5 160 voix sur 9 721.

A contrario, Reims VII donne 8 619 voix à la gauche et à l’extrême gauche sur 13 073 exprimés.

Sur Reims Bourgogne, Jean Falala, investi par l’UNM, obtient 28 614 voix sur 57 287 exprimés.
En clair, il ne manque au candidat unique de la droite que 30 voix pour être élu au premier tour.

Une poignée de voix qui a du lui manquer à Reims puisqu’il a la majorité absolue des voix à Beine Nauroy ( 2 375 voix sur 3 796 ), Bourgogne ( 4 399 voix sur 8 361 ), Suippes ( 2 959 voix sur 4 681 ).

Sur les 40 449 bulletins dépouillés sur Reims, il obtient 18 881 voix et la gauche 20 533 suffrages.

Jean Falala est élu au second tour avec 32 319 voix contre 29 647 voix au candidat PS.

Son score est inférieur au nombre de voix de François Mitterrand le 10 mai…
Dans la troisième circonscription, entre Châlons et Vitry, la candidate PS arrive en tête de la gauche avec 17 434 voix et devance le maire communiste de Châlons Jean Reyssier, 13 080 suffrages.

Sur ce siège assez rural, le maire UNM RPR de Vitry, Jean Bernard, arrive en tête avec 29 300 voix et 47,5 %.

Le second tour est terrible et Annette Chépy Léger, la candidate PS, l’emporte avec 33 534 voix contre 33 278 voix pour le candidat de droite.

Le premier tour a vu Jean Reyssier arriver en tête sur Châlons III, son canton d’élection et Jean Bernard obtenir la majorité absolue sur Givry en Argonne ( 1 266 voix sur 1 911 ), Heiltz le Maurupt ( 1 255 voix sur 2 262 ), Marson ( 2 043 voix sur 3 741 ), Sainte Menehould ( 2 584 voix sur 4 767 ), Ville sur Tourbe ( 924 voix sur 1 457 ), Vitry Ouest ( 3 233 voix sur 6 416 ) et les communes du canton de Suippes sur le siège.

Châlons comme Vitry votent cependant plutôt à gauche, et c’est sans doute le résultat de ces deux villes qui va faire élire Annette Chépy.

L’élection sera cependant annulée et Bruno Bourg Broc, futur maire de Châlons, sera élu en janvier 1982 en recueillant 51,6 % dès le premier tour.

Et il gagnera en passant devant sur Châlons et en capitalisant, comme Jean Bernard, dans les cantons ruraux de la Champagne pouilleuse et de l’Argonne.

Sur le siège d’Epernay, élection au premier tour de Bernard Stasi, avec 30 081 voix contre 17 060 voix au candidat PS et 9 929 au maire communiste de la ville Jacques Perrein.

Stasi est majoritaire sur Avize, Dormans, Ecury sur Coole, le premier canton d’Epernay, Esternay, Fère Champenoise, Montmirail, Montmort Lucy, Sézanne, Sompuis (67 % dans ce canton ) et Vertus.

Seuls les cantons d’Anglure et d’Epernay II lui échappent au premier tour.

En Haute Marne, le PS arrive également en tête de la gauche mais Jean Carrier va échouer à la conquête du siège de Chaumont Langres, tandis que Guy Chanfrault va l’emporter sur Saint Dizier Joinville.

Sur le siège de Chaumont, le score du PCF s’effondre à 4 157 voix et 7,6 % contre 20 853 voix pour le PS (38 %) et 27 235 voix pour Charles Fèvre (49,6 %).

Un Charles Fèvre majoritaire sur Arc en Barrois ( 906 voix sur 1 547 ), Auberive ( 733 voix sur 1 218 ), Bourbonne ( 1 648 sur 3 055 ), Bourmont ( 1 378 voix sur 2 420 ), Châteauvillain ( 1 279 voix sur 2 394 ), Clefmont ( 857 voix sur 1 477), Prauthoy ( 1 227 voix sur 2 141 ), Terre Natale ( 1 052 voix sur 2 016 ), Val de Gris ( 1 353 voix sur 2 444 ), Val de Meuse ( 993 voix sur 1 730 ).

A l’exception notable de Chaumont Sud, le candidat de droite est en tête dans tous les cantons, même si, seul candidat de droite en lice, cela signifie que la gauche est majoritaire en voix partout ailleurs.

La mobilisation de second tour donne la victoire à Charles Fèvre.

Sur l’autre siège, celui de Saint Dizier, le candidat PS Guy Chanfrault est donc élu.

Au premier tour, le ticket PCF Marius Cartier, maire de Saint Dizier, et Jacqueline Boyer, obtient 10 215 voix.

Marius Cartier est devancé par le PS sur Saint Dizier, avec une droite plus forte sur le canton Centre que dans le canton Est où elle n’arrive que troisième.

Jacques Delong, conseiller général de Juzennecourt, associé à Pierre Niederberger, élu de Montier en Der, est majoritaire dans les cantons d’Andelot Blancheville ( 1 090 voix sur 1 907 ), Blaiserives (1 070 voix sur 1 637 ), Doulaincourt ( 1 257 sur 2 494 ), Juzennecourt ( 1 050 sur 1 602, le canton comprenant notamment Colombey ), Montier en Der ( 1 519 voix sur 2 723 ), Poissons ( 889 voix sur 1 386 ), Saint Blin (858 sur 1 635).

Globalement devancé à Joinville ( de 318 voix), Wassy ( de 475 voix ) et sur les trois cantons de Saint Dizier ( de 4 641 voix ), il est naturellement mal parti pour le second tour où le candidat PS l’emporte avec 28 114 voix contre 24 127 suffrages pour un Jacques Delong qui regagne tout de même 2 500 voix au second tour sur les 4 500 nouveaux électeurs.

De fait, un vote urbain, ouvrier et populaire a clairement permis à la gauche de l’emporter au second tour dans 7 des 12 circonscriptions, et bientôt 6 après la partielle de Châlons.

Mais il a, à chaque fois, été en retrait des scores de la présidentielle et certains succès ont été obtenus par défaut, en quelque sorte.

En tout cas, les fortes attentes exprimées par la population de la Région comme par l’ensemble des Français ont trouvé expression dans le résultat, parfois contrasté, de ces élections.

Re: Elections de 1981

MessagePosté: Mer 1 Juin 2011 20:25
de Jean-Philippe
Un petit message pour signaler que Jacques Delong est conseiller général de Doulevant-le-Château (1973-1995). Ce dernier retrouvera dès juillet 1981 un poste au Parlement en devenant sénateur suite à la démission de Pisani, chargé de représenter la France à la Commission de Bruxelles.
Pour le reste, c'est très intéressant : il te reste, cher Vudeloin, pas mal de temps pour poursuivre ainsi avant d'être surchargé par le commentaire des élections à venir. ;)

Re: Elections de 1981

MessagePosté: Mer 1 Juin 2011 22:34
de vudeloin
Sans doute parce que les noms ont un peu changé, puisque le canton de Blaiserives est devenu celui de Doulevant le Château, de la même manière que le canton du Vallinot, situé dans la première circonscription, est devenu celui de Longeau Percey ( il n'avait pas donné de majorité à Charles Fèvre, comme par hasard...) et celui de Val de Gris est devenu le canton de Neuilly l'Evêque.
Quelques précisions toujours utiles, de toute manière !
Mais, Jean Philippe en conviendra peut être, mais à trente ans de distance, les penchants des différents cantons cités dans cette note sur 1981 sont, en général, restés un peu les mêmes...

Re: Elections de 1981

MessagePosté: Jeu 2 Juin 2011 12:58
de orional
Bonjour à tous,

Voici quelques cartes exprimant l'évolution des rapports entre forces politiques en milieu champardennais entre 1973 et 1981 en appui à la remarquable et fouillée contribution de l'ami vudeloin.

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Bien à vous.

Re: Elections de 1981

MessagePosté: Jeu 2 Juin 2011 17:40
de vudeloin
Une contribution en couleurs au terne et à la brutalité des mots écrits noir sur blanc ! ;)
Mais qui montre avec une évidence assez précise que les rapports de forces, sur la durée, évoluent finalement assez peu sur un territoire aussi représentatif, de manière globale, de la France " moyenne ' que peut l'être la région Champagne Ardennes.

Sauf, qu'évidemment, dans la dernière période, nous avons eu l'émergence du Front National et que, de manière générale, la région continue de voter pour la droite aux élections locales ( à l'exception notable des régionales ) et que l'influence de la gauche s'avère confinée aux mêmes secteurs industriels ou anciennement industriels que dans le passé.
La question, c'est que ce qui faisait la moyenne du département a changé et que le centre de gravité de la politique haut marnaise, pour donner un exemple, s'est déplacé depuis Saint Dizier vers le Sud du département, avec le dépeuplement prononcé de l'agglo' bragarde liée à la crise économique et à la réduction continue des effectifs industriels, notamment dans la métallurgie et les constructions mécaniques.
Sans parler de l'exil des Ardennais, puisque la vallée de la Meuse est devenue un territoire en danger sur le plan de la survie des activités.
Question : l'arrivée du TGV à Reims ( qui met la Champagne à moins d'une heure de Paris ) va t elle causer de nouvelles évolutions dans les années à venir ?

Re: Elections de 1981

MessagePosté: Sam 4 Juin 2011 23:27
de Jean-Philippe
Pour retrouver les messages de Vudeloin sur le scrutin à Paris, aller sur ce nouveau sujet consacré aux élections dans la capitale : http://www.politiquemania.com/forum/histoire-elections-f33/les-elections-paris-t1183.html

Re: Elections de 1981

MessagePosté: Mar 7 Juin 2011 00:40
de vudeloin
Pour changer des habitudes et sortir, une fois encore, du parisiano centrisme, nous allons regarder le centre de la France et en l'espèce la manière dont les habitants de la région Centre Val de Loire, comme elle est aujourd'hui appelée, a pu voter en 1981.

Rapide retour sur les données du problème.

En 1974, le Cher s'abstient fort peu ( 11,42 % ) et vote Mitterrand à 52 %, soit 6 720 voix d'avance pour le candidat de gauche.
L'Eure et Loir vote encore plus (10,67 % d'abstentions ) et pour Giscard à 52,2 % et 7 368 voix d'avance
L'Indre, terre de mystères et de contrastes, n'est pas en reste ( 12,22 % d'abstentions ) et donne 52,1 % au candidat de la gauche, soit 5 845 voix de majorité.
L'Indre et Loire, après avoir voté Royer à plus de 30 %, vote de façon massive ( 13,11 % ) et vote pour Giscard d'Estaing à 53,1 % en lui accordant 14 045 voix d'avance.
Le Loir et Cher, entre Perche et Sologne, vote à 89,08 % et donne 51,4 % à Giscard d'Estaing, soit 4 287 voix d'avance.
Enfin, le Loiret, entre Loire et Gâtinais, vote à 89,39 % et accorde une nette majorité à Valéry Giscard d'Estaing, avec 55,3 % et une majorité de 25 285 voix.

Sur l'ensemble de la région, VGE avait donc devancé Mitterrand de 38 220 suffrages.

Lors des élections de 1978, après des municipales de 1977 marquées par des progrès de la gauche ( conquête de villes comme Bourges, Chartres ou Dreux ), les partis de gauche obtiennent un total de 578 947 voix sur les six départements de la Région et leurs vingt circonscriptions.
Ce qui fait 48,19 %.

Les gaullistes d'opposition font 12 618 voix (1,05 %) et les écologistes 6 209 voix (0,52 %).

Les partis de droite restent donc majoritaires de peu avec 603 343 voix (50,24 %).

Un rapport de forces politique suffisant pour que dix neuf des vingt sièges de député de la circonscription tombent entre candidats UDF ( 8 élus ) et RPR ( 11 élus ).

Peut être les merveilles du découpage mêlées aux délices des reports de voix erratiques...

En 1981, Mitterrand devient majoritaire dans la Région, tout simplement parce qu'il confirme son avantage dans le Cher et l'Indre, qu'il ajoute l'Indre et Loire et le Loir et Cher dans son escarcelle et réduit son retard dans l'Eure et Loir et le Loiret, restés fidèles à VGE.

Nous reviendrons sur les détails de l'affaire et ne manquerons pas de regarder d'un peu plus près ce qui s'est aussi passé aux législatives ensuite.

Re: Elections de 1981

MessagePosté: Mer 8 Juin 2011 01:09
de vudeloin
Comme nous l'avons déjà souligné, la droite a opté, en 1981, pour un choix de candidatures assez particulier à l'occasion des élections législatives.

Celui de la candidature unique, dans la plupart des circonscriptions, en vue de permettre la réélection des sortants qui étaient quand même quelques uns à être menacés au terme de la victoire de François Mitterrand le 10 mai et donc, de «  limiter la casse », avec le secret espoir d'inverser la donne...

Le présent article va donc donner la liste des élus du premier tour de ces élections des 14 et 21 juin 1981.

On commence par la droite.

Région Ile de France :

Pierre Charles Krieg, Jean Tibéri, Pierre Bas, Edouard Frédéric Dupont, Maurice Couve de Murville, Gabriel Kaspereit, Claude Gérard Marcus, Yves Lancien, Jacques Marette, Nicole de Hauteclocque, Georges Mesmin, Gilbert Gantier, Bernard Pons, Jean de Préaumont ( Paris ), Didier Julia ( Seine et Marne ), Michel Péricard, Marc Lauriol, Etienne Pinte, Robert Wagner ( Yvelines ), Charles Gérard Deprez, Florence d'Harcourt, Jacques Baumel, Georges Gorse ( Hauts de Seine ), soit 23 élus

Région Champagne Ardennes :

Pierre Micaux ( Aube ), Bernard Stasi ( Marne ), soit 2 élus

Région Picardie

Marcel Dassault (Oise), soit 1 élu.

Région Haute Normandie

Roger Fossé, Georges Delattre ( Seine Maritime), soit 2 élus

Région Basse Normandie :

François d'Harcourt, Olivier Stirn ( Calvados ), Jean Marie Daillet, Emile Bizet, Henri Beaudoin, Pierre Godefroy ( Manche ), soit 6 élus

Région Centre :

Maurice Dousset ( Eure et Loir ), Xavier Deniau (Loiret), soit 2 élus.

Région Nord Pas de Calais

Maurice Sergheraert ( Nord ) soit 1 élu

Région Bretagne :

Jean Louis Goasduff ( Finistère ), Pierre Méhaignerie, Michel Cointat ( Ille et Vilaine ), Raymond Marcellin, Christian Bonnet, Jean Charles Cavaillé, Loïc Bouvard ( Morbihan ), soit 7 élus.

Région Pays de Loire :

Jacques Maujouan du Gasset, Xavier Hunault, Olivier Guichard, Lucien Richard ( Loire Atlantique ), Jean Narquin, Jean Foyer, Edmond Alphandéry, Jean Bégault, Maurice Ligot, René La Combe ( Maine et Loire ), François d'Aubert, Henri de Gastines, Roger Lestas ( Mayenne ), François Fillon, Pierre Etienne Gascher ( Sarthe ), Philippe Mestre, Pierre Mauger, Vincent Ansquer (Vendée), soit 18 élus.

Région Poitou Charentes :

Jacques de Fouchier, Albert Brochard ( Deux Sèvres ), soit 2 élus.

Région Lorraine :

André Rossinot, René Haby, Marcel Bigeard ( Meurthe et Moselle ), Jean Seitlinger, Pierre Messmer ( Moselle ), soit 5 élus.

Région Alsace :

Jean Marie Caro, Adrien Zeller, François Grussenmeyer, Gilbert Sprauer ( Bas Rhin ), Jean Paul Fuchs ( Haut Rhin ), soit 5 élus.

Région Limousin :
Jacques Chirac ( Corrèze ), soit 1 élu.

Région Aquitaine :

Jacques Chaban Delmas ( Gironde ), Michel Inchauspé ( Pyrénées Atlantiques ), soit 2 élus.

Région Midi Pyrénées

Jean Briane, Jacques Godfrain ( Aveyron ), soit 2 élus.

Région Auvergne :

Pierre Raynal (Cantal), Jacques Barrot, Jean Proriol (Haute Loire), Claude Wolff ( Puy de Dôme ), soit 4 élus.

Région Rhône Alpes :

Charles Millon ( Ain ), Pascal Clément, Henri Bayard ( Loire ), Raymond Barre, Pierre Bernard Cousté, Emmanuel Hamel, Alain Mayoud, Francisque Perrut (Rhône), Michel Barnier ( Savoie ), Jean Brocard ( Haute Savoie), soit 10 élus.

Région Languedoc Roussillon :

Adrien Durand, Jacques Blanc ( Lozère ), soit 2 sièges.

Région Provence Alpes Côte d'Azur :

Jacques Médecin, Pierre Sauvaigo (Alpes Maritimes), François Léotard (Var), soit 3 élus.

Région Corse :

Jean Paul de Rocca Serra (Corse du Sud), soit 1 élu.

Départements et territoires d'Outre Mer :

Jacques Lafleur (Nouvelle Calédonie), Gaston Flosse (Polynésie Française), soit 2 élus.

Ce qui donne un total de 101 élus au premier tour pour le RPR, l'UDF et leurs alliés.

Du côté gauche, on aura relevé les noms suivants :

Région Ile de France :

Jacques Brunhes (PCF, Hauts de Seine), Jack Ralite, Maurice Nilès (PCF, Seine Saint Denis), Georges Gosnat (PCF, Val de Marne), soit 4 élus.

Région Haute Normandie :

Laurent Fabius ( PS, Seine Maritime), André Duroméa (PCF, Seine Maritime), soit 2 élus.

Région Bourgogne :

Daniel Benoist, Bernard Bardin (PS, Nièvre), André Billardon (PS, Saône et Loire), soit 3 élus.

Région Nord Pas de Calais :

Pierre Mauroy, Albert Denvers (PS, Nord), Gustave Ansart (PCF, Nord), Dominique Dupilet, Roland Huguet, Henri Darras, André Delelis ( PS, Pas de Calais), soit 7 élus.

Région Bretagne :

Charles Josselin (PS, Côtes d'Armor), Louis Le Pensec (PS, Morbihan), soit 2 élus.

Région Pays de Loire :

François Autain, Claude Evin (PS, Loire Atlantique), soit 2 élus.

Région Poitou Charentes :

Jean Michel Boucheron (PS, Charente), Roland Beix, Philippe Marchand (PS, Charente Maritime), René Gaillard (PS, Deux Sèvres), soit 4 élus.

Région Lorraine :

Charles Metzinger (PS, Moselle), Christian Pierret (PS, Vosges), soit 2 élus.

Région Franche Comté :

Jean Pierre Chevènement, Raymond Forni (PS, Territoire de Belfort), soit 2 élus.

Région Aquitaine :

Pierre Garmendia, Michel Sainte Marie, Pierre Lagorce, Bernard Madrelle (PS, Gironde), Roger Duroure, Henri Emmanuelli (PS, Landes), soit 6 élus.

Région Midi Pyrénées :

Augustin Bonrepaux (PS, Ariège), Gérard Houteer, Pierre Ortet, Alex Raymond, Alain Savary (PS, Haute Garonne), Jean Laborde, André Cellard (PS, Gers), Maurice Faure (MRG, Lot), Martin Malvy (PS, Lot), Charles Pistre (PS, Tarn), soit 10 élus

Région Auvergne :

Maurice Pourchon, Jacques Lavédrine (PS, Puy de Dôme), soit 2 élus.

Région Rhône Alpes :

Henri Michel (PS, Drôme), Jean Auroux (PS, Loire), Charles Hernu (PS, Rhône), Louis Besson (PS, Savoie), soit 4 élus.

Région Languedoc Roussillon :

Joseph Vidal, Pierre Guidoni, Jacques Cambolive (PS, Aude), Raoul Bayou (PS, Hérault), soit 4 élus.

Région Provence Alpes Côte d'Azur :

Guy Hermier (PCF, Bouches du Rhône), soit 1 élu.

Départements et territoires d'Outre Mer :

Jean François Hory (DVG, Mayotte), soit 1 élu.

Soit un total de 56 élus de gauche au premier tour, dont 7 élus PCF, 1 élu MRG, 1 élu DVG et 47 élus PS.

On notera à la lecture de ces noms que quelques uns des élus cités ont eu une belle carrière, pour certains !

Re: Elections de 1981

MessagePosté: Mer 8 Juin 2011 23:18
de vudeloin
Comme nous avons du goût pour l'arithmétique, petite opération simple.

101 élus de droite au premier tour des élections législatives et 56 élus de gauche.

Je ne vais pas vous faire faire l'opération mais, voilà, le 21 juin 1981, la gauche et, au sein de la gauche, le Parti Socialiste a fait un carton...

Côté droit de l'échiquier politique, il y eut 57 élus, portant le nombre d'élus de droite à 158 sur 491...

A gauche, ce fut profusion.

On dénombre au second tour 37 élus communistes, 13 élus MRG, 5 élus DVG et 222 élus PS, soit au total 277 élus, représentant donc plus de 80 % des sièges mis en ballottage au premier tour.

Je ne suis pas sûr que, sous la Cinquième République, il n'y eût jamais une telle proportion de succès en scrutin de ballottage...

Mais bon, comme nous sommes curieux des faits, un petit détour sur le nombre d'élus de chaque camp ( ou parti ) dans chaque région.

Ile de France : 13 PCF, 39 PS, 4 UDF, 2 CNIP, 25 RPR ( avec 18 des 31 élus de droite sur Paris )
Champagne Ardennes : 7 PS, 3 UDF, 2 RPR
Picardie : 3 PCF, 10 PS, 1 DVD, 1 RPR
Haute Normandie : 1 PCF, 10 PS, 1 MRG, 2 RPR
Basse Normandie : 4 PS, 5 UDF, 1 CNIP, 3 RPR
Centre : 1 PCF, 13 PS, 2 UDF, 1 DVD, 3 RPR
Bourgogne : 12 PS, 1 MRG, 2 UDF
Nord Pas de Calais : 8 PCF, 24 PS, 1 MRG, 1 UDF, 1 DVD, 2 RPR
Bretagne : 15 PS, 5 UDF, 5 RPR
Pays de Loire : 7 PS, 7 UDF, 1 CNIP, 11 RPR
Poitou Charentes : 1 PCF, 8 PS, 1 MRG, 2 UDF, 1 CNIP, 1 RPR
Lorraine : 1 PCF, 13 PS, 2 UDF, 2 DVD, 3 RPR
Alsace : 2 PS, 5 UDF, 6 RPR
Franche Comté : 7 PS, 2 RPR
Limousin : 2 PCF, 5 PS, 1 RPR
Aquitaine : 1 PCF, 18 PS, 2 MRG, 3 RPR
Midi Pyrénées : 16 PS, 4 MRG, 1 UDF, 1 RPR.
Auvergne : 1 PCF, 8 PS, 3 UDF, 1 RPR
Rhône Alpes : 3 PCF, 24 PS, 11 UDF, 4 RPR
Languedoc Roussillon : 4 PCF, 10 PS, 2 UDF
Provence Alpes Côte d'Azur : 4 PCF, 16 PS, 1 MRG, 4 UDF, 3 RPR
Corse : 3 MRG, 1 RPR
DOM et TOM : 1 apparenté PCF, 4 PS et apparentés, 3 DVG, 3 UDF, 5 RPR, 1 DVD

Seules donc les régions Basse Normandie, Pays de Loire et Alsace, et les DOM TOM ont, majoritairement, élu des députés de droite.

Il y a tout de même des choses qui durent !

Re: Elections de 1981

MessagePosté: Lun 15 Oct 2012 21:24
de Pullo
Depuis l'élection de François Hollande à la présidence de la République, on reparle de plus en plus de son premier combat électoral, aux législatives de juin 1981, dans la 3e circonscription de la Corrèze (Ussel), contre Jacques Chirac, qui l'avait battu dès le premier tour. Juste avant, rappelons les résultats au premier tour des législatives de 1978, le 12 mars :
Inscrits : 48 925
Votants : 43 976 (abstention : 10,12%)
Exprimés : 43 496
Majorité absolue : 21 749

Micheline Moratille, LO, 591, 1,35%
Christian Audouin, PCF, 10 717 voix, 24,63%
Bernard Coutaud, PS, maire de Peyrelevade, conseiller général de Sornac, 7 423 voix, 17,06%
Guy Marchand, Ecologiste, 1 149 voix, 2,64%
Jacques Chirac, RPR, 23 616 voix, 54,29%, REELU

En 1978, le président du RPR était facilement réélu face à une gauche divisée (la rupture de l'Union de la Gauche avait laissé des traces). Trois ans, une présidentielle et une dissolution plus tard, sa situation n'était plus aussi confortable. Voyons les résultats du premier tour, le 14 juin :
Inscrits : 49 104
Votants : 40 869 (abstention : 16,78%)
Exprimés : 40 444
Majorité absolue : 20 223

Christian Audouin, PCF, 8 992 voix, 22,23%
François Hollande, PS, 10 679 voix, 26,40%
Jacques Chirac, RPR, 20 466 voix, 50,60%, REELU
Jacques Ricard, FN, 307 voix, 0,75%

Malgré la forte augmentation entre 1978 et 1981 de l'abstention dans la circonscription (qui restait malgré tout inférieure à la moyenne nationale de 29,65%), François Hollande a réussi à améliorer le score de son prédécesseur, qui était pourtant bien implanté, de 9 points et plus de 3000 voix, et ce au détriment du candidat communiste, qui perd plus de 1700 voix entre 1978 et 1981.

Quant à Jacques Chirac, qui dépasse la majorité absolue de 243 voix, il échappe de peu à un ballottage particulièrement incertain. Si Hollande avait eu 400 voix de plus à son détriment, Chirac se serait peut-être retrouvé dans la situation de ses camarades de parti compagnons Robert Poujade dans la 1ère circonscription de la Côte d'Or (Dijon III, IV, V, VI, Chenôve) et Alain Peyrefitte dans la 4e de Seine-et-Marne (Provins). Les deux anciens ministres étaient nettement (largement dans le cas de Peyrefitte, qui avait plus de 20 points d'avance sur son plus proche adversaire) en tête du premier tour, avec 48-49% (48,93% pour Poujade, 48,02% pour Peyrefitte). Au second tour, la hausse de la participation a permis à leurs challengers socialistes de les coiffer sur le poteau : 50,85% pour Roland Carraz, le maire de Chenôve, dans la 3e de la Côte d'Or, 50,15% pour Marc Fromion, le maire de Gurcy-le-Châtel et conseiller général de Donnemarie-Dontilly, dans la 4e de Seine-et-Marne. Si l'élection de Marc Fromion a été annulée, ce qui a permis à Alain Peyrefitte de retourner dès janvier 1982 à l'Assemblée (avec 54,46% dès le premier tour), Robert Poujade a attendu les législatives de mars 1986 pour y revenir, sans que son tombeur perde son siège de député, puisque le scrutin était à la proportionnelle.

Les exemples de Poujade et de Peyrefitte sont très parlants. Pas de doute, en juin 1981, Chirac est passé tout près de l'accident électoral...