MiniM a écrit:Vaulti a écrit:La bascule sera effectivement très difficile pour les démocrates. Mais, pour l'instant, les vents puissants favorables devraient leur permettre de conserver tous leurs sièges et d'aller chercher les sièges de l'Arizona et du Nevada.
Après, je ne classerai pas le siège du Texas comme très sûr pour les Républicains. En cas de vague bleue, il pourrait bien basculer. A voir avec l'équation personnelle de Cruz.
Pour ce qui est de la Virginie, après recomptage, les républicains parviennent à conserver la chambre 51 élus contre 49. A noter, on est dans un rapport de force en voix de 55/45 pour les démocrates face aux républicains.
Ah non,le recomptage n'a pas eu lieu encore. Les gens qui ont fait un vote "provisionnel" ont jusqu'à lundi midi pour prouver qu'ils ont le droit de vote, ensuite, les comtés vont compléter le compte. La commission d'état pour les élections va proclamer les résultats le 20 novembre et, là, les candidats peuvent demander un recomptage devant un juge jusqu'au 30 novembre (on peut demander un recomptage si l'écart est inférieur à 1% et l'état paie les coûts si l'écart est inférieur à 0,5%).
En effet, concernant la Virginie il va falloir être patient, comme toujours aux USA, la comptabilisation des votes provisionnels ralentit grandement le processus. Et comme au moins 5 circonscriptions se jouent pour l'heure à moins de 100 voix (dans l'une d'entre elles l'écart est pour l'heure de 13 voix...) il va falloir attendre les derniers dépouillements, les recomptes et, éventuellement, les recours. Mais si les républicains conservent la majorité ce sera de très peu et uniquement grâce au
gerrymandering puisque, comme le rappelle fort justement MiniM, en voix y a pas photo entre les démocrates et les républicains au niveau de l'état (je crois que les démocrates commencent à s'habituer à ce que leur avance en voix ne se concrétise pas forcément par une victoire à l'arrivée :) ).
Concernant Moore, il n'y a rien que le GOP puisse faire pour lui retirer l'investiture ou le pousser au retrait. Sachant que, même si il se retirait son nom figurerait toujours sur les bulletins en tant que candidat républicain. Mais rien n'empêcherait alors Strange de tenter le coup en tant que
write in. Par contre se lancer si Moore se maintient ce serait du suicide, et ça ne ferait qu'offrir le siège sur un plateau au candidat démocrate. On verra déjà dans les prochains sondages si tout ça a un impact (après tout, Trump a reconnu dans un enregistrement vidéo tripoter les parties génitales de certaines femmes sans leur consentement, ça l'a pas empêché d'occuper la Maison Blanche...) sur les intentions de vote et si oui à quel point. Avant les révélations, Moore avait une avance moyenne de 6 points sur Jones (ce qui n'est pas fameux pour un candidat républicain dans un tel état).
Par contre, on notera quand même qu'il y a vraiment quelque chose de pourri dans le GOP. Au niveau des républicains de l'Alabama, on a deux lignes qui s'affrontent : ceux qui défendent la présomption d'innocence et soutiennent l'innocence de Moore (ce en quoi ils en ont parfaitement le droit), et ceux qui avancent que même si les faits étaient avérés, cela ne représenterait en rien un problème. Oui vous ne rêvez pas : certains républicains de l'état avancent sans rire que 3 des 4 accusatrices avaient atteint l'âge légal de consentement (16 ans en Alabama), et que pour la quatrième (celle de 14 ans au moment des faits avancés), l'écart d'âge entre elle et Moore n'aurait rien de choquant puisque dans la Bible il est dit que Marie était jeune lorsqu'elle aurait épousé un Joseph déjà adulte.
Rappelons quand même qu'avant même cette histoire (pour laquelle j'accorde en effet à Moore la présomption d'innocence comme tout à chacun), le type a déjà été destitué par 2 fois de ses fonctions de juge parce qu'il contrevenait aux lois de son état, et qu'il a tenu à maintes reprises des propos racistes et homophobes. Moi ce qui me choque c'est que dans le GOP d'aujourd'hui, un tel profil passe pour acceptable en premier lieu.
Relique a écrit:Comme on l'avait noté après l'élection de 2016, la série renouvelable de 2018 est une série très difficile pour les démocrates: beaucoup de sortant, et parfois dans des Etats très rouges, qui ont voté par une très large majorité pour Trump.
Des 8 sièges républicains, 1 Etat a été remporté par Clinton, le Nevada.
Des 25 sièges démocrates et indépendants apparentés (Sanders et King), 9 Etats ont été remportés par Trump (dont 2 tout juste, Pennsylvannie et Wisconsin).
Dans ces 9 Etats, on compte la Virginie Occidentale (+19) qui a un sortant démocrate (un des derniers bluedog?) Joe Manchin qui peut réussir avec son équation personnelle à s'en sortir. Il y a également le Dakota du Nord (+17 pour Trump tout de même), où la sénatrice se représente aussi. Il y a également le Montana, le Missouri et l'Indiana (environ +10 pour Trump). Les trois sortants démocrates se représentent.
Chez les sièges républicains, il n'y a réellement que deux batailles qui devraient être un peu plus serrées: le Nevada et l'Arizona. Même si les démocrates gardent tous leurs sièges et remportent ces deux-là, cependant, on aura 50/50 et le V-P reste Pence.
A noter aussi que les deux sièges républicains en danger (Flake qui ne se représente pas dans l'Arizona et Heller dans le Nevada) ne sont pas les plus "trumpistes".
Il sera quand même difficile pour les démocrates d'aller chercher un siège au Texas, au Wyoming, Utah, Tennessee, Nebraska ou au Mississippi.
Le dernier élu démocrate du Tennessee l'a été en 1990, c'était un certain Al Gore (un successeur avait été nommé pour finir son mandat en 93), le dernier au Texas était en 1988, dans l'Utah et dans le Wyoming en 1970, dans le Nebraska, plus récent, en 2006 (son siège, ouvert, avait été emporté par la sénatrice républicaine qui se représente en 2018), dans le Mississippi en 1982.
Une victoire parmi ces Etats serait en effet une monumentale défaite pour Trump et permettrait peut-être de donner l'impossible, une majorité aux démocrates.
A noter qu'un status quo pour les démocrates serait une belle victoire et de bon augure pour 2020 où les républicains ont 22 sortants contre 11 pour les démocrates. Les républicains ont, entre autres, des sortants dans le Colorado, le Maine (l'anti Trump Collins), Caroline du Nord et du Sud.
Mais bon, c'était quand même la série de 2016 qui aurait permis, en cas de belle victoire, aux démocrates d'avoir une majorité au sénat.
Pour que les démocrates fassent basculer le Sénat l'année prochaine il leur faudrait un alignement des planètes assez incroyable.
Rien que conserver tous leurs sièges serait déjà un exploit. Il semble bien que tous leurs sortants rempilent, ce qui est déjà un plus. Dans le lot, il faudra voir les adversaires républicains de chacun, dans les états rouges (Montana, Dakota du Nord, Indiana, Missouri...) et les
swing states (Floride, Ohio, Pennsylvanie...). Certains sortants démocrates ont quand même des équations locales et personnelles qui devraient les aider (Manchin en Virginie Occidentale, Tester dans le Montana, Casey en Pennsylvanie, Brown en Ohio...). A priori, les sièges les plus en danger seront ceux du Dakota du Nord, de l'Indiana et du Missouri. Pour les
swing states (Wisconsin et Floride notamment) ça dépendra surtout de qui les républicains aligneront en face. Dans le cas du Maine, avec sa défaite au niveau du referendum sur la couverture santé, l'étoile du gouverneur sortant LePage qui caressait l'idée d'aller tenter la bascule a par exemple un peu pâli.
Concernant les gains éventuels, les démocrates n'ont de réelles chances que dans le Nevada et l'Arizona (pour cet état il existe aussi une incertitude quant au siège de MacCain, pour lequel une démission ou un décès pourrait amener à un renouvellement du second siège de l'état). Pour une 3e conquête (indispensable pour le basculement, en plus de conserver tous les sortants), il n'y a rien d'évident. Les moins inaccessibles seraient sans doute en théorie le Tennessee (surtout parce que ce sera un siège ouvert sans sortant) et le Texas (où la démographie commence à aider les démocrates). Mais là aussi ça dépendra surtout de l'identité des candidats et des primaires. Après, si Moore explose en vol et que le siège de l'Alabama bascule (ce qui reste un énorme si...), l'alignement des planètes dont je parlais serait un poil mieux engagé. Rappelons aussi que même avec 52 sièges le GOP a déjà beaucoup de mal à trouver des majorités au Sénat. Les démocrates n'ont pas forcément besoin de faire basculer le Sénat pour que la haute assemblée représente déjà un os pour l'agenda trumpien.
Le véritable gros enjeu des midterms reste la Chambre des représentants. Juste après l'élection de Trump, le basculement paraissait un Everest inatteignable pour les démocrates (
gerrymandering massif des républicains et mauvaise répartition de leurs zones de forces électorales sur le territoire avec une représentation inégalitaire avantageant les petits états pas très peuplés et aux mains des républicains). Le seul fait que désormais le basculement soit devenu une hypothèse plus que crédible en dit déjà long sur l'évolution du climat politique. Et le fait que de nombreux sortants républicains annoncent ne pas se représenter (aussi bien dans des districts rouges vifs que des tangents) en dit là aussi long et aggrave encore un peu plus le tableau. Il est acquis je pense que les démocrates progresseront lors des midterms à la Chambre (c'est un classique de l'histoire politique US pour le parti d'opposition). La question est jusqu'à quel point. Sachant que là aussi, malgré une majorité nettement plus confortable qu'au Sénat, les républicains ont eu beaucoup de mal à faire voter leurs projets relatifs à l'obamacare et à la réforme fiscale (4 voix d'écart dans les deux cas).