Les sénatoriales dans les Hautes-Pyrénées
Posté: Mar 12 Oct 2010 20:26
Je fais quand même un billet pour ce département, étant entendu que chaque département a vocation à être spécifiquement analysé pour les sénatoriales mais que ce n'est évidemment pas sur les Hautes-Pyrénées que se braqueront les projecteurs.
Les deux sénateurs sortants sont :
- François Fortassin (PRG), 71 ans, ancien maire de Sarp, élu depuis mars 2001 et le décès de l'ancien secrétaire d'Etat et maire de Lourdes, François Abadie. Il fut président du conseil général de 1992 à 2008, avant de perdre cette présidence au détriment de l'âge.
- Josette Durrieu (PS), 73 ans, élue au Sénat depuis 1992, présidente du conseil général depuis 2008 et donc remplaçante de François Fortassin au bénéfice de l'âge. Elle est par ailleurs présidente de communauté de communes.
Malgré leur âge assez avancé, il semble probable que les deux sénateurs tenteront de se faire investir par leurs partis respectifs pour un dernier mandat au Palais du Luxembourg.
Les équilibres locaux sont plus que favorables à la gauche et je n'imagine pas une seule seconde qu'un des deux sièges puisse basculer à droite : ce n'est pas que la droite est absente dans le département ; elle détient quand même les grosses villes du département (elle a conservé Tarbes en 2008, grâce au bon score du maire UMP sortant, Gérard Trémège, face à l'ancien ministre Jean Glavany et s'est maintenue - certes difficilement - dans ses vieux fiefs pourtant menacés de Lourdes et Bagnères de Bigorre), elle a fait basculer certaines villes de l'agglo de Tarbes (Odos et Laloubère) et possède quelques petits patelins ça et là (essentiellement à l'ouest du département). L'année 2008 a donc été un assez bon cru pour la droite à l'échelon communal et surtout intercommunal, Gérard Trémège s'étant habilement emparé dans la foulée de la présidence du Grand Tarbes, détenue jusque là par son meilleur ennemi, Jean Glavany...
On ne peut pas en dire autant à l'échelon départemental, où la droite ne fait plus que de la figuration : avec à peine 4 élus, elle a atteint en 2008 son plus bas niveau et surtout, elle ne possède plus aucun canton dans l'arrondissement de Tarbes suite à la perte de ses 3 derniers cantons de l'arrondissement en 2008 (Galan, Castelnau, Tarbes 4). Les prochaines cantonales ne peuvent pas être pires sur ce point et encore, ça reste à voir (1 seul canton renouvelable, celui de Saint Pé, mais le conseiller général UMP sortant a perdu la mairie en 2008 et avait été élu de justesse en 2004 - mais la droite pourrait prétendre à reprendre un canton sur Tarbes (sur Tarbes 1 et Tarbes 5, les candidats UMP-UDF avaient obtenu en 2004 de meilleurs scores qu'en 1998, date à laquelle ces cantons avaient facilement basculé à gauche, et, avec le maintien de la ville à droite, il n'est pas improbable qu'ils améliorent encore leurs scores et fassent basculer un voire deux cantons) ou sur Pouyastruc, vieux fief de droite perdu en 2004, voire Aucun ou Arreau...Mais ce sera en tout cas peanuts sur le plan sénatorial.
La droite n'a donc aucune chance au niveau sénatorial ici (je ne crois pas à une élection totalement surprise d'un candidat DVD dans un scénario inversé à la Mézard comme en 2008 dans le Cantal) : cela dit, elle peut endosser l'habit de faiseur de rois. Car le principal intérêt sera de connaitre les équilibres qui se produiront à gauche entre le PS et le PRG : ce dernier, mené localement par le sénateur Fortassin et le conseiller régional et ancien député PRG Claude Gaits, a assez mal accepté la perte de la présidence du conseil général en 2008, comme le démontre le scrutin qui s'est joué uniquement au bénéfice de l'âge. Or, du point de vue sénatorial, le PRG rallie plus facilement que le PS les grands électeurs et surtout, dans les départements où la droite n'a rien à espérer, peut bénéficier de l'appui bienveillant de cette dernière (un seul exemple : l'élection de Raymond Vall (PRG) dans le Gers en 2008, au détriment de son challenger socialiste).
Si la sortante PS Josette Durrieu ne repart pas, le PRG pourrait peut être se montrer gourmand en tentant de remporter les deux sièges : ce département est à largement à gauche mais les petites communes sont dirigés par des maires DVG voire SE, qui peuvent pencher vers les PRG. Surtout, peut être que le maire UMP de Tarbes Gérard Trémège fera-il en sorte de renvoyer l'ascenseur au PRG, pour son élection à la présidence du Grand Tarbes : il doit en effet cette dernière au ralliement du maire PRG de Bordères-sur-l'Echez, Christian Paul, et de son adjoint (l'élection s'est jouée à deux voix face au maire PS de Séméac et Christian Paul est devenu par la suite 1er Vice-président de l'agglo)...Peut-être que la contrepartie est un soutien à ce dernier s'il venait à se présenter aux sénatoriales ? Encore faut-il que tous les DVD et centristes suivent et que ce soutien en sous-main au PRG ne soit pas trop voyant, auquel cas les DVG refuseraient de cautionner la manoeuvre.
L'hypothèse la plus probable est celle d'un statu quo. La droite serait cependant plus heureuse si les radicaux parvenaient à reprendre le deuxième siège, ceux-ci se montrant plus modérés dans l'hémicycle sénatorial et plus enclins à valider une candidature centriste pour le plateau (si l'UMP perdait la présidence, l'appui à un centriste du style Jean Arthuis serait quand même plus soft et lui sauverait plus la face qu'un président socialiste). En tout cas, elle dispose ici de plus de grands électeurs pour pouvoir peser et influence l'élection que dans un département comme le Lot par exemple.
Juste un dernier mot : la candidature de Josette Durrieu dépendra aussi des cantonales de 2011 et des velléités du remuant Jean Glavany, qui n'a visiblement pas totalement digéré sa défaite des municipales de 2008 et sa perte conséquente de la présidence de l'agglo (il se retrouve donc simple député et conseiller municipal d'opposition - pas terrible pour un ancien ministre). Il se murmure que ce dernier voudrait bien partir aux cantonales (dans le canton d'Aureilhan, ville dans laquelle il fut longtemps élu) dans le but bien entendu de prendre la présidence du conseil général...Josette Durrieu ne l'entend pas de cette manière (leurs relations ne sont pas au top) et il faudra donc voir le deal qui sera proposé : maintien à la présidence contre abandon du Sénat (et investiture pour les sénatoriales d'un proche de Glavany ou du député PS Pierre Forgues, 72 ans, dont la circonscription sera fondue avec celle de Glavany en 2012) ou vice-versa (à moins qu'ils ne s'affrontent pour la présidence une fois les cantonales passées, ce qui ferait le bonheur des radicaux...)
Les deux sénateurs sortants sont :
- François Fortassin (PRG), 71 ans, ancien maire de Sarp, élu depuis mars 2001 et le décès de l'ancien secrétaire d'Etat et maire de Lourdes, François Abadie. Il fut président du conseil général de 1992 à 2008, avant de perdre cette présidence au détriment de l'âge.
- Josette Durrieu (PS), 73 ans, élue au Sénat depuis 1992, présidente du conseil général depuis 2008 et donc remplaçante de François Fortassin au bénéfice de l'âge. Elle est par ailleurs présidente de communauté de communes.
Malgré leur âge assez avancé, il semble probable que les deux sénateurs tenteront de se faire investir par leurs partis respectifs pour un dernier mandat au Palais du Luxembourg.
Les équilibres locaux sont plus que favorables à la gauche et je n'imagine pas une seule seconde qu'un des deux sièges puisse basculer à droite : ce n'est pas que la droite est absente dans le département ; elle détient quand même les grosses villes du département (elle a conservé Tarbes en 2008, grâce au bon score du maire UMP sortant, Gérard Trémège, face à l'ancien ministre Jean Glavany et s'est maintenue - certes difficilement - dans ses vieux fiefs pourtant menacés de Lourdes et Bagnères de Bigorre), elle a fait basculer certaines villes de l'agglo de Tarbes (Odos et Laloubère) et possède quelques petits patelins ça et là (essentiellement à l'ouest du département). L'année 2008 a donc été un assez bon cru pour la droite à l'échelon communal et surtout intercommunal, Gérard Trémège s'étant habilement emparé dans la foulée de la présidence du Grand Tarbes, détenue jusque là par son meilleur ennemi, Jean Glavany...
On ne peut pas en dire autant à l'échelon départemental, où la droite ne fait plus que de la figuration : avec à peine 4 élus, elle a atteint en 2008 son plus bas niveau et surtout, elle ne possède plus aucun canton dans l'arrondissement de Tarbes suite à la perte de ses 3 derniers cantons de l'arrondissement en 2008 (Galan, Castelnau, Tarbes 4). Les prochaines cantonales ne peuvent pas être pires sur ce point et encore, ça reste à voir (1 seul canton renouvelable, celui de Saint Pé, mais le conseiller général UMP sortant a perdu la mairie en 2008 et avait été élu de justesse en 2004 - mais la droite pourrait prétendre à reprendre un canton sur Tarbes (sur Tarbes 1 et Tarbes 5, les candidats UMP-UDF avaient obtenu en 2004 de meilleurs scores qu'en 1998, date à laquelle ces cantons avaient facilement basculé à gauche, et, avec le maintien de la ville à droite, il n'est pas improbable qu'ils améliorent encore leurs scores et fassent basculer un voire deux cantons) ou sur Pouyastruc, vieux fief de droite perdu en 2004, voire Aucun ou Arreau...Mais ce sera en tout cas peanuts sur le plan sénatorial.
La droite n'a donc aucune chance au niveau sénatorial ici (je ne crois pas à une élection totalement surprise d'un candidat DVD dans un scénario inversé à la Mézard comme en 2008 dans le Cantal) : cela dit, elle peut endosser l'habit de faiseur de rois. Car le principal intérêt sera de connaitre les équilibres qui se produiront à gauche entre le PS et le PRG : ce dernier, mené localement par le sénateur Fortassin et le conseiller régional et ancien député PRG Claude Gaits, a assez mal accepté la perte de la présidence du conseil général en 2008, comme le démontre le scrutin qui s'est joué uniquement au bénéfice de l'âge. Or, du point de vue sénatorial, le PRG rallie plus facilement que le PS les grands électeurs et surtout, dans les départements où la droite n'a rien à espérer, peut bénéficier de l'appui bienveillant de cette dernière (un seul exemple : l'élection de Raymond Vall (PRG) dans le Gers en 2008, au détriment de son challenger socialiste).
Si la sortante PS Josette Durrieu ne repart pas, le PRG pourrait peut être se montrer gourmand en tentant de remporter les deux sièges : ce département est à largement à gauche mais les petites communes sont dirigés par des maires DVG voire SE, qui peuvent pencher vers les PRG. Surtout, peut être que le maire UMP de Tarbes Gérard Trémège fera-il en sorte de renvoyer l'ascenseur au PRG, pour son élection à la présidence du Grand Tarbes : il doit en effet cette dernière au ralliement du maire PRG de Bordères-sur-l'Echez, Christian Paul, et de son adjoint (l'élection s'est jouée à deux voix face au maire PS de Séméac et Christian Paul est devenu par la suite 1er Vice-président de l'agglo)...Peut-être que la contrepartie est un soutien à ce dernier s'il venait à se présenter aux sénatoriales ? Encore faut-il que tous les DVD et centristes suivent et que ce soutien en sous-main au PRG ne soit pas trop voyant, auquel cas les DVG refuseraient de cautionner la manoeuvre.
L'hypothèse la plus probable est celle d'un statu quo. La droite serait cependant plus heureuse si les radicaux parvenaient à reprendre le deuxième siège, ceux-ci se montrant plus modérés dans l'hémicycle sénatorial et plus enclins à valider une candidature centriste pour le plateau (si l'UMP perdait la présidence, l'appui à un centriste du style Jean Arthuis serait quand même plus soft et lui sauverait plus la face qu'un président socialiste). En tout cas, elle dispose ici de plus de grands électeurs pour pouvoir peser et influence l'élection que dans un département comme le Lot par exemple.
Juste un dernier mot : la candidature de Josette Durrieu dépendra aussi des cantonales de 2011 et des velléités du remuant Jean Glavany, qui n'a visiblement pas totalement digéré sa défaite des municipales de 2008 et sa perte conséquente de la présidence de l'agglo (il se retrouve donc simple député et conseiller municipal d'opposition - pas terrible pour un ancien ministre). Il se murmure que ce dernier voudrait bien partir aux cantonales (dans le canton d'Aureilhan, ville dans laquelle il fut longtemps élu) dans le but bien entendu de prendre la présidence du conseil général...Josette Durrieu ne l'entend pas de cette manière (leurs relations ne sont pas au top) et il faudra donc voir le deal qui sera proposé : maintien à la présidence contre abandon du Sénat (et investiture pour les sénatoriales d'un proche de Glavany ou du député PS Pierre Forgues, 72 ans, dont la circonscription sera fondue avec celle de Glavany en 2012) ou vice-versa (à moins qu'ils ne s'affrontent pour la présidence une fois les cantonales passées, ce qui ferait le bonheur des radicaux...)