Re: Les cantonales dans les Bouches-du-Rhône
Posté: Jeu 10 Fév 2011 19:40
Une petite étude pour les élections cantonales sur Marseille, en fonction des 11 cantons renouvelables cette année.
A noter qu’en 2004, suite au redécoupage de la cité phocéenne, et à la création de quatre nouveaux cantons sur son territoire, le canton des Trois Lucs avait été pourvu avec l’élection de Christophe Masse, issu d’une lignée d’élus SFIO puis PS de Marseille.
Et que ce canton a été remis en jeu en 2008, pour rééquilibrer le nombre de sièges renouvelables sur chaque série cantonale.
Sinon, nous aurions eu 30 sièges à pourvoir sur 57 dans les Bouches du Rhône.
Cependant, comme le canton couvre une partie des 11e et 12e arrondissements municipaux ( quartiers ou partie des quartiers de Saint Menet, des Caillols, de la Valentine entre autres ) qui font l’objet de beaucoup d’efforts de la majorité municipale actuelle pour précisément assurer ses positions sur l’ensemble de la ville, c’est Robert Assante, adjoint de Jean Claude Gaudin, qui a été élu.
Ce qui a permis à la droite de détenir 9 des 25 cantons Marseillais.
11 de ces cantons sont renouvelables cette année, dont 8 de gauche et 3 de droite.
A gauche, nous avons Notre Dame du Mont, Cinq Avenues, Le Camas, Saint Just, La Capelette, Les Olives, La Pomme et Saint Barthélémy.
A droite, nous avons Montolivet, Mazargues et Sainte Marguerite.
Ces deux derniers cantons, soulignons le, sont partie intégrante de la circonscription de Guy Teissier, siège un temps occupé par un certain Bernard Tapie.
Le troisième canton de cette circonscription est celui de la Pomme, resté fidèle à gauche en 2004.
Nous allons voir un peu plus en détail les données propres à chaque canton.
A gauche, d’abord.
Notre Dame du Mont, et marc joseph l’a souligné, est un des cantons du centre de Marseille.
Il regroupe des quartiers du 5e arrondissement municipal ( Baille, La Conception ) et des quartiers du 6e arrondissement ( Notre Dame du Mont, mais aussi le secteur du Palais de Justice, de Castellane ), et l’ensemble dispose de certains édifices bien marseillais : Palais de Justice, hôpital de la Conception et CHU de la Timone ( même si le quartier du même nom est dans le 10e arrondissement voisin ) entre autres.
C’est aussi un quartier à forte communauté juive et qui présente, notamment du côté du Cours Julien, un caractère « bourgeois bohème « assez prononcé.
Une sorte de mix entre la Place des Abbesses et Saint Germain des Prés qui se serait déplacé vers le Sud, avec un peu des Puces de Saint Ouen.
Enfin, c’est l’un des cantons les moins étendus de la ville ( à peine plus d’un km carré et demi )…
En 2004, le candidat DVG soutenu par le PS Jocelyn Zeitoun y a été élu au second tour avec 5 032 voix (49,7 % ) contre 3 561 (35,1 % ) au candidat UMP et 1 538 au candidat du FN ( 15,2 %).
Un succès largement imputable aux bureaux de vote du 6e arrondissement : 399 voix sur 609 sur le bureau 601 ( Cours Julien ) ou encore 838 voix sur 1 509 dans les trois bureaux de vote du quartier Notre Dame du Mont.
En 2010, lors des régionales, la liste Vauzelle est arrivée en tête avec 4 602 voix sur l’ensemble du canton, contre 2 369 à la liste UMP et 1 389 à la liste FN au second tour.
La gauche disposait donc de la majorité absolue tant dans les bureaux situés dans le 5e arrondissement ( 1 380 voix contre 1 312 aux deux listes de droite ) que dans la partie du 6e concerné ( 3 222 suffrages contre 2 448 ).
La tendance lourde de ces scrutins porte donc au maintien de la situation actuelle.
Les attentions de l’UMP sur le secteur sont évidemment liées à la suite ( élections législatives entre autres ) puisque nous sommes là dans ce qui pourrait constituer l’une des clés de la future 5e circonscription.
On notera aussi, avant d’aller au Camas voisin, que le canton compte Renaud Muselier comme député.
Le Camas, deuxième canton, encore plus petit que ND du Mont, visé par la droite, comprend des quartiers du 5e arrondissement municipal ( Saint Pierre, La Conception, Le Camas ) et a élu en 2004 Antoine Rouzaud, élu PRG, avec 5 138 voix ( 51,1 % ) contre 3 234 voix ( 32,2 % ) au candidat UMP et 1 673 ( 16,7 % ) au candidat FN.
Un score porté notamment par les quartiers de la Plaine et de la Conception.
Aux régionales de 2010, la situation du second tour a donné 4 626 votes à la gauche, 2 204 à la liste UMP – pourtant menée par Renaud Muselier – et 1 621 à la liste FN.
Une avance supérieure à celle de 2004 avec notamment 440 voix sur 639 dans le premier bureau de l’arrondissement ou 410 voix sur 619 dans le 6e bureau.
Le siège de gauche ne semble donc pas très menacé.
Restons un peu au centre ville avec le canton dit de Cinq Avenues, qui regroupe des quartiers du 1er arrondissement municipal ( Saint Charles, sa fac, sa gare TGV, Chapitre – Réformés ) et du 4e arrondissement ( Chutes Lavie, l’un des quartiers comptant le plus de retraités à Marseille, Les Chartreux, Cinq Avenues proprement dit )
En 2004, la candidate socialiste Marie Arlette Carlotti y a été nettement réélue avec 5 695 voix ( 52 % ) contre 3 510 ( 32 % ) au candidat de l’UMP et 1 754 ( 16 % ) au candidat FN.
Un succès évidemment largement imputable aux quartiers du 1er arrondissement, ceux-ci lui ayant accordé 2 674 voix contre 1 364 au candidat UMP et 693 au candidat FN.
Ce qui donnait 3 021 voix pour Carlotti, 2 146 au candidat UMP et 1 061 au candidat FN sur la partie du 4e arrondissement soumise au scrutin.
Aux élections régionales 2010, le canton a nettement choisi la gauche avec 5 359 voix au second tour, contre 2 400 à la liste UMP et 1 698 à la liste du FN.
Notons le score de la partie du 1er arrondissement concernée : 2 657 voix pour la liste Vauzelle, 840 voix pour la liste Deflesselles ( UMP ) et 629 pour la liste Ravier ( FN ).
Pour les quartiers issus du 4e arrondissement, dont Chutes Lavie, le fief du sénateur UMP Bruno Gilles, maire de secteur réélu de peu en 2008, les rapports de forces étaient donc les suivants : 2 702 voix à gauche, 1 560 pour l’UMP et 1 069 pour le FN.
Ce qui veut dire que le débours de 2004 de la gauche vis-à-vis du total droite et extrême droite ( 186 voix ) s’est transformé en courte majorité de 83 suffrages.
Tandis que le bonus du 1er arrondissement, le plus à gauche aux régionales de toute la ville de Marseille, se situe à 1 188 voix au lieu de 613.
Réélection à gauche probable.
Restant dans le centre, passons au canton de la Capelette, qui couvre un petit bout du 5e arrondissement municipal ( Baille et Saint Pierre ) et surtout des quartiers du 10e arrondissement municipal ( Menpenti, Saint Tronc, avec une communauté juive importante, Pont de Vivaux, la Timone ).
L’ensemble du canton se situe, sur bien des indicateurs, dans la moyenne marseillaise, qu’il s’agisse de l’âge de la population, du niveau de formation et j’en passe.
En 2004, ce canton a réélu Jeannine Ecochard, conseillère générale PS, en lui accordant 48,8 % des voix et 5 108 suffrages, contre 2 985 voix (28,5 % ) au candidat UMP et 2 368 voix ( 22,6 % ) au candidat FN.
La partie 5e arrondissement ( 2 bureaux de vote ) avait accordé 508 voix à la candidate PS, contre 259 au candidat UMP et 162 au candidat FN.
La partie 10e arrondissement avait donc apporté 4 600 voix à la candidate PS, 2 726 au candidat UMP et 2 206 à la candidature lepéniste.
Notons entre autres le résultat des trois écoles du quartier Pont de Vivaux : 501 voix pour l’UMP, 471 pour le FN et 960 pour la candidate PS.
Aux régionales de 2010, les deux bureaux du 5e arrondissement ont donné 414 voix à gauche, 212 au FN et 219 à l’UMP.
Le 10e arrondissement a voté à gauche, avec près de 46 % au second tour,
Mais les trois bureaux des écoles de Pont de Vivaux ont donné 497 voix à la liste FN, 391 à la liste UMP et 690 à la liste Vauzelle.
Le risque de voir le FN passer le premier tour et se retrouver face au PS au second tour est donc réel.
Je ne parlerais pas trop longtemps de Saint Barthélémy, canton des quartiers Nord qui regroupe des quartiers comme le Merlan, Sainte Marthe, les Arnavaux ( là où l’on trouve le MIN de Marseille ), ou encore les cités du Font Vert et de la Busserine.
Le canton qui eut longtemps un élu PCF, est aujourd’hui PS, et a connu en 2004 un terrible second tour entre le candidat socialiste, Denis Rossi, élu finalement avec 6 349 voix contre le candidat du FN Ravier, 3 018 suffrages.
Pour donner une idée des rapports de forces de l’époque, si le candidat PS était évidemment arrivé en tête dans tous les bureaux de vote du canton, il avait par exemple obtenu 288 voix contre 25 au bureau de vote du Font Vert, ou encore 796 voix sur 939 dans les deux bureaux de la Busserine.
Tendance globalement confirmée lors des régionales : 240 voix sur 293 au Font Vert ( 10 voix seulement pour le FN ), 628 voix sur 805 sur la Busserine.
L’arrondissement a nettement placé en tête la liste du FN sur celle de l’UMP, et il est donc fort probable que le processus se reproduise cette année.
Pour ne prendre qu’un exemple, les deux bureaux situés 70 avenue du Merlan ont donné 539 voix à gauche, 233 à l’UMP et 362 au FN.
L’UMP n’a devancé ou fait jeu égal avec le FN que dans les bureaux du Font Vert et de la Busserine ( 87 voix contre 90 au FN, mais dans un secteur apportant 628 voix à la gauche ! )
Devons nous nous étendre sur le canton de Saint Just, découpé dans les 13e arrondissement de Marseille ( Malpassé, Saint Just ) et 14e arrondissement ( Saint Barthélémy et Bon Secours pour partie ) ?
Saint Just accueille le siège du Conseil général des Bouches du Rhône, mais ce quartier comme celui de Malpassé sont des quartiers populaires, pour ne pas dire très populaires.
Tout comme leurs compagnons du 14e arrondissement…
En 2004, c’est l’infortuné perdant de 1989, Michel Pezet, qui y fut élu conseiller général avec 68,1 % des voix et 6 320 voix contre 2 955 au candidat du Front National.
Record pour Michel Pezet dans le 33e bureau, quartier de Malpassé avec 560 voix contre 52 au candidat FN, soit plus de 91 %...
En 2010, aux régionales, le 13e arrondissement a donné 52 % des voix à la liste Vauzelle, et le 14e s’est fixé à 57,8 %.
Le bureau 33 a fourni 409 voix à la liste Vauzelle, 52 à la liste FN ( tiens ! ) et 42 à celle de l’UMP.
Et tous les bureaux du canton ont placé la liste FN devant celle de l’UMP ;
Bis repetita en 2011 ?
Allons dans le canton de la Pomme, tenu depuis un certain temps par le PS René Olmeta.
Ce canton regroupe des quartiers du 10e arrondissement ( en fait l’autre moitié de l’arrondissement au regard du canton de la Capelette que nous avons vu un peu plus haut ) et du 11e arrondissement ( quartiers de la Pomme, le plus peuplé des villages de l’arrondissement et de la Valbarelle ).
Ces deux secteurs du 11e arrondissement sont les plus populaires ( population modeste, de plus faible niveau de qualification qu’ailleurs, avec une plus forte proportion de chômeurs, de bénéficiaires de la CMU ou encore de familles monoparentales ).
Pas de métro, pas de monuments remarquables dans ce secteur jadis peuplé d’ouvriers en activité ( c’est là que tournait par exemple la fameuse usine de pâtes alimentaires Rivoire et Carret ).
En 2004, René Olmeta a été réélu, sans trop de difficultés, en obtenant 50,7 % des voix et 6 980 voix, contre 3 764 à son opposant UMP et 3 028 au challenger FN.
8 des 11 bureaux de vote de la Pomme et de la Valbarelle l’ont en effet placé en tête avec la majorité absolue, contre 4 des 13 bureaux de la partie 10e arrondissement.
Aux régionales 2010, la gauche a frôlé les 50 % dans l’ensemble du 11e arrondissement.
Sur les quartiers concernés par la cantonale 2011, on a compté 1 373 voix FN, 1 013 voix pour l’UMP¨et 2 509 voix de gauche.
Les quartiers du 10e votant sur ce canton accordent 2 899 voix à la gauche, 1 723 au FN et 1 705 à l’UMP.
Le risque d’un second tour entre le candidat sortant et le FN existe donc clairement.
Canton des Olives, maintenant.
Là, nous sommes dans un canton inscrit dans le 13e arrondissement municipal, avec les quartiers des Olives, de Palama, de Saint Mitre, de la Croix Rouge, d’une partie de Château Gombert ou encore des villages des Médecins et des Mourets.
Le canton est étendu ( plus de 20 km carrés ) mais on est aussi dans le massif de l’Etoile, dans ce secteur.
En 2004, Marius Masse a été reconduit dans le mandat qu’il exerce depuis 1973, à la suite de son père…
Il avait obtenu 5 685 voix ( 52,75 % ) contre 2 574 à la candidate UMP Valérie Boyer ( aujourd’hui députée ) et 2 519 au candidat FN.
En 2010, lors des régionales, l’arrondissement a confirmé son ancrage à gauche ( tout de même ), mais il a placé la liste du FN devant celle de l’UMP.
El, sur le canton, la situation était la suivante : 2 419 voix pour la liste FN, 2 267 pour la liste UMP et 4 241 voix pour la liste de gauche…
Le risque, là encore, d’une présence du FN en duel au second tour est réel.
Les trois cantons de droite présentent des profils un peu différents.
Montolivet ( quartier et partie du 12e arrondissement ) est un canton de couches moyennes, souvent propriétaires de leur maison ou de leur appartement, parfois âgées ( le quartier de Montolivet proprement dit compte plus de 30 % de personnes de plus de 60 ans ), bref un canton a priori idéal pour la droite.
En 2004, le canton a voté pour Roland Blum, maire de secteur, avec 44,3 % et 5 713 suffrages, contre 4 839 voix pour le candidat Verts PS ( 37,5 % ) et 2 341 voix au candidat FN ( 18,2 % )
6 des 20 bureaux du canton avaient tout de même voté pour le candidat de la gauche.
Les régionales de 2010 ont confirmé le caractère un peu atypique du 12e arrondissement en plaçant la gauche en tête de l’arrondissement avec 41,9 % des voix.
Le FN a recueilli 2 003 suffrages, l’UMP 4 059 voix et 4 500 voix à la gauche.
Une surprise à l’étude ?
Les deux cantons de Sainte Marguerite et de Mazargues se partagent le 9e arrondissement municipal.
Mais le premier, organisé autour du Cabot et de la Rouvière, est de taille relativement réduite ( environ 6 km carrés ) quand l’autre est étendu ( plus de 57 km carrés ).
Il faut dire que Sainte Marguerite regroupe nombre d’habitants sur une surface d’autant plus réduite que ce sont de grandes unités d’habitat qui sont peuplées, comme la Grande Rouvière, immense copropriété dominant la ville quand Mazargues comprend sur son territoire le massif des Calanques, et les secteurs montagneux de la Gineste ou de la Cayolle.
On y trouve aussi les Baumettes, lieu connu pour résidents obligés…
Sainte Marguerite avait élu pour la enième fois Guy Teissier en 2004, avec 1 209 voix d’avance sur le candidat PS tandis que Mazargues avait voté pour Didier Réault, victorieux avec 482 voix d’avance sur une candidate Verte soutenue par le PS.
Les régionales ont placé la gauche en tête sur l’arrondissement, ce qui en soi, constituait déjà une surprise.
Sur les bureaux du canton de Mazargues, tels que définis en 2004, la gauche arrive en tête avec 5 024 voix, contre 3 721 à la droite et 2 475 au FN.
Une situation largement imputable aux bureaux de vote des Calanques ( 383 voix sur 543 par exemple au 56e bureau, chemin de Sormiou )
Et deux nouveaux bureaux de vote auraient, semble t il, apporté 331 voix à gauche, 211 au FN et 194 à l’UMP.
Ce qui donne au total 5 355 voix à gauche ( 5 243 en 2004 ), 3 915 à l’UMP ( au lieu de 5 725 ) et 2 686 au FN ( au lieu de 2 332 ).
Pour Sainte Marguerite, l’UMP aurait 4 083 voix ( 6 086 en 2004 ), la gauche 4 572 ( au lieu de 4 877 ) et le FN 2 503 au lieu de 2 091.
La gauche en tête sur Mazargues, c’est assez rare et le jeu est donc plus incertain que prévu sur ce qui est tout de même un des fiefs historiques de la droite marseillaise.
Je reviendrai une autre fois sur les cantons hors Marseille du département.
A noter qu’en 2004, suite au redécoupage de la cité phocéenne, et à la création de quatre nouveaux cantons sur son territoire, le canton des Trois Lucs avait été pourvu avec l’élection de Christophe Masse, issu d’une lignée d’élus SFIO puis PS de Marseille.
Et que ce canton a été remis en jeu en 2008, pour rééquilibrer le nombre de sièges renouvelables sur chaque série cantonale.
Sinon, nous aurions eu 30 sièges à pourvoir sur 57 dans les Bouches du Rhône.
Cependant, comme le canton couvre une partie des 11e et 12e arrondissements municipaux ( quartiers ou partie des quartiers de Saint Menet, des Caillols, de la Valentine entre autres ) qui font l’objet de beaucoup d’efforts de la majorité municipale actuelle pour précisément assurer ses positions sur l’ensemble de la ville, c’est Robert Assante, adjoint de Jean Claude Gaudin, qui a été élu.
Ce qui a permis à la droite de détenir 9 des 25 cantons Marseillais.
11 de ces cantons sont renouvelables cette année, dont 8 de gauche et 3 de droite.
A gauche, nous avons Notre Dame du Mont, Cinq Avenues, Le Camas, Saint Just, La Capelette, Les Olives, La Pomme et Saint Barthélémy.
A droite, nous avons Montolivet, Mazargues et Sainte Marguerite.
Ces deux derniers cantons, soulignons le, sont partie intégrante de la circonscription de Guy Teissier, siège un temps occupé par un certain Bernard Tapie.
Le troisième canton de cette circonscription est celui de la Pomme, resté fidèle à gauche en 2004.
Nous allons voir un peu plus en détail les données propres à chaque canton.
A gauche, d’abord.
Notre Dame du Mont, et marc joseph l’a souligné, est un des cantons du centre de Marseille.
Il regroupe des quartiers du 5e arrondissement municipal ( Baille, La Conception ) et des quartiers du 6e arrondissement ( Notre Dame du Mont, mais aussi le secteur du Palais de Justice, de Castellane ), et l’ensemble dispose de certains édifices bien marseillais : Palais de Justice, hôpital de la Conception et CHU de la Timone ( même si le quartier du même nom est dans le 10e arrondissement voisin ) entre autres.
C’est aussi un quartier à forte communauté juive et qui présente, notamment du côté du Cours Julien, un caractère « bourgeois bohème « assez prononcé.
Une sorte de mix entre la Place des Abbesses et Saint Germain des Prés qui se serait déplacé vers le Sud, avec un peu des Puces de Saint Ouen.
Enfin, c’est l’un des cantons les moins étendus de la ville ( à peine plus d’un km carré et demi )…
En 2004, le candidat DVG soutenu par le PS Jocelyn Zeitoun y a été élu au second tour avec 5 032 voix (49,7 % ) contre 3 561 (35,1 % ) au candidat UMP et 1 538 au candidat du FN ( 15,2 %).
Un succès largement imputable aux bureaux de vote du 6e arrondissement : 399 voix sur 609 sur le bureau 601 ( Cours Julien ) ou encore 838 voix sur 1 509 dans les trois bureaux de vote du quartier Notre Dame du Mont.
En 2010, lors des régionales, la liste Vauzelle est arrivée en tête avec 4 602 voix sur l’ensemble du canton, contre 2 369 à la liste UMP et 1 389 à la liste FN au second tour.
La gauche disposait donc de la majorité absolue tant dans les bureaux situés dans le 5e arrondissement ( 1 380 voix contre 1 312 aux deux listes de droite ) que dans la partie du 6e concerné ( 3 222 suffrages contre 2 448 ).
La tendance lourde de ces scrutins porte donc au maintien de la situation actuelle.
Les attentions de l’UMP sur le secteur sont évidemment liées à la suite ( élections législatives entre autres ) puisque nous sommes là dans ce qui pourrait constituer l’une des clés de la future 5e circonscription.
On notera aussi, avant d’aller au Camas voisin, que le canton compte Renaud Muselier comme député.
Le Camas, deuxième canton, encore plus petit que ND du Mont, visé par la droite, comprend des quartiers du 5e arrondissement municipal ( Saint Pierre, La Conception, Le Camas ) et a élu en 2004 Antoine Rouzaud, élu PRG, avec 5 138 voix ( 51,1 % ) contre 3 234 voix ( 32,2 % ) au candidat UMP et 1 673 ( 16,7 % ) au candidat FN.
Un score porté notamment par les quartiers de la Plaine et de la Conception.
Aux régionales de 2010, la situation du second tour a donné 4 626 votes à la gauche, 2 204 à la liste UMP – pourtant menée par Renaud Muselier – et 1 621 à la liste FN.
Une avance supérieure à celle de 2004 avec notamment 440 voix sur 639 dans le premier bureau de l’arrondissement ou 410 voix sur 619 dans le 6e bureau.
Le siège de gauche ne semble donc pas très menacé.
Restons un peu au centre ville avec le canton dit de Cinq Avenues, qui regroupe des quartiers du 1er arrondissement municipal ( Saint Charles, sa fac, sa gare TGV, Chapitre – Réformés ) et du 4e arrondissement ( Chutes Lavie, l’un des quartiers comptant le plus de retraités à Marseille, Les Chartreux, Cinq Avenues proprement dit )
En 2004, la candidate socialiste Marie Arlette Carlotti y a été nettement réélue avec 5 695 voix ( 52 % ) contre 3 510 ( 32 % ) au candidat de l’UMP et 1 754 ( 16 % ) au candidat FN.
Un succès évidemment largement imputable aux quartiers du 1er arrondissement, ceux-ci lui ayant accordé 2 674 voix contre 1 364 au candidat UMP et 693 au candidat FN.
Ce qui donnait 3 021 voix pour Carlotti, 2 146 au candidat UMP et 1 061 au candidat FN sur la partie du 4e arrondissement soumise au scrutin.
Aux élections régionales 2010, le canton a nettement choisi la gauche avec 5 359 voix au second tour, contre 2 400 à la liste UMP et 1 698 à la liste du FN.
Notons le score de la partie du 1er arrondissement concernée : 2 657 voix pour la liste Vauzelle, 840 voix pour la liste Deflesselles ( UMP ) et 629 pour la liste Ravier ( FN ).
Pour les quartiers issus du 4e arrondissement, dont Chutes Lavie, le fief du sénateur UMP Bruno Gilles, maire de secteur réélu de peu en 2008, les rapports de forces étaient donc les suivants : 2 702 voix à gauche, 1 560 pour l’UMP et 1 069 pour le FN.
Ce qui veut dire que le débours de 2004 de la gauche vis-à-vis du total droite et extrême droite ( 186 voix ) s’est transformé en courte majorité de 83 suffrages.
Tandis que le bonus du 1er arrondissement, le plus à gauche aux régionales de toute la ville de Marseille, se situe à 1 188 voix au lieu de 613.
Réélection à gauche probable.
Restant dans le centre, passons au canton de la Capelette, qui couvre un petit bout du 5e arrondissement municipal ( Baille et Saint Pierre ) et surtout des quartiers du 10e arrondissement municipal ( Menpenti, Saint Tronc, avec une communauté juive importante, Pont de Vivaux, la Timone ).
L’ensemble du canton se situe, sur bien des indicateurs, dans la moyenne marseillaise, qu’il s’agisse de l’âge de la population, du niveau de formation et j’en passe.
En 2004, ce canton a réélu Jeannine Ecochard, conseillère générale PS, en lui accordant 48,8 % des voix et 5 108 suffrages, contre 2 985 voix (28,5 % ) au candidat UMP et 2 368 voix ( 22,6 % ) au candidat FN.
La partie 5e arrondissement ( 2 bureaux de vote ) avait accordé 508 voix à la candidate PS, contre 259 au candidat UMP et 162 au candidat FN.
La partie 10e arrondissement avait donc apporté 4 600 voix à la candidate PS, 2 726 au candidat UMP et 2 206 à la candidature lepéniste.
Notons entre autres le résultat des trois écoles du quartier Pont de Vivaux : 501 voix pour l’UMP, 471 pour le FN et 960 pour la candidate PS.
Aux régionales de 2010, les deux bureaux du 5e arrondissement ont donné 414 voix à gauche, 212 au FN et 219 à l’UMP.
Le 10e arrondissement a voté à gauche, avec près de 46 % au second tour,
Mais les trois bureaux des écoles de Pont de Vivaux ont donné 497 voix à la liste FN, 391 à la liste UMP et 690 à la liste Vauzelle.
Le risque de voir le FN passer le premier tour et se retrouver face au PS au second tour est donc réel.
Je ne parlerais pas trop longtemps de Saint Barthélémy, canton des quartiers Nord qui regroupe des quartiers comme le Merlan, Sainte Marthe, les Arnavaux ( là où l’on trouve le MIN de Marseille ), ou encore les cités du Font Vert et de la Busserine.
Le canton qui eut longtemps un élu PCF, est aujourd’hui PS, et a connu en 2004 un terrible second tour entre le candidat socialiste, Denis Rossi, élu finalement avec 6 349 voix contre le candidat du FN Ravier, 3 018 suffrages.
Pour donner une idée des rapports de forces de l’époque, si le candidat PS était évidemment arrivé en tête dans tous les bureaux de vote du canton, il avait par exemple obtenu 288 voix contre 25 au bureau de vote du Font Vert, ou encore 796 voix sur 939 dans les deux bureaux de la Busserine.
Tendance globalement confirmée lors des régionales : 240 voix sur 293 au Font Vert ( 10 voix seulement pour le FN ), 628 voix sur 805 sur la Busserine.
L’arrondissement a nettement placé en tête la liste du FN sur celle de l’UMP, et il est donc fort probable que le processus se reproduise cette année.
Pour ne prendre qu’un exemple, les deux bureaux situés 70 avenue du Merlan ont donné 539 voix à gauche, 233 à l’UMP et 362 au FN.
L’UMP n’a devancé ou fait jeu égal avec le FN que dans les bureaux du Font Vert et de la Busserine ( 87 voix contre 90 au FN, mais dans un secteur apportant 628 voix à la gauche ! )
Devons nous nous étendre sur le canton de Saint Just, découpé dans les 13e arrondissement de Marseille ( Malpassé, Saint Just ) et 14e arrondissement ( Saint Barthélémy et Bon Secours pour partie ) ?
Saint Just accueille le siège du Conseil général des Bouches du Rhône, mais ce quartier comme celui de Malpassé sont des quartiers populaires, pour ne pas dire très populaires.
Tout comme leurs compagnons du 14e arrondissement…
En 2004, c’est l’infortuné perdant de 1989, Michel Pezet, qui y fut élu conseiller général avec 68,1 % des voix et 6 320 voix contre 2 955 au candidat du Front National.
Record pour Michel Pezet dans le 33e bureau, quartier de Malpassé avec 560 voix contre 52 au candidat FN, soit plus de 91 %...
En 2010, aux régionales, le 13e arrondissement a donné 52 % des voix à la liste Vauzelle, et le 14e s’est fixé à 57,8 %.
Le bureau 33 a fourni 409 voix à la liste Vauzelle, 52 à la liste FN ( tiens ! ) et 42 à celle de l’UMP.
Et tous les bureaux du canton ont placé la liste FN devant celle de l’UMP ;
Bis repetita en 2011 ?
Allons dans le canton de la Pomme, tenu depuis un certain temps par le PS René Olmeta.
Ce canton regroupe des quartiers du 10e arrondissement ( en fait l’autre moitié de l’arrondissement au regard du canton de la Capelette que nous avons vu un peu plus haut ) et du 11e arrondissement ( quartiers de la Pomme, le plus peuplé des villages de l’arrondissement et de la Valbarelle ).
Ces deux secteurs du 11e arrondissement sont les plus populaires ( population modeste, de plus faible niveau de qualification qu’ailleurs, avec une plus forte proportion de chômeurs, de bénéficiaires de la CMU ou encore de familles monoparentales ).
Pas de métro, pas de monuments remarquables dans ce secteur jadis peuplé d’ouvriers en activité ( c’est là que tournait par exemple la fameuse usine de pâtes alimentaires Rivoire et Carret ).
En 2004, René Olmeta a été réélu, sans trop de difficultés, en obtenant 50,7 % des voix et 6 980 voix, contre 3 764 à son opposant UMP et 3 028 au challenger FN.
8 des 11 bureaux de vote de la Pomme et de la Valbarelle l’ont en effet placé en tête avec la majorité absolue, contre 4 des 13 bureaux de la partie 10e arrondissement.
Aux régionales 2010, la gauche a frôlé les 50 % dans l’ensemble du 11e arrondissement.
Sur les quartiers concernés par la cantonale 2011, on a compté 1 373 voix FN, 1 013 voix pour l’UMP¨et 2 509 voix de gauche.
Les quartiers du 10e votant sur ce canton accordent 2 899 voix à la gauche, 1 723 au FN et 1 705 à l’UMP.
Le risque d’un second tour entre le candidat sortant et le FN existe donc clairement.
Canton des Olives, maintenant.
Là, nous sommes dans un canton inscrit dans le 13e arrondissement municipal, avec les quartiers des Olives, de Palama, de Saint Mitre, de la Croix Rouge, d’une partie de Château Gombert ou encore des villages des Médecins et des Mourets.
Le canton est étendu ( plus de 20 km carrés ) mais on est aussi dans le massif de l’Etoile, dans ce secteur.
En 2004, Marius Masse a été reconduit dans le mandat qu’il exerce depuis 1973, à la suite de son père…
Il avait obtenu 5 685 voix ( 52,75 % ) contre 2 574 à la candidate UMP Valérie Boyer ( aujourd’hui députée ) et 2 519 au candidat FN.
En 2010, lors des régionales, l’arrondissement a confirmé son ancrage à gauche ( tout de même ), mais il a placé la liste du FN devant celle de l’UMP.
El, sur le canton, la situation était la suivante : 2 419 voix pour la liste FN, 2 267 pour la liste UMP et 4 241 voix pour la liste de gauche…
Le risque, là encore, d’une présence du FN en duel au second tour est réel.
Les trois cantons de droite présentent des profils un peu différents.
Montolivet ( quartier et partie du 12e arrondissement ) est un canton de couches moyennes, souvent propriétaires de leur maison ou de leur appartement, parfois âgées ( le quartier de Montolivet proprement dit compte plus de 30 % de personnes de plus de 60 ans ), bref un canton a priori idéal pour la droite.
En 2004, le canton a voté pour Roland Blum, maire de secteur, avec 44,3 % et 5 713 suffrages, contre 4 839 voix pour le candidat Verts PS ( 37,5 % ) et 2 341 voix au candidat FN ( 18,2 % )
6 des 20 bureaux du canton avaient tout de même voté pour le candidat de la gauche.
Les régionales de 2010 ont confirmé le caractère un peu atypique du 12e arrondissement en plaçant la gauche en tête de l’arrondissement avec 41,9 % des voix.
Le FN a recueilli 2 003 suffrages, l’UMP 4 059 voix et 4 500 voix à la gauche.
Une surprise à l’étude ?
Les deux cantons de Sainte Marguerite et de Mazargues se partagent le 9e arrondissement municipal.
Mais le premier, organisé autour du Cabot et de la Rouvière, est de taille relativement réduite ( environ 6 km carrés ) quand l’autre est étendu ( plus de 57 km carrés ).
Il faut dire que Sainte Marguerite regroupe nombre d’habitants sur une surface d’autant plus réduite que ce sont de grandes unités d’habitat qui sont peuplées, comme la Grande Rouvière, immense copropriété dominant la ville quand Mazargues comprend sur son territoire le massif des Calanques, et les secteurs montagneux de la Gineste ou de la Cayolle.
On y trouve aussi les Baumettes, lieu connu pour résidents obligés…
Sainte Marguerite avait élu pour la enième fois Guy Teissier en 2004, avec 1 209 voix d’avance sur le candidat PS tandis que Mazargues avait voté pour Didier Réault, victorieux avec 482 voix d’avance sur une candidate Verte soutenue par le PS.
Les régionales ont placé la gauche en tête sur l’arrondissement, ce qui en soi, constituait déjà une surprise.
Sur les bureaux du canton de Mazargues, tels que définis en 2004, la gauche arrive en tête avec 5 024 voix, contre 3 721 à la droite et 2 475 au FN.
Une situation largement imputable aux bureaux de vote des Calanques ( 383 voix sur 543 par exemple au 56e bureau, chemin de Sormiou )
Et deux nouveaux bureaux de vote auraient, semble t il, apporté 331 voix à gauche, 211 au FN et 194 à l’UMP.
Ce qui donne au total 5 355 voix à gauche ( 5 243 en 2004 ), 3 915 à l’UMP ( au lieu de 5 725 ) et 2 686 au FN ( au lieu de 2 332 ).
Pour Sainte Marguerite, l’UMP aurait 4 083 voix ( 6 086 en 2004 ), la gauche 4 572 ( au lieu de 4 877 ) et le FN 2 503 au lieu de 2 091.
La gauche en tête sur Mazargues, c’est assez rare et le jeu est donc plus incertain que prévu sur ce qui est tout de même un des fiefs historiques de la droite marseillaise.
Je reviendrai une autre fois sur les cantons hors Marseille du département.