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Législatives 1958

MessagePosté: Dim 10 Avr 2011 18:21
de orional
Bonjour à tous,


Dès la semaine prochaine, j'entamerai une série d'études sur les élections législatives de la Cinquième République auxquelles chacun d'entre vous pourra apporter sa contribution. Je commencerai par les législatives de novembre 1958.

Re: Législatives 1958

MessagePosté: Dim 10 Avr 2011 20:23
de pierrot
Où l'on parlera d'un jeune député apparenté CNIP et réélu dans le Vème arrondissement en novembre 1958 :un certain ...Jean Marie Le Pen.
Une autre époque où l'Assemblée Nationale de la 1ère législature comportait des circonscriptions qui apparaissent bien exotiques plus de 60 après : Haute Volta, Dahomay, Alger, Constantine, Côte française des Somalis... et où donc les députés qui côtoyait le futur fondateur du FN ne portaient pas tous des noms gaulois pure souche loin s'en faut.
Une assemblée où Maurice Thorez, Antoine Pinay, VGE, Robert Schuman et Guy Mollet avaient pour condisciples Félix Houphouët-Boigny ou Léopold Sédar Senghor.
Une autre époque ...

Re: Législatives 1958

MessagePosté: Dim 10 Avr 2011 20:51
de vudeloin
Sans compter le Soudan français qui s'appelle aujourd'hui le Mali...
Le Dahomey est devenu Bénin, l'Oubangui Chari la République Centrafricaine et j'en passe...
Et nous avions un parti en Afrique qu'on appelait le Rassemblement Démocratique Africain qui servit de matrice à la plupart des partis au pouvoir au terme du mouvement d'indépendance de 1960...

Re: Législatives 1958

MessagePosté: Lun 11 Avr 2011 21:43
de ploumploum
la première législature voit le recul du groupe communiste avec seulement 10 sièges s,,i je me souviens bien tandis que l'UNR (parti gaulliste) qui avait fait un peu moins de voix (19 et quelques % pour le PCF contre un peu moins de 18% pour l'UNR)que le PCF se retrouve avec près de 190 députés. Ce résultat s'explique par le nouveau mode de scrutin uninominal institué par la Constitution (voir le sujet " Débattons du mode scrutin")
Globalement l'ancienne "Troisième Force" est quasiment" balayé
De plus le groupe PCF étant extrêmement réduit, il me semble qu'il y aura alors la constitution d'un groupe des non-inscrits( FANI) , un peu comme le Sénat aujourd'hui avec le RDSE
J'oubliais qu'un certain François Mitterrand à qui promettait la Présidence du Conseil sous le précédent régime sera battu dans la Nièvre. Quelques mois il deviendra sénateur
Pour Le Pen, on peut ajouter qu'il coupera ses relations avec Pierre Poujade
Cette législature sera particulière du fait qu'elle comptera à partir du 3 juillet 1962 environ 60 députés de moins avec l'indépendance de l'Algérie

Re: Législatives 1958

MessagePosté: Jeu 14 Avr 2011 04:02
de HORATIO
pierrot a écrit:Où l'on parlera d'un jeune député apparenté CNIP et réélu dans le Vème arrondissement en novembre 1958 :un certain ...Jean Marie Le Pen. ...

Sauf erreur de ma part le CNIP soutenait Charles de Gaulle et donc Jean-Marie Le Pen aussi ( ?)
Par contre en 1962, le « futur fondateur du FN » est battu, certains affirment que s’il avait fait « allégeance » au général de Gaulle, il aurait été réélu et serait sans doute devenu ministre. ( ?)

ploumploum a écrit:la première législature voit le recul du groupe communiste avec seulement 10 sièges ,si je me souviens bien tandis que l'UNR (parti gaulliste) qui avait fait un peu moins de voix (19 et quelques % pour le PCF contre un peu moins de 18% pour l'UNR)que le PCF se retrouve avec près de 190 députés. Ce résultat s'explique par le nouveau mode de scrutin uninominal institué par la Constitution (voir le sujet " Débattons du mode scrutin")


Le mode de scrutin législatif n’est pas dans la constitution.
Quel qu’il ait été, Charles de Gaulle l’aurait emporté, il savait qu’il avait l’opinion majoritaire des français derrière lui.
En faisant usage du mode de scrutin majoritaire à deux tours en 1958, il ne faisait pas vraiment un cadeau au PCF et à la SFIO, partis qui lui avaient barré la route en octobre 1945.

CNIP : 13,7%, 132 sièges.
SFIO : 15,5% 40 sièges.
PCF : 18,9% 10 sièges.
On pouvait difficilement faire mieux pour préparer mai 1968.

Re: Législatives 1958

MessagePosté: Jeu 14 Avr 2011 12:08
de ploumploum
Oui le CNIP soutenait De Gaulle: c'était une composante de la majorité: d'ailleurs Antoine Pinay, ( le "Sage de Saint-Chamond" )le premier ministre des Finances de la Vème République et ancien Président du Conseil était un membre du CNIP

Si je me souviens bien Le Pen avait refusé de voter pour les pleins pouvoirs de De Gaulle

Re: Législatives 1958

MessagePosté: Sam 30 Avr 2011 12:31
de SALVAT
Le PCF a été la victime du scrutin majoritaire uninominal à deux tours, c'est vrai...mais là n'a pas été la raison de sa débâcle en sièges.
Au second tour, les candidats SFIO se sont maintenus systématiquement et ont permis à nombre de candidats UNR ou CNIP d'être élus, mais ont quelquefois été élus au second tour par l'ensemble des voix non communistes contre le PCF sortant.
Le scrutin utilisé en 1958 avait été préparé par Guy MOLLET comme le découpage des circonscriptions auquel n'ont été ajoutées que quelques retouches de détail. Il visait à minorer le PCF : Guy MOLLET est demeuré anti communiste jusqu'à un affrontement
mortel dans sa circonscription qui a opposé des colleurs d'affiches UDR/PCF, qui s'est conclu par le décès de l'un d'eux communiste.
D'où sa rupture d'alliance avec le centre démocrate sur le plan municipal lors des élections de 1971et sa réélection à la tête d'une liste d'union de la gauche (JMV l'actuel maire d'ARRAS rejeté dans l'opposition a cessé alors d'être son adjoint ..n° 13 ou 14 je ne me souviens pas exactement)

Pour l'élu de la troisième circonscription de Paris en 1958, il n'avait pas eu l'investiture du CNIP d'Antoine PINAY : il avait eu celle du parti "paysan" qui, dirigé par ANTIER, un ancien de la ligue paysanne originaire de la Haute Loire, constituait une branche plus traditionaliste du CNIP et a conservé un groupe particulier au Sénat pendant de nombreuses années.
Le CNIP avait investi ENJALBERT qui, il est vrai, a rassemblé 10 fois moins de voix que l'ex-poujadiste.
Réélu en 1958, ce député s'est alors apparenté au groupe CNIP et en a eu l'investiture en 1962, année de son échec face à René CAPITANT UDT.
Il s'était vu opposer, en 1958, outre les candidatures de gauche, celles d'un MRP, d'un UNR, du républicain social Jacques Debu-Bridel, et deux candidats Algérie Française , sous les étiquettes "Rénovation" et "Rénovation Nationale" (branches de l'UNR) et enfin d'un candidat action républicaine.
Au second tour, il avait été élu lors d'une quadrangulaire avec 45% des voix.
Bertrand SALVAT

Re: Législatives 1958

MessagePosté: Sam 30 Avr 2011 22:07
de vudeloin
Pour tenter de résoudre la question, j'irai faire un tour du côté d'une bibliothèque que je connais un peu où le résultat des élections de 1958 est disponible sur papier, siège par siège et canton par canton...

Re: Législatives 1958

MessagePosté: Sam 30 Avr 2011 22:29
de SALVAT
tu vérifieras à l'occasion ce qu'étaient les "Indépendants de la Seine", qui tout en étant au CNIP pour certains (Jean LEGARET - le père !) ratissaient un peu plus à droite pour d'autres : la fédération locale était en quelque sorte partagée ; le député en question faisait partie de ce sous-groupe également.
Bertrand SALVAT

Re: Législatives 1958

MessagePosté: Sam 30 Avr 2011 22:34
de vudeloin
Jean Legaret du 1e arrondissement, sans doute...
Ceci dit, pour les gens qui l'auraient sans doute oublié, l'Assemblée de 1958 n'a pas eu grand chose à faire, au motif que les premiers mois du gaullisme ont été marquées par une profusion de recours à l'article 38 de la Nouvelle Constitution, c'est à dire l'usage et l'abus des ordonnances...