La Charente Maritime restera t elle à l'UMP?
Posté: Ven 24 Sep 2010 08:00
Département interessant que la Charente Maritime, dont le CG a longtemps été MRG puis PS , avant de basculer à droite en 1985, Philippe Marchand le président PS sortant devant laisser son siège à François Blaizot, auquel succéda Claude Belot de 1994 à 2008 , qui lui même laissa sa présidence au ministre Dominique Bussereau ( UMP) en 2008.
Il est à noter que les présidents Blaizot et Belot étaient des élus du centre droit , tendance UDF-CDS de l'époque pour le premier et plus proche du parti radical pour le second. Ce dernier a d'ailleurs reussi à se maintenir à sa présidence grace au soutien lors des votes décisifs ( dont son élection en 2004 par exemple) des élus membres ou proches du MRG puis du PRG, en particulier ceux qui étaient élus de longue date dans des cantons ruraux .Cette " catégorie" d'élus ayant disparu du fait du retrait de la plupart d'entre eux en 2004 puis en 2008, le CG de Charente Maritime est désormais plus " clivé" et les votes se font de façon plus claire entre une gauche à 23 sièges actuellement et une droite ( en incluant l'élu Modem-non inscrit d'Aulnay) à 28.
C'est d'ailleurs avec ce score net que D. Bussereau a été élu président en 2008 ( Bernard Lalande PS obtenant 23 voix ) .
Ce département a été considéré comme " gagnable " par les instances du PS , locales comme nationales dès 2004 puis en 2008. Or, les résultats n'ont pas été à la hauteur de ces prévisions, la gauche essuyant même des échecs inattendus dans plusieurs cantons avec en particulier le passage progressif des anciens "fiefs" du radicalisme de gauche du sud de la Saintonge vers les divers droite et l'UMP ( Montguyon, Montlieu la Garde, Cozes, Mirambeau ..), les scores assez bas à Aytré en 2008, les pertes par le PS de Saint-Savinien, de Saint Hilaire de Villefranche ou encore de Matha.
Symétriquement le nord du département s'ancrait plus à gauche, sous l'influence de l'aire urbaine rochelaise qui génère une " rurbanisation " de l'Aunis, un afflux de nouveaux habitants non influencés par les traditions locales . C'est cette évolution qui a permis le gain par les verts de Marans en 2004 et au PRG de Courçon en 2008, contre des sortants pourtant implantés de longue date.
En schématisant on peut dessiner la géopolitique de ce département de la façon suivante :
1- L'aire rochelaise et l'Aunis où la gauche est bien ancrée. On peut à présent rattacher le secteur de Rochefort à cette catégorie ( avec des nuances cependant).
2- L'agglomération de Saintes et son aire d'influence qui semblent s'ancrer durablement au PS ( qui a regagné la mairie de Saintes en 2008 après une éclipse de 6 ans).
3-Le reste du département assez largement acquis à la droite, qu'il s'agisse de fiefs avérés comme le Royannais ou l'ile de Ré ou de l'arc assez rural qui va de Loulay à l'extrème sud du département en pasant par Saint Porchaire, Pons et Gémozac.
4-Au delà, on notera que grosso-modo l'Aunis est durablement orientée à gauche, alors que la Saintonge l'est à droite, chaque camp s'étant renforcé dans son secteur ces dernières années.
5-Quelques territoires sont en cours de mutation, soit qu'ils se trouvent dans l'aire d'influence rochelaise ( Surgères), soit qu'ils subissent une évolution socio-économique et politique ces dernières années ( Pays de Marennes-Oléron et secteur de Saint Jean d'Angély) .Pour plusieurs d'entre eux ces cantons sont à la charnière de l'Aunis et de la Saintonge .
C'est dans ces secteurs que pourraient se jouer les cantonales de 2011.
La composdition actuelle du CG est donc la suivante :
UMP: 19 ,DVD :7, Nouveau Centre 1, Modem 1 soit 28 sièges.
PS : 15 ,PRG : 7 ,Verts : 1 soit 23 sièges.
Les 26 sièges renouvelables en 2011 se répartissent de la manière suivante:
UMP et divers droite ( regroupés dans le même groupe "en avant la Charente Maritime"): 12 sièges.
PS et apparentés, dont un Vert: 9 sièges.
PRG et apparentés : 5 sièges.
Pour prendre la majorité la gauche devrait gagner 3 sièges en 2011 et n'en perdre aucun.
Dans ce contexte quels sont les cantons où la majorité de 2011 se jouera?
Dans d'assez nombreux cantons on peu considérer que le sortant, ou son camp s'il ne se représente pas, est assuré de se maintenir:
PS : Cantons de Aigrefeuille, Burie, Montendre, Rochefort-sud, Saintes-ouest, La Rochelle 6, soit 6 sièges.
Verts :canton de Marans, soit 1 siège.
PRG :cantons de Saujon, La Rochelle 1, 3 et 5, soit 4 sièges.
UMP et Divers droite: cantons de Loulay, Pons, Royan est et Royan ouest, Saint Genis de Saintonge, Saint Martin de Ré, Tonay Boutonne,Montlieu la Garde, soit 8 sièges.
Les cantons qui pourraient bouger:
Deux cantons PS sont fragiles:
-Archiac où Michel Lachaize PS a gagné en 2004 en triangulaire à la suite de divisions entre un UDF et un divers droite.
-Rochefort nord où le sortant André Bonin élu en 1998, réélu en 2004 est menacé par la nouvelle maire de Fouras ( élue en 2008 avec 63% dès le 1er tour distançant très nettement les trois listes de gauche se réclamant de la majorité sortante) , Sylvie Marcilly élue au conseil régional en 2010 et sur laquelle l'UMP fonde beaucoup d'espoir. En vis à vis André Bonin apparaitra plus en perte de vitesse du fait qu'il n'est plus élu à la mairie de Rochefort, et que son étiquette de " dauphin " potentiel du maire actuel Bernard Grasset n'est plus du tout d'actualité.
Un canton PRG est incertain:
-Saint Jean d'Angély où bien qu'élu avec 65 % des voix au second tour,en 2004, Jean Yves Martin pourrait être sérieusement constesté par le nouveau maire de la commune chef lieu, Paul-Henri Denieul qui a ravi cette ville au PS en 2008 de facon inattendue avec plus de 58% au premier tour, sur fond de crise économique.
4 cantons UMP et divers droite sont incertains et seront certainement le théatre d'élections assez disputées, c'est sur ceux-ci que la gauche fonde ses espoirs de conquète du Conseil général.
-Marennes où le sortant divers droite Marc Pellacoeur pourrait être sérieusement menacé par le nouveau maire PS de Marennes, Mickaêl Vallet qui profitant des traditionnelles divisions de la droite locale a été élu en 2008. M. Vallet a assis son implantation depuis ( Présidence du pays de Marennes-Oléron..) et semble en assez bonne posture pour jouer une carte en 2011.
-Saint Pierre d'Oléron où le candidat PS avait atteint près de 48% en 2004 et où le PS s'est emparé de la commune chef lieu en 2008 avec Patrick Moquay ( sur une quadrangulaire il est vrai mais avec un total de la gauche de pres de 56% sur deux listes).La seconde commune du canton , Saint Georges ayant également un maire PS. De plus il est vraisemblable que le sortant JP.Pevry ne se représentera pas.
-Surgères où la candidate PS atteignait un peu plus de 47 % en 2004, contre Philippe Guilloteau UMP. Ce dernier a cependant gagné haut la main les municipales de 2008 à Surgères avec près de 58% . Cependant l'évolution sociologique et la population nouvelle qui ont fait changer des cantons comme Courçon et Marans, pourrait se retrouver à Surgères en 2011, avec les phénomènes liés à la périurbanisation rochelaise.
-La Rochelle 4, où l'élue UMP Dominique Morvant l'a emporté avec 51,3% contre le vert Alain Bucherie en 2004, pourrait basculer en 2011. Bien qu'étant le "fief" historique de la droite rochelaise depuis des lustres, ce territoire pourrait évoluer dans le sens de la ville dans son ensemble,c'est à dire avec un renforcement du PS et de ses alliés.
Les cantonales de 2011 en Charente Maritime vont donc se jouer à une poignée de cantons près.
Si le PS peut fonder quelques espoirs il devra se garder dans deux à trois cantons dont les sortants sont fragilisés, et surtout faire face à l'offensive en règle du président sortant Dominique Bussereau . En effet ce dernier qui aura été libéré de ses charges ministérielles d'ici la, voudra également effacer le souvenir de son cuisant échec contre Ségolène Royal en mars 2010 aux régionales . De plus il est considéré, y compris par ses opposants, comme un homme de terrain efficace .La droite ayant avec lui un leader identifié, la gauche malgré des atouts dans plusieurs cantons incertains risque de manquer singulièrement de ce même type de locomotive.
Mon pronostic actuel est que l'UMP conservera ce Conseil général.
Je reviendrai sur ces analyses dès l'ensemble des candidatures connues.
Il est à noter que les présidents Blaizot et Belot étaient des élus du centre droit , tendance UDF-CDS de l'époque pour le premier et plus proche du parti radical pour le second. Ce dernier a d'ailleurs reussi à se maintenir à sa présidence grace au soutien lors des votes décisifs ( dont son élection en 2004 par exemple) des élus membres ou proches du MRG puis du PRG, en particulier ceux qui étaient élus de longue date dans des cantons ruraux .Cette " catégorie" d'élus ayant disparu du fait du retrait de la plupart d'entre eux en 2004 puis en 2008, le CG de Charente Maritime est désormais plus " clivé" et les votes se font de façon plus claire entre une gauche à 23 sièges actuellement et une droite ( en incluant l'élu Modem-non inscrit d'Aulnay) à 28.
C'est d'ailleurs avec ce score net que D. Bussereau a été élu président en 2008 ( Bernard Lalande PS obtenant 23 voix ) .
Ce département a été considéré comme " gagnable " par les instances du PS , locales comme nationales dès 2004 puis en 2008. Or, les résultats n'ont pas été à la hauteur de ces prévisions, la gauche essuyant même des échecs inattendus dans plusieurs cantons avec en particulier le passage progressif des anciens "fiefs" du radicalisme de gauche du sud de la Saintonge vers les divers droite et l'UMP ( Montguyon, Montlieu la Garde, Cozes, Mirambeau ..), les scores assez bas à Aytré en 2008, les pertes par le PS de Saint-Savinien, de Saint Hilaire de Villefranche ou encore de Matha.
Symétriquement le nord du département s'ancrait plus à gauche, sous l'influence de l'aire urbaine rochelaise qui génère une " rurbanisation " de l'Aunis, un afflux de nouveaux habitants non influencés par les traditions locales . C'est cette évolution qui a permis le gain par les verts de Marans en 2004 et au PRG de Courçon en 2008, contre des sortants pourtant implantés de longue date.
En schématisant on peut dessiner la géopolitique de ce département de la façon suivante :
1- L'aire rochelaise et l'Aunis où la gauche est bien ancrée. On peut à présent rattacher le secteur de Rochefort à cette catégorie ( avec des nuances cependant).
2- L'agglomération de Saintes et son aire d'influence qui semblent s'ancrer durablement au PS ( qui a regagné la mairie de Saintes en 2008 après une éclipse de 6 ans).
3-Le reste du département assez largement acquis à la droite, qu'il s'agisse de fiefs avérés comme le Royannais ou l'ile de Ré ou de l'arc assez rural qui va de Loulay à l'extrème sud du département en pasant par Saint Porchaire, Pons et Gémozac.
4-Au delà, on notera que grosso-modo l'Aunis est durablement orientée à gauche, alors que la Saintonge l'est à droite, chaque camp s'étant renforcé dans son secteur ces dernières années.
5-Quelques territoires sont en cours de mutation, soit qu'ils se trouvent dans l'aire d'influence rochelaise ( Surgères), soit qu'ils subissent une évolution socio-économique et politique ces dernières années ( Pays de Marennes-Oléron et secteur de Saint Jean d'Angély) .Pour plusieurs d'entre eux ces cantons sont à la charnière de l'Aunis et de la Saintonge .
C'est dans ces secteurs que pourraient se jouer les cantonales de 2011.
La composdition actuelle du CG est donc la suivante :
UMP: 19 ,DVD :7, Nouveau Centre 1, Modem 1 soit 28 sièges.
PS : 15 ,PRG : 7 ,Verts : 1 soit 23 sièges.
Les 26 sièges renouvelables en 2011 se répartissent de la manière suivante:
UMP et divers droite ( regroupés dans le même groupe "en avant la Charente Maritime"): 12 sièges.
PS et apparentés, dont un Vert: 9 sièges.
PRG et apparentés : 5 sièges.
Pour prendre la majorité la gauche devrait gagner 3 sièges en 2011 et n'en perdre aucun.
Dans ce contexte quels sont les cantons où la majorité de 2011 se jouera?
Dans d'assez nombreux cantons on peu considérer que le sortant, ou son camp s'il ne se représente pas, est assuré de se maintenir:
PS : Cantons de Aigrefeuille, Burie, Montendre, Rochefort-sud, Saintes-ouest, La Rochelle 6, soit 6 sièges.
Verts :canton de Marans, soit 1 siège.
PRG :cantons de Saujon, La Rochelle 1, 3 et 5, soit 4 sièges.
UMP et Divers droite: cantons de Loulay, Pons, Royan est et Royan ouest, Saint Genis de Saintonge, Saint Martin de Ré, Tonay Boutonne,Montlieu la Garde, soit 8 sièges.
Les cantons qui pourraient bouger:
Deux cantons PS sont fragiles:
-Archiac où Michel Lachaize PS a gagné en 2004 en triangulaire à la suite de divisions entre un UDF et un divers droite.
-Rochefort nord où le sortant André Bonin élu en 1998, réélu en 2004 est menacé par la nouvelle maire de Fouras ( élue en 2008 avec 63% dès le 1er tour distançant très nettement les trois listes de gauche se réclamant de la majorité sortante) , Sylvie Marcilly élue au conseil régional en 2010 et sur laquelle l'UMP fonde beaucoup d'espoir. En vis à vis André Bonin apparaitra plus en perte de vitesse du fait qu'il n'est plus élu à la mairie de Rochefort, et que son étiquette de " dauphin " potentiel du maire actuel Bernard Grasset n'est plus du tout d'actualité.
Un canton PRG est incertain:
-Saint Jean d'Angély où bien qu'élu avec 65 % des voix au second tour,en 2004, Jean Yves Martin pourrait être sérieusement constesté par le nouveau maire de la commune chef lieu, Paul-Henri Denieul qui a ravi cette ville au PS en 2008 de facon inattendue avec plus de 58% au premier tour, sur fond de crise économique.
4 cantons UMP et divers droite sont incertains et seront certainement le théatre d'élections assez disputées, c'est sur ceux-ci que la gauche fonde ses espoirs de conquète du Conseil général.
-Marennes où le sortant divers droite Marc Pellacoeur pourrait être sérieusement menacé par le nouveau maire PS de Marennes, Mickaêl Vallet qui profitant des traditionnelles divisions de la droite locale a été élu en 2008. M. Vallet a assis son implantation depuis ( Présidence du pays de Marennes-Oléron..) et semble en assez bonne posture pour jouer une carte en 2011.
-Saint Pierre d'Oléron où le candidat PS avait atteint près de 48% en 2004 et où le PS s'est emparé de la commune chef lieu en 2008 avec Patrick Moquay ( sur une quadrangulaire il est vrai mais avec un total de la gauche de pres de 56% sur deux listes).La seconde commune du canton , Saint Georges ayant également un maire PS. De plus il est vraisemblable que le sortant JP.Pevry ne se représentera pas.
-Surgères où la candidate PS atteignait un peu plus de 47 % en 2004, contre Philippe Guilloteau UMP. Ce dernier a cependant gagné haut la main les municipales de 2008 à Surgères avec près de 58% . Cependant l'évolution sociologique et la population nouvelle qui ont fait changer des cantons comme Courçon et Marans, pourrait se retrouver à Surgères en 2011, avec les phénomènes liés à la périurbanisation rochelaise.
-La Rochelle 4, où l'élue UMP Dominique Morvant l'a emporté avec 51,3% contre le vert Alain Bucherie en 2004, pourrait basculer en 2011. Bien qu'étant le "fief" historique de la droite rochelaise depuis des lustres, ce territoire pourrait évoluer dans le sens de la ville dans son ensemble,c'est à dire avec un renforcement du PS et de ses alliés.
Les cantonales de 2011 en Charente Maritime vont donc se jouer à une poignée de cantons près.
Si le PS peut fonder quelques espoirs il devra se garder dans deux à trois cantons dont les sortants sont fragilisés, et surtout faire face à l'offensive en règle du président sortant Dominique Bussereau . En effet ce dernier qui aura été libéré de ses charges ministérielles d'ici la, voudra également effacer le souvenir de son cuisant échec contre Ségolène Royal en mars 2010 aux régionales . De plus il est considéré, y compris par ses opposants, comme un homme de terrain efficace .La droite ayant avec lui un leader identifié, la gauche malgré des atouts dans plusieurs cantons incertains risque de manquer singulièrement de ce même type de locomotive.
Mon pronostic actuel est que l'UMP conservera ce Conseil général.
Je reviendrai sur ces analyses dès l'ensemble des candidatures connues.