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Re: Etats-Unis : élections au Congrès et des états en 2020

MessagePosté: Jeu 7 Jan 2021 01:38
de Corondar
A 99% du dépouillement, l'avance d'Ossoff sur Perdue est désormais de 35 000 voix, et celle de Warnock sur Loeffler d'environ 73 000 voix. Plus important : Ossoff a désormais 0.8 points d'avance et Warnock 1.6 points. En vertu du droit géorgien, les candidats républicains ne pourront pas demander de recompte (l'écart doit être inférieur à 0.5 points).
Perdue (et avec lui l'ensemble des républicains) peut sans doute maudire Shane Hazel, le candidat libertarien présent sur la sénatoriale du 03 novembre. Ce dernier avait empoché 115 039 voix (2.3% des voix). Rappelons que le 03 novembre il a manqué 13 471 voix à Perdue pour l'emporter dès le premier tour...

Re: Etats-Unis : élections au Congrès et des états en 2020

MessagePosté: Jeu 7 Jan 2021 13:12
de Alambic
VincentLP92 a écrit:Le lien donné par Alambic (merci à lui) qlq posts plus haut est d'ailleurs éclairant. (rappel : https://voteview.com/congress/senate).

[...]Je parie donc sur une grande stabilité des appartenances politiques.

Je pense qu'il faut rester prudent sur les conclusions que l'on tire des positionnements des élus estimés sur ce type de site, notamment en termes de recomposition politique. En effet, vous pouvez regarder sur l'historique mais il y a toujours eu dans chaque caucus et chaque congrès des différences importantes de positionnement des élus sans que ça mène au départ de leur parti. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que le positionnement politique d'un même élu peut évoluer dans le temps par rapport à son parti au gré de ses changements d'opinions et de stratégie électorale (ou même de changement de parti). Il n'y a rien d'absolu là dedans. Par exemple, si vous regardez le sénateur Shelby (Alabama) qui est le dernier à avoir changé de parti (de démocrate à républicain entre les 103ème et 104ème congrès), on observe que son positionnement politique sur l'axe économique a fortement évolué au moment de son changement de parti : il était proche du positionnement des démocrates avant son changement (1993-1995) et proche des républicains après (1995-1997). L'influence du parti sur le positionnement estimé des élus est assez fort donc tout ceci est un peu relatif. Autre illustration, j'avais fait tourner un modèle identique pour estimer les positionnements des députés français sur la législature actuelle et la législature précédente (je pourrais si vous le voulez présenter les résultats) et on retrouve également un fort effet parti : des députés PS dont le positionnement estimé était très proche sous la législature Hollande ont un positionnement très divergent dans la législature actuelle selon qu'ils sont restés au PS ou passés chez LREM (ceux restés au PS étant maintenant beaucoup plus à gauche qu'ils étaient précédemment et inversement pour ceux passés à LREM).

Tout cela pour dire qu'il faut être très prudent dans les extrapolations qu'on tire de tout cela. Et mon propos vaut déjà en temps "normal" alors, vu ce qu'il vient de se passer et les conséquences que ça peut avoir sur l'unité du parti républicain, je serai extrêmement circonspect. J'ai néanmoins du mal à avoir comment le parti républicain pourrait attirer quel qu'élu actuellement démocrate que ce soit dans le contexte actuel.

Re: Etats-Unis : élections au Congrès et des états en 2020

MessagePosté: Jeu 7 Jan 2021 15:52
de Corondar
Pauvre Ossoff quand même : sa victoire d'hier devait normalement le propulser sous la lumière des projecteurs pour son quart d'heure de gloire, en tant qu'élu faisant basculer le Sénat, mettant fin à 6 ans de majorité républicaine et au règne de Mitch McConnell. Hélas pour lui, Trump a choisi ce jour là pour tenter un coup d'état :).
Ceci dit, vu son âge (33 ans), et le fait qu'il vient d'être élu sénateur démocrate de Géorgie pour un mandat plein de 6 ans, je ne doute pas qu'il aura d'autres moments pour attirer les caméras sur lui...
https://www.nytimes.com/interactive/202 ... ssoff.html

Re: Etats-Unis : élections au Congrès et des états en 2020

MessagePosté: Jeu 7 Jan 2021 21:48
de PhB
Corondar a écrit:A 99% du dépouillement, l'avance d'Ossoff sur Perdue est désormais de 35 000 voix, et celle de Warnock sur Loeffler d'environ 73 000 voix. Plus important : Ossoff a désormais 0.8 points d'avance et Warnock 1.6 points. En vertu du droit géorgien, les candidats républicains ne pourront pas demander de recompte (l'écart doit être inférieur à 0.5 points).
Perdue (et avec lui l'ensemble des républicains) peut sans doute maudire Shane Hazel, le candidat libertarien présent sur la sénatoriale du 03 novembre. Ce dernier avait empoché 115 039 voix (2.3% des voix). Rappelons que le 03 novembre il a manqué 13 471 voix à Perdue pour l'emporter dès le premier tour...

Ils doivent surtout maudire Trump, qui par ses rodomontades et ses provocations à dégoûté suffisamment d'électeurs républicains et mobilisé suffisamment d'électeurs démocrates pour inverser la tendance entre novembre et janvier...

Re: Etats-Unis : élections au Congrès et des états en 2020

MessagePosté: Ven 8 Jan 2021 18:47
de Corondar
PhB a écrit:
Corondar a écrit:A 99% du dépouillement, l'avance d'Ossoff sur Perdue est désormais de 35 000 voix, et celle de Warnock sur Loeffler d'environ 73 000 voix. Plus important : Ossoff a désormais 0.8 points d'avance et Warnock 1.6 points. En vertu du droit géorgien, les candidats républicains ne pourront pas demander de recompte (l'écart doit être inférieur à 0.5 points).
Perdue (et avec lui l'ensemble des républicains) peut sans doute maudire Shane Hazel, le candidat libertarien présent sur la sénatoriale du 03 novembre. Ce dernier avait empoché 115 039 voix (2.3% des voix). Rappelons que le 03 novembre il a manqué 13 471 voix à Perdue pour l'emporter dès le premier tour...

Ils doivent surtout maudire Trump, qui par ses rodomontades et ses provocations à dégoûté suffisamment d'électeurs républicains et mobilisé suffisamment d'électeurs démocrates pour inverser la tendance entre novembre et janvier...


Il est certain que même si Trump n'avait pas ourdi un pseudo coup d'état le 06 janvier, l'analyse des résultats du 05 janvier aurait sans doute permis de lui reprocher une certaine responsabilité dans la perte des 2 sièges.
D'ailleurs, une petite analyse des résultats en question, puisqu'ils sont quasi définitifs désormais. Je vais m'appuyer pour se faire sur un excellent article de FiveThirtyEight.
https://fivethirtyeight.com/features/ho ... a-runoffs/
Et les chiffres tels que mis à jour par CNN.
https://edition.cnn.com/election/2020/r ... ate-runoff
Remarquons de nouveau l'énorme participation : plus de 4 460 000 suffrages exprimés, soit près de 90% des suffrages exrpimés sur les élections du 03 novembre. Un maintien à un tel niveau sur un run-off est sans précédent. Le précédent record de participation sur un run-off datait de 2008, avec 2.1 millions de suffrages à l'époque.
Autre constat : c'est le second run-off dans l'historie géorgienne où les démocrates progressent par rapport à la générale, et c'est la première fois que cela se produit sur une sénatoriale. Habituellement, ce sont toujours les républicains qui voyaient leurs marges progresser entre la générale et le run-off. Et la progression des démocrates est assez uniforme que ce soit sur l'élection normale (Perdue / Ossoff) ou la spéciale (Loeffler / Warnock) : D+2.6 et D+2.7 respectivement.
Cette progression a été suffisante pour effacer l'avance des républicains du 03 novembre (R+1.8 sur la normale et R+1 sur la spéciale) et permettre aux démocrates de l'emporter. Et, au final, les victoires des démocrates sont relativement nettes : 83 000 voix et 2 points d'avance pour Warnock, 45 000 voix et 1 point d'avance pour Ossoff. La conséquence la plus évidente est que les républicains défaits voient leurs possibilités de contestation considérablement réduites (pas de recompte possible puisque les écarts sont supérieurs à 0.5 points, et si Trump n'a pas réussi à faire "annuler" 11 700 voix d'écart, on voit mal comment Perdue et Loeffler pourraient inverser des écarts 4 à 7 fois plus grands...).

Comment s'est construite cette inversion de tendance par rapport au 03 novembre ?
Une conjonction de facteurs ont joué :
1) une mobilisation énorme des électeurs Afro-Américains, et plus largement des électeurs non Blancs, dont la proportion totale atteint presque les 40% des suffrages exprimés sur les run-off. Les électeurs Afro-Américains représentant presque un tiers des électeurs qui se sont exprimés sur ces run-offs (en hause de 2 ou 3 points par rapport au 03 novembre).
2) à l'inverse, côté républicains, il semble bien que la démobilisation partisane a été un peu plus forte, notamment dans les comtés les plus ruraux de l'état. Si la participation républicaine dans ses zones de force s'est maintenue à des niveaux élevés, c'était tout de même moins que dans les zones de force démocrates.
3) la participation anticipée (vote à l'urne et courriers) a été colossale, là où le vote à l'urne le jour J a été un peu en retrait par rapport à cette participation anticipée (1.3 millions de votes le jour J contre 3.1 millions de suffrages anticipés). Et comme les démocrates ont maintenu leur domination dans les votes anticipés...
4) les candidats démocrates ont confirmé leur poussée dans les banlieues. Là aussi, ils améliorent légèrement les écarts par rapport aux scrutins du 03 novembre. 55% des habitants des banlieues d'Atlanta ont voté pour les démocrates, et 80% des habitants de la métropole d'Atlanta. Rappelons que l'aire urbaine d'Atlanta au sens large représente à elle seule un peu moins de 60% de la population totale de l'état. La domination des républicains dans les autres zones de l'état n'a pas été suffisante pour annuler les résultats démocrates dans la zone d'Atlanta au sens large.

Quant aux raisons que l'on peut avancer pour toutes ces évolutions, il y a je pense le structurel (oui la Géorgie devient de plus en plus un état pourpre) et le conjoncturel (oui Trump a fait n'importe quoi depuis le 03 novembre, entre les accusations infondées de fraudes et ses attaques contre les officiels républicains locaux, son veto et le fiasco sur les aides à 2 000 dollars, et les candidats républicains qui ont soutenu Trump jusqu'au bout en ont payé le prix). Sur ce dernier point d'ailleurs, les républicains peuvent aussi s'inquiéter sérieusement : si le message de Trump sur les élections truquées infuse réellement et durablement chez certains de ses électeurs, le risque de les voir se démobiliser est grand.
Un autre élément qui a aussi joué à mon avis : la pandémie de Covid. L'état de Géorgie est un des plus touchés actuellement, ce qui a forcément stimulé les votes anticipés et a aussi du peser sur les motivations de vote de certains...
Edit :
Et, évidemment le travail de terrain inlassable de Stacey Abrams depuis au moins 3 ou 4 ans. Elle a fait énormément pour que les électeurs démocrates s'inscrivent sur les listes et participent. Aussi bien dans des zones très bleues que des zones tangentes. Visiblement, elle a été très efficace. Etant donné les divisions internes du GOP extrêmement visibles dans cet état (les trumpistes annoncent vouloir le scalp du gouverneur républicain Kemp), elle a clairement une carte à jouer pour essayer de se faire élire gouverneure de l'état en 2022...

Petite précision aussi sur les écarts entre Loeffler et Perdue d'un côté, et Ossoff et Warncok de l'autre.
La participation est quasiment identique entre les deux élections, on peut donc supposer qu'il y a eu très peu d'électeurs n'ayant participé qu'à une seule des deux élections. Et donc, on peut en conclure qu'il y a bien eu des votes en split tickets. Et étant donné les écarts entre les deux élections, on a bien eu quelques dizaines de milliers d'électeurs ayant voté pour Warnock sur la spéciale et Perdue sur la générale. Vraisemblablement plutôt des électeurs républicains ou des indépendants penchant républicains ?
La surprise étant que Warnock creuse l'écart par rapport à Ossoff dans les comtés de banlieues. Pour moi c'est une surprise : je pensais que Warnock creuserait plus son écart dans les comtés de la ceinture noire, or, cela ne semble pas être le cas.
Je pense que Loeffler dans la spéciale a agi comme un véritable repoussoir pour cette frange électorale. Ce qui est très ironique : elle avait été choisie par Kemp pour son profil plus "modéré", censé être plus attractive auprès de l'électorat de banlieue. Le souci c'est que depuis sa nomination Loeffler n'a cessé de donner des signes d'allégeance à la droite de la droite du GOP (en grande partie pour contrer la concurrence de son adversaire républicain sur le "premier tour", Collins, lequel était classé plus à droite qu'elle). A tel point que pendant la campagne elle s'est déclarée plus "conservatrice qu'Attila le Hun" (ce qui en soit n'a aucun sens : je doute qu'Attila le Hun puisse être classé politiquement sur un axe politique américain contemporain :) ).
https://tampa.cbslocal.com/2020/09/22/m ... effler-ad/
Cela lui a permis de se qualifier pour le second tour, mais ce qui au final lui a fait perdre des plumes auprès de l'électorat où elle était censée être plus compétitive.

Re: Etats-Unis : élections au Congrès et des états en 2020

MessagePosté: Sam 9 Jan 2021 12:11
de guillaume44
Félicitations aux 2 candidats démocrates qui ont réussi à remporter les 2 sièges de l'état de Géorgie. Malgré la victoire de Biden de justesse dans cet état, je pensais les 2 candidats républicains favoris !
Quel camouflet pour les républicains n'empêche !
Si en 2022 dans un contexte électoral à priori favorable pour les républicains, les démocrates remportent le poste de gouverneur, et font des bons scores aux élections de mi-mandat au niveau local et à la chambre des représentants, la Géorgie sera difficilement considérée comme un swing-state pour l'élection présidentielle de 2024. L'élection d'un président républicain deviendra alors impossible.
A mon sens, il faut encore attendre avant de mettre la Géorgie et l'Arizona comme des états bleus surs, à l'instar de la Virginie et du Colorado qui avaient commencé à prendre ce chemin vers 2006. Mais en 2022 et en 2024, on aura une indication claire.

Le seul état ayant a réussi à ne pas prendre le chemin d'un état bleu est la Caroline du Nord. Les républicains ont la chance que Raleigh ne se compare pas à une grande métropole comme Atlanta. Cependant, Trump a remporté l'état de justesse en 2020 tous comme le sénateur Thom Tillis.

En tous cas, le fait que la Géorgie soit désormais un swing state en étant gentil pour les républicains est un coup très dur pour eux. C'est l'un des états les plus riches et les plus touristique de l'Union (surtout pour les Américains moins pour les touristes internationaux) et dans lequel se trouve les sièges sociaux de grandes entreprises (CNN, Coca-Cola...).

Re: Etats-Unis : élections au Congrès et des états en 2020

MessagePosté: Sam 9 Jan 2021 13:05
de Corondar
guillaume44 a écrit:(...) je pensais les 2 candidats républicains favoris !


Vous n'étiez pas le seul, et oui, ils étaient bien les favoris de l'élection.

guillaume44 a écrit:Quel camouflet pour les républicains n'empêche !


Et pour Trump. Ce dernier porte une lourde responsabilité dans le résultat en Géorgie. Il semblerait qu'initier une guerre interne au parti républicain local et convaincre ses électeurs de fraudes électorales imaginaires ne soit pas une bonne stratégie pour motiver les électeurs en question à se rendre aux urnes.

guillaume44 a écrit:Le seul état ayant a réussi à ne pas prendre le chemin d'un état bleu est la Caroline du Nord. Les républicains ont la chance que Raleigh ne se compare pas à une grande métropole comme Atlanta. Cependant, Trump a remporté l'état de justesse en 2020 tous comme le sénateur Thom Tillis.


En effet, la différence de résultats entre la Géorgie et la Caroline du Nord se joue sur la différence de taille des grandes aires urbaines dans ces deux états.
Les évolutions démographiques sont assez équivalentes entre les deux états : apport de nouvelles populations dans les aires urbaines, plus jeunes, plus éduquées et plus métissées. Ces populations apportent de nouveaux électeurs démocrates au sein des deux états. Mais en Caroline du Nord, les aires urbaines de Raleigh-Durham et Charlotte représentent plutôt 40% de la population totale de l'état (contre pas loin de 60% pour la métropole d'Atlanta en Géorgie).
Il y aussi une grosse différence à noter entre les deux états au niveau des évolutions par rapport à 2008. Depuis cette année là, dans les zones rurales de Géorgie, les républicains ont atteint un plafond. Ils y étaient très hauts, ils y sont restés très hauts. Ils n'ont donc pas gagné du différentiel électoral pour compenser leurs pertes dans la région d'Atlanta.
Alors qu'en Caroline du Nord, au début des années 2000, il restait encore quelques zones plus rurales où les démocrates se défendaient encore. Les républicains y étaient majoritaires mais pas avec des marges si écrasantes que ça. Depuis ces campagnes ont totalement viré au rouge. Du coup en Caroline du Nord, dans leurs zones de force plus rurales les républicains ont gagné du différentiel, pas suffisant pour effacer complètement les gains démocrates dans les aires urbaines, mais comme ces dernières n'ont pas exactement le même poids (pour l'heure) qu'en Géorgie, cela n'a pas été suffisant pour faire la bascule.
https://fivethirtyeight.com/features/de ... -carolina/
Mais il y a tout de même eu un résultat encourageant pour les démocrates en Caroline du Nord : la réélection du gouverneur sortant démocrate malgré la (courte) victoire des candidats républicains à la présidentielle et sur la sénatoriale.
Je pense que la Caroline du Nord est réellement devenue un vrai swing state, mais qu'il est probable que cet état reste longtemps dans la colonne swing state (je ne le vois pas en sortir assez rapidement comme ont pu le faire des états comme la Virginie et le Colorado pour les démocrates, et l'Ohio et l'Iowa pour les républicains).
Quant à la Géorgie et l'Arizona, je suis d'accord avec vous : il va falloir attendre et regarder comment tout cela évolue. Mais même si ils devaient rester longtemps dans la colonne swing state plutôt qu'évoluer plus ou moins rapidement vers la colonne démocrate, ce serait déjà une mauvaise nouvelle pour les républicains. Si ils évoluent vers des états bleus pour les années 2030, ce serait une nouvelle catastrophique en revanche pour les républicains.

Re: Etats-Unis : élections au Congrès et des états en 2020

MessagePosté: Sam 9 Jan 2021 14:50
de guillaume44
Corondar a écrit:Quant à la Géorgie et l'Arizona, je suis d'accord avec vous : il va falloir attendre et regarder comment tout cela évolue. Mais même si ils devaient rester longtemps dans la colonne swing state plutôt qu'évoluer plus ou moins rapidement vers la colonne démocrate, ce serait déjà une mauvaise nouvelle pour les républicains. Si ils évoluent vers des états bleus pour les années 2030, ce serait une nouvelle catastrophique en revanche pour les républicains.


Une dernière chose que j'ai omise sur l'Arizona et la Géorgie. 3 postes de sénateurs sur 4 ne seront renouvelés qu'en 2026 et un dernier en 2024 en Arizona. Ca sera une longue attente pour tenter de récupérer ces sièges pour les républicains.

Je pense que le sénat aura moins d'enjeu sous la présidence Biden que sous la présidence Trump. L'ensemble des juges fédéraux ont été nommé entre 2016 et 2020 et à priori il n'y aura pas de poste à pourvoir à la Cour Suprême. Le sénat redescendra de son piédestal et sera aussi important que la chambre basse.

Même si le contexte sera à priori favorable pour les républicains en 2022, ces derniers feront face à une carte difficile. 20 de leur sièges seront en jeu contre 13 côté démocrates.

Les démocrates peuvent raisonnablement viser :
- le siège de Ron Johnson dans le Wisconsin (Un petit focus sur ce sénateur qui a la chance de toujours tomber sur des contextes favorables : en 2010 lors de la montée du Tea Party, en 2016 lors de l'élection Trump et en 2022 à mi-mandat de la présidence Biden)
- Pat Toomey en Pennsylvanie qui ne se représentera pas.
- Richard Burr en Caroline du Nord qui ne se représentera pas

Les autres sièges Idaho, Iowa, Louisiane, Missouri, Arkansas, Nebraska, Floride, Dakota Nord et Sud, Alabama, Caroline du Sud me semblent relativement surs. Si Trump avait été réélu, j'aurai ajouté le siège de Marco Rubio en 2022 voir le siège de Grassley en Iowa dans le viseur des démocrates mais sous une présidence Biden je ne pense pas.

Côté Républicain, je ne vois aucun siège qu'ils peuvent raisonnablement viser. S'ils les remportent, ça sera dû à un bon candidat républicain, un mauvais contexte pour les démocrates ou un mix des 2. En me mouillant, ils peuvent viser :
- le siège de Catherine Cortez Masto dans le Nevada (Un peu à la surprise général et état est redevenue un swing state lors de la présidentielle de 2020 et Trump a perdu de justesse l'état. Je suppose également que les républicains auront réglé leur lutte interne dans cet état. Cela permettra peut-être à Den Heller de reprendre sa revanche après avoir perdu son siège en 2018).
- le siège de Maggie Hassan dans le New Hampshire (Cela permettrait à Kelly Ayotte de reprendre sa revanche suite à sa défaite de 2016, l'ancien gouverneur Grev Sunnu est aussi intéréssé pour l'aventure)
- J'ajoute ce siège pour me faire plaisir et en étant gentil avec les républicains : le siège de Michael Bennett dans le Colorado. Je spécule que le contexte sera mauvais pour les démocrates et que les républicains auront réglé leur lutte interne dans cet état. De plus, Cory Gardner ne fut pas un mauvais sénateur entre 2014 et 2020).

Les autres sièges Californie, Oregon, l'état de Washington, New-York, Illinois, Vermont, Delaware sont surs pour les démocrates.

Une dernière précision possible pour les républicains : entre 2010 et 2016, ils ont prouvé qu'ils étaient capable de remporter des postes de représentant, gouverneur et sénateurs dans des états très improbables. Ils avaient par exemple remporté le siège de sénateur de l'Illinois en 2010 ou les postes de gouverneurs du Maryland, du Michigan, du Massachussetts. Certes il s'agit en général de RINO mais de républicains quand même. Seront-ils capable de remporter à nouveau les sièges de sénateurs de l'Oregon et de l'Illinois par exemple ? 2022 nous le dira.

En revanche, les postes de sénateurs des états de New-York et Californie sont impossible !

Re: Etats-Unis : élections au Congrès et des états en 2020

MessagePosté: Sam 9 Jan 2021 16:26
de Eco92
guillaume44 a écrit:Je pense que le sénat aura moins d'enjeu sous la présidence Biden que sous la présidence Trump. L'ensemble des juges fédéraux ont été nommé entre 2016 et 2020 et à priori il n'y aura pas de poste à pourvoir à la Cour Suprême. Le sénat redescendra de son piédestal et sera aussi important que la chambre basse.

De fait moins d'enjeu mais pas nul, vous dîtes "a priori" car le principe de ces sièges est en effet d'être peu prédictibles. Mais Trump a nommé des juges jeunes et le doyen, Stephen Breyer (82 ans), est un démocrate. L'idée d'une démission afin d'assurer la nomination d'un juge libéral est évoquée très clairement maintenant qu'il a l'assurance d'un président démocrate.

Re: Etats-Unis : élections au Congrès et des états en 2020

MessagePosté: Sam 9 Jan 2021 19:26
de jean24
guillaume44 a écrit:Une dernière chose que j'ai omise sur l'Arizona et la Géorgie. 3 postes de sénateurs sur 4 ne seront renouvelés qu'en 2026 et un dernier en 2024 en Arizona. Ca sera une longue attente pour tenter de récupérer ces sièges pour les républicains.

Une petite correction Guillaume44, deux des quatre sièges de l'Arizona et de la Géorgie seront en jeu dés 2022, en effet les sièges de Warnock et de Kelly étaient des élections spéciales de la classe 3.

Sin on je suis d'accord pour l'instant avec vos pronostics pour 2022, mais j'y rajouterai pour les républicains les sièges de Géorgie et d'Arizona.

Petit fait ironique, en 2016 et en 2018, les républicains avaient pour tous les sièges en jeu (tous les scores des courses sénatoriales étant additionnés entre eux), un retard de 10,8% en 2016 (42.2% contre 53%), et de 19,5% en 2018 (38.7% contre 58.2) alors qu'ils avaient conservés le sénat en 2016 et augmenter leurs majorités en 2018. Pour la première fois depuis 2014 (51.5% pour le GOP contre 43.8%) ils sont en avance de 2.5% en 2020 (50.8% contre 48.3%) alors qu'ils perdent leur majorité. Voilà c''était une petite info pas très utile mais elle montre bien la particularité de ces élections sénatoriales (qui ne concernent qu'un tiers des sièges tous les six ans) puis quand on connait la capacité des républicains à gagner les présidentielles en perdant le vote populaire ça fait un peu sourire.