Les sénatoriales dans le Pas-de-Calais
Posté: Dim 29 Aoû 2010 14:25
Ce billet va être assez court, car je pense que, comme cela a déjà été dit dans la rubrique "Pronostics", ce département se caractérisera par une certaine stabilité entre droite et gauche. C'est plus au niveau des candidats que cela va s'avérer intéressant.
Le département compte actuellement 7 sénateurs, soit 3 PS, 2 UMP, 1 PC et 1 Modem. Donc cela se joue au scrutin de liste.
Les équilibres départementaux depuis 2001 ont évolué de la sorte :
- perte de sièges assez importante pour la droite, qui était déjà nettement minoritaire, au conseil général...celle-ci pourrait encore s'accentuer en mars prochain. La perte est plus faible mais réelle aussi au niveau du conseil régional : cependant, ces deux conseils n'envoient qu'un bataillon marginal d'élus le jour de l'élection sénatoriale, ce n'est donc pas déterminant.
- un équilibre global assez marqué au niveau municipal : en 2008, la droite a perdu notamment les mairies d'Aire-sur-la-Lys et de Saint-Omer (ainsi que quelques maires SE mais tendances droite sur Annezin ou Dourges) mais elle a regagné Saint-Pol-sur-Ternoise. Calais est dirigée par une maire UMP, à la tête d'une équipe contenant 1/3 de gens dissidents de gauche, 1/3 de centristes et 1/3 de gens de droite. Béthune a été perdu par l'ancien ministre Jacques Mellick et la nouvelle équipe dirigée par un divers gauche regroupe pas mal de centristes et de gens du PR de Borloo. Quelques défaites de maires UMP (Ardres, Frévent, Roquetoire) dans les communes rurales se sont en réalité faites au profit de Divers droite ou élus SE.
Voilà comment je vois les choses :
- la droite est en meilleure posture pour construire sa liste : les deux sénatrices UMP Brigitte Bout (élue en 2002 suite à la nomination au gouvernement du chiraquien Jean-Paul Delevoye) et Françoise Henneron (en fin de course : elle n'a certes que 63 ans, mais elle a perdu en 2008 à la fois sa commune de Roquetoire et son canton d'Aire-sur-la-Lys) sortantes ne repartiront pas. Si elle veut garder ses deux sièges, la droite doit s'unir mais il n'y a pas vraiment de rivalités à se niveau : le Médiateur de la République Jean-Paul Delevoye, qui ne devrait pas devenir Défenseur des droits en 2011, à la fin de son mandat, semble intéressé par un retour au Sénat, d'autant qu'il est toujours maire de Bapaume (pas d'incompatibilité avec sa fonction de Médiateur) et qu'il a été réélu aux municipales avec plus de 68% des voix...il reste aussi très influent localement. Il devrait très sûrement partir en tandem avec la maire UMP de Calais Natacha Bouchart, comme la parité l'oblige et surtout car elle est la seule personnalité féminine de taille à droite dans ce département. En 3ème position (non directement éligible), on retrouvera certainement un élu divers droite, tendance rurale (seul véritable réservoir à droite), et ce pourrait être Michel Petit, président du groupe au conseil général.
- au centre, Jean-Marie Valerenberghe, 72 ans, sénateur-maire Modem d'Arras, un des derniers lieutenants de François Bayrou, devrait certainement repartir, faisant contrebalancer son âge avancé par la réduction de la durée du mandat de sénateur à 6 ans et par son dynamisme (il est très présent au Sénat). Sa réélection lui permettrait de faire une jolie fin de carrière, car il passera certainement la main à la mairie en 2014 (à 75 ans). Juste pour la forme, n'ayant aucun espoir de gagner un deuxième siège, il pourrait peut être s'appuyer symboliquement sur Lucile Bigot, conseillère générale Modem du Portel, qui quittera son mandat en mars prochain, et sur Jean Urbaniak, maire médiatique de Noyelles-Godault et ancien député (de 1993
à 1997, et qui se représente sans discontinuité dans sa circonscription depuis cette date), qui pourrait bénéficier ainsi d'un tremplin pour les sénatoriales de 2017.
- la gauche est certes en position de force mais est confrontée à un problème de taille : les candidatures multiples et la volonté des sortants de repartir : si d'ici là le PS ne change pas les règles du cumul des mandats, Daniel Percheron, 69 ans, président PS du conseil régional, devrait repartir au Sénat pour un dernier mandat, d'autant qu'il abandonnera la présidence du conseil régional au plus tard en 2014. Michèle San Vincente, 55 ans, maire d'Annay comme Michel Sergent, 68 ans, maire de Desvres (commune rurale du boulonnais), voudront très certainement voir leur mandat se renouveler. Nombreux sont ceux qui tapent du pied pour rentrer au Sénat : avec au premier rang, la députée Odette Duriez qui verra sa circonscription disparaitre en 2012 sans avoir de solution de rechange aux législatives, ou l'ancien député européen Jean-Louis Cottigny, qui n'a pas été reconduit en 2009 à Strasbourg à cause du mauvais score de la liste PS aux européennes, voire Jean-Pierre Kucheida, maire de Liévin, qui délaisserait son mandat de député pour les ors du Palais Bourbon (cependant, Daniel Percheron étant lui-même élu de Liévin, les chances du maire de cette dernière sont réduites...). Les autres candidats potentiels dans le bassin minier ne sont pas non plus les moins friands...
- le PC devrait garder son siège, malgré la perte de Calais et de Harnes, sauf s'il part divisé (entre des sous-tendances, comme on l'a vu à la mairie d'Avion, entre un maire PC dissident et une conseillère régionale PC officiel), ce qui n'est pas impossible...
Si la droite fait vraiment un mauvais score aux sénatoriales, dans le cas extrême, le siège du maire d'Arras parait le moins assuré....n'oublions pas qu'il fait partie du canal historique de l'UDF et reste plus marqué à droite qu'à gauche...
Le département compte actuellement 7 sénateurs, soit 3 PS, 2 UMP, 1 PC et 1 Modem. Donc cela se joue au scrutin de liste.
Les équilibres départementaux depuis 2001 ont évolué de la sorte :
- perte de sièges assez importante pour la droite, qui était déjà nettement minoritaire, au conseil général...celle-ci pourrait encore s'accentuer en mars prochain. La perte est plus faible mais réelle aussi au niveau du conseil régional : cependant, ces deux conseils n'envoient qu'un bataillon marginal d'élus le jour de l'élection sénatoriale, ce n'est donc pas déterminant.
- un équilibre global assez marqué au niveau municipal : en 2008, la droite a perdu notamment les mairies d'Aire-sur-la-Lys et de Saint-Omer (ainsi que quelques maires SE mais tendances droite sur Annezin ou Dourges) mais elle a regagné Saint-Pol-sur-Ternoise. Calais est dirigée par une maire UMP, à la tête d'une équipe contenant 1/3 de gens dissidents de gauche, 1/3 de centristes et 1/3 de gens de droite. Béthune a été perdu par l'ancien ministre Jacques Mellick et la nouvelle équipe dirigée par un divers gauche regroupe pas mal de centristes et de gens du PR de Borloo. Quelques défaites de maires UMP (Ardres, Frévent, Roquetoire) dans les communes rurales se sont en réalité faites au profit de Divers droite ou élus SE.
Voilà comment je vois les choses :
- la droite est en meilleure posture pour construire sa liste : les deux sénatrices UMP Brigitte Bout (élue en 2002 suite à la nomination au gouvernement du chiraquien Jean-Paul Delevoye) et Françoise Henneron (en fin de course : elle n'a certes que 63 ans, mais elle a perdu en 2008 à la fois sa commune de Roquetoire et son canton d'Aire-sur-la-Lys) sortantes ne repartiront pas. Si elle veut garder ses deux sièges, la droite doit s'unir mais il n'y a pas vraiment de rivalités à se niveau : le Médiateur de la République Jean-Paul Delevoye, qui ne devrait pas devenir Défenseur des droits en 2011, à la fin de son mandat, semble intéressé par un retour au Sénat, d'autant qu'il est toujours maire de Bapaume (pas d'incompatibilité avec sa fonction de Médiateur) et qu'il a été réélu aux municipales avec plus de 68% des voix...il reste aussi très influent localement. Il devrait très sûrement partir en tandem avec la maire UMP de Calais Natacha Bouchart, comme la parité l'oblige et surtout car elle est la seule personnalité féminine de taille à droite dans ce département. En 3ème position (non directement éligible), on retrouvera certainement un élu divers droite, tendance rurale (seul véritable réservoir à droite), et ce pourrait être Michel Petit, président du groupe au conseil général.
- au centre, Jean-Marie Valerenberghe, 72 ans, sénateur-maire Modem d'Arras, un des derniers lieutenants de François Bayrou, devrait certainement repartir, faisant contrebalancer son âge avancé par la réduction de la durée du mandat de sénateur à 6 ans et par son dynamisme (il est très présent au Sénat). Sa réélection lui permettrait de faire une jolie fin de carrière, car il passera certainement la main à la mairie en 2014 (à 75 ans). Juste pour la forme, n'ayant aucun espoir de gagner un deuxième siège, il pourrait peut être s'appuyer symboliquement sur Lucile Bigot, conseillère générale Modem du Portel, qui quittera son mandat en mars prochain, et sur Jean Urbaniak, maire médiatique de Noyelles-Godault et ancien député (de 1993
à 1997, et qui se représente sans discontinuité dans sa circonscription depuis cette date), qui pourrait bénéficier ainsi d'un tremplin pour les sénatoriales de 2017.
- la gauche est certes en position de force mais est confrontée à un problème de taille : les candidatures multiples et la volonté des sortants de repartir : si d'ici là le PS ne change pas les règles du cumul des mandats, Daniel Percheron, 69 ans, président PS du conseil régional, devrait repartir au Sénat pour un dernier mandat, d'autant qu'il abandonnera la présidence du conseil régional au plus tard en 2014. Michèle San Vincente, 55 ans, maire d'Annay comme Michel Sergent, 68 ans, maire de Desvres (commune rurale du boulonnais), voudront très certainement voir leur mandat se renouveler. Nombreux sont ceux qui tapent du pied pour rentrer au Sénat : avec au premier rang, la députée Odette Duriez qui verra sa circonscription disparaitre en 2012 sans avoir de solution de rechange aux législatives, ou l'ancien député européen Jean-Louis Cottigny, qui n'a pas été reconduit en 2009 à Strasbourg à cause du mauvais score de la liste PS aux européennes, voire Jean-Pierre Kucheida, maire de Liévin, qui délaisserait son mandat de député pour les ors du Palais Bourbon (cependant, Daniel Percheron étant lui-même élu de Liévin, les chances du maire de cette dernière sont réduites...). Les autres candidats potentiels dans le bassin minier ne sont pas non plus les moins friands...
- le PC devrait garder son siège, malgré la perte de Calais et de Harnes, sauf s'il part divisé (entre des sous-tendances, comme on l'a vu à la mairie d'Avion, entre un maire PC dissident et une conseillère régionale PC officiel), ce qui n'est pas impossible...
Si la droite fait vraiment un mauvais score aux sénatoriales, dans le cas extrême, le siège du maire d'Arras parait le moins assuré....n'oublions pas qu'il fait partie du canal historique de l'UDF et reste plus marqué à droite qu'à gauche...