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Re: Le Front de Gauche et les législatives 2012

MessagePosté: Mar 12 Juin 2012 15:31
de vudeloin
Il y a une autre hypothèse, Draume.
Celle qui veut que le PS se recentre tellement vers la social démocratie européenne telle qu'elle est aujourd'hui et ailleurs en Europe que l'électorat de droite modérée qui votait démo chrétien jadis se retrouve sans problème sur le vote socialiste aujourd'hui...
Mais cela, c'est pour l'électorat disons ancien, celui qui a dépassé les 45 ou 50 ans...
Celui qui a connu, par exemple, les années du programme commun ou les années Mitterrand.
Autre chose est l'électorat des 35 -49 ans et surtout 35 -45 et, a fortiori, l'électorat plus jeune.

Remettons nous à nos années de bac, Draume.
A dix huit vingt ans (quand nous avions cet âge là), il y avait deux mondes, deux "blocs" dont les mérites ou les défauts comparés étaient un des éléments du positionnement des uns et des autres.
Depuis 1990, il y a un bloc de moins qui a disparu et depuis, quelques livres d'histoire à destination des classes de collège ou de lycée qui t'expliquent, par exemple, qu'il suffit de tracer un signe d'égalité entre les régimes autoritaires de droite du XXe siècle (comprenez Hitler ou Mussolini) et ceux de gauche (comprenez Staline et l'URSS) pour que les choses soient compréhensibles.
Et la disparition de "l'autre monde" a peut être mis un terme au rêve d'un autre chose pour le nôtre.
Quoique.
En 1992, les Français donnaient un petit OUI à Maastricht.
En 2005, ils disaient un NON plutôt net au TCE, qui n'en était que la continuation...

Après il y a autre chose de plus clair : c'est la question de l'organisation politique en tant que telle et de sa qualité.
C'est à mon avis là que réside le plus sûr moyen du PS d'être là où il en est aujourd'hui.
En tout cas, avant que la rentrée 2012 - 2013 ne signe le début de la phase des mises en cause successives des réformes annoncées durant la campagne présidentielle.

Re: Le Front de Gauche et les législatives 2012

MessagePosté: Mar 12 Juin 2012 15:45
de Draume
Vudeloin, ce n'est pas contradictoire, cela complète.
Dans le même sens, un de mes copains dit que le mur de Berlin est tombé des 2 côtés.
Si les choses ont changé à l'Est, il faut aussi se rentrer dans la caboche qu'elles se sont aussi modifier à l'Ouest. Et pas qu'un peu.

Re: Le Front de Gauche et les législatives 2012

MessagePosté: Mer 13 Juin 2012 09:20
de pierrot
Draume a écrit:Toute chose étant égale, les 17.600 électeurs ayant quitté l’UMP se sont répartis entre 10.900 pour les socialistes (légitimis- tes utiles pour donner une majorité au Président, et pour « se débarrasser » des élus PCF) et 6.200 pour le FN (vrai vote de droite).


La réalité est évidement un peu moins arithmétique que ça, car toute chose n'est pas égal par ailleurs.
Les 17 600 électeurs ayant quitté l'UMP se sont répartis entre abstention PS, FN et autre. Les gains du FN et du PS viennent également pour partie des abstentionnistes de 2007 et des autres candidats.
Ne pas oublier que le MoDem, sur les 4 circonscriptions, a perdu presque dans les 5 000 voix depuis 2007 et l'extrême gauche qui a perdu 3 000 voix.
Dans ces conditions difficile d'affirmer que les 10 000 voix de progression du PS proviennent d'électeurs UMP légitimistes visant à donner une majorité au Président et à "se débarrasser" des élus PCF.
Sans aucune prétention de précision et sans tenir compte du renouvellement partiel du corps électoral, je pense qu'on serait plus proche de la réalité en considérant par exemple 1000 voix qui viennent d'électeurs UMP de 2007, 3000 du MoDem, 3000 du PCF (compensées pour les sortants par des voix d'extrême gauche ralliées au FdG) et 3000 d'abstentionnistes de 2007(voire plus).

Re: Le Front de Gauche et les législatives 2012

MessagePosté: Jeu 14 Juin 2012 14:09
de Niko1564
Après la débâcle du 1er tour, un groupe Front de gauche possible ?

1. Gaby Charroux (13° des Bouches-du-Rhône)
2. Nicolas Sansu (2° du Cher)
3. Jean-Jacques Candelier (16° du Nord)
4. Marc Dolez (17° du Nord)
5. Alain Bocquet (20° du Nord)
6. André Chassaigne (5° du Puy-de-Dôme)
7. Jacqueline Fraysse (4° des Hauts-de-Seine)
8. Marie-George Buffet (4° de Seine-Saint-Denis)
9. François Asensi (11° de Seine-Saint-Denis)

10. Patrice Calvalho (6eme de l'Oise) en triangulaire
11. Patrick Braouezec (2eme de Seine-Saint-Denis) en difficulté face à un PS inconnu
12. Huguette Bello (2eme de la Réunion) élue ancienne membre du groupe, mais a-t-elle fait connaître ses intentions d'apparentement ?
13. Alfred Marie-Jeanne (1ere de la Martinique) en ballotage difficile mais ancien apparenté
14. Philippe Nilor (4eme de la Martinique) poulain d'Alfred Marie-Jeanne
15. Jean-Noël Carpentier (3eme du Val d'Oise) ami de Robert Hue sénateur qui siège dans le groupe communiste du Sénat...

Re: Le Front de Gauche et les législatives 2012

MessagePosté: Jeu 14 Juin 2012 14:20
de Emeric
si le Front de Gauche a entre 10 et 14 députés, ils auront un groupe. Il suffira de faire baisser le nombre de membres nécéssaire pour former un groupe. En dessous de 10 cela me parrait compliqué.

Re: Le Front de Gauche et les législatives 2012

MessagePosté: Jeu 14 Juin 2012 16:06
de Sergent Bauchat
Niko1564 a écrit:Après la débâcle du 1er tour, un groupe Front de gauche possible ?

1. Gaby Charroux (13° des Bouches-du-Rhône)
2. Nicolas Sansu (2° du Cher)
3. Jean-Jacques Candelier (16° du Nord)
4. Marc Dolez (17° du Nord)
5. Alain Bocquet (20° du Nord)
6. André Chassaigne (5° du Puy-de-Dôme)
7. Jacqueline Fraysse (4° des Hauts-de-Seine)
8. Marie-George Buffet (4° de Seine-Saint-Denis)
9. François Asensi (11° de Seine-Saint-Denis)

10. Patrice Calvalho (6eme de l'Oise) en triangulaire
11. Patrick Braouezec (2eme de Seine-Saint-Denis) en difficulté face à un PS inconnu
12. Huguette Bello (2eme de la Réunion) élue ancienne membre du groupe, mais a-t-elle fait connaître ses intentions d'apparentement ?
13. Alfred Marie-Jeanne (1ere de la Martinique) en ballotage difficile mais ancien apparenté
14. Philippe Nilor (4eme de la Martinique) poulain d'Alfred Marie-Jeanne
15. Jean-Noël Carpentier (3eme du Val d'Oise) ami de Robert Hue sénateur qui siège dans le groupe communiste du Sénat...


Je ne pense pas que Braouezec repasse à St-Denis... sauf si les électeurs de droite votaient pour lui... :P
Ceci-dit, son adversaire PS Mathieu Hanotin n'est pas un inconnu. Il est conseiller général d'un des cantons de St-Denis.

Huguette Bello, qui vient de se faire "éjecter" du PC réunionnais, demanderait son apparentement au groupe du Front de gauche ? Je n'y crois pas...
Pour les deux élus indépendantistes martiniquais, c'est possible. Mais Alfred Marie-Jeanne n'est pas du tout certain d'être élu dimanche face au député PS Louis-Joseph Manscour.

Quant au candidat du MUP dans le Val-d'Oise, Jean-Noël Carpentier, il risque, s'il est élu, d'être sollicité de toutes parts (PRG, Front de gauche, voire PS). C'est vrai que Robert Hue est encore au groupe communiste du Sénat...

Re: Le Front de Gauche et les législatives 2012

MessagePosté: Jeu 14 Juin 2012 16:29
de Nico
Concernant Jean-Noël Carpentier, je pense qu'il peut s'apparenter à n'importe quel groupe (MRC, PRG, PS), mais pas à celui du Front de Gauche! Si Robert Hue est encore dans le groupe communiste au Sénat, c'est car il doit son élection au Front de Gauche qui lui a laissé le siège éligible!

Ici, Jean-Noël Carpentier est soutenu par le PS et a du affronter au premier tour un candidat FG, je pense donc que l'hypothèse la plus probable est un apparentement au groupe socialiste, voire MRC-PRG.

Re: Le Front de Gauche et les législatives 2012

MessagePosté: Jeu 14 Juin 2012 17:22
de vudeloin
Avant de s'en tenir aux données du scrutin du second tour et au prolongement sur l'existence ou non d'un groupe parlementaire, quelques éléments.

En 2007, le PCF et les candidats qu'il soutenait n'avaient dépassé les 5 % que dans 194 circonscriptions métropolitaines, avec un score compris entre 5 et 10 % dans 135 cas et un score supérieur à 10 % dans 59 cas.

En 2012, dans la configuration Front de Gauche, les candidats présentés sont 419 à dépasser la barre des 5 %, à savoir 330 dont le score est compris entre 5 et 10 %, et 89 dont le score excède ce seuil.

Il y a donc une progression globale, inégalement répartie et révélant quelques limites quant à sa quotité mais elle existe.

La stratégie du Front de Gauche "renationalise" relativement l'influence du courant révolutionnaire ou radical de la gauche française, même si elle se traduit aussi par une homogénéisation des scores.

Zones de faiblesse du Front de Gauche : Alsace (2 candidats sur 15 au dessus de 5 %), Bourgogne (6 sur 15), Champagne Ardennes (2 sur 13), Franche Comté (6 sur 12), Lorraine (6 sur 21), Basse Normandie (3 sur 13), Pays de Loire (6 sur 30), Picardie (8 sur 17), toutes régions assez classiquement difficiles pour le PCF, à l'exception notable de la Picardie où l'atomisation du courant communiste entre partisans de Gremetz, de Robert Hue et militants engagés dans la démarche du Front de gauche ont conduit à la situation aujourd'hui rencontrée.
Sur les 550 circonscriptions métropolitaines et Français de l'Etranger, dont 131 ont vu un candidat FdG (et parfois pas de candidat) échouer à atteindre la barre des 5 % (qui conditionne le remboursement des dépenses électorales à 47,5 %), nous en avons donc 97 dans ces régions.

Re: Le Front de Gauche et les législatives 2012

MessagePosté: Jeu 21 Juin 2012 15:05
de thuriféraire
Roger Marteli vient de produire une intéressante contribution (trouvable sur Médiapart), revenant sur la séquence électorale.

je cite en vrac quelques extraits : "La présence communiste écrasante dans les candidatures, qui a atténué le caractère pluraliste du rassemblement, ou le « cafouillage » des discussions ratées avec le PS sur de possibles candidatures communes ont, de-ci de-là, émoussé la ferveur militante"

"La visibilité, pour l’essentiel, s’est portée sur le cas emblématique d’Hénin-Beaumont ; or si la courageuse
campagne contre l’extrême droite méritait un symbole fort, elle a tendu à devenir le coeur de l’intervention
publique du Front de gauche, au détriment de la globalité de son message politique".

"Tourner le dos au Front de gauche serait suicidaire ; continuer seulement l’existant serait le vouer par avance au déclin".

"Il est un objet politique non identifié, une réalité sans norme et sans règle claire de fonctionnement. Il est désormais acquis que le Front ne se transformera pas en structure partidaire unique et que ses composantes voudront continuer leur existence autonome".

"Une fois de plus, nous mesurons que l’intensité de la crise peut produire de la vivacité critique et de la contestation, mais pas nécessairement de l’alternative globale".

"la critique légitime du PS ne suffit pas à fonder majoritairement une politique alternative ; l’affirmation de la nécessaire rupture ne suffit pas à faire projet ; l’invocation d’un nouveau rapport du social et du politique ne dit pas les formes sans lequel ce rapport reste un voeu pieux".

"il faut transformer le Front de gauche en s’y inscrivant, sans retenue ; mais puisqu’il restera une structure mixte, mieux vaut que, en son sein, se regroupent ceux qui veulent continuer, de façon innovante, quelque chose de l’aventure critique amorcée du côté de 1995".

Re: Le Front de Gauche et les législatives 2012

MessagePosté: Jeu 21 Juin 2012 15:47
de thuriféraire
Martelli n'est pas le seul à se poser des questions : un historique du PG, Rigaudiat, quitte le navire
http://www.liberation.fr/politiques/2012/06/21/le-parti-de-gauche-fait-fausse-route_828124