Re: La vie politique américaine
Posté: Ven 21 Juin 2019 23:39
L'équation se complique grandement au niveau de la scène internationale pour Trump.
Depuis sa dénonciation de l'accord précédent sur le nucléaire (qui, aux yeux de Trump, avait surtout le tort d'être un legs d'Obama) et de nouvelles sanctions, c'est l'escalade entre l'Iran et les USA (il faut bien avouer que la diplomatie US ne proposait aucun plan de remplacement). Parmi les étapes : mise sur la liste des organisations terroristes des gardiens de la révolution par Washington, attaque de pétroliers dans le détroit d'Ormuz (que Téhéran menace de fermer), envoi d'un milliers de soldats US sur zone, intervention de plus en plus marquée de l'Iran dans les conflits régionaux (Syrie, Liban, Yémen...), jusqu'au dernier jalon en date, avec les Iraniens qui ont abattu un drône US (dans leur espace aérien selon Téhéran, non selon les Américains).
Et, suite à tout ça, on vient d'assister, je crois, à une grande première (en tout cas, assumée publiquement comme tel) : alors que Trump avait ordonné plusieurs frappes aériennes contre l'Iran, il s'est ravisé 10 minutes avant en annulant tout.
Face à cet événement sans précédent, beaucoup se perdent en conjectures, et la suite est imprévisible.
https://edition.cnn.com/2019/06/21/poli ... index.html
Trump dit qu'il aurait annulé quand les militaires lui auraient annoncé qu'ils estimaient les pertes iraniennes probables à environ 150 morts, le président jugeant alors cette riposte disproportionnée pour un simple drone abattu. Personne ne sait si c'est réellement ce qu'il s'est passé. Si oui, c'est surréaliste. Trump aurait donc ordonné les frappes dans un premier temps sans avoir été briefé sur les objectifs et les pertes potentielles ? J'avoue avoir beaucoup de mal à avaler ce scénario. Mais le contre ordre est lui aussi troublant : pourquoi changer d'avis ? Tout cela est il un billard à 3 bandes pour faire peur aux Iraniens ? Là aussi, beaucoup se perdent en conjectures quant à l'image qu'offre Trump sur ce coup là : un faux dur qui a craqué devant l'obstacle, un tacticien qui joue la psychologie inversée ? Personnellement je suis perplexe.
Déjà, depuis le départ dans le dossier iranien, on ne voit pas vraiment l'objectif recherché par Trump. Il a dénoncé l'accord nucléaire mais n'a rien tenté derrière, et les rodomontades depuis entre Téhéran et Washington ne peuvent que dégénérer.
Au niveau de l'administration US, les faucons ont pris beaucoup de poids autour de Bolton et de Pence. Trump est notoirement hostile à une intervention militaire à l'étranger, avec une ligne plus isolationniste, mais qui est largement démentie par le discours et les actions contre Téhéran. Pour l'heure, Trump temporise et va se rendre à l'ONU pour débattre de tout ça. Que va t il proposer concrètement ? Les Iraniens vont-ils percevoir la reculade comme une faiblesse de Trump ou comme une ouverture à des négociations ? L'avenir nous le dira, mais tout cela crée clairement un nouveau climat pour la campagne présidentielle US, mais surtout aggrave les tensions au Moyen-Orient.
Le gros problème c'est qu'au niveau de l'agenda intérieur iranien, les durs sont eux aussi renforcés par les mouvements de la diplomatie trumpienne.
Depuis sa dénonciation de l'accord précédent sur le nucléaire (qui, aux yeux de Trump, avait surtout le tort d'être un legs d'Obama) et de nouvelles sanctions, c'est l'escalade entre l'Iran et les USA (il faut bien avouer que la diplomatie US ne proposait aucun plan de remplacement). Parmi les étapes : mise sur la liste des organisations terroristes des gardiens de la révolution par Washington, attaque de pétroliers dans le détroit d'Ormuz (que Téhéran menace de fermer), envoi d'un milliers de soldats US sur zone, intervention de plus en plus marquée de l'Iran dans les conflits régionaux (Syrie, Liban, Yémen...), jusqu'au dernier jalon en date, avec les Iraniens qui ont abattu un drône US (dans leur espace aérien selon Téhéran, non selon les Américains).
Et, suite à tout ça, on vient d'assister, je crois, à une grande première (en tout cas, assumée publiquement comme tel) : alors que Trump avait ordonné plusieurs frappes aériennes contre l'Iran, il s'est ravisé 10 minutes avant en annulant tout.
Face à cet événement sans précédent, beaucoup se perdent en conjectures, et la suite est imprévisible.
https://edition.cnn.com/2019/06/21/poli ... index.html
Trump dit qu'il aurait annulé quand les militaires lui auraient annoncé qu'ils estimaient les pertes iraniennes probables à environ 150 morts, le président jugeant alors cette riposte disproportionnée pour un simple drone abattu. Personne ne sait si c'est réellement ce qu'il s'est passé. Si oui, c'est surréaliste. Trump aurait donc ordonné les frappes dans un premier temps sans avoir été briefé sur les objectifs et les pertes potentielles ? J'avoue avoir beaucoup de mal à avaler ce scénario. Mais le contre ordre est lui aussi troublant : pourquoi changer d'avis ? Tout cela est il un billard à 3 bandes pour faire peur aux Iraniens ? Là aussi, beaucoup se perdent en conjectures quant à l'image qu'offre Trump sur ce coup là : un faux dur qui a craqué devant l'obstacle, un tacticien qui joue la psychologie inversée ? Personnellement je suis perplexe.
Déjà, depuis le départ dans le dossier iranien, on ne voit pas vraiment l'objectif recherché par Trump. Il a dénoncé l'accord nucléaire mais n'a rien tenté derrière, et les rodomontades depuis entre Téhéran et Washington ne peuvent que dégénérer.
Au niveau de l'administration US, les faucons ont pris beaucoup de poids autour de Bolton et de Pence. Trump est notoirement hostile à une intervention militaire à l'étranger, avec une ligne plus isolationniste, mais qui est largement démentie par le discours et les actions contre Téhéran. Pour l'heure, Trump temporise et va se rendre à l'ONU pour débattre de tout ça. Que va t il proposer concrètement ? Les Iraniens vont-ils percevoir la reculade comme une faiblesse de Trump ou comme une ouverture à des négociations ? L'avenir nous le dira, mais tout cela crée clairement un nouveau climat pour la campagne présidentielle US, mais surtout aggrave les tensions au Moyen-Orient.
Le gros problème c'est qu'au niveau de l'agenda intérieur iranien, les durs sont eux aussi renforcés par les mouvements de la diplomatie trumpienne.