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Re: L'élection présidentielle de 2020 aux Etats-Unis

MessagePosté: Mer 27 Mar 2019 01:55
de Corondar
guillaume44 a écrit:
Corondar a écrit:Pour l heure ce n est qu un projet. Les états signataires proposeraient une mise en application uniquement si un nombre d états suffisant représentant plus de 270 grands électeurs acceptent la reforme. Ce qui n arrivera pas. Et les républicains n auraient rien à gagner : aucun républicain non sortant n a remporté le vote populaire depuis 1980...
Ce n est pas pour rien si seuls des états démocrates le proposent. Quant au Colorado, je suis de moins en moins certain qu on puisse vraiment le considérer comme un swing state.
Le but de cette idée démocrate (qui n est pour l heure ratifiée formellement par aucun état: c est un projet, un compact) serait de faire en sorte que le gagnant du vote populaire soit toujours le gagnant du collège électoral, sans passer par la case amendement constitutionnel. Mais encore une fois je pense que cette idée en restera une. Le compact n atteindra jamais la barre des 270 grands électeurs (il faudrait que les démocrates s emparent du trifecta dans un nombre d états représentant 270 grands électeurs, ce qui paraît impossible).
Pour information, les premiers états signataires de ce compact l ont signé en 2006. 13 ans plus tard ils rassemblent péniblement 181 grands électeurs putatifs. Il leur faudrait en ajouter 89 de plus, la barre est trop haute.
Pour que le compact puisse s appliquer, il faudrait que des swing states et/ou des états rouges le signent. Ils n ont aucun intérêt à réduire leur poids dans le collège, et tant que les états bleus n ont pas réuni au moins 270 grands électeurs au niveau des signataires, ils n ont aucun intérêt à appliquer la mesure unilatéralement. On notera d ailleurs que certains états bleu horizon avec un trifecta démocrate ne l ont pas signé non plus...


Je vous remercie de l'information. J'étais très étonné qu'un état pouvait unilatéralement décider de changer son mode de scrutin. Mais bon le Maine et le Nebraska l'avaient faits en répartissant ses GE par district plutôt que par la règle "Winner takes all".

Concernant le Colorado, il reste à mon sens un swing state pour au moins 2 raisons :
- la marge d'Hillary Clinton en 2016 n'y a pas été extraordinaire (48.16% contre 43,25% pour Donald Trump). Alors certes, c'est à tempéré par le bon score du parti libertarien 5.18%. Celui ci a plus handicapé les démocrates que les républicains.
- La seconde raison tient au plan controversé des démocrates visant à atteindre la neutralité carbone dès 2030. Or le Colorado est l'un des plus grands producteur de gaz schiste de l'union derrière le Dakota Nord. Cela pourrait jouer en faveur des républicains.

Concernant les démocrates, cette primaire s'annonce être un bain de sang vu le nombre de candidature. Historiquement C'est une bonne nouvelle car cela favorise la base du parti, entretient l'intérêt des médias, du grand public... Le camp perdant finit toujours par se rallier au vainqueur de la primaire. Ce fut le cas en 2008 et en 2016.

A l'inverse, lorsque les primaires ne furent pas serrés :
- en 2004 ou John Kerry a rapidement pris le lead face à John Edwards
- en 2012 ou Mitt Romney s'est facilement débarrassé de Rick Santorum et Newt Gingrich.
- en 2016 entre Hillary Clinton et Berbie Sanders.

Cela ne s'est pas bien passé.


Concrètement, la constitution ne légifère pas sur le droit électoral des états. Comme vous le faites remarquer, le Nebraska et le Maine ont introduit une répartition par district de leurs grands électeurs, sans que le judiciaire y ait vu une objection. Récemment, le Maine a introduit un système de vote préférentiel pour ses élections au sein de l'état, et là aussi les cours de justice ont validé le droit de l'état à organiser son propre code électoral comme il l'entendait. Pendant près d'un siècle les états du Sud ont maintenu un droit électoral ségrégationniste, malgré l'abolition de l'esclavage, sans que les cours puissent réellement l'empêcher.
Concernant le compact pour le vote populaire, si jamais il entrait en vigueur (ce qui ne devrait pas arriver à priori, la barre des 270 grands électeurs me paraissant inatteignable en l'état), je suis à peu près convaincu que même si les républicains portaient l'affaire devant la SCOTUS, les suprêmes considéreraient dans doute que cela relève du droit électoral des états. Ou même si certains optaient pour une répartition proportionnelle de leurs grands électeurs, ça passerait surement aussi.
Même sur le gerrymandering les cours ont émis des réserves à légiférer franchement sur le sujet. Pour l'heure seul le gerrymandering racial a été interdit.

Concernant le Colorado, le problème est que les évolutions démographiques qu'il connait depuis 10 ou 20 ans sont très impactantes quant à son paysage politique. Son positionnement très libéral (et précurseur) sur la question de la légalisation de la marijuana en est une conséquence. Les démocrates y détiennent désormais le trifecta, l'état vient d'élire le premier gouverneur ouvertement homosexuel de l'histoire US (signe qu'il n'est plus si conservateur que ça), les démocrates possèdent désormais la majorité de la représentation de l'état à la Chambre, le dernier républicain à avoir empoché l'état au niveau présidentiel c'est George W.Bush en 2004. Le score relativement médiocre de 2016 est à mon avis plus à mettre sur le compte de la faiblesse d'Hillary Clinton. Mais même là, alors que des états comme le Wisconsin, le Michigan ou la Pennsylvanie ont basculé, je trouve au contraire qu'il est très symptomatique que des états comme le Nevada, le Colorado ou le Nouveau Mexique ont eux résisté et ont continué à voter démocrate. Je pense que le Colorado n'est pas encore devenu aussi bleu que la Virginie, mais ça en prend assez nettement le chemin quand même. Si en 2020 le siège sénatorial républicain basculait et que l'état votait pour la quatrième fois d'affilée pour le ticket présidentiel démocrate, personnellement je retirerais sans remord le Colorado de la liste des swing states. En tout cas, si j'étais Trump, c'est pas dans cet état là de l'ouest intérieur que j'investirais le plus pour la course à la présidentielle de 2020. Si il parvient à conserver l'Arizona, ce sera déjà pas mal. Trump doit surtout conserver la Floride et les états du Midwest et des Grands Lacs. Tenter de faire basculer des états qui n'ont déjà pas voté pour lui en 2016 serait à mon avis une carte assez hasardeuse. Mais ce n'est que mon avis...

Pour les primaires démocrates, c'est encore un peu tôt pour savoir à quoi ça va ressembler. Il y aura du monde sur la la ligne de départ, c'est certain. Mais comme chez les républicains en 2016, ça devrait tout de même se décanter dès qu'on va entrer dans le vif du sujet (on n'aura pas 15 candidats qui tiendront jusqu'au super tuesday à priori). Pour l'heure, on ne peut pas dire que les candidats actuels se tirent dans les pattes, mais on n'est qu'au début du processus. Ça devrait venir. Tant qu'on ne sait pas si Biden y va ni qui seront les front runner, c'est difficile de faire des pronostics.
Pour les précédents que vous évoquez (primaires disputées = victoire à la générale, primaires à sens unique = défaite à la générale), si je pense que cela joue indéniablement (notamment sur le différentiel de participation et l'attention médiatique), je ne pense pas qu'on puisse réduire le résultat final sur ce seul élément. En 2004, W gagne surtout sur la stature du commander in chief post 11 septembre, en 2008 Obama gagne sur fond de fiasco économique de l'administration sortante, en 2012 Obama gagne surtout parce qu'il a une meilleure organisation de campagne que Romney (qui n'est pas un monstre de charisme, et aux USA défaire un président sortant c'est toujours plus compliqué), et en 2016 Clinton perd sur son image aussi en partie. Bref, une victoire ou une défaite à la présidentielle, ça se joue sur tout un tas d'éléments.

Re: L'élection présidentielle de 2020 aux Etats-Unis

MessagePosté: Ven 29 Mar 2019 03:01
de Corondar
Petite brève de campagne, cela semble frémir un peu du côté de Pete Buttigieg, et c'est pourtant pas le candidat sur lequel je parierais le plus (un maire démocrate de l'Indiana, homosexuel et ex vétéran).
Ses meetings rencontrent un écho médiatique (son town hall retransmis par CNN était très efficace, il a été bon) et partisan (ses meetings affichent complets et ses levées de fonds sont clairement en hausse). Un sondage l'a même placé 3e du futur scrutin en Iowa, avec 11% (ce n'est qu'un sondage, que je prendrais avec de grosses pincettes personnellement : attendons de voir si d'autres sondeurs indiquent une poussée).
Par contre, il y a un élément qui a attiré mon attention (et celle des médias et des réseaux sociaux aussi). Lors d'une interview avec des journalistes européens, j'ai été estomaqué (comme beaucoup apparemment) de constater que Buttigieg parlait couramment le norvégien. Élément très incongru (des politiciens US qui parlent norvégien, ça ne court pas les rues, quand ils sont maires d'une petite ville de l'Indiana, encore moins :) qui m'a beaucoup questionné, et les journalistes aussi. Ils ont mené leur enquête, et la conclusion est encore plus étonnante.
Concernant le norvégien, Buttigieg l'a appris car il est fan d'un auteur norvégien (Erlend Loe), et qu'il a voulu découvrir les textes de cet auteur en les lisant dans leur langue maternelle. Démarche assez originale, qui m'a permis de découvrir que Buttigieg parlait couramment pas moins de 7 langues étrangères en plus de l'anglais : le norvégien donc, mais aussi le français, l'espagnol, l'italien, le maltais (langue maternelle de son père), l'arabe et le dari, un dérivé du perse (il a appris les deux dernières langues lors de son travail auprès du renseignement militaire en Afghanistan). Il semblerait que cette passion pour les langues et cultures étrangères lui aurait été transmise par sa mère, elle même traductrice.
Bref, on a là un candidat qui serait déjà très original par chez nous, mais qui aux USA fait désormais figure d'OVNI, et qu'il bénéficie grâce à ça d'un quart d'heure de gloire. A voir si ça dure et si il en tire profit...
https://www.bbc.com/news/world-us-canada-47587540
A minima, c'est bon pour réduire son déficit d'image et ça aide à le faire connaitre.

Re: L'élection présidentielle de 2020 aux Etats-Unis

MessagePosté: Sam 30 Mar 2019 14:29
de Pullo
Décidément, Joe Biden n'a pas de chance quand il s'agit de faire campagne pour la présidentielle ! Lucy Flores, une élue démocrate du Nevada, l'accuse d'avoir eu une attitude inappropriée avec elle quelques années auparavant, en 2014, alors qu'elle était candidate pour le poste de lieutenant-gouverneur, en l'embrassant sans son consentement. Et il semble que l'ex vice-président a eu des attitudes discutables avec d'autres femmes...
https://www.thecut.com/2019/03/an-awkwa ... biden.html
https://www.vox.com/policy-and-politics ... -explained

L'affaire est embarrassante. Pas seulement parce qu'elle sort après l'affaire Weinstein et le mouvement #MeToo / #BalanceTonPorc. Mais aussi (et surtout) parce qu'elle donne un nouvel éclairage sur certaines actions et positions passées de Joe Biden, comme son positionnement sur l'avortement, ou son attitude lors de l'audition d'Anita Hill (qui accusait Clarence Thomas, nommé en 1991 par Bush père au poste de juge à la Cour suprême, de harcèlement sexuel)...
https://www.thecut.com/2019/03/joe-bide ... -2020.html

Je partageais les doutes de certains contributeurs concernant les capacités de Joe Biden à aller jusqu'au bout de la course à l'investiture. Ces doutes sont renforcés par les révélations de Lucy Flores. En plus de son âge, il y a aussi le fait que chez les démocrates, aucun vice-président durant le siècle écoulé n'a été élu président à la fin du mandat de celui dont il était le suppléant, ni à l'élection d'après. Les vice-présidents démocrates devenus présidents l'ont été grâce à la mort (naturelle ou pas) de leur prédécesseur. Pour preuve, regardez les cas :
- d'Henry Wallace, vice-président de Franklin Roosevelt à l'élection de 1940, qui a échoué à l'élection de 1948 (il affrontait d'ailleurs en dissident le sortant Harry Truman, qui était devenu président à la mort de FDR en 1945) ;
- d'Hubert Humphrey, vice-président de Lyndon Johnson (qui lui-même était devenu président en 1963 après l'assassinat de JFK), battu à l'élection de 1968 (par un ex vice-président républicain, Nixon) ;
- de Walter Mondale, vice-président de Jimmy Carter (qui avait été battu en 1980 par Ronald Reagan), battu à l'élection de 1984 ;
- d'Al Gore, vice-président de Bill Clinton pendant ses deux mandats, battu (dans les conditions controversées que l'on sait) à l'élection de 2000.

En clair, ça s'annonce (très) mal pour Joe Biden...

Re: L'élection présidentielle de 2020 aux Etats-Unis

MessagePosté: Dim 31 Mar 2019 12:28
de Corondar
Pullo a écrit:Décidément, Joe Biden n'a pas de chance quand il s'agit de faire campagne pour la présidentielle ! Lucy Flores, une élue démocrate du Nevada, l'accuse d'avoir eu une attitude inappropriée avec elle quelques années auparavant, en 2014, alors qu'elle était candidate pour le poste de lieutenant-gouverneur, en l'embrassant sans son consentement. Et il semble que l'ex vice-président a eu des attitudes discutables avec d'autres femmes...
https://www.thecut.com/2019/03/an-awkwa ... biden.html
https://www.vox.com/policy-and-politics ... -explained

L'affaire est embarrassante. Pas seulement parce qu'elle sort après l'affaire Weinstein et le mouvement #MeToo / #BalanceTonPorc. Mais aussi (et surtout) parce qu'elle donne un nouvel éclairage sur certaines actions et positions passées de Joe Biden, comme son positionnement sur l'avortement, ou son attitude lors de l'audition d'Anita Hill (qui accusait Clarence Thomas, nommé en 1991 par Bush père au poste de juge à la Cour suprême, de harcèlement sexuel)...
https://www.thecut.com/2019/03/joe-bide ... -2020.html

Je partageais les doutes de certains contributeurs concernant les capacités de Joe Biden à aller jusqu'au bout de la course à l'investiture. Ces doutes sont renforcés par les révélations de Lucy Flores. En plus de son âge, il y a aussi le fait que chez les démocrates, aucun vice-président durant le siècle écoulé n'a été élu président à la fin du mandat de celui dont il était le suppléant, ni à l'élection d'après. Les vice-présidents démocrates devenus présidents l'ont été grâce à la mort (naturelle ou pas) de leur prédécesseur. Pour preuve, regardez les cas :
- d'Henry Wallace, vice-président de Franklin Roosevelt à l'élection de 1940, qui a échoué à l'élection de 1948 (il affrontait d'ailleurs en dissident le sortant Harry Truman, qui était devenu président à la mort de FDR en 1945) ;
- d'Hubert Humphrey, vice-président de Lyndon Johnson (qui lui-même était devenu président en 1963 après l'assassinat de JFK), battu à l'élection de 1968 (par un ex vice-président républicain, Nixon) ;
- de Walter Mondale, vice-président de Jimmy Carter (qui avait été battu en 1980 par Ronald Reagan), battu à l'élection de 1984 ;
- d'Al Gore, vice-président de Bill Clinton pendant ses deux mandats, battu (dans les conditions controversées que l'on sait) à l'élection de 2000.

En clair, ça s'annonce (très) mal pour Joe Biden...


Ce qui est fascinant aussi, c'est désormais la différence de traitement et de perception de ce genre d'affaires entre les démocrates et les républicains. Chez les premiers on est désormais très enclins à soutenir la victime potentielle, et à demander des sanctions ou le retrait des politiciens concernés. Côté républicains, on met nettement plus en avant la présomption d'innocence (il faut dire aussi que quand votre chef de file s'appelle Donald Trump, c'est assez difficile de paraître crédible sur la thématique du droit des femmes). Enfin, du moins quand le politicien concerné est républicain. Parce que là aussi, côté républicains le deux poids deux mesures est désormais bien établi : une affaire n'en est une que si elle concerne un démocrate. C'était très net dans le cas de l'ancien gouverneur du Missouri, ou le candidat à la sénatoriale de l'Alabama, où il a fallu que les scandales débordent sur des aspects très criminels (avec chantage et extorsion de fonds pour le premier et soupçon d'agressions sur mineures pour le second), pour que le GOP commence à réellement envisager un retrait ou des sanctions.
Pour en revenir à la présidentielle, le premier débat démocrate entre les candidats est prévu pour les 26 et 27 juin (les candidats seront répartis entre les deux dates, étant donné le grand nombre de participants), et se tiendra à Miami. https://www.nbcnews.com/politics/2020-e ... 27-n988481
Pour ce que ça vaut, un point sondage sur ces primaires démocrates (c'est de Quinnipiac, un sondeur de qualité normalement).
https://poll.qu.edu/national/release-de ... aseID=2611
Joe Biden (toujours pas candidat et c'était avant l'affaire qui vient de surgir) 29%
Sanders 19% (après un bond post annonce officielle, il est plutôt à la baisse)
O Rourke à 12% et Harris à 8% (selon les sondages ils se battent généralement pour la 3e place)
Warren et Buttigieg (dont le petit frémissement semble se confirmer) sont à 4%
Les autres se partagent les miettes.
Bien sur tout cela reste très théorique pour l'heure...

Re: L'élection présidentielle de 2020 aux Etats-Unis

MessagePosté: Ven 5 Avr 2019 22:18
de Jean-Philippe
Et un candidat de plus avec Tim Ryan, représentant de l'Ohio depuis l'élection de 2002. Il cible l'électorat traditionnel des cols bleus, mais je ne pense pas que sa candidature fasse long feu et prospère, même si Biden renonce.
https://fivethirtyeight.com/features/what-the-potential-2020-candidates-are-doing-and-saying-vol-13/
Il s'est surtout fait connaître en 2016 en défiant Pelosi pour diriger le groupe démocrate à la chambre.
https://fivethirtyeight.com/features/how-tim-ryan-could-win-the-2020-democratic-nomination/?cid=referral_taboola_feed

Re: L'élection présidentielle de 2020 aux Etats-Unis

MessagePosté: Mar 9 Avr 2019 14:37
de Corondar
Jean-Philippe a écrit:Et un candidat de plus avec Tim Ryan, représentant de l'Ohio depuis l'élection de 2002. Il cible l'électorat traditionnel des cols bleus, mais je ne pense pas que sa candidature fasse long feu et prospère, même si Biden renonce.
https://fivethirtyeight.com/features/what-the-potential-2020-candidates-are-doing-and-saying-vol-13/
Il s'est surtout fait connaître en 2016 en défiant Pelosi pour diriger le groupe démocrate à la chambre.
https://fivethirtyeight.com/features/how-tim-ryan-could-win-the-2020-democratic-nomination/?cid=referral_taboola_feed


Et un de plus, avec la candidature de Eric Swalwell, représentant de Californie.
https://edition.cnn.com/2019/04/08/poli ... index.html
Les deux derniers candidats sont à mon avis plus sur une candidature de témoignage pour espérer gagner en visibilité au niveau national. Swalwell cherche sans doute à préparer une éventuelle future candidature au poste de sénateur de Californie (vue son âge Feinstein est sans doute sur son dernier mandat, quant à Harris, ses ambitions présidentielles pourraient l'amener à quitter son poste en cas de nomination).
On est toujours dans l'expectative concernant une candidature Biden...

Re: L'élection présidentielle de 2020 aux Etats-Unis

MessagePosté: Jeu 25 Avr 2019 19:35
de Eco92
Joe Biden officiellement candidat à l'investiture démocrate.

L'article du monde rappelle quelques points :
- A 76 ans, il serait le plus vieux président élu s'il accédait au poste, et même plus vieux que Reagan quand il l'a quitté. Notons cependant que Sanders a un an de plus et Donald Trump 72 ans. ironique quand on sait qu'il a été le plus jeune sénateur Américain il y a 36 ans ;
- Il a déjà tenté à deux reprises d'être candidat : en 1987, il avait arrêté avant le début officiel de la primaire, et en 2008, où il avait stoppé dès que le premier état (Iowa) s'était prononcé, car il n'avait reçu qu'1% des suffrages ;
- Il a été rpésident de la commission des affaires juridiques, puis à deux reprises celui de la commission des affaires étrangère et, bien sûr, VP de Obama durant ses deux mandats ;
- Il est gaffeur mais proche de l'électorat col-bleu, fils d'ouvrier, "à équidistance de l’intellectualisme de Barack Obama et du populisme paradoxal d’un Donald Trump" ;
- Au registre des casseroles outre les accusations récentes d'actes déplacés envers des femmes, on rappelle au son opposition au "busing", l’utilisation du transport scolaire pour favoriser la mixité raciale au sein des établissements scolaires, et son mépris pour Anita Hill quand elle avait accusé le candidat à la Cour suprême Clarence Thomas de harcèlement sexuel,

Tout le combat de Biden semble être de pouvoir rester le plus populaire, sachant que pour certains analyste sa première place reste d'abord celle du candidat le plus connu. Et même s'il reste plus jeune que Sanders ne pas être ringardisé sera un axe important pour lui.

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/04/25/apres-des-mois-d-hesitation-joe-biden-officialise-sa-candidature-a-l-investiture-du-parti-democrate_5454798_3210.html

Re: L'élection présidentielle de 2020 aux Etats-Unis

MessagePosté: Jeu 25 Avr 2019 20:22
de Corondar
Eco92 a écrit:Joe Biden officiellement candidat à l'investiture démocrate.

L'article du monde rappelle quelques points :
- A 76 ans, il serait le plus vieux président élu s'il accédait au poste, et même plus vieux que Reagan quand il l'a quitté. Notons cependant que Sanders a un an de plus et Donald Trump 72 ans. ironique quand on sait qu'il a été le plus jeune sénateur Américain il y a 36 ans ;
- Il a déjà tenté à deux reprises d'être candidat : en 1987, il avait arrêté avant le début officiel de la primaire, et en 2008, où il avait stoppé dès que le premier état (Iowa) s'était prononcé, car il n'avait reçu qu'1% des suffrages ;
- Il a été rpésident de la commission des affaires juridiques, puis à deux reprises celui de la commission des affaires étrangère et, bien sûr, VP de Obama durant ses deux mandats ;
- Il est gaffeur mais proche de l'électorat col-bleu, fils d'ouvrier, "à équidistance de l’intellectualisme de Barack Obama et du populisme paradoxal d’un Donald Trump" ;
- Au registre des casseroles outre les accusations récentes d'actes déplacés envers des fe mmes, on rappelle au son opposition au "busing", l’utilisation du transport scolaire pour favoriser la mixité raciale au sein des établissements scolaires, et son mépris pour Anita Hill quand elle avait accusé le candidat à la Cour suprême Clarence Thomas de harcèlement sexuel,

Tout le combat de Biden semble être de pouvoir rester le plus populaire, sachant que pour certains analyste sa première place reste d'abord celle du candidat le plus connu. Et même s'il reste plus jeune que Sanders ne pas être ringardisé sera un axe important pour lui.

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/04/25/apres-des-mois-d-hesitation-joe-biden-officialise-sa-candidature-a-l-investiture-du-parti-democrate_5454798_3210.html


Je pense qu'on peut désormais dire que la liste des candidats est bouclée. Si je ne m'abuse on doit tourner autour des 20 ou 21 ? Tous n'iront peut-être pas jusqu'au scrutin de l'Iowa (le contraire serait même assez étonnant : quelques seconds couteaux ou candidats publicitaires devraient jeter l'éponge avant, comme la tradition l'exige :) ).
Mais on devrait quand même arriver avec quelque chose comme 18 ou 19 candidats sur la ligne de départ de l'Iowa. Personnellement j'attendrais les premiers débats entre candidats (fin juin) pour commencer à réellement parler de tout ça et y voir un peu plus clair. Pour l'heure, Biden reste en tête des sondages, mais comme rappelé par Eco92, c'est pour l'instant un simple constat de reconnaissance d'image. Sur cette pré-campagne, il semble bien que l'improbable Pete Buttigieg ait marqué quelques points, dont le créditent les dernières enquêtes d'opinion. Sanders s'appuie sur une campagne solide et bien financée, mais je trouve qu'il patine un peu (il n'y a pour l'heure pas d'envolée, et il se débat avec la polémique quant au fait que depuis 2016 il est devenu mutli millionnaire grâce aux livres qu'il a publiés). Kamala Harris est l'autre candidate qui a fait un début de pré-campagne correct. Tous les autres volent sous les radars globalement (O Rourke un peu moins, mais ça reste très médiatique et incertain je trouve), avec potentiellement quelques candidats déjà en danger (Gabbard, Klobuchar, Booker...).
Même si il est trop tôt pour se projeter sur la générale, le gros point fort de Biden c'est qu'il représente sur le papier (et sans doute pas qu'en théorie) un candidat très dangereux pour Trump. Ce dernier aurait face à lui une concurrence autrement plus redoutable que ne le fut Hillary Clinton auprès des cols bleus : face à Biden, Trump devrait mouiller la chemise sans relâche pour garder les Grands Lacs et le Midwest (dans cette configuration même l'Ohio serait en jeu je pense), et ce serait très compliqué pour lui en Pennsylvanie (Biden y fait figure d'enfant du pays, et le fait qu'il va tenir son premier meeting poste annonce de candidature à Pittsburgh est un signal clair)
https://www.politico.com/story/2019/04/ ... 20-1289642
Et cette image de candidat fort pour la générale devrait être un atout pour Biden : pas mal d'électeurs démocrates se disant qu'ils voteront pour le candidat le plus à même de les débarrasser de Trump ?
Mais Biden garde aussi des handicaps, eux aussi rappelés par Eco92 : l'âge (qui n'en sera un que si la primaire l'oppose à un jeune loup, car pour la générale, face à Trump, c'est moins évident), son côté gaffeur, ses casseroles (il n'est pas le seul à en avoir ceci dit), son éventuel manque d'attrait pour la base (c'est un vieil homme blanc, pour la base démocrate d'aujourd'hui ça peut manquer d'attrait).
Mais il a tout de même un gros atout à faire valoir sur ses primaires : il est l'ex VP d'Obama. Outre que ce dernier reste ultra populaire, cela lui offre un accès à tout un réseau de campagne et de donateurs. Et si Obama va jusqu'à lui apporter son soutien (rien ne dit qu'il le fera, mais vu l'amitié et le profond respect qui lient les deux hommes, l'hypothèse est réelle), ce serait un argument massif pour Biden.
Bref, les futures primaires démocrates s'annoncent palpitantes. Personnellement je vais prendre mes popcorns et assister au spectacle :). Show mut go on, à l'Américaine quoi...

Re: L'élection présidentielle de 2020 aux Etats-Unis

MessagePosté: Ven 26 Avr 2019 05:26
de guillaume44
Je serai moins dithyrambique sur Joe Biden. J'admet que c'est un ressenti personnel mais il me fait penser à John Kerry cad une personne bien élevée, riche et issue de la côte Est (alors qu'il n'est pas de cette région).
En général, les américains préfèrent les candidats "authentiques" comme le furent Reagan, Clinton, W Bush et Trump.
Selon moi, le meilleur candidat contre Trump serait O Rourke.

1. Je ne crois pas en Biden pour les raisons évoquées ci-dessus.
2. Bernie Sanders C'est du déjà vu et il a du mal à se renouveler je trouve.
3. Quand à Buttigieg, je le trouve trop tendre. S'il affronte Trump. Il aura la malédiction du candidat parlant la langue française (Dixit Mitt Romney et John Kerry) :) :)

En tout état de cause, le parti démocrate me semble favori pour cette présidentielle. Une carte électorale, une démographie favorables et une absence de réforme d'envergure côté républicain.
Leur seul gros boulet sera le green new deal qu'ils ont décidé d'accrocher volontairement à leur pied. Ce projet de loi devrait rendre Le Minnesota, le Colorado et le Nevada en jeu étant donné que ce sont des gros états producteurs de gaz schiste.

Re: L'élection présidentielle de 2020 aux Etats-Unis

MessagePosté: Ven 26 Avr 2019 14:19
de MiniM
guillaume44 a écrit: Ce projet de loi devrait rendre Le Minnesota, le Colorado et le Nevada en jeu étant donné que ce sont des gros états producteurs de gaz schiste.


C'est du grand n'importe quoi. Le Minnesota et la Nevada sont parmi les rares états à ne pas avoir de bassins de schiste du tout. Il n'y a aucun schiste dans ces états et encore moins de gaz de schiste.