Les sénatoriales dans la Marne
Posté: Dim 19 Sep 2010 18:44
Dans ce département où la droite et le centre dominent facilement depuis plusieurs générations, les élections sénatoriales devraient être en théorie assez calmes, dans la mesure où les équilibres droite-gauche, s'ils sont moins défavorables à la droite qu'il y a quelques années, n'ont pas non plus permis à celle-ci de prendre le dessus.
Les 3 sénateurs sortants, tous élus pour la première fois en 2001, sont, par ordre d'élection :
- Yves Détraigne (UC), 56 ans, maire de Witry-les-Reims depuis 1989, ancien vice-président du conseil général jusqu'en 2001, date à laquelle il conduit la liste RPR-UDF aux sénatoriales de septembre et devient un jeune sénateur à 47 ans.
- Françoise Ferat (UC), 61 ans, conseillère générale de Chatillon-sur-Marne depuis 1992, après avoir été vice-présidente de l'institution pendant de quelques années, maire de Cuchery, elle fut également élue pour la première fois en 2001.
- Jean-Claude Etienne (UMP), 69 ans, ancien député de Reims, ancien conseiller municipal de cette même ville sous l'ère Falala et surtout ancien président du conseil régional de Champagne-Ardennes de 1998 à 2004.
L'âge des candidats et le fait qu'ils finissent tous les trois leur premier mandat permettent d'envisager à coup sûr leur volonté de repartir...Seul Jean-Claude Etienne atteint un âge raisonnable pour prétendre à une retraite politique méritée, mais à 69 ans, avec la réduction du mandat à 6 ans, il pourrait très bien repartir et il n'y aurait rien d'illogique à cela.
Ce département est marqué par une bonne capacité structurelle de rassemblement de la droite et du centre : contrairement à ce qui s'est passé dans d'autres places fortes de la droite comme le Loiret et la Manche (qui ont grosso modo la même configuration politique que la Marne), les sénatoriales de 2001 ont été marquées par la constitution d'une liste unique RPR-UDF, qui a récolté les 2/3 des suffrages et a fait élire ses trois candidats mentionnés ci-dessus, malgré le scrutin proportionnel qui lui était plus défavorable. Le poids de la gauche était de toute façon très faible et n'aurait pu gagner un siège qu'en cas de très forte bataille à droite. En voix, sur les 1491 grands électeurs, 1022 - 68.5% - s'étaient dirigés vers la liste RPR-UDF et 290 seulement vers celle de la gauche unie (le reste pour des DVD et DVG) en 2001.
Depuis 2001, la droite a plus perdu que la gauche : c'était à la fois prévisible, eu égard aux rapports de force écrasants en faveur de la droite qui prouvaient que la gauche pouvait difficilement faire pire, et logique, si on prend en considération le contexte national de 2004, 2008 et 2010...Cela dit, c'est loin aussi d'être catastrophique pour la droite. On peut globalement résumer ces pertes à celles de Reims et Vitry-le-François en 2008 (pour la seconde, ce ne fut qu'un retour logique à un vote structurel à gauche, avec un FN toujours fort dans cette ville) et de quelques cantons en 2004 puis 2008 (avec un rapport actuel de 27 pour la majorité contre 17 à l'opposition, ce qui permet de parier à une très probable reconduction de la droite en 2011 au conseil général). La droite reste très majoritaire dans des villes d'importance (Chalons, Epernay, Tinqueux, Saint Memmie) dans les campagnes, et c'est à cause de celles-ci que la gauche ne parvient pas à conquérir de siège au Sénat.
Le retour au scrutin majoritaire permettra très probablement à la droite et au centre d'éviter le gain par la gauche d'un siège. Les deux sortants centristes repartiront avec une influence renforcée, la prime aux sortants et leur travail de terrain : ils seront probablement soutenus par l'UMP, qui n'a plus rien à leur reprocher depuis leur départ du Modem en octobre 2009 et leur adhésion à l'ALC de Jean Artuis, et donc leur positionnement sans équivoque au centre-droit. Ce ne sera peut être plus avec 68% des voix qu'ils seront élus mais, avec les gains de la gauche, ce sera certainement dans une fourchette entre 55 et 60% des voix au premier tour.
Ils emporteront dans leur sillage soit le sortant UMP ou soit, s'il décide de raccrocher, l'actuel président du conseil général UMP, René-Paul Savary, 57 ans. Je ne vois pas de candidat à l'UMP aussi crédible que lui. S'il ne se présentait pas, ce pourrait être dans ce cas le maire-conseiller général UMP de Tinqueux, Jean-Pierre Fortuné, 52 ans, ou le maire de Chalons, Bruno Bourg-Broc, ancien député qui l'est redevenu avec la nomination de Benoit Apparu au gouvernement.
La stabilité sera donc très certainement la règle dans ce département...
Les 3 sénateurs sortants, tous élus pour la première fois en 2001, sont, par ordre d'élection :
- Yves Détraigne (UC), 56 ans, maire de Witry-les-Reims depuis 1989, ancien vice-président du conseil général jusqu'en 2001, date à laquelle il conduit la liste RPR-UDF aux sénatoriales de septembre et devient un jeune sénateur à 47 ans.
- Françoise Ferat (UC), 61 ans, conseillère générale de Chatillon-sur-Marne depuis 1992, après avoir été vice-présidente de l'institution pendant de quelques années, maire de Cuchery, elle fut également élue pour la première fois en 2001.
- Jean-Claude Etienne (UMP), 69 ans, ancien député de Reims, ancien conseiller municipal de cette même ville sous l'ère Falala et surtout ancien président du conseil régional de Champagne-Ardennes de 1998 à 2004.
L'âge des candidats et le fait qu'ils finissent tous les trois leur premier mandat permettent d'envisager à coup sûr leur volonté de repartir...Seul Jean-Claude Etienne atteint un âge raisonnable pour prétendre à une retraite politique méritée, mais à 69 ans, avec la réduction du mandat à 6 ans, il pourrait très bien repartir et il n'y aurait rien d'illogique à cela.
Ce département est marqué par une bonne capacité structurelle de rassemblement de la droite et du centre : contrairement à ce qui s'est passé dans d'autres places fortes de la droite comme le Loiret et la Manche (qui ont grosso modo la même configuration politique que la Marne), les sénatoriales de 2001 ont été marquées par la constitution d'une liste unique RPR-UDF, qui a récolté les 2/3 des suffrages et a fait élire ses trois candidats mentionnés ci-dessus, malgré le scrutin proportionnel qui lui était plus défavorable. Le poids de la gauche était de toute façon très faible et n'aurait pu gagner un siège qu'en cas de très forte bataille à droite. En voix, sur les 1491 grands électeurs, 1022 - 68.5% - s'étaient dirigés vers la liste RPR-UDF et 290 seulement vers celle de la gauche unie (le reste pour des DVD et DVG) en 2001.
Depuis 2001, la droite a plus perdu que la gauche : c'était à la fois prévisible, eu égard aux rapports de force écrasants en faveur de la droite qui prouvaient que la gauche pouvait difficilement faire pire, et logique, si on prend en considération le contexte national de 2004, 2008 et 2010...Cela dit, c'est loin aussi d'être catastrophique pour la droite. On peut globalement résumer ces pertes à celles de Reims et Vitry-le-François en 2008 (pour la seconde, ce ne fut qu'un retour logique à un vote structurel à gauche, avec un FN toujours fort dans cette ville) et de quelques cantons en 2004 puis 2008 (avec un rapport actuel de 27 pour la majorité contre 17 à l'opposition, ce qui permet de parier à une très probable reconduction de la droite en 2011 au conseil général). La droite reste très majoritaire dans des villes d'importance (Chalons, Epernay, Tinqueux, Saint Memmie) dans les campagnes, et c'est à cause de celles-ci que la gauche ne parvient pas à conquérir de siège au Sénat.
Le retour au scrutin majoritaire permettra très probablement à la droite et au centre d'éviter le gain par la gauche d'un siège. Les deux sortants centristes repartiront avec une influence renforcée, la prime aux sortants et leur travail de terrain : ils seront probablement soutenus par l'UMP, qui n'a plus rien à leur reprocher depuis leur départ du Modem en octobre 2009 et leur adhésion à l'ALC de Jean Artuis, et donc leur positionnement sans équivoque au centre-droit. Ce ne sera peut être plus avec 68% des voix qu'ils seront élus mais, avec les gains de la gauche, ce sera certainement dans une fourchette entre 55 et 60% des voix au premier tour.
Ils emporteront dans leur sillage soit le sortant UMP ou soit, s'il décide de raccrocher, l'actuel président du conseil général UMP, René-Paul Savary, 57 ans. Je ne vois pas de candidat à l'UMP aussi crédible que lui. S'il ne se présentait pas, ce pourrait être dans ce cas le maire-conseiller général UMP de Tinqueux, Jean-Pierre Fortuné, 52 ans, ou le maire de Chalons, Bruno Bourg-Broc, ancien député qui l'est redevenu avec la nomination de Benoit Apparu au gouvernement.
La stabilité sera donc très certainement la règle dans ce département...