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Re: La vie politique américaine

MessagePosté: Sam 2 Déc 2017 16:47
de Corondar
Le Sénat a voté sa réforme budgétaire par 51 voix contre 49 (le sénateur républicain du Tennessee, Bob Corker, a voté avec les démocrates pour cause d'explosion de la dette). Il se confirme que depuis l'élection de Trump l'ensemble du caucus démocrate fait bloc sur les textes importants (quelques sénateurs démocrates élus dans des états rouges auraient pu voter la réforme, ils ne l'ont pas fait essentiellement parce qu'elle tente de détruire l'obligation d'assurance de l'obamacare).
On notera que dans la dernière ligne droite le leadership républicain a accéléré le travail et amendé le texte, parfois à la main, avec des passages illisibles. Ce qui veut dire que les sénateurs qui ont approuvé ou rejeté le texte ne savent pas exactement ce qu'il contient :).
Le texte étant différent de celui voté par la Chambre, il y aura donc un comité de conciliation. C'est là qu'on saura ce que le texte sera réellement et si il passera le vote des deux chambres (dans les deux assemblées le GOP a une marge de manœuvre très réduite au vu des votes préliminaires).
Concernant Flynn, il est difficile de ne pas remarquer qu'il est poursuivi pour un seul chef d'inculpation (certes lourd, celui de parjure devant le FBI et le Sénat), mais que de nombreux chefs d'inculpation sont laissés de côté (fraude fiscale, infraction du logan act...). Le canari a incontestablement chanté. On saura bientôt à quoi ressemble sa chanson...

Re: La vie politique américaine

MessagePosté: Mar 5 Déc 2017 11:10
de ploumploum
Nouvelle victoire pour le Président Trump : la Cour Suprême a validé la dernière version de son décret anti-immigration.

http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... _3222.html

Re: La vie politique américaine

MessagePosté: Mar 5 Déc 2017 13:13
de MiniM
ploumploum a écrit:Nouvelle victoire pour le Président Trump : la Cour Suprême a validé la dernière version de son décret anti-immigration.

http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... _3222.html


Pas validé. Ils ont enlevé l'injonction qui était en place jusqu'à ce que les tribunaux inférieurs se prononcent sur le fond.

Re: La vie politique américaine

MessagePosté: Mar 5 Déc 2017 19:18
de ploumploum
La nomination de Jérôme Powell comme Président de la Fed reçoit un avis très favorable de la commission sénatoriale chargée des affaires bancaires : sur les 23 membres, 22 se prononcent en sa faveur. Seule la sénatrice démocrate E.Warren s'y oppose.

http://www.boursorama.com/actualites/us ... 5c2ccbe8a8

Re: La vie politique américaine

MessagePosté: Mer 6 Déc 2017 00:39
de Eco92
Pour l'anecdote, l'impact est faible mais Jeff Flakes, sénateur républicain d'Arizona critique de Trump, qui ne se représente pas, a signé un chèque pour le candidat démocrate en Alabama, juste après avoir été contraint de poser avec Trump sur une photo montrant "l'unité républicaine".

"Countryover party" dit-il.

https://twitter.com/JeffFlake/status/938160754490052609

Re: La vie politique américaine

MessagePosté: Mer 6 Déc 2017 10:47
de ploumploum
Rattrapé par une affaire de harcèlement sexuel, le démocrate John Conyers (88 ans), doyen d'ancienneté de la Chambre des Représentants, annonce "sa retraite immédiate" : il y siégeait depuis 1965.
http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... _3222.html

Pour l'anecdote, le nouveau Doyen de la Chambre est Don Young (84 ans), le premier républicain à ce poste depuis...1933.

Re: La vie politique américaine

MessagePosté: Jeu 7 Déc 2017 18:02
de jean24
ploumploum a écrit:Rattrapé par une affaire de harcèlement sexuel, le démocrate John Conyers (88 ans), doyen d'ancienneté de la Chambre des Représentants, annonce "sa retraite immédiate" : il y siégeait depuis 1965.
http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... _3222.html

Pour l'anecdote, le nouveau Doyen de la Chambre est Don Young (84 ans), le premier républicain à ce poste depuis...1933.

C'est au tour du sénateur Al Franken d'annoncer sa démission pour les prochaines semaines.

Re: La vie politique américaine

MessagePosté: Jeu 7 Déc 2017 18:17
de Eco92
Fait ce matin. Alors que les démocrates se retrouvaient gênés par cette affaire face à celle de Moore la manière dont ils ont aussitôt poussé à la démission leurs élus remet la balle dans leur camp. Ils deviennent le parti du #MeToo affirmant l'ancrage féministe, le gouverneur l'a bien compris et a d'ailleurs nommé une femme, Tina Smith, actuelle lieutenante-gouverneure de l'état (second du gouverneur).

A noter, dans le dernier Quinnipiac les 2/3 des américains disent vouloir la démission des élus accusés de plusieurs agressions sexuelles, seulement mais problème que d'habitude seuls 51% des électeurs républicains veulent cela, et 55% approuvent la gestion par Trump de la déferlante #MeToo (contre 26% dans la population génération).

http://thehill.com/homenews/senate/363745-minnesota-gov-to-name-lt-gov-to-frankens-seat-report

Re: La vie politique américaine

MessagePosté: Jeu 7 Déc 2017 19:41
de Corondar
Eco92 a écrit:Fait ce matin. Alors que les démocrates se retrouvaient gênés par cette affaire face à celle de Moore la manière dont ils ont aussitôt poussé à la démission leurs élus remet la balle dans leur camp. Ils deviennent le parti du #MeToo affirmant l'ancrage féministe, le gouverneur l'a bien compris et a d'ailleurs nommé une femme, Tina Smith, actuelle lieutenante-gouverneure de l'état (second du gouverneur).

A noter, dans le dernier Quinnipiac les 2/3 des américains disent vouloir la démission des élus accusés de plusieurs agressions sexuelles, seulement mais problème que d'habitude seuls 51% des électeurs républicains veulent cela, et 55% approuvent la gestion par Trump de la déferlante #MeToo (contre 26% dans la population génération).

http://thehill.com/homenews/senate/363745-minnesota-gov-to-name-lt-gov-to-frankens-seat-report


Il est en effet très difficile de ne pas remarquer l'immense différence de traitement entre les démocrates et les républicains concernant les élus accusés de harcèlement ou d'agression. Déjà, les républicains ne parlent que des élus démocrates concernés, quand il s'agit de parler de leurs petits camarades de parti, ça se bouscule nettement moins (c'est très flagrant sur le cas de Blake Farenthold, un élu républicain du Texas lui aussi accusé de harcèlement). Le pire étant le double langage de certains : la présomption d'innocence ne s'applique que pour les républicains à priori.
Avec les démissions de Conyers et Franken les démocrates ont beau jeu de jouer les chevaliers blancs sur la question (la démission de Franken a aussi le mérite de clore la polémique raciale naissante suite à la démission de Conyers : le black caucus râlait sur le fait que lorsque l'élu était noir il devait démissionner, pas si il était blanc). D'autant que concernant Moore, le GOP a allègrement retourné sa veste suite au soutien de Trump (pour qui c'est très clair : être démocrate est plus grave que d'être accusé d'attouchements sur mineurs). MacConnell dit désormais que c'est aux électeurs de l'Alabama de juger Moore, et les instances nationales du GOP soutiennent Moore dans la dernière ligne droite. Entre être accusé de faiblesse sur le dossier Moore et le risque de perdre un siège, ils ont choisi.
Le compas moral du GOP est en train de perdre la boule. Avec un leader tel que Trump est ce vraiment étonnant ? Je ne sais pas si les républicains se rendent réellement compte de l'image qu'ils sont en train de donner d'eux mêmes, maintenant, mais surtout pour les années à venir. Leur base électorale se réduit désormais dangereusement et elle est en train de devenir leur seule boussole (avec la finance et la NRA ?). Surtout, je pense que tout cela va leur péter au visage électoralement parlant. Ça passera peut-être dans un état comme l'Alabama (et encore, tout juste ?), mais je doute sincèrement qu'entre Charlottesville et Moore ils ne perdent pas de sérieuses plumes ailleurs, et pas uniquement auprès des minorités et des femmes. Et c'est surement pas la réforme budgétaire impopulaire qu'ils vont voter qui devrait leur faire regagner des points (au moins ne seront-ils pas abandonnés par les lobbys qui les financent, c'est déjà ça...).

Re: La vie politique américaine

MessagePosté: Ven 8 Déc 2017 12:29
de jean24
Corondar a écrit:Il est en effet très difficile de ne pas remarquer l'immense différence de traitement entre les démocrates et les républicains concernant les élus accusés de harcèlement ou d'agression. Déjà, les républicains ne parlent que des élus démocrates concernés, quand il s'agit de parler de leurs petits camarades de parti, ça se bouscule nettement moins (c'est très flagrant sur le cas de Blake Farenthold, un élu républicain du Texas lui aussi accusé de harcèlement). Le pire étant le double langage de certains : la présomption d'innocence ne s'applique que pour les républicains à priori.
Avec les démissions de Conyers et Franken les démocrates ont beau jeu de jouer les chevaliers blancs sur la question (la démission de Franken a aussi le mérite de clore la polémique raciale naissante suite à la démission de Conyers : le black caucus râlait sur le fait que lorsque l'élu était noir il devait démissionner, pas si il était blanc). D'autant que concernant Moore, le GOP a allègrement retourné sa veste suite au soutien de Trump (pour qui c'est très clair : être démocrate est plus grave que d'être accusé d'attouchements sur mineurs). MacConnell dit désormais que c'est aux électeurs de l'Alabama de juger Moore, et les instances nationales du GOP soutiennent Moore dans la dernière ligne droite. Entre être accusé de faiblesse sur le dossier Moore et le risque de perdre un siège, ils ont choisi.
Le compas moral du GOP est en train de perdre la boule. Avec un leader tel que Trump est ce vraiment étonnant ? Je ne sais pas si les républicains se rendent réellement compte de l'image qu'ils sont en train de donner d'eux mêmes, maintenant, mais surtout pour les années à venir. Leur base électorale se réduit désormais dangereusement et elle est en train de devenir leur seule boussole (avec la finance et la NRA ?). Surtout, je pense que tout cela va leur péter au visage électoralement parlant. Ça passera peut-être dans un état comme l'Alabama (et encore, tout juste ?), mais je doute sincèrement qu'entre Charlottesville et Moore ils ne perdent pas de sérieuses plumes ailleurs, et pas uniquement auprès des minorités et des femmes. Et c'est surement pas la réforme budgétaire impopulaire qu'ils vont voter qui devrait leur faire regagner des points (au moins ne seront-ils pas abandonnés par les lobbys qui les financent, c'est déjà ça...).

C'est fait, un premier représentant républicain, Trent Franks du 8ème district de l'Arizona, a annoncé qu'il démissionnera de son mandat le 31 janvier 2018, à cause des accusations de harcèlement qu'il reçoit.
Il y'a de nombreuses rumeurs sur d'autres démissions de représentants (Joe Barton et Blake Farenthold sont souvent cités).

Les analystes pensaient que le GOP avaient de fortes chances de conserver la chambre des représentants et le sénat, avec l'annonce de candidatures et les premiers sondages ça semble de plus en plus de conserver les deux.
Pour le sénat, les sièges du Nevada et de l'Arizona étaient les deux cibles des démocrates depuis le début, mais depuis, il s'est rajouté l'Alabama et le Tennessee, en effet l'ancien gouverneur de ce dernier Etat, Phil Bredesen, a annoncé sa candidature, à voir si ça marchera. Les républicains qui voulaient jouer une campagne offensive en visant les Etats que Trump avaient gagné par plus de dix points vont devoir la jouer plus défensives dans des Etats où ils font d'habitude de bons scores.
Pour le Tennessee, aux présidentielles, aucun démocrate n'y a fait plus de 50% des voix depuis 1976, aucun démocrate ne l'a gagné depuis 1996 (il ne faut pas oublier qu'il y'avait fameux Ross Perot), l'ancien sénateur du Tennessee Al Gore avait même perdu dans son propre Etat en 2000.
Il n'y a plus de gouverneurs démocrates depuis 2010 (le dernier étant Phil Bredesen) et plus de sénateurs démocrates depuis Jim Sasser en 1994.
La marche est grande mais pas impossible d’après l'institut Cook, qui a mis cet Etat en Toss-Up (oui je sais c'est très/trop tôt pour ce genre de prédictions).
D'autres comparent Phil Bredesen à Ted Strickland, l'ancien gouverneur de l'Ohio qui s'était fait laminer par Rob Portman à l'élection sénatoriale de 2016, mais Portman était le sortant !